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très-courte s j & par-deffus une tunique lopgue, & à
longues manches, qui eft proprement la Jlola dès
romains.'La. ceinture (zo n a ) ( Ifaïe, chap. 3.
y . iS. ) étoit d'une matière riche, -fuivant l’e x - .
prefiïon du prophète.
Les femmes fe fervoient du pallium { Gettèfis ,
cap. 24. f . 65. ) comme on i è Voit fur ces’ médailles
3 fa forme étoit ferrtBlable à çelui des
femmes" grecques. On trouve dans Ifaïe le détail'
des ajuftemens des filles juives à l'époque du plus'
grand luxe chez ce peuple ( Ifaïe , ch. 3. V. 18
' & fuiv. ) En ce jour 3 dit le prophète ; h Seigneur
leur ôtera leurs chaujfures magnifiques 3 leurs croif-
fans d’or , leurs colliers , leurs carcans , leurs braf
fe le ts leur s mitres , leurs rïibcins de cheveux 3 leurs
anneaux de jambes 3 ' leurs chaînes d’or, leurs1bo'etéi '
de parfums , leurs pehdans-d’ôreilles 3 leurs baguesf
les pierreries‘qui liur pendènt fur le fro'nty leurs
habits a changer , leurs petits manteauxr ( pdlliola)3 1
leurs habits de lin , leurs a'rguiilcs 3 leurs miroirs ? '
leurs tuniques de grand prix , leurs bandeaux, leurs ' ;
kabillemens légers y 6’ leur parfurh fera changé ■en
puanteur, leur ceinture en une corde y. à leurs che-[
veux frifés fuccédera une tête Hue fans cheveux y a
leurs bandes de corps luti Cil:ce. Ezéchïél ( ch* î6.
Ÿ. 10 & fuiv. ) parle de fa‘manière fuivànte des
filles de Jérufalem : Je vous ai donné des robes en
broderie , une chaujfure magnifique y je vous ai
donné une ceinture du lin le plus beau 3 & je vous,
ai revêtue des habillemens lés plus fins & les plus
riches y je vous ai parée des ornemens les plus précieux
y je vous ai mis des bracelets aux mai ns'3 & un)
collier autour dit coi 3 je Vous ai donné un ornement-
pour vous mettre fur le front3 & des pehdans-d’o-1'
reilles , & une couronne éclatante fur votre tête y Pous
ave^ été parée d’or. & d:argent 3 & ’ vêtue de fin lin 3
!& de robes en broderies de diverfes couleurs. . . .
Les interprètes ne font pas d’accord fur la lignification
des' termes affeéfcés à ces divers- ajulîe-
mens j il paroît cependant- qu’ils liedifféroienfc pas*
beaucoup de ceux des grecs, vt
Les femmes fe ftifoieht , ou boucloient leurs
cheveux; elles avoient de plus une mitre pour
ornement, c’étôitmn ruban ,( Expjiçat. des textes
difficiles de réçriture-{aiBte,.tom. i:,-fol. 25S.-)
ou quelque chofe de femblable., fervant à oiner.
ou à lier les cheveux. On ne rencontre nulle,-pari y
fur les monumens dfaucune,nation;-, cet, ornement
qui pendortrau nez , iou. cjui pendoitrfürje 'Iront y
quoiqu’ il foit: clairement énoncé ‘dan's l’hébreu ï
des interprètes croiert.t ( Gafp; Bartolini de indu-,
rébus veterum y fol. 14; & tjy ) que cet ornement)
( nefem) 3 qui pendoit fu-r'la, partie fupé Fleure; de
la bouche , 1 defeenduk- du front-j d’autres X Cat-
met, fur le -ÿv 12. ch.« i.é jd’E'zëchiel >le mettent
furie nez; M-. Leris crôjt qu’il;étpifeattaché près,
delà partie fupérteure .dés oreilles; & qu’il tra-
verfoit les; joues entre le nez & la bouche, d’ autant
mieux que, félon quelques interprètes,, c’ étoit
un ornemei.t pour les oreilles-,8c les narines.
Les pendans-d’oreilles étoient fans doute tels
qu’ils font encore de nos jours , des efpècts d anneaux
enrichis de quelques pierres précieufes. Les
couronnés, dans le fens d 'E lé c h ie lé to ie n t ou
un diadème, oii fimplement un^- couronne de
'fleurs, dont les femmes fe parOient les jours de
ifêtè. Jérémie {dap.\f. f . 1 6 ) , dans- fes lamentations
> fait allufion à cés; couronnes. Lès carcans,
colliers, ou fi.ets de perles, approchoient fans
doute de la forme des colliers des grecs , comme
atiffi les bracelets , en obfervant cependant que
la loi judaïque défendoit la représentation d’un
animaf quelconque.
