
tute, Elien & Pime. Les latins ont nommé cet
animal manttchora & martiora j les grecs 1 ont
appelé antropophagc mangeur d hommes. Suivant
CJtéfias, cet animal eit de couleur rouge, & a trois
rangs de dents à'chaque mâchoire , qui , quand il
les terme , tombent les unes furies autres>en manière
de dents de peigne. Ardlote & Pline ajoutent
eu il a les oreilles & les yeux comme ceux de l ’homme,
gris ou bleus ; ils nous repréfentent fon cri
comme celui d*une trompette , dont il imite les
ions par les modulât ons de 1 air dans fon goder.
Ils a mirent auflî que l ’extrémité de la queue eit
héiiffée de pointes avec lefquelles il fe détend
contre ceux qui l’approchent ., & qu il darde
même au loin contre ceux qui le pour fui vent.
Enfin ils prétendent que fon agilité eft tel.e qu il
faute en courant, ce qui n’ eft guère moins que
la puiiTince de voler. Paufanias rapporte la1 plupart
de ces contes , fans y donner confiance ;
car il commence par déclarer qu’ il croit que cet
animal n’eft autre chofe qu’un tigre. ï! eft vrar-
femblable qu’ il a raifon , & que le danger de l’approcher
a produit.toutes les fables que les natura-
liftes ont tranfcrite's (L>. J.).
M A N T IC LU S i Hercule avoit un temp’e
hors les murs de Mefiine en Sicile, fous^le nom
d’Hercule Manticlus. C e temple fut bâti par
Manticlus , chef d’une colonie des Meffenicns
q u i, cKaifés de leur pays , vinrent fonder cette
nouvelle ville , à laquelle ils donnèrent leur.nom ,
^64 ans avant l’ène chrétienne.
M A N T IL E , voyei N ap pe s .
M A N T IN É E , ville de l’Arcadie où Antinous
le favori de l’empereiir Hadrien, eut un temple,
des facrifices & des jeux qui fe célêbroient tous
les cinq ans en fon honneur. Antinoüs étoit re-
préfenté dans fes ftatues, fous la forme de Bac-
chus. Ce fut par ordre d’Hadrien que Mantinée
rendit tous ces ho nneurs a Antinous, parce que
ce jeune homme étoit de Bythinium, colonie des
Àrantinéens. Voyez A n tin o U S.
Man tin é e en Arcadie, mantin&n .
. Les médailles-autonomes de cette ville font :
RRR. en bronze. Pellerin.
O. en or.
O. en argent.
Cette ville a fait frapper des médailles impériales
grecques en l'honneur de Septime Sevère ,
de D.omna, de Càracalla, de Plautille.
M A N T O , étoit-fille de Tiréfia*, & grande
dévinereffe comme fon père. II y en a qui ont dit
quelle ajoit eu Hercule pour père i mais fuivant
la tradition la plus générale, c ’etoit Tiréfias,
On dit que Thèbes ayant fuctombé fèus les ci-
forts des Epigones , dans d a icepnde guerre de
Thèbes, Manto fuyant les vainqueurs , le retira à
Cluros, où elle bâtit le temple d'Apollon Cia-,
rien. Une autre tradition portoit que quand les
Argiens pillèrent le temple de Thèbes, ils ne
crurent pouvoir s'acquitter du \oeuqu ils a\oient
fait à Apollon, de lui confacrer ce qu’il y avoit de
plus excellent dans leur butin,. s’ils ne lui otfroient
Manto. Elle fut donc envoyée au temple de Delphes.
Alcméon qui avoit été genéralifiime de
l’armée qui pr t T hèbes, eut deux enfans de
Manto , Aqjphilocus, & -h belle T h ’.iphone,
( Voyez ces articles. ) Ce qu’ il y a de particulier
dans la nailfance de ces deux enfans , c’eft qu«
leur mère eut pour Alcméon .la foiblefle qui leur
donna naiffance , pendant la fureur donr il avoir
été faifi après qu’il eut fait mourir fa mère. Voila
ce qu’Apollodpre rapporte.de Manto. Paufanias
dit qu’à la vérité e'ie frit amenée à Delphes avec
les autres prifonniers thébains j mais que 1 oracle
leur ayant ordonné de fonder une colonie, ils al-,
1erent à Claros , ‘où Rhacius.en avoit établi une;
qu’il l’époufa , & en eut Mopfus. Stvabon donne
cependant à Mopfus Apollon pour père. Au lieu
de tout cela , Diodore de.Sicile dit que la fille de
Tirêfias fe nommoit Daphné ; qu’elle fut envoyée
a Delphes comme une offrande des Argiens
j qu’elle v perfectionna les connoiffances
qu’elle, avoit déjà dans l’ art prophétique ; qu elle
écrivit un grand nombre d’oracles ; qu’on prétend
qu’Homère lui avo'tdérobê beaucoup de vers,pour
en orner fes poëfies; qu’ on la regarda comme
une fybille , parce qu’elle étoit fouvent faifie de
l ’efprit divin, & qu’ elle rendoit plufieurs réponfes,
Paufanias dit qu’on montroit encore de fon tenis
à Thèbes , devant le veltibple d’un temple, a
pierre fur laquelle Manto s’affeyoit, & quonla
nommoit la chaife de Manto. 11 falloitqu elle eut
beaucoup voyagé, car Virgile la tranfporteen
Italie où le Tibre la rendit mère d’Ænus, qui bâtit
une ville qu’il appella du nom de fa mere Man-
toue. Enfin, ce fut à Claros qu’ elle mourut. On
dit que déplorant fans ceffe les malheurs de fapa*
trie, à la fin elle fondit en larmes, & que fes
pleurs formèrent une fontaine & un la c , dont
l’eau communiquoit le don de prophétie ; mais
comme cette eau n’étoit pas faine , elle eau-
foit aufli des maladies, & abregeoit la vie. Vo^\
A lcméon , A mphilocus , M op sus.
