
des fomtnes d’argent ,*ou des préfens què les empereurs
faifoient donner à ces peuples pour empêcher
leurs courfes fur les terres de l’empire.
ÎSAU RUS, dans l’Ifaurie. Icaypûn.
On a des médailles .impériales grecques de cette
ville, frappées en l'honneur de Géta 8c d’EIa-
gabale.
ISCHENIES. Voye%.Ischenius.
ISCHENIUS , petit-fils de Mercure, en l’honneur
duquel on célébroit à Olympie les fêtes ap'-
pellées -ifdénies. Héfîch:us fait mention de ces
fêtes. Elles avoient pour but de célébrer le héros
ïfchènius qui dans un temps de famine fe dévoua
“pour fon pays.
ISÊES. Voye% IsiAQUES.
4 ÎSÉLASTIQUES (jeux) . Ifclafiica certamina.
Jeux publics des grecs 8c des romains y après lef-
quels les' athlètes vainqueurs avoient droit d’entrer
en triomphe, non par la porte, mais par une
brèche dans la ville de leur naiffance : ce mot dérive
du grec ïtrîXctniv, être conduit en triomphe y de
là vient qu’on furnommoit les athlètes qui avoient
obtenu cet honneur, athlètes ifélafiiques„
Ils jouifToient encore de toute ancienneté du
flsrivilège d’être nourris le refte de leurs jours au
dépens de la patrie. Toutefois dans la fuite leurs
♦ iétoires fe multipliant auffi-bien que les jeux, on
fut obbgé de refferrer dans les bornes de la médiocrité
cette dépenfe qui devenoit fort-à charge
à l’état: Solon , par cette confideration, réduifit
ta penfion d’un athlète vainqueur aux jeux olympiques
, à 500 drachmes ; celie d’un vainqueur
iux jeux ifthmiques, à 100 drachmes, 8c ainfi des
autres proportionnellement. 1
Les empereurs romains cotiferrèrent ces fortes !
■ èe rraces aux athlètes j mais Trajan leur eut à
peiné confirmé c& privilège en faveur- de quel
•ques jeux inftitués ’ailleurs qu’ à Olympie, qu’il
s’éleva deux difficultés, fur lefquelles Pline le jeune
le vit obligé de confulter Je prince. Il s’agiffoit
de favoir, 1 °. fi les athlètes ifélafiiques jouiroient
de leurs privilèges a compter du jour de leur victoire,
ou du jour de leur triomphe } 2®. fi ces me-
mes privilèges leur étoient acquis par «ne vi&dire
remportée dans des jeux qui n’etoient point encore
ifélafiiques, mais qui l’étoient devenus depuis.
Trajan répondit en ces termes à ces deux qiief-,
tions : Ifelafiicum tune primiim mihiÿideturjncip'ere
debere , quum quis in] civitatem fuàm ipfe VitrtXeirir. ,
Obfonia eorum ceriaminum y qu& ifelafiica -non
fuerunt 3 retrà non debeptur j c ’^ft-à-dire , que .les
athlètes victorieux ne“Jouiroient de leur penfion
que du jour de leur entrée triomphale dans leur
•patrie, & feulement pour, la victoire remportée
; dans les jeux actuellement ifélafiiques. Remarquez
1 que T rajan ne dit point f entends 3)e yeux, f ordonne,
mais ilmefemble que telle chofe doit être aihfi ,
mihi videtur : il décide en philofophe qui craint de
fe tromper. ( D. J. )
ISEUM , \ . , ,,Tr |1 -
IS IUM 1 Petlt temple d lus. Un en voyoït
un à Rome, dans la neuvième région, & un autre
furnomiiié Metellinum fur le mont Coeiius.
