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Caüphaéj Synalaxi?, Pcgé & ïafis ; ce qui n’em-
pêche pas quon ne. les appelle d’un nom général
, les nymphes loràdcs.
IONIEN. Le mode ionien étoit, en comptant
du grave à l’aigu, le fécond des cinq modes
moyens de la mufique des grecs. Euclyde l’ appelle
encort phrygien grave. Pol!ux( Onomaft. liv. IV .
chap. X . ) parle d’une harmonie ionienne propre
aux flûtes. Voye£ Dorien.
IO N IQ U E ( la tranfmigration ) étoit une époque
célèbre. C'eft la retraite des colonies athéniennes
, qui j après la mort de Codrus , s’en allèrent
fous la conduite de Nélée fon fils, établir
les douze villes de l’ Ionie d’Afie. Ces colonies
furent fondées , félon Eratofthène, cinquante ans
après le retour des Héraciides, félon le chevalier
Marsham , foi-xante-dix-fept après la prife
de T ro y e , & cinquante fept après le retour des
Héraciides. Les marbres d’Arondel parlent decette
tranƒmigration.
IO N O PO L IS , dans la Paphlagonie. i£2Nono-
AEITQN.
On a des médailles impériales grecques de cette
ville frappées en l’honneur de Vérus.
IOPAS , roi d’Afrique ; Virgile en fait un des
amans de D idon, & lui donne le mérite d’être habile
dans la mufique.
-IOS3 ifle. IHT£2N.
Les médailles autonomes de cette ille font :
RR. en bronze.
O. en or.
O . en argent.
On y voit ordinairement la tête d’Homère , ;
dont le^tombeau étoit dans cette ifle;
IO XUS 3 né de Périgone & de Déjonée , fils
d'Eurytus, roi de Theflâlie , fut chef d’une colonie
qui s’établit en Carie, d’où font venus les
ioxides , qui 3 de père en fils 3 dit Paufanias , ont
confervé la coutume de n’arracher & de ne brûler
jamais, ni les afperges 3 ni les rofeaux ; mais ;
d’avoir au contraire pour ces plantes une éfpèce j
de religion 3 & une vénération particulière, on
n’en dit pas la raifon.
IPHIANASSE 3 fille de Proëtus, roi des ariens
, étant venue avec fes foeurs Lyfippe &
phinoé dans un tenaple de Junon, fit paroître
aùîfi -bien que fes foeurs qu .lque mépris pour cette
déefle, en préférant la maifôn & les richefles de
leur père , au temple de Junon & à fes ornemens,
ou j ielon Hygin j en préférant leur beauté à celle
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«e Junon. La déefle irritée de l’infoîence de ces
filles, leur troubla tellement l’efprit, qu’elles s’imaginèrent
toutes trois être devenues vaches 3
mirent à couiir la campagne. Une maladiefi fingu-
uère 3 affligea teroi leur père , qui eut recours à
toutes fortes d’expédîens pour guérir fes filles 3
jufqu à promettre la troificme partie de fon royau-
j & 11115 des princeffes en mariage à celui qui
femit a (fez heureux pour faire ceffercette maladie.
Mélampus, fameux médecin , à qui Apollon avoit
aufli accorde le don de deviner,fe préfenta au roi,
lui promit une prompte guérifon aux conditions
qui avoier.t été offertes. Il commença par appaifer
la déeffe par un grand nombre de facrifices >& après
avoir ôté cette première caufe du mal, il vint aifé-
ment a bout du relie : en forte qu’il devint gendre
dti roi ‘en épôufant Iphianajfe\ Voyez MÉLAMpüs
3 Pr o é tid e s .
Iphianas sej une des quatre filles cPAgamem-
noi\> félon Sophocle dans, fon Eleélre. Homère
ne fait mention que de cette princefle 3 & dit que
fur la fin du liège de Troye 3 le roi de Mycènes *
pour appaifer la colère d’Achille, lui envoya en
mariage fa fille Iphianajfe. C e poète ne dit rien,
ni (Tlphigénie 3 ni de fes deux autres foeurs Eleélre
& Chryfotémis.