M A N TU E L IS , Chlamys Dardanica ( TrA
Poil. _ Claud. c. '17. ) efpèce de chlamyde , filmée
en partie, approchant de la p*.nula.
M A N T U R N E , divinité romaine, que 1«
maris invoquoient pour obliger leu rs femmes a
relier à la mai fon. C e nom eft foimé de manert)
demeurer, ( Augufi, de Ciyit. Dci. M A c. 9* )•
M AN U ( a ), Muratori ( 9 f i* 10- ĥ
9- ) , rapporte des inferiptions où fe lifent
ces mots. Voyez-en l’explication aux mots A
MaNUSITSTS & A MAKU.
MANUBALISTE , arbalète I main, machine
i portative, qui fêrvolt à lancer des traits.
MANUBIÆ y n’étoient pas les dépouilles des
■ ennemis, mais l’argent provenu de la vente de
ces dépouilles;
Maxtvbiæ triumphales , les richeffes & le prix
des richeffes enlevées aux ennemis, que l’ on portoit
dans la pompe des triomphes.
Manubiæ défignoit les coups & les effets du
tonnerre, dans le langage énigmatique des augures
d’Étrurie.
M AN U E L I. Comnène.
MaKUBL PoRPHYROGBierTUS y A ugustus.
Ses médailles font :
RR. en or.
O. en argent.
R. en M. & P. B...
MANUEL II. P a leolo gue.
M a n u e l P a l æ o l o g u s A u g u s t u s .
Les médailles de ce prince ne font point connues.
M ANULEAR II, tailleurs, faifeurs de manches.
Plaute en fait mention ( Aulul. 5. y. 37. ) ,
' aut Manu/earii, aut murrobathrarii.
^MANUMIS S1 0 & fes détivés. Voy*^ A ffranchi
& A ffranchis sement.
! MANUPRET1UM , prix de la main-d’oeuvre.
MANUS, défignoit particulièrement un coup
de dé quelconque.
Manus défignoit aufli une paire de gladiateurs.
Manusferrea Voye^GRAPPIN.
| M AN US , fils de Thuifton, divinité des an-
I ciens germains.
m a n u s c r i t s (Diplomatique).
I Les plus anciens manuscrits ( reliés & non
en rouleau ) qui exiftent aujourd’hui, ne font
pas portés au-delà du 3 e. fiècle par les antiquaires!
encore n’ a-t-on pas de preuves abfolument certaines
d’ une fi haute antiquité. Tertullien attelle
avoir vu l’autographe des épitres de S. Paul.
Gellius parle du fécond livre de l’Eneide, qu’on
croyoit être l’original même de Virgile, & qui
fut vendu pour vingt figures, (Sigillaria) ou
petites ftatues d’or. Pallade s’étoit fervi d’un
livre écrit de la propre main de S. Hyppolite ,
qui avoit vécu avec les apôtres. Le même auteur
cite encore un autre livre écrit de la main d'O-
rigène. Mais ces précieux autographes ne fub-
fiftent plus. Quoique plufieurs auteurs graves ,
mais allez modernes, aflurent que l’on garde à
Venife l ’évangile de S. Marc écrit de fa propre
main,- ileft plus probable que ce n’eft qu’une copie
ou traduction , à la vérité très-digne de refpeét.
D. Bernard de Montfaucon avoue qu’il n'a jamais
vu de maniifcrits qui refpire une plus haute antiquité.
Il eft en papier d'Egypte très-fin , de
forme carée & couvert d’argent; le texte eft
latin, ainfi que les cara&ères. Le favant bénédictin
refutb Miflon proteftant & les autres écrivains
, qui ont prétendu que les lettres en font
grecques. Quant à l'original d’Efdras, ce n’eft
encore que fur une tradition peu fondée que la
même ville fe vante de le pofleder ».
Montfaucon, dit Cas ley , ne donne que 1 loeo
ans aux plus anciens manujcrits\ il a raifon,fuppofé
que les manuferits aient commencé alors à être
reliés, & qu’ils fulfent auparavant en rouleaux.
Mais il eft certain que long-temps avant les
douze derniers fiécles, les .manuferits éfoient déjà
reliés, ce U falloic prouver que la manière d’écrire
les livres fur des feuilles, & de les relier comme
ceux qui font parvenus jufqu’à nous , a été inventée
il y a 1200 ans & qu’avant ce tems les
livres étoient écrits fur des rouleaux, qui font
beaucoup plus fujets à s’ufer :.mais s’il eft vrai
que long tems auparavant on les écrivoit en la
même forme que ceuiC qui fe font confervés
jufqu’ici j ne s’enfuit - il pas que plufieurs des
livres que ce père reconnoîc avoir été écrits il
y a 1200 ans pouvant raifonnablement durer
encore quelques fièdes ; il y en peut aufli avoir
de ceux-là qui ont été écrits,'quelques fiècles
plutôt ? M. Casley ne fauroit croire .que tous
les manuferits des fiécles précéderis; foienr péris
de vieillefle, & qu’un grand nombre de ceux
de ce fiècle fubfiftent encore & même à
entiers , qu’ils peuvent durer beaucoup plus
long - tems. Pour confirmer ce. qu’il vient de
dire j il indique quelques manuferits de nos bi-
bliotèques, qui félon toutes les apparences ont
iyoo ans d’antiquité». On a des preuves convaincantes
que long-tems avant la naiflance de
Notre Seigneur ies grecs & les'rômains. relioient
leurs livres ayec de la colle- La ville 4'Athènes
L Ï l ï i f ‘