
alkifion au mouvement des deux.Voilà aufli pourquoi
Nigidius donne le nom d’Orus au cocher
célefte, le. phaeton des anciens , qui étoit le génie
folaire du printemps.
L ’empereur Julien nous dir également, que le
génie adoré à Edeffe ,-fous le nom de Mars Azi-
2.us , erat Jolis anteambulo ( oratio injolem ). Cette
diftinéiion une fois établie , nous confidérerons
non pas feulement le foleil , mais fur-tout l’ aftre
génie., celui qui guide fa marche, Se femble triompher
des mon {1res qui 'font fur fa route , & lui
applanir le chemin ; auffi Diodore fait-il dJ Hercule
le général des troupes d’Qfiris, ou de l’armée
des d'eux & des génies.
Premier travail d!Hercule.
Le premier animal qui fe trouve à l’entrée de
la carrière j ou de la diftribution en douze lignes ,
eft le lion fameux connu fous le nom de lion
Néméen ; Manilius rappelle Nem&us (liv . i i . v.
<52i . ) ; il femble que ce foit comme chef de cette
diftribution des douze lignes , puifqu’en grec
nfcia 3 lignifie diftribuo. Le paffage du foleil dans
ce ligne , eft une efpèce de triomphe fur ce
mon lire , & il le doit à Hercule, ou au génie
moteur qui le guide ; ce fera donc fon premier
triomphe; c’ eft effeéàivement celui que la fable
place à la tête de fes travaux, & les anciens q u i.
ont quelquefois varié fur l’ordre des travaux de
ce héros, mettent tous fa victoire fur le lion à
la tête de fes triomphes. Nous fuivrons ici la fuc-
celfion .qu’a établie entr’ eux Diodore de Sicile,
Sc qui étoit celle des tableaux de la galerie Phénicienne;
c’eft aulîi à -peu-près l’ordre dans lequel
on les trouve dans un bas-relief qui repréferite
î’apothéofe d’Hercule, d’après la galerie Farnèfe
( Antiq. expli'qu. pl. 141 ).
Hercule porta toute fa vie la peau de ce lion,
qui lui fèrvoit , dit-on, de bouclier dans les
combats. On fent, en effet, que l’attribut du
premier ligne devoit naturellement être celui du
génie folaire, & la parure dont il fut toujours revêtu;
cet emblème délignoit le point culminant
de la route du foleil, & comme le trône de l’aftre
du jour. Aufli les anciens donnoient-ils de préférence
à ce ligne le nom de Domicilium Jolis., & ils
plaçoient le foleil , dans la diftribution qu’ils fai-
foient des planètes , dans les lignes qui leur étoient
confacrés: Ànaxàgoras difoit que le lion , dont
triompha Hercule, htoit né dans la fphère de (a lune,
& tous les Mythologues s’accordent à dire que
c’eft lui qui ell dans le zodiaque ; aufli le figne
célefte qui y répond , s’appelle-t-il èncpre Léo
nemoeus , Hcrculeius 3 ou primus Herculis labor
{ Cæfius, pag. 64 ).
C e qui a trompé ceux qui ont voulu jufque-sici
expliquer les traditions anciennes» c’eft qu’on
fembloît leur dire que ce monftre Rvoît eu une
exiftence réelle, & que c’étoit en mémoire de
cette viétoire qu’il avoit été placé dans le ciel.
Mais il. eft aifé de voir que ç’cft l’expreftion du
langage allégorique, qui ayant perfonmfiéJes lignes
aftronomiques , leur laiffe jufqu’ au bout leur exiftence
fadice. Il eft évident que le ligne du lion
a une autre origine ; que cet emblème étoit connu
des Egyptiens, des Perfes & des Indiens, bien des
fiècles avant l’époque où l’on fait vivre l'Hercule
grec," ou le prétendu füs d’Alcmène. Ce héros,,
fuivant les chronologies, auroit vécu, tout au
plus, 13 00 ans avant l’ère chrétienne. Or, les fables
que nous développons fuppofent que le lion étoit
ligne folftiiial, & çonféquemment remontent, au
moins, à l’an 2,500. Enfin, pour que ce fymbole,
. fût un monument de la victoire du héros grec , il
filudroit qu’avant la naiffance du fils d’Alcmène,
! les aftérifmes qui répondent au lion euffent été
marqués par une autre emblème, & euffent eu
un autre nom. Cependant nous voyons ce fymbole
aftronomique parmi les tnonumens les plus
'anciens de l’Egypte ; nous le retrouvons dans le
zodiaque des Indiens; fon r.orn eft*celui d’un des
douze lignes chez les Perfes; on ne foupçonnera
pas tous ces peuples d’avoir attendu la naifiance
du fils d ’Alcmène pour avoir une aftronomie, puif-
que~, fuivant la fable même, l’aftronomie étoit
inventée avant Hercule , qui en, reçut des leçons
d’Atlas & de Chiron. Te l eft donc le fens de,
cette expreflion familière dans les allégories aftro-
nomiques 5 i l fu t placé dans les d eu x j on auroit
du mettre, il eft. dans les deux y mais alors il n’y
auroit point eu d’allégorie , ni de myftère.