IPH IC LU S , fijis deThilacus , prince de Ttief-
falie, ayant vécu long temps avec fa femme Aftip-
ché 3 fans en avoir d’enfans , confulra le devin
Mélampus, le même qui avoit guéri'Iphianalfe,
fur les moyens de rendre fa femme féconde. Lè
dtvin lui confeîüa d’enfoncer un couteau dans un
arbre confacré à Jupiter, &.de l’y lailfer rouiller:
de détremper enfuite cette rouille dans du vin , &
d’en avaler pendant dix jours. Le remède opéra à
'merveille ; iphiclus devint père de plufiems en fans ,
entr’autres de Protéfîlas, le premier des grecs qui
fut tué au fiege de T royé. Iphiclus fut un des argonautes,
c’eft ju i qui remporta le prix de lacourfè
a^pied aux jeux funèbres que Jafon fit célébrer
pour la mort de Pélias. Voye^ Mélampus.
Iphiclus, fils d’Amphytrion & d’Aîcmène3'
fut frère jumeau d’Hercule. I>a,ns la première
expédition d’Hercule contre lés Éléens, il fut
bleffé à mort par les fils d’A & o r , & enterré à
Pht ■ néon en Elidé. LesPhénéates Lhonoièrent tous
les ans vers ion tombeau, comme un héros; il fut
père d’ Iolas. Voye% A e fo r , A lcmène, Iphi-
ceês. ;
IPHICLUS j fils de Theftîus & frère d’Althée
mère de Méléagre, eft aufli compté parmi les argonautes.
IPHIDAMAS , fils de Bufîris. Voye£ Busïris.
IPHIG ÉNIE , fuivant plufieurs anciens auteurs
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cités par Paufanias & par Plutarque, étoit fijle
de Théfée & d’Hélène. Lorfque cette dernière
p.mceiïe fut ret.rée, par Es frères, dés mains de
fon premer raviffeur, on préten^qu’elte éto.it
enceinte, & qu’elle alla accoucher a Àrgos d’Iphigénie.
C'ytemneftre feeur d’Hélène , & déjà femme
d'Agamemnon, pour fauver l'honneur de fa
foeur , fit palier Iphigénie pour fa fille , & la fit
élever en cette qualté à la cour d’Argos. Aga-
memnon qui avoit découvert dans U fu.te cette
tromperie, fans oft r L divulguer, ne fut pas fâché
de troaver un prétexte de fe défaire de cetre fille
fuppofée, lorfqu’il fut queftion du facrifice d‘Iphigénie.
Ces auteurs prétendent juftiiier ainfi la facilité
avec laquelle Agamemnon confentit à la mort
I l cette princeffe ; peut-être même que l’oracle
d’ Aulide avoir été préparé de concert entre le roi
& Calchas.
D ’autres écrivains anciens diftinguent deux Ipki-
gènies 3 l’une fille d’Hélène & l’autre'de Ciytem-
neftre. C ’eft l’opmion la plus commune, & que
Racine a fuiv:e dans fa belle tragédie & Iphi génie >
où il introduit la fille d’Hélène fous le nom d’Eri-
ph’le , qu’ il fuppofe avoir été enlevée de Lesbos-
par Achille , & qui devient la vidtime de Diane,
à la place d'Iphigénie.
Iphigénie, fille d’Agatn-mnon & de Clytem-
lieftre , a fou.i î le-fujet de deux tragédies a Euripide
: l’une fous le titre d’Iphigénie en Aulide , &
l’autre A'Iphigénie en Tauride, Voicile.plan hifto-
rique de la première.