ISIAQUE (Table) y ou T able Bembine;
■ «. Le premier, dit Gaylus ( Rec. d‘Ant. VIL pl•
’ 12 -.), qui ait fait detiïner. 8c graver la table ifia-
| que y eft Ænéas Vicus de Parme ; il en publia l’ef-
' rampe à Venife en 1 j 59 , & la dédia à l’empereur
Ferdinand I. Il y en eut une fécondé édition en
1600, donnée également à Venife par Jacques
Franco ; mais la gravure d’Ænéas Vicus a été l’original
de toutes celles qui ont paru depuis. Une
infciiption, qu’on voit en tête , apprend que ce
monument appartenoit alors à Torquato, fils du
; cardinal Eembo , d’où lui vint le nom de table Bem-
bine. Le père-l’avoit reçu en préfentdu pape Paul
III. Pignorius a: donné une explication de cette
table ; & Jean-George de Herwart de Hohemburg-
l’a reproduite dans l’ouvrage intitulé Thefaurus
hieroglyphicorum. La gravure du monument ell à la
contre-épreuve. Pignorius , après avoir dit que
cette table avoit été donnée, par Paul I I I , au cardinal
Bembo , ajout; que d’autres perfonnes affu-
roient qu’elle avoit été achetée, après le fac de
Rome, d’un ferrurier qui la vendit affez cher à-ce
même cardinal. Montfaucon prétend quYprès fa
mort, arrivée en ij 4 7 , Torquato Bembo fon .fils
la vendit, 8c ce fut vraifemblablemeut au duc.de
Maatoue ; car ce prince l’avoit placée dans la galerie
de Es tableaux , où elle étoit encore dans le
temps que Pignorius écrivoit, ; maislorfque Man-
toue fut faccagée par les imp'ériaux.en 16 10 , elle
difparut, & quelque diligence que'l’on pût faire,
il fut impoffible de la retrouver. Enfin , fans que
l’on puifle favoir de quelle façon elle y eft paive-
nue, on la voit aujourd hui .à Turin , dans le tréfor
des archives., où elle eft expofée à la vue des
curieux ».
• » Pignorius fait avec raifon l’éloge de I’eftampe
d’Ænéas Vicus, &.de fon ex altitude .pour les pro?
portions 8c pour le goût j il ne s’en eft pas écarté
dans la copie qu’il en a Tonnée ». .Y„
•< On peut compter fur la préciijon dés détails que
je vais rapporter ; ils m’ont été envoyés .de-Turin
avec toute la polireffe' poffible, par M. lé chevalier
Chauvelin, notre a mba (fadeur à cette cour.
Cette table de bronze a trois pieds dix pouces
trois lignes de longueur, & deux pieds trois poiy
cesneuflignes de largeur, t ’ épaiffeur du.deffus de [
la table eft de cinq lignes & demie , & celle du
bord , ou de la tranche dont elle eft environnée ,
eft de trois lignes. Cette' tranche a deux pouces
moins une ligne de hauteur, 8c fon pourtour eft :,
de douze pieds quatre pouces; La proportion des
figures , des hiéroglyphes & des ornemens, ell
exactement conforme à celle d’Ænéas Vicus,que
Pignorius a fuivie : mais comme on n’a pas tou- !
jours les livres à fa difpofition, & que ceux qui
traitent de l ’antiquité font rares & très-chers, je
Vais donner le détail des mefures du monument,
pour mettre le leCteur au fait,- fans avoir la peine
de recourir à ces différons • ouvrages ».
» Les figures repréfentées fur la face de cette
table, font renfermées en cinq efpèces de tableaux
que fépare une pet te fiife qui leur fert d’encadrement
, 6c. q u i, dans toute fa contiguïté, porte
huit lignes de largeur, tant-dans les paities où elle
eft remplie d’hiéroglyphes, que dans celle où il
règne un ornement courant. La divifion qui occupe
la partie fupéiieure de la table eft de Rpt
pouces de hauteur , 8c de trois pieds huit pouces
fix.lignes de longueur. Celle qui occupe.le milieu
a dix pouces fept lignes de hauteur, fur deux pieds
quatre pouces trois lignes de largeur. En confér
queues, lés figures dont elle eft ornée ont quatre '
lignes de plus dans leur hauteur . Cette divifion eft
fépar.ée à fes deux extrémités , par deux tableaux :
le premier, où l’on remarque le taureau Apîs, porte
fix pouces huit lignes de largeur} le fécond, placé
à l’autre extrémité , a fept pouces de largeur. La
divifion inférieure eft de la même longueur que la
fupérieure, 8c fa hauteur eft de fept"pouces deux
lignes ». , .... . Z.
