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Dempfter ( Paralip. ad Rojini antiquit.) lit luna j
au lieu de Lua, & il dit que les généraux faifoient
des dons à la lune: mais Turnèbe (adv. I. 1 6.
c, 20. ) a démontré qu’il faut lire Lua.
LU B EN TÏN . Voye£ L is e k t in a .
LUCA ( bos ). Voye% Él é ph a n t .
LUCANIA , en Italie. AO ï t c a n o m .
Les médailles autonomes de ce peuple font:
RRR R. en bronze......... Pellerln.
O . en or.
O. en argent.
Les lucaniens fourniffoient tous les ans aux ro-
mains j en guife de tribut, un certain nombre de
porcs. ( Cajfiodor. var. 1 1 . 39. ).
LUCARy gages des a&eurs romains, qui étoient
pris fur le produit des coupes de bois voifins de
Rorfie, appartenant au fifc , fuAhç *sr<> çis-kx ,
( Glojfs ) y de-là vint le mot lucary 8c non de
locus y place.
Lucien, dans ITcaromcnippe > parle de fept
dragmes, environ 7 liv. pour le lucar. Marc-
Aurèle le fixa à f aureus, pour le fifc, fans
doute ; car il permit à ceux qui donnoient le
fpeétacle, de le porter jufiqu’à dix. ( Capitol. Va.
c. 1 1 .) . Pour concilier cette énorme différence
entre le prix affigné par Lucain, & celui que -
fixa Marc-Aurèle, on pourroit dire que le premier
parloit du lucar d'un jour, & le fécond du
lucar d’un mois ; ou que l'un parloit du commun
des a&eurs, 8c l’autre des plus fameux.
LU CARIES 8c LUCEPJES, fêtes romaines
qui prenoient leur nom de lucus, bois facré.
Ce bois facré, où l’on célébroit les Lucanes »
étoit entre le chemin appellé via falaria, & le
Tibre. Les romains célébroient là cette fê te ,
en mémoire de ce qu’ayant été défaits pairies
gaulois, ils s’étoient cachés dans ce bois, & y
avoient trouvé un afyle afluré. Plutarque dit qu’on
payoit,- ce jour-là, les comédiens avec l’argent
des coupes que l’on faifoit dans le bois facré :
D ’autres tirent l’origine de cette fê te , des pré-
fens de monnoie qu’on faifoit à ces bois facrés,
& qu’on appelloit luà. Ces fêtes fe célébroient
au mois de juillet.
L A C E R E S , nom dé la troifième tribu du
peuple romain, au commencement de fon empire.
Romulus, dit Varron , ( de ling. lat. LIV .")
divifa les habitans de la nouvelle ville en trois
tribus j la première fut appellée les Tatiens ,
■ cttii prirent ce nom de Tatius; la fécondé de
buair.nès y ainfi nommée de Romulus ; & la
LUC
troifième les Luceres, qui tiroient leur nom dd
Lucumon.
L U C E RI E , Luceria , aujourd’hui Lacera,
étoit une ville c on fi ié table d Italie dans la Poullle
D.iunienne:, aux confins des Hi rpiiis , a\'èc le litre
de colonie romaine. C ’eft la A ucéria
Ptolémée ( liv. I f l. c/uip. j. )> Tes peuiplcs font
no r.més L,u ce ri n i , dalisTite -Li;ve ; les pâturages
pafi oient ;pour ’exceüens: les laines de fes troiipeaux,
au rapport de Strat>on, qüo:qiue un peu
moins b lanches que celles de Tar.ente , étoient
plus fines., plus douces & pli,is elUm<fes. Horace
( Ode tî . liv. I I I .) aHine
Chlor is qu’elle
n'a .point 1de grâces à jouer du luth 8c à fe courônner
de 1rofes, & qu’elle n’eu: propre qu’ à filer
les laines dt~Lucerie.
Te L\ns prope nobilem
Tor.fâ Luceriam, non cithare, decent ,
Nee flos purpure us. roßt. ( D. J.)
LU CER IA , en Italie, l o v c e r i .
Les médailles autonomes de cette ville font 5
R. en bronze.
O. en or.
O. en argent. . i id&.ï Üti
Leurs types ordinaires font :
Une roue.
Une tête de taureau.
Une maflue, avec l’arc & le carquois.
LUCERIUSy furnom donné à Jupiter commfi
à l’auteur de la lumière ( de lu x , lumière ).
LU C É T IE N , ou plutôt LUCET1 U S , fur-
nom que l’on donnoit à Jupiter dans la langue
ofque. C ’étoitla même chofe dans cette langue,
que Diefpiter 8c Dijovis en latin. Ce mot ve-
noit àelux, lumière ; 8c on le dotmoit à Jupiter»
à caufe que c’ eft lui qui donne la lumière au
monde. Voye£ Aulu-Gelîe, /. V .c . 11.
Une infcription rapportée par Gruter, p.
n. 5. donne aufii cette épithète à Mars; mais
elle écrit Leucetius.
M A R T I L E U C E T I O .
P R O S A L U T E I M P.
D O M I N I N. A U G. P I I .
Q. V O C O N I U S V I T U.
E U S L E G. X X I I. P R.
f . F. e U R A Y I T.
