
M A N T A L A dans la Phrygie. m an t a aHNON..
Cette ville a fait frapper des médailles grecques
en l'honneur de Marc-Aurele.
M A N T E A U . Les Grecs portoient le manteau
grec ou pallium fur la tunique , comme les romains
portoient la toge. Ils avoient ainfi que les romains
plulîeurs efpèces de manteau , les uns courts,
& les autres longs.
Les manteaux courts étoient la Chlamyde , la
Chlaina ou layia & le paludamentum. Voyez ces.
mots.
Le manteau long des grecs paroît fur plulîeurs
moniimetis. Il pend jufqu aux chevilles dupied.
Il étoit quelquefois doublé > comme^ celui que
portoit Neftor à caul'e de fon grand âge , & la
doublure étoit défignée par le mot Le manteau
des cyniques étoit aulfi doublé, duplex pair
lium , parce qu'ils ne portoient point de tunique.
JVoyez DiPLOÏS.
Le manteau étoit proprement un habillement des
anciens, qui fe'plaçoit fur toutes les autres.^ « La
troifième pièce de l'habillement des femmes e to it,
dit Wincke’mann , (Hijl. de T Art liv. 4. ch. j\ )
le manteau nommé par les grecs nEHAQN , terme
qui délïgnoin originairement le manteau de Pallas ,
& qui fut appliqué enfuite aux manteaux des
autres divinités ( Non. Dionys. liv. 1. p. 4L )>
ainfi qu'à ceux des hommes ( Æfchyl. Per J. 199.
I©$5 . Sopkocl. Trackin. v. 609» 6:84. Eurip. He-
racl. v. 49. 13 I • 6®4- Helen, v .,4 JO. S7>* [f/fÇ-
1645'. J on. v, 326. Herc. fu r .v . 330* Il n etoit
point quarré comme Saumaife fe l'eft imagine.
C^toit un drap coupé en rond > de la même
manière que les manteaux des modernes. 11 y a
grande apparence que le manteau des hommes a
été de la même forme. C e fentimènt eftg la vérité
oppofé à celui des favans quî ont écrit fur
l’habillement des anciens , mais qui n'ont jugé
pour la plupart que d’après des livres & des
eftampes peu fidèlles. Ne pouvant entrer ici dans
les détails néceffaires pour expliquer les anciens
auteurs , ou pour concilier ou réfuter leurs commentateurs
, je me contente de les entendre relativement
à la forme dont il eft queftion. Les anciens
.parlent de manteaux quarrés en général ,
ce qui ne fait aucune difficulté » lorfqu’on n'entend
pas par-là du drap coupé à plulîeurs angles
droits , mais un manteau qui prenoit la forme
quar-rée ou à quatre coins , d'après quatre petites
houpes* quand 00 mettoit cet habillement. »
« A la plupart des manteaux , foit aux ftatues,
fc.it aux figures des pierres gravées de l’un & de
Laut-re fixe , il n’y a que deux glands vifibles 5
les deux autres fe .trouvent cachés par le jet du
manteau. Quelquefois on en voit trois , comme à
une Ifis exécutée dans leftyle étrufque * à unEfcu’
lape de grandeur naturelle, aînlï que la figure
précédente, & à un Mercure fur un des deux
beaux candélabres de marbre du palais Bacberini,
de même qu’à l’ Ifîs & à l’Efculape. On voie les
quatre glands aux quatre coins du manteau à une
des deux figures étrufques reffemblantes & de
grandeur naturelle , confervées au même palais,
ainfi qu’à la mufe de»la tragédie , fur l’urne funéraire
dont nous avons, parlé ci-devant. Il eft évident
que ces glands ne font point attachés à des
angles , & le manteau ne peut pas avoir des coins;
parce que s'il étoit coupé en quarré, le jet des
plis qui tombent de tout fens, nè pourroit pas être
ondoyant. Les manteaux des figures étrufques
jettent les mêmes plis, d'où il réfulte qu’il ont
eu la même forme ; ce qu'on peut voir fur la
bas-relief de la Villa Albani, qu'on trouvera gravé
dans le troifième volume de cette hiftoire. »
y> Tout le monde peut fe ‘ convaincre de ce
que j'avance j on peut en faire l'effai gvec un man.
teau coufu feulement de quelques points , & s’en
couvrir comme d'un drap rond , à la façon des
anciens. La forme de nos chafubles, coupées pref-
qu’ en rond pardevant, .& par derrière , indique
affez qu’elles ont été anciennement toutes rondes,
& quelles ont eu la forme des manteaux , forme
qu'ont encore aujourd’hui les chafubles grecques.
C et ornement fe mettoit par-deflus la tete au
moyen d’une ouverture ( Ciampini. Vzt. **onum,
t . i . c . 16 .p . 139. ) ; & , pour qu* le prêtre fût
moins gêné en officiant à l’autel, il etoit relevé
par-deffus les bras , de forte que cette mante def-
cendoit en forme d’arc pardevant & par derrière.
Les chafubles ayant été faites enfuite de riches
étoffes, on leur donna, autant par ^épargne que
pour la commodité, la forme qu'elles, avoient
quand on les relevoit par deffus le bras, c'eft à-
dire,la forme qu'elles ont aujourd'hui. »
9» Quant aux manteaux, tant des figures d'hom*
mes .que de celles de femmes, il eft à propos
d’obferver encore, qu'on ne les trouve pas toujours
mis ni arrangés à la façon ordinaire des
autres vêtemens, comme on peut s'en convaincre
par l'infpeétion des monumens* mais qu'ils font
ajuftés félon l'idée ou