Second travail•
Le fécond travail d’Hefcule, répondant au figne
delaVierge, eft fon triomphe fur l’hydre de Lerne ;
elle avoit un feul corps & cent cous, & chacun
de ces cous fe terminoit par une tête deferpent,
& à mefure qu’ il en coupoit une, il.en renaiffoit
une autre. C ’ eft par le fecours du feu qu’Hercule
en triompha.'
Le foleil, après' avoir parcouru les étoiles du
lion, arrive au figne de la vierge ; fon entre'e à ce
ligne étoit fixée, par le coucher des derrières étoiles
de l’hydre, conftellation célefte, qui difparoît
dans les. feux foiaires. Voilà le phénomène aftronomique.
qu’on a voulu chanter dans le fécond
triomphe à’Hercule, q ui, à l’aide des feux, tue
cette hydre redoutable. Le coucher héliaque de
cette.conftellation étoit de longue durée; les étoiles
de la tête commençoient à . difparoître lorlque
le foleil étoit vers le milieu de la conftellation
des gemeaux; il falloit que le foleil parcourût Je
cancer, le lion.& la vierge pour que les dernières
étoiles de la queue difparuffent à.leur tour , ou
que le coucher de cette longue conftellation s V
porcum ferreum. Nous fommes donc fondes a fubf-
tituer ici le fanglier à la place de Tourfe. On eft
obligé de faire la même fubftitution dans la fable
phénicienne fur Adonis, que tue ce même fanglier,
& dans la fable indienne de Barhautar, 1 une des
! incarnations de Vifchnou.
chevlt entièrement. Lorfque le foleil wprocto^t ,
du lion, les étoiles de la tete de L hydre fe Revoient
déjà héliaquement & fe dégagement des
rayons foiaires avec le figne de 1 ecjevifle ou du
cancer; de manière que la tête renailtoit, taudis
que les étoiles du corps re faifoient que périr,
que celles de la queue étoient vifibles fur 1 horifon.
Cette circonftance de l’apparition des premierçs
étoiles, avant le coucher des dernières, iernWoit
rendre la vi&oire impoflibîe, & elle 1 etoit eirec-
tivement, confidérée fous ce rapport. Mais dans
un autre fens il l’avoit vaincue, quand toutes les
étoiles s'étalent couchées héliaquement, & qu elles
avoient toutes fucceflivement difparu , ce qui
arrivoit dans le fécond mois, ou fous la vierge, i
figne foiis lequel tombe ce travail Comme la reproduction
de la tête , ou le lever héliaque des
premières étoiles de l’hydre accompagnoit toujours
le lever héliaque du cancer ou de 1 ecre-
vilfe, fous -lequel elle eft placée; on dit que ce
héros fut fur-tout géné dans le combat par une
écreville qui lui piquoit le pied , & que cette eere-
viffe fut placée au nombre des douze lignes du
zodiaque ; il en fut de même de l’hydre d Hercule,
où de celle qui eft dans nos conftellations.
Plufieurs penfent, dit Cæfius ( p. i j l )* que
l ’hydre célefte eft celle dont triompha Hercule ;
voilà pourquoi autrefois on la peignoit avec plu-
fieurs têtes. Le rapport de cette conftellation avec
le figne de la vierge, ou le fécond mois, a partir
du lion , juftifie cette conjecture, comme nous
venons de le voir. Quelques mythologues ajoutent
que ces têtes étoient d’o r , ailufi'ôn manifefte aux
étoiles, dont ce métal précieux étoit le fymbole :
c’eft ainfrque le bélier célefte eft appellé le bélier
à toifon d’or.
