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( Çonf Tri lier, Obfer. Crit. i, 4« c. 6. Paciaud.
jjomum* Pelop. vol. i . p. 44. ) , ce qui ne doit s entendre
fans doute que des figures entières. On avoit
auffi des ftatues de marbre vêtues d’une étoffe réelle :
telles étoient les figures d’une Cérès à Bura en
Achaïe ( Plin, J. 36. c. 4. & pag; 724. /• i y . ) ,
& d’un très-ancien Efculape à Sicyone. (Plaufan.
7>P- Î9°* L H* )• »
«Dans la fuite cette manière de drapper fit naître
l’idée de peindre le vêtement des ftatues de
marbre , ce que nous voyons à une Diane trouvée
à Herculafium en 1750-Cette figure ell haute
de quatre palmes & demi, & paroît remonter au
premier temps dé l’art* Les cheveux en font blonds,
la tunique eft blanche, ainfi que la robe» au bas
de laquelle il y a trois bandes qui font le tour ;
la bande d’ en bas eft mince & couleur d’ or ;■ la
fécondé eft un peu plus large & couleur de laque,
ornée de - filets & de fleurs blanchâtres ; la trot-
fîêrne eft aufli couleur de laque. La ftatue que le
Corydon de Virgile vouloit ériger â Diane , de-
voit être de marbre , avec des brodequins rouges.
Ç Eclog. 1VTI. v. 31. 0* On a des ftatues de
marbré de différentes "êfpèces; on en a aufli de
marbre de diverfes couleurs 5 mais jufqu’ ici d ne
s’en eft pas trouvé de verd antique, marbre
qu’on tiroir des carrières du Promontoire de *;
Tenare en Laconie. ( Sexe. Empyr. Pyrrh. hypot. '
l. 1, p , 25. E . ). »
*> Quand Pan fanias parle de deux ftatues de
l’empereur Hadrien qu’ on voyoit à Athènes,
l’une faite de marbre de l’île de Thafe, & l’autre de
marbre d'Égypte{Paufan. liv. I.p. 4 1 .1. 33. ) \ il
veut dire fans doute que celle-ci étoit de porphyre ,
& celle-làde marbre tachetée P lin. L 3 6. c. 5. ) , de
celui peut-être que nous nommons Paona^o. 11 ré-
fulte du récit de ces ftatues que la tête, les mains
& les pieds de ces ftatues étoient de marbre blanc.
y* L ’Egypte/ avoît aufli des carrières de diffé-
rens marbres, fait attéfté par les voyageurs qui
nous font la defeription d’une infinité d’ouvrages
de ce.pays, encore fubfiftans en marbre blanc,
noir & jaunâtre. C ’eft de marbre blanc que font
revêtues les galeries longues & étroites de la
grande pyramidej (Norden, voy. d’Egypte, p. i .
p- 7 9 . ) j & félon toutes les apparences, ce marbre
n’ eft pas de Paros , comme on l’ avoit laiffé croire
à Pline. ( Plin. I. 36. c. 19- §• 2. p • 34°* )•
Le cabinet du collège romain conferve une table
du çnême marbre, travaillée de relief, & dans le
goût égyptien. Je. fuis indécis fur un ouvrage
d’un fini extrême , confervé au cabinet d’Herçu-
)anum : c’eft un petit bulle d’homme d’environ
un demi-palme de hauteur, avec delà barbe,; &
fait d’un riche marbre blanc, qu’on nomme pa-
lumbïno. Mon indécHion vient de ce que la barbe
de cette figure eft jetée à la manière de celle des
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hermès, pendant que toutes les ftatues d’hommes
des égyptiens font avec un menton uni ».
» On appelle un M arbre rougeâtre > le màrbre
égyptien , & l’on ne connoît cependant aucune
ftatue d’ancien ftyle égyptien , qui Toit faite de
ce marbreA\ s’en trouve à la vérité du ftyle imité
de l’égyptien ; mais faite en Italie fous Hadrien •
On peut croire que fon règne eft l’époque ou ce
marbre fut travaillé, comme les ftatues de Porphyre
ne commencèrent que fous Claude. Les
grecs n’avoient garde d’employer des marbres
colorés, qui rompent tout l ’effet delà fculpture.»
» Il n’eft pas aifé de prononcer fur les ftatues
de marbre, qui paroiffent d'exécution étrufque,
parce qu’elles peuvent être des premiers temps
des grecs 5 & la vraifemblance eft toujours plus
pour la dernière que pour la première opinion.
