
* l ’aâion de fbudçayer. Jupiter feu! avoit le droit
4e lancer la foudre; les autres dieux qui avoient
aiifll le même pouvoir, ne le tenoiem que de lui.
C)n lit au-deffus d’un bulle confervé a Venife ,
dans le palais de Grimani , i’infeription :
B O N p D E O
s 1\ O N T O N T I .
Les athéniens lui élevèrent un autel aux environs
de l'académie , & ils'ajoutèrent au nom de
K«ra;/S«rj)s feSckol. Sopkoci. ) 3 que ce Jupiter por-
toitj celui de Môf ios, pftrce qu'il y avoir là beaucoup
d'oliviers conftcrés à Minerve , dont le temple
n’etoit pas éloigné. ( Strab. lib. I X ) Il y^avo.t
dans l Attique un lieu nommé Harmu, où l’on
voyoit un autel de Jupiter- arpuir*è<>« , foudroyant. ;
Après la mort d’Ænomaiis, & lorfque^ fon palais |
eut été embrafé de là foudre , les lÈloens ( Pau^
fan. Elid.) élevèrent à Olym.pie un autel à Jupiter.
fous le titre de x£p«wvo?!, foudroyant. Gruter rapporte
beaucoup d'inferiptions furkfquelles on voit
l’ép thè.te Fulger'ator donnée à Jupiter. Il y en a
une entr'autres fur laquelle les trois noms de Ful-
jninatçr, Fulgurtfor & de Ténans font reunis.
Jupiter-Tonnant fut révéré p * d'autres peuples
que les grecs & les romains. Il fut délîgné chez les
gaulois fous le nom de Tarants ,* chez les faxons
fous celui de Thor ; lès teutons Appelèrent TJiotl-
tsr ou Donder, & les bretons Tanar : en ajoutant
à ce dernier nom la termination latine , on en a
formé le mot Tanarus , qu'on lit fur une inferipr
jiofï, ( Marm». Oxon.)
Jupiter-Tonnant dont on vouloit appaifer le
couroux par des‘jeux'ou fêtes appelées /
en reçut le furnom de 'Ztpàhtos. L'orage n avo;ç
pas toujours des effets fune.ftes 5 quelquefois il
fondoit en pluie; d’ autres fois il fe diffîpoit en
l ’air ,. & c’ eit pour cela que fur le mont Parues en
Attique j pu l'on avoit érigé un autel a Jupiter-
/ il y en avo’t aufiî un autre , où .1 QU
fiifoit dés facrificesà Jupiter, en Fappellant tantôt,
ëpPpios fpluvius, tantôt «*7riftios , innoxius , félon
que lacir'conftance de la pluie tombéeou de l’orage
diifipè d’ une autre manière l’exigeoit.
■ Jupiter- ^ e f t donc Jupiter qui donne vin
Cgne de fa colère; c’eft le Jupiter -Prodigiali?
des latins, auquel , félon Plaute, on^offrQitun
gâteau faié , pour détourner les lignes qu’il donnoit
de fa colère. ( Amphit. )
Les auteurs parlent peu de Jupiter-EFcius St de
fon culte. Voici l’étymologie qu'Ovide donné de
fon nom ( Ovid. Fàft. ) :
Fliciunt ccelo te Jupiter 3 unde minores
Kunc auoque te célébrant, Eliciumque voyant,
. Comme c’eft du milieu des nues que la foudre a
coutume defortir, & que le droit de la calmer
appartient à Jupiter>; c ’eft pour cela principale-'
ment que le pouvoir d'afiemblef les nues fut attribué
à ce dieu , 8c qu'il fut furnomme
yepérij? par les poètes ( Homer. &c. ) , titre qui eft
une dépendance de ceux détonnant, de fulminant
$c de foudroyant. Ovide-lui accorde la même puif-
fance. C e poète en décrivant l'appareil du de-
luge 3 dit de Jupiter, quand il fut queftion d ar-*
rêter les eaux :
Nubila disjecit Jlnimbifque aqitilone remotis,
Et ceelo terras ofiendit, & Afhera terris.
C ’ eft ce qui lui fit donner par les grecs l ’épithète
d'eilôptos} 6c par IeS latins ( Apul. Lib. de mund. )
'celle de Sercnus, qu’ on lit fur une infçriptioa.