Troijîéme travail.
Le troifième travail eft le triomphe fur les centaures
, & la défaite du fariglier d’Erymanthe,
qu Hercule apporta vivant.
Le paffage du foleil dans le troifième figne, auquel
répond là balance, étoit marqué par Te lever du
foir de la grande ourfe, ce que les anciens appelaient
YAfcenfton du foir. Il paroît que les Syrien^
au lieu d’une, ourfe y peignoient un fanglier, &
que c’eft-là le fameux fanglier d’Erymanthe ; le
furnom d’Erymanthis eft encore refté à l’ourfe
célefte: Erymanthidos urf& , dit Ovide, ( Tri h.
Eleg. 3 , v. 103. Eleg. io , v. 15 & liv. III- Eleg.
4 , & c. ) C e n’eft pas cependant fur cette feule
dénomination que nous nous appuyons. Kircher
( (Edip. tom. II. part. 2. p. 201. ) nous donne.une
fphère des orientaux, où le paffage du foleil d^ns
les fignes, eft marqué , par des levers & des couchers
d’étoiles ; & en parlant du cancer & du
lion, avec lefquels fe couche la grande ourfe, il
nous dit qu’à la place de- Lourfe^ on deffinoit
L’hiftoire des métamorphofes de Vifchnou, &
de fis aventures particulières, font des canevas
de toutes les fables indiennes. C e dieu n’eft autre
chofe que l’ ame du monde, ou la force qui entretient
l’harmonie de l’unir ers. Chargé du gouvernement
de notre monde, il fe montre fouvent fous
des formes vifibles ; il fe metamorhofe comme le
Jupiter des Grecs, qui dans l’ancienne rhéologie
étoit lame du monde , fuivant Mac robe, anima
mundi, cujus omniaplena y quelquefois on le confond
avec l’univers, comme les Grecs, les Perfes,
Jes Latins, confondoient Jupiter avec le ciel;
quelquefois on le diftingue de la matière, comme
. famé du monde en eft diftinguée, quoique répandue
dans toutes fes parties. Plufieurs paffages
du Baga-Wadam ne permettent-pas de douter que
. l’ame du monde ne foit le dogme fondamental de
la religion des Indiens, dit l’Auteur d e l’Ezeur-
Vedam ( tom. 11. pag. 238 ) ; tout 1 univers n eft
que la forme de Vifchnou ; ce dieu porte tout
dans fon ventre. 1 out n’ eft que Vifchnou; il eft
tout ce quia é té , tout ce qui eft & tout ce qui
j fera ( Bqg. liv,. j . pag. 23 ). On compte encore
vingt métamorphofes ou incarnations principales ;
dans celle-ci , ou dans fa métamorphofe en porc,
il foulève la terre; c’eft le chien de Typhon , ou
du mauvais génie chez les Egyptiens, qui boule-
verfe la nature. Dans le manuferit des métamor-
. phofes de la bibliothèque du roi, à la planche
138 , .on voit*ce dieu au milieu du monde; il eft
placé au centre d’un cercle d’où s’échappent des
flammes aux quatre .points cardinaux, ou de 90 en
90 degrés..
Le lever du foir de la grande ourfe précédoit
de peu de temps l’entrée du foleil au feorpipn,
qui délignoit l’empire de Typhon ; les anciens
Egyptiens'appelloientauflilagrande ourfe le chien
de Typhon, félon le témoignage de Plutarque
; ( de Ifide ). Hor-Apollo dit que les Egyptiens pei-
i gnoienx un porc pour défigner un méchant homme ;
il étoit l chez . eux Typhon. Kircher y met un
homme aüx pieds de ferpent.
La liaifon de ce travail avec celui des centaures
, eft encore une nouvelle preuve que le monftre
dompté par Hercule eft le fanglier, que lès Syriens
peignoient dans le c-iel à la place de l ourfe.
En effet, c’ eft précifément dans ce même mois ,
Ou lorfque le foleil parcouroit le trofième figne
répondant à la balance, que les étoiles du centaure
célefte , placées immédiatement fous la balance ,
abforbées alors dans les rayons foiaires, fe le voient