LUCIFER.
L U C
LUCIFER. C'eft le nom que les poètes don- 1
liant à l’ étoile de Vénus, lorsqu'elle brille le
matin : comme elle paroît avec l’aurore, pn dit
que Lucifer étoit né de l’aurore » on le fait aufii
le chef 8c le conducteur des aftres : c’eft lui qui
a foin des chevaux 8c du char du foleil, qu’il
attèle & qu’il détèle avec les heures. Enfin on
lui donne des chevaux blancs.
Les chevaux de main, equi defultorii, lui étoient
confacrés.
LUCIFERAy furnom de Diane. Les grecs invoquèrent
Diane Lucifera pour les accouchemens,
dît Cîqéron ; de même que nous invoquons
Junon, Lucine. Diane , fous ce titre , eft la
même que Diane^-Lune ; elle porte le croiflant
fiir la tête , & un flambeau élevé à la main ;
elle eft aufii couverte d’un grand voile tout par-
femé d’ étoiles. Voye£ L une. On donnoit aufii
ce nom à Hécate. Voye% H é c a t e .
L U CILLA y famille romaine, dont on a des
tnédailles,
RRR. en argent.
O . en bronze.
O . en or.
Le furnom dec ette famille eft Rtmrs,
LU CIL LE , femme deVérus.
L uCILLA AtfGUSTAm
es médailles font :
C . en or. 4
C . en argent.
RRR. en médailles grecques d’argent » avec le
jiom de Mannus, prince de l'Arabie.
C . en G. 8c M. B. dé coin romain.
RRR. en M. B. de colonies.
RRR. en G. B. grec.
RR. en M. & P. B.
Il y a des médaillons de bronze de Lacille.
Sur quelques têtes de dames romaines , on remarque
des coëffures de cheveux poftiches: la
ftatue de Lucille, femme de l’empereur Lucius
Vérus, confervée au capitole, a des cheveux de
marbre noir, qui font adaptés de façon qu’on peut
les ôter.
LU C IN E , divinité qui préfidoit aux accouchemens
chez les Romains. Les Egyptiens chargèrent
de cette fonction Bubafie ( Voyerce mot) à laquelle
les Grecs fubftituèrent Diane -Ilithie , ou fimple-
pient llithye ( Voyc^ ce mot). Les Romains,
Antiquités , Tome I I I .
E U G
créèrent à leur exemple une divinité particulière ;
pour préfider aux accouchemens, 8c ils l’appel-
lèrent Lucine. Cependant il y a grande apparence
que Lucine n'étoit qu’un furnom d’une divinité
déjà connue , mais un furnom relatif à ces nou*.
velles fondions.
Souvent c'eft Diane, comme dans une infcription
antique, recueillie par Gruter, qui porte t
Diana Lucina invifta ; mais plus communément,
c'eft Junon; Térence ne dit que Juno Lucina. Olen
de Lycie, un des plus anciens poètes de la Grece ,
donne cette Déeflr pour mère de Cupidon , dans
un hymne qu’il avoit fait en fon honneur, 8c dont
parle Paufanias ; mais Olen eft le feuf qui ait imaginé
cette fidion.
Dès que les femmes en travail invoquoîent Lu-
cine , elle venoit pour les aflîfter & leur procurer
une heureufe délivrance. Les Parques accouroient
aufii de leur c ô té , mais c’étoit pour le rendre
maître (Tes de la deftinée de l'enfant, au moment
de fa naififance.
On connoît les formules de prières des femmes
en couche , lorfqu’ elles appelaient Lucine à leurs
fecours : elles s’écrioient, cafta, fave Lucina (
Juno Lucina , fer opem ; ferva me , obfecro ! Mais
Ovide, qu’on peut regarder comme un grand
prêtre, initié dans les mvftères les plus fecrets de
Lucine y ou plutôt inftruit par elle-même, apprit
aux femmes en travail la conduite importante
qu’elles dévoient tenir dans ces momens , lorfqu’il
leur dit .'
Fer te Des. flores, gaudet florentibus hcr bis
Use Dea ; de tenero cingite flore caput ;
Dicite : tu. lumen nobis Lucina dedifti ;
Dicite : tu voto parturientis ades.
Le même Ovide nous décrit toutes les fonctions
de Lucine ; mais c ’eft affez pour nous de
voir que les couronnes & les guirlandes entroient
dans les cérémonies de fon culte. Tantôt on re-
| préfentoit cette déeffe comme une matrone, qui
tenoit une coupe de la main droite , & une lance
de la gauche $ tantôt elle eft figurée aflife fur une
chaife, tenant de la main gauche un enfant emmailloté,
8c de la droite une fleur qui reflemble au
lys. Quelquefois on lui donnoit une couronne de
diétamne, parce qu’on croyoit que cette plante
procuroit une prompte & heureufe délivrance.
On appelloit cette déefie Ilithie ; Zigie, Na~
talis, O pig^ ne t Olympique ; $c fous ce dernier
nom, elle avoit un temple en Elide, dont U
prêtreffe étoit annuelle.
L e nom de Lucine vient, dit Ovide , de lux ,
lumière, parce que c’eft cette divinité qui donne
par fa puifiance * le jour* la lumière aux enfant.
Ç c c c