( Gruter, p. XXTII. n° 1. )
Il ne fallut qu’une pluie néceffàire & bien-
faifante* tombée après une longue fécherefle, pour
faire donner à Jupiter l’épithète de pluvieux ,
opfyiosyJ ir iç . Entre tous les - monumens fur lef-
quels Jupiter-Pluvieux eft repréfenté*, il n y en a
peut-être pas dé plus curieux que la colonne Ant
o in e , fur laquelle, comme tout le monde fait,
o.n voit en relief les principales avions de Marc-
Aurèle dans la guerre contre les marcomans Ôc les
quades.
On dit qnHercule, pendant qu’ il facrifioit un
jour, fut fort incommodé par la~ quantité des
mouches ; qu’alors il faenfia a Jupiter, comme
a tin-dieu qui avoit là ‘ puiffance de les chalfer;
& que le s ,mouches s’affemblèrent toutes & s envolèrent
au-delà de l’Alphée. ( Paufdn. Flidc.
P lin. lib. X X IX . cap. V I . ) Depuis ce temps,
les éiéeiîs avoient coutume de facrifier dans le
même, endroit à Jupiter ? qui de là fut nommé
Chez les anciens rien n’étoit plus refpeétable
que les .droits de l’hofpitalité ; & Jupiter qui en
étoit regardé comme le vengeur , fut furnomme
pour cèla hofpitalier, zivio?. ( Qdyjf. IX. v. 170. )
Les romains dans la fuite furpafsèrent les autres
peuples dans la pratique de l’hofpitalité ; & u
nous en croyons Cicéron ( deojfie. 1. np 64. ) >
les maifons les plus illuftres de Rome, tiro.iene
leur principale gloire de ce qu’elles étoient toujours
ouvertes aux étrangers. C e peuple nomma
Hofpitalis le Jupiter que les grecs appelloienc
TZintls. '
Les perfônnes\cfüi? ainfi que. les hôtes, aypient
befoin d?un fecôurs'étranger, yvoiènt un adroit
fur le coeur de ceux qui pouvoient leur ptocurer
de l'aflUiancè. La leur reiivfer c ’étoit mériter la
yengeançe de Jupiter- >*ïîïjçrio? ( Odyjf. XIII- v.
213.) , épithète qui lui eft donnée par Homère,
& qui lignifie le proteéleur,des fupplians &le dieu
qui tire vengeance de l’ inhumanité. Phoenix, dans
le difeours qu’il tient à Achille ( Ilîad. IX. v. 198.),
infirte beaucoup fur ce qu’il ne faut point rejetter
les demandes des Tupplians ; & il dit que les
Prières, A t r a i filles de Jupiter, excitent la colère
de leur père contre ceux dont elLs n’ont point
été écoutées. C ’eft pourquoi on avo t coutume
d’employer leur nom quand on faifeit quelque
demande. De là vint le nom Xirctïos 3 donné à Jupiter
fax une médaille d’Antonim, de petit bronze,
du cabinet du roi ,. frappée à Nic.ée de Bithyfné.
On y lit : is 1 K a i Eft n 5 au revers eft un autel,
avec la légende : A 1 o 3 A i t a i o ï . Ô11 ne
trouve le nom de A i t a ' i o ï fur aucun autre
monument, ni dans aucun diétionnaire, ce qui
rend cette médaille très-préçieufe.
Parmi les dieux que les grecs prenoient à témoin
de leur ferment, étoit un des principaux.
(I/zW. I//. v . 27(3. )-C ’eft pourquoi ils
furnommerent ce dieu ifxios3 vengeur du parjure ;
& ils le reprefentèrent armé du foudre, prêt à
punir ceux qui Woleroient leur ferment. On avoit
érige dans le fenat des éléens la ftatuedecedieu 5
& pour infpirer plus de terreur, on lui avoit mis
un foudre dans chaque 'main.
Jupiter étoit honoré dans plufîeurs villes ( Vaill.
Num. Gre. p. 294. ) fous le nom de r i E i o s ,
qui ne lignifie pas pieux , puifqueles grecs, pour
exprimer cette qualité , fe fervent ordinairement
du mot eoa-efiifç ; mais plutôt bienfaifant. ( Seguin.
feleÜ. numifm.p. 1 fy. ) Les habitans de Sébafte en
Phrygie , 1’adoroient fous ce titre. Sur une médaille
de Trajan, frappée à Pergame, on lit : n b 1 o c
z e ï c n E p r A . Jupiter aflîs tient de la droite
une patere, & de la gauche une halle. ( Médail.
d Antonin, Vaill. Ibid. ) Sur une autre d’Erhèfe
ou le mot z e Y c eft fous-entendu, on lit ; n e 1 o c
E0»EciftN. Jupiter ailis fur les nues, diftille
goutte a goutte la pluie fur la terre , & tient de
la gauche le foudre : repféfentation qui convien-
droit allez a Jupiter-pluvieux.