Il fe pourroit donc qu’un Apollon , ex-ppfé au
cabinet du capitole, & une autre ftatue de ce
Dieu, trouvée dans un petit temple du Cap de
Circé s confervée au palais Conti, fuffent plutôt
grecques qu’étrufques. De même je n’oferois
fôutenir qu’une prétendue Veftale du palais
Giuftiniani, peut-être la plus ancienne ftatue qui
foit à Borne j ainfi qu’une Diane du cabinet
d’He’rculanum ,,ayant tous les caractères du ftyle
étrufque, fuffent d'un artifte de cette nation.,
au lieu d’être de la main d’un grec. La plus forte
préemption en faveur d?un travail étrufque,
| pourroit tomber fur un morceau confervé à la
Villa Albani. C ’ eft la ftatue d’un prétendu prêtre,
, morceau plus grand que le naturel & d’une
bonne confervation pour toutes les parties, hor-
: mis les bras qui font reflaurés. L’ attitude de
cette figure eft parfaitement droite, & fes pieds
i ne font pas féparés. Les plis de la robe, qui eil
; fans manches, font parallèles & ’ arrangés les uns
} fur les autres , comme s’ils étoient repaffés. Les
manches de la tunique font jettées en plis amples,
mais applatis.»
« Le marbre étant la principale matière mife
en oeuvre par l’antiquité , dit Wiricke’manm(A//L
di l’Ar t, liv. 4 ch. 7. ) mérite une attention particulière.
La plupart des ftatues- de marbre font
^ exécutées d’un feul bloc. Platon dans fa répu-
■ blique, en fait une loi. (Plat. Leg. 1 1 ._p.
Cependant quelques - unes des jplüs belles^ lia-,
tues de marbre nous font connoître que, dès le
commencement dé l’art , on était dans l’ufagc
de travailler les tores féparément , & dé les
; adapter en fuite aux troncs «, c’éft ce qu’on voit
clairement aux têtes de.Niobé & de fes filles,
aux deux Pallas tje- la ‘-Vil4a Albani.»» ;
» Les caryatides , découvertes!! y a quelques
années, ont aufli dés .t’êtes rapportées. Quelquefois
! on' pratiquoit la même chofe par rapport aux
bras t
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bras : ceux des deux Pallas en queftion font
adaptés aux ftatues ».
ce La figure prefque colloffale , repréfentant
un fleuve , confervée aujourd’hui à la Villa
Alb mi & placée autrefois, à la maifon de campagne
des ducs d’Efte à Tivoli nous fait voir
que les ftatuair.es anciens avoient coutume d’é
bauche-r-leurs ftatues par le .même procédé que
font les fculpteurs modernes, car la partie inférieure
:de cette ftatue eft à peine dégroffe.
Sur les principaux os , couverts par la draperie,
0:1 a laiffé, des points faiflans, qui font les maffes
ddlinées à être enlevées avec l’outil dans rentière
exécution , comme l’on fait encore aujourd’hui
». . ,
a On voit par .quelques ftatues que les anciens
procédoient comme les modernes dans la manière
de traiter les membres, if©tés d'une figure,
& que pour travailler fans rifque les parties fé-
parées , ils les affujettiffoient à la figure par un
ioutien. C ’eft ce qu’on remarquï.même à quelques
ftatues où cela pourroit bien ne pas paroitre ne'
ceifaire. A un hercule du jardin Borglièfe , on
voit l'extrémité des parties naturelles repofer fur
un pareil foutien , qui ■ eft une baguette de
marbre proprement travaillée & de l’épaiffeur d’un
tuyau de plume ; cet appui eft affujetti aux membres
& aux tellicuies. Du refte cet Hercule ,
par rapport à fa parfaite,confervation , peut être
rangé dans la claffe des figurés les plus rares de
Rome: car il eft tellement iiitaél , qu’ il ne lui
manque que les extrémités de deux doigts’du
pied , qui.n’auroient pas non plus foufferts , s’ils
ne débordoient pas la plinthe ».