Un câlme opiniâtre arrêtant trop long temps
Parmée des grecs au port d’Aulide , Calchas con-
fulté fur les moyens d’nppaifer les dieux, répondit
qu’il falîoit immoler a Diane, divinité tutélaire
d’Aulide , Iphigénie fil'e d’Agameninon ; qu’à ce
prix feul les grecs auroient les vents favorables,
& l’avantag; de renverfer Troye. Le roi d’A fgos,
après a oir long-temps balancé entre la tendreffe
paternelle & la gloire qui lui reviendroit de l’expédition
de Troye , confentit enfin à facrifier fa
-fille aux^ înt rets de toute la Grèce affemblée. La
'difficulté et dt de tirer Iphigénie d’Argos, & des
mains de Clytemneftre : Agamemnon écrivit à la
reine d’envoyer au plutôt fa fille en Au’ide, pour
la donner en mariage à Achille, qui ne vouloir
parer pour Troye qu’en qualité d’époux d‘Ipki
genie. Clytemneftre n’héfite pas de partir avec fa
fille , dans la vue de cet-hymen. Mais elle eft à
peine arrivée au camp des grecs, qu’elle y apprend
Je fatal myftère. Aufli tôt elle a recours à Achille,
911 o n js i préparé : elle-court demander grâce à
ion pere , met tout en ufage pour le fléchir, les
ettorts de Clycemneftje, fes raifons perfonnelles,
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fes larmes.', les attraits : enfuite elle penfe à s'enfuir
avec fa mère. Mais bientôt apres avoir réfléchi
fur la gloire dont feroit fuivie fon trépas , elle
l'accepte géncie.ifement ; elle refufe avec confiance
le feçours d'Achille, fait elle-mcme les préparât
tifs de-fon facriflce, s’avance d'un pas ferme au
pied de l'autel, & préfente hardiment fon fein au
faerificareur. Celui-ci prend le elaive, il invoque
les dieux : il frappe : tous entendent le coup , mais
la viéiime difparoît fans qu’on apperçoive aucune
trace de fa retraite. On voit étendue par terre &c
palpitante, une biche d’une grandeur extraordinaire
&C d'une rare beauté : l’autel eft arrofé dis
Ton fang ; c'eft Diane q u i, (atistaife de la fournif-
ftori de la princefle, a fubftitué cette biche à fa
place. Pour IpUgbiie, elle s’ eft envolée vers les
dieux, dit Agamemnon à la reine, qui craignoit
que- ce prodige n’eût été inventé pour finir les regrets.
Voye7L Ménèlas.
Depu's Euripide , trois- célèbres auteurs ont
traité le même fujet tragique avec beaucoup de
fuccès 5 l'un italien , c ’eft Louis Dolcé, en 17<56 j
Se les deux autres françorsi, favoir , Rotrou en
1Ô49 , & le célèbre Racine én 167 p. L’ atm ur italien
n’ a préfque fait que rendre les penféês du
poète grec en beaux vers italiens ; excepté que
n’ayànt pu adopter le prodige de h biche fubfti-
tuée, il fait dire à'1 aéteur qui vient raconter 1 hif-
toire du facrifice : « quelques-uns ont cru voir une
-» biche au lieu d‘ fy/irgé:zze ; mais je ne veux pas
» croire ce queje n’ai pas vu ». De forte que chez
lu;, non feulement Iphâglrve meurt, mais elle eft
décapitée dans les formes. Quantaux deux p..ëtes
françoîs, ils fe font écartés d : leur original, toutes
les fois que les moeurs des igrecs ne s’accor-
doienr pas avec les nôtres, ce qui arrive allez fréquemment.
Racine, qui a cru ne pouvoir pas faire
mourir Iphigénie:, ni la fauver pir un prodige incroyable
, fait dire à Calchas , pour le dénouement
de la pièce, que c ’eft la fille d’H élène,
: Ériphile, qui, fous un noin emprunté, eü Y Iphigénie
que demande Diane. Quelques auteurs ont
dit qu’Achiile fut effeétivement aimé d’Iphigénie,
& que, dès avant qu’il fut queftion de l’iinmoler
elle avoit faerifié à ce héros fa virgiuittrVbver
Achille. j 1
D ^anciens mythologues dirent qu’au moment du
facrince , Iphigénie fut changée en ourfe, d’autres'
en^gemiie, ou en une vieille femme. Lifcrèce veut
qu’on ait eflèaivement répandu le fang de cette
princefle ; qu’elle fut immolée à la fuperiiition
des foldats , & à la politique d’un prince qui craignoit
de perdre le commandement d’une belle
armée. Mais l’opinion la plus fuivie, eft cm’Agamemnon
, menacé du courroux de -la déefle, réfo-
hit véritablement d’immoler fa fille , êc que tout
étant prêt pour le facrifice, les foldats s'y opposèrent
tous j de manière que Calchas, qui appré