Le mot çfaios lignifie ami; mais donné à un
S I 11 ne peut guère avoir d’acception-que celle
oe bienlaifant, de protefteur. Jupiter-Pkilius avoit
un temple cékbre à Antioche fut l’Oronte. ( Ju-
“ »». Mifppàgqfl,) '
Les furnoms de y u/ci\,«s & de Vl,& x „s font'quel-
î ° nné,s, a Jupuer 3 par les auteurs qui ont
*■ c,7??n. ** en parler comme d’une divinité
éhfans. *01t “ S mariaBes & à <a naiffance des
Hé^ ch,ius . le furnom d’E '^v .^i,.^
m ™ au e r e î e ^ donne à H ü
^luhés P J J pouvoir de euélit Ies
maladies, & qu’on l’invoquoit pour la fanté. Le
titre de fdlutarïs, qui lui eft donné fur une médaille
de Faulline , feroit croire que les romains
reconnurent en lui ce pouvoir; car le mot falutaris
dérive évidemment du mot latin falus, qui lignifie
toujours fanté , guérifon, confervation.
Le furnom de Reftitutor, dont Jupiter eft quelquefois
décoré, fignifie, félon quelques-uns, la même
chofe; on le lit fur une infeription publiée par
Muratori- ( PI. X. n° 7 .) Nous croyons devoir
ranger aulli fous la même clafte celui deDepu/f&r3
qui fe trouve fur une infeription publiée par le
même auteur. ( PI. MÙMLXXII. n° 4.) Après
le mot Dépit (for, on ne peut guèr’e fous-entendre
que A celui de morborum ; &■ cette conicélure
paroit etre autorifée par une autre infeription
en l’honneur d’H ercule, qui porte Herculi morborum
depulfori.
Une nation b.elliqueufe , ou commerçante, ex-
pofee tous les jours aux dangers de la mer, dut
fe foi mer aifément l’idée d’un dieu difpenfateur
des vents favorables, afin de fe le rendre propice.
Le titre d’ Z.pus, donné fi fouvent à Jupiter pat
Homere , fut confacré par l’ufage. On avoit elevé
un temple à .ce dieu dans l’endroit le plus étroit
du Bofphore de Thrace. Le temple que Paufanias
dit que les fpartiates avoient élevé à Jupiter- i.mt-
eft une preuve que ces peuples ignoroientle
culte & le furnom de Jupiter-oo^ios 3 qui n’étoit
proprement que la même divinité.
^ Le premier de tous les temples qui ait été bâti
a Rome & fur le Capitole , eft celui de Jupiter-
ceretrius. A peine la ville de Rome étoit-elle
fondée, que les habitans de Camina , ville du
Latium , déclarèrent la guerre aux romains. R 0.
mu,us non-feulement repouffa lés ennemis , mais
encore ayant tué de fa propre main Acren leur
ro t, il fit de: fes dépouilles & de fes armes un
trophée quil porta fur le Capitole. 11 l’offiit à
Jupiter, & y fit bâtir le temple qu’ il avoit voué à
ce dieu. { Titus. Liv.. lit. I. ) Quelques auteurs
dérivent le furnom de Ferctrius du ve be ferire
tuer ; parce que Romulus avoit tué pluficurs en-
nemis.
Mais on dérive plus ordinairement ce nom du
verbe ferre, porter., 'aferendis fpbliis s Vk ce oUe
Romulus porta lui-meme à pied les dépouilles
(a^ ronï jufqu au lieu où fut bâti le temple &
qu il les attacha a un chene. ( Spanheim. de ufu.
& prefi. tom. I I . p. aay. ) |
C ’eft p o u rq u o iupiter-Fèretrius eft défigné par
les grecs fous les différens noms de Tp.xd.Jl., Q .
S*e»Aa(popo? & d’ŸntptpeplTtjç.
Le temple^ de Jupiter-Stator, bâti aufli par Ro-
muliis, lut 1 accompliffementd’un voeu fait parce
Bbb