“ Après l’exécution complette des ftatues, on
prenoit :1e parti, ou de les polir entièrement,
c.e qui fe faifoit d’abord avec la pierre ponce
&. enfu’.te avec la potée & le tripoli,. ou de les-
repaffer d'un boüt à .l’autre /àyècri’outil. Çètte
dernière opération fe faifoit fans doute, après
avoir donné le premier poli aux figures avecJa
pierre ponce. On procédoit ainfi , tant pour
s’approcher de la vérité des chairs & des draperies
que pour mieux dévoiler le fini de l ’exécution
; parce que les panies entièrement polies
jettent un éc;latfivif> lqrfqu’elles font éclairées ,
qu’on n’ y peut pas toujours remarquer le tra-yaii
; le plus f>igné. Il eft probable qu’on craignait
auffi que-le frottement •& le poliment des ftatues,,
ne leur fiffent perdre les traits les p'us favans &
les touches les plus moëlleufes , attendu que cette
opération ne fe fait pas par .le fculpteur lui-même.
De-là quelques -ftituaires ont eu la patience de
remanier leurs, ouvrages & de promener doucement
le cîfeâu fuir toutes les parties >».
«Cepen lant la plupart des ftatues, même les
Antiquités', Tome HI.
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coloffales font entièrement pol'es, ainfi que le-
font voir les morce'aux du prétendu coloife d:
I’Aj olloh du capitole» Deux têtes coloffales q îi
repréfentent des tritons, &: deux autres têtes
auffi coloffales de Titus & de Trajan de la Villa
Albani, nous offrent des chairs avec le même’
poli. Le mot du philofophe Lacyde qui dit, après:
avoir refufé l’invitation du roi Attale ,1 qu’il ne.
falloir voir les rois que de loin comme les ftatues,,
reJauroit être appliqué à toiites les ftatues, ainfi
qu’il pourroit bien ; l’être à tous les-rois. Il eft:
certain que les monumens que nous venons de
citer font tellement terminés-, qu’ils peuvent être
comparés pour le poliment aux gravures des pier-^
res précieufes ». :
“ A l'égard des ftatues , entièrement travaillées
avec l’outil , la plus belle eft fans contredit le
Ladcoon. C ’eft ici qu’un oeil attentif découvre
avec quelle dextérité & quelle fureté le ftatuaire
a promené rinftrument fur fon ouvrage , pour
ne pas perdre les touches favantes par u:î frottement
réitéié. L ’ép'derme de cette ft-a'ciie, paroît
un peu brut , en comparaifôn . de la peau lifîe
d’autres figures; mais ce brut eft- comme un velours
doux, comparé à un fatin brillant. L ’épiderme.
du Laocoon eft po.ir ainfi dire Comme la
peau des prem ers grecs , qui n’étoit -poinc dilatée
par l’emploi fréquent des bains chauds,
ni relâchée par l’ufage répété des frottoirs connus
chez les romains amollis par le luxe. Sur !a
peau de ces hommes nageoit une tranfpirati m
fahitaire, comme le premier duvet qui revet le
menton dè l’ adolefcent ».
» Ces com7araifons éclairciront peut-être m’eux
une expreffiôn obfcure de De»/s d'Halicàrnaffe
CEpift. ad Çn. Pompei. de fiat. p. 204. L. *7 ) y
que lés difput es favantes &-emportées des Sau-
m iife (n'ot. in Tertul. de Pal. p. 234. feq: confut.
dnimàdvtrr» Andr. Cercotii , p. 172 , 189.) & de
Pétau ( Andr. Kerkoetii , Mafiigopfi. part. 3. p.
106. feq.). Voici cette expreffiôn :%votts'eep%eeto7wnis
& %vous apxïomros; il s’ag:t du ftyle de Platon, ainfi
que de quelques autres paftages fyronimes des auteurs
; tel que lé Littera de Cicéron
( ad Aitic. I. 14. erp. 7.JP A mon avis on' pourroit
rendre l’expreffon grecque , .prife en gcnér.il
par le. velouté & l'oh£t;teu£ de Vantiquité. E l Dre-1
naiit le mot »vousr.on dans fa fîgnific.itio'n é'oignée
& -impropre , comme firent; nos fav.ms mais
dans fon feus pri mitif 8ç 'naturel, q ji défigne ié
premier duvet, du nrenton & en comparant
eettê expreffon à l’applicatio.i, ' qiu je fais de.
cette image à l’epid. rme de !.â ï.co.:n , l’on fendra
que Dehys d’HaUcarnaffe a voulu dire la
même chofe. Hardi >n (fur Une ,lettre de Der.ys
d’HalicdrnaJfc a Pompée, p. 128.) , quia prêt, n^u
expliquer ce paffage après les favan-s en queftion,
nous1 laiffé plus iucertaiia qu’auparavant. Le moi
M m m m