. m La table eft d’un cuivre rou-gé, dont le fond
eft devenu couleur de marron , 8c dont la-; teinte *
eft inégale } les parties que la gravure exprime en
no:r font couvertes, dans l’original, par une efpèce
de vernis tirant fur cette couleur. Les figures font
gravées avec très peu de profondeur, c ’eft-à-dire, !
d’un peu moins d’une ligne ; elles font plus foncées 1
en couleur que le champ, & le plus grand nom- ;
bre de leur contour eft marqué par filets d’argent ;
incruftés. La gravure en indique un grand nombre, 1
principalement autour des coëffures. Les bafes fur j
lefquelles les figures font afllfes ou pofées , 8c \
qu’Ænéas Vicus a laiffées-eh blanc , ont été arra- 1
çhées ; elles étoient d’argent. Ces jncruftations ou :
ces ouvrages do marqueterie ne.îaiffent voir aucune
apparence de liaifon, & ce genre de travail ne peut :
être mieux exécuté ».
» Voici ce que l’çn m’a mandé par rapport au
deffous de cette table , c’eft à-dire, à la tranche
& aux traverfes percées qu’on y remarque. La table
reçoit fur chacune de fes quatre faces , qui font
coupées à angles droits 9 des bandes du même mé-.
tal, qui, beaucoup moins épaifTes que le deflfus de
la table y viennent s’appliquer quarrément, & fe
réunifiant aux quatre angles de la table , la font
paraître épaiffe de deux pouces. Il étoit nécefiaire
qu’ elle fût montée anciennement fur un pied réparé
} on voit même les tenons qui l’y tenoient
aftujettie ; ils font corps avec les bandes qui circulent
au pourtour de la table, 8c y font adhérais ;
ils fe replient 8c fe prolongent en defifous , & parallèlement
avec Ja plaque au deffous de la table.
Ils font percés de trous par où pafiôîent les clous
ou vis qui lioient chaque montant du pied avec la
partie fupérieure de la table , de façon à pouvoir
la rendre ftable-Sc d’un ufage commode ».
. « Voilà ce que j ’ai compris delà deferiptioh que
l’on m’a. envoyée. J’avoue que le dernier article me
paroîtroit obfcur 8c fufpeét du côté de l’antiquité.
Ces traverfes, ces tenons , ces vis pour porter &
arrêter la table fur un pied, me donnent du foup-:
,çon , à caufe de ces foimes 8c de ces agencemens
qui. ne font nullement dans le goût égyptien, ni
même dans celui d’aucune ancienne nation , je ne
dis pas pour les tables de cerne matière, mais pour
toutes .celles qui étoient à leur ufage. Auffi je re-
garderois volontiers ces. ouvrages placés fous lé
deffous de la table y comme ayant été ajoutés dans
un temps poftérieur, & faifant tort à un des plus
beaux monumens que le temps nous ait confervé.
Je déciderons avec plus de hardiefife, fi je parlois
après l’avoir examinée».
. « J’ajouterai, par rapport à la copie que je préfente
, que je n’ai point fuivi les proportions de
celle qu’Ænéas Vicus a donnée 3 la grandeur des
figures égales à celles de l’original auroit obligé de
divifer les planches. Cette ncceffité. fatigue le lecteur,
& détruit l’agrément & l’utilité qu’on retire
quand la vue embraffe toute la compofîtion. J’ai
donc copié la réduétion de Jacques Franco, qui
préfemc à la fois la table fit la tranche. C ’eft auffi
le parti qu’on a pris dans l’antiquité expliquée y mais
dans une plus grande proportion que celle dont
j’accompagne ce mémoire. Au refte, on peut
compter fur la fidélité de toutes les gravures que
je viens de citer, à la réferve de celle de Mont-
faucon. Indépendamment de plufieurs détails fur
lefquels lui ou fon graveur ont erré, il a , contre
la vérité, placé fur des plinthes les neuf premières
figures de la divifion fupérieure ».
« Ifiseft la divinité principale & l’objet dominant
de ce précieux refte de l’antiquité, & l’on ne peut
metfre en doute qu’il ne lui foin confacré. Cette
déeffe occupe, avec une fuite dïftinguée, le plus
grand des trois efpaces qui divifent la furface de
cette table. La.proportion augmentée des figures,
ainfi que la richeffe des ornemens, concourent à
prouver, la fupériorité de ce groupe. C ’eft don«
avec raifon que le nom de table ifiaque, pour dé