Les tuniques \findones ) de grand prix., étoient
celles qui fe poi toient immédiatément, fur le corps.
Les. femmes juives mettoient au-deffus. une autre
tunique plus riche encore,, ou de différentes couleurs
rayées, qu plutôt de couleurs changeantes.
C e que le prophète appelle les habillemens, les
plus fins & les plus riches, ne fauroit s’expliquer
autrement qu’en attribuant aux femmes juives ces
fortes, d’étoffes fines & tranfparentes, qui., félon
Sénèque & Horace, laifioient voir comme, à nud
tous les membres du corps. Les bandes, dont
parle lè texte, paroiffent diftînguées de la ceinture.
C e pourrait être de ces bandes larges, qü’on por-
toit .immédiatement fur le corps pour av.oir la
taille plus fine & plus dégagée.
. Les femmes n’avoient pas ordinairement la tête
couverte , puifque. nous îifons qu’Abimélech
, Genefis , cap. 20. f . 16.-) , fichantque Sara étoit
la femme d’Abraham, la lui tendit 3 & dit enfuite
a Sara • J’ ai donné mille pièces d’argent a Abra-
ham .3 afin qu en. quelque lieu, que .vous allie^ vous
ayfô toujours, un voile fur les yeux devant tous
ceux avec qui vous fereçp. ;
La chauffure confilloit dans ,des .fanclaies, ( Cant.
cap. 7 , ÿ . 1. —- Judith., cap1, io-. %. J . ) liées .a vec
des r u b a n s a u travers defqueîs on voyoit la
: blaîiche,ur du .pied. Les interprètes ne font- pas
. ci’accord fur la lignification ;aes croiffansy que
les.femmes plaçoipnt fur le cqii-de-pied ,.. félon
OiUtf ues-u-ns , é t qui fervqient de« boucles, félon
. Baudouin, { de calceo antiqua, foL 8f . ). Les anneaux,
dit Buonaroti ( ( Æirvazioni, fopra alcuni
1 frpmmenti . <ii--ya.fi antiçhi di vetrq , fol. ,^;GO. ) ,
titoient pour les jambes ce que les brafielets
étoieirr. aux'bras; ces ornemens étoient ordinai-
^ment-d’or ou d’argent. ÊÜézer ( Genefis, cap.
24. ■ ^.:47y,)f ÿ t préfent- à , Rebecca .de pendans-
d’.oreilles & d’agneaux. Au refte., ■ .çts. paffages
d’Ifaïe & d’Ëzéçhiel ont fervi de-matière à plu-
îieiirs de commentaires fur la- véritable!fignifica-
tion du texte; hébreu : recherche j^fqtrà préfent
infruétueufe 5 le plus court fera de chercher chez
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les grecs, ou même chez les romains, les parures ,
analogues à celles des femmes juives. 1
Habillemens des prêtres juifs.
L ’on interprète de différentes manières les paroles
de l’écriture fur [‘ habilement des çretres
juifs. Selon Calmet, les prêtres en general ne
pouvoient porter les cheveux dans toute leur
longueur, n. les rafer, il falloir qu ils c o u v r e n t
fimplement la peau ; & dans leurs tondions facer-
di, taies, la tiare leur couvroit la tete. La tiare
^cidaris) du grand-prêtre étoit de fin lin, ou de
coton, au-devant il y avoir une lame d or très-
pur avec ccs paroles : la. Jaintète eft au feigneur y
cette lame defeendoit fur le tr-.-nt, & ecoit atta--
chée ,à la tiare avec un ruban de couleur hyacinthe
, ou bleu célefte, ou violet ffimbre, lelon
quelques interprètes. La tiare , Iuivant Jofeph,
(hiff. des juifs, liv. I I I , ch. VIII. ) étoit entourée
d’ une triple couronne d 'o r , ornée de petits
calices qui finiffoient là où commençoit^ la ^ame •
ce bonnet couvroit le derrière de la^ tête & les
tempes autour des oreilles. L’autorite de Jofeph
doit fans doute prévaloirjîour les chofes de fon
temps : il étoit prêtre luijïiême , & aVoit vu plus
d’une fois le grand-pontife ; mais pour les temps
antérieurs , il faut s en tenir au fentimenr des ih-
terprètes plus conformes au texte original : d autant
plus qu’il paroît , que du temps de Jofeph,
les juifs avoient changé la forme primitive de
1?habillement du grànd-pontife.
■ Quant à la forme de la cidaris , ou bonnet,
quelques interprètes ( Voye^ C a lm e tlu r l'Exode,
chap. XX.VIII , v. 4.) M fuppo.fent formée d’une
bande de toile de feizeaunes de longueur , repliee
à i’ entour dé la tête, & formant par ion enfem-
ble une éfpèce de bonnet en guife de cafque ;
c ’eft auffi le fenriment de Maimonides. D ’autres
veulent que ce bonnet "ait été enveloppé d’une
autre toile, dont le bord fe fer roi t par le moyen,
d’un ruban : c’ eft ainfi que Cunaeûs le repréfente,
à-peu près de la forme d’un turban. La tiare du
g r a n d prêtre avoit,' félon Calmet ( fur le v. 4.
chap. X X V I I I , de l’Exode. ) la forme de la tiare
droite des rois de Perfe ; faint Jérome la compare
à une demi-fphère , tel, qu’ étoit le bonnet
d’U'yffe: ces deux formes paroiffent allez, vrai-'
femblaiiles par le rapport qu’ elles ont avec _ des
mon urne ns cornus, ceux de Perfepolis, quoique,
d’ ailleurs étrangers à la nation- La lame d’o r ,
fuivant Calmet , avoit deux doigts de - largeur ;
elle fe prolongeoit fur le. front d’une oreille à
l’autre y & s’attachoit par« derrière. On veut auffi
qu’ il y ait eu un trqifième ruban , qui, prenant au
milieu de la lame, paflbit par le travers & au-
deftus de la tête pour aller rejoindre les autres
extrémite’s. .
H E B 1 1 ?
Le grand-prêtre étoit vêtu d’une tünique de
fin lin , avec des caleçons de même maciere qui
defeendoient jufqu’au bas des cuiflès^ La rumque
, reffembloit à la tunique longue des Grecs * ou a
la Jlola des romains.' On varie beaucoup iur le
tiffu de cet habilement 3 les uns le croient raye,
ouàlozanges, les autres graine ou paifeme d yeux
comme la queue d’ un paon , ou a petits enroiiee-
mens ou creux. Elle n’avoit, fuivant Calmet, cl autre
différence avec la tunique des autres pretres,
qu’ un tiffu plus compaét, ou plus ferre. Cette
tunique étoit ferrée par une ceinture .comme celle
des autres, prêtres.
Sur la tunique dont nous venons de parler,
le grand - prêtre en mettoit une autre -, que 1 e-
criture appelle’ tunique de l’éphod, a caufe que
l ’une n’alloit jamais fans l’autre. Cette tunique
étoit toute dé couleur d’hyacinthe , avec un
pour fervir de bord à l’entour du cou. Le bora
d’en bas étoit orné tout au tour alternativement
d’une grenade , couleur de hyacinthe , pour-
pre ou écarlate , & d’une fonnette. Cette tunique
étoit- fans manches. Suivant Calme t, elle etoit
toute d’une pièce , fans coutures , avec un ornement
autour du cou , femhlable aux colliers égyptiens
ou grecs. Cette tunique, fi c en étoit
l une > doit avoir approché de la Jlola romaine *
excepté que celle-ci, beaucoup plus ouverte par
en haut, retomboit fur le bras , ce que cel.e du
grand prêtre ne pouvoit faire , nous dirons notre
fentimènt fur cet article, après avoir expofe ceux
des interprètes.
Le grand-prêtre portoît fur cette fécondé tunique
un*habillement appellé'Ephod (Exode , ch. 28.
V. é.) , qui étoit tiffu d’or , d’hyacinthe 3 de pour*,
pré 3 d’écarlate teinte deux fois' 3 & de fin lin retors*
L’éphod , fuivant Jofeph (Hift. des juifs y bv. 3 ,
G.fg.) , avoit la longueur d’ uné coudée , il étoit
garni de manches , & reffembloit à une tunique
racourcie ou coupée. Calmet penfé que l’éphod,
au temps de Jofeph , n’ctoit plus corrime autrefois.,
une efpèce de ceinture' large & ample y
(Commentaire fur le V. 7 ^ch. 2 3 ., Exod.) Lm*
b labié à celle que l’on voit à quelques figures
égytiennes de la table iliaque. Ces ceintures mon-.
: tent par deffus les épaules, vont fe rapprocher fur
la poitrine ,. diiparoiflent à l’extrémité d’un pe,
tit habit, qu’ elles femblenc foutenïr ou enveîçpi
per. Selon Calmet, l’éphôd , n’av^'.t qu une ceinture
qui fervoit à ceindre la robe fupérieure >$£
d’une forme approchante du Redimiculum. L e-
phod que portoient quelquefois ies fimples prêtres
n’étoit, que de lin.- Nous a-v’qus. parlé de la
forme qui- diftinguoit celui iu grand-ptétre ; fj-
avoit, deux ouvertures far des épaules -3 .qui. fs reuhif,
foient a fes extrémités. Le rubafidc: l épko,d 'qui lui
étoit attaché , & qui' fenvoit a ceindre la pobe 3 etpit-,
de même tiffu. & de’mêmç matière que l’éphod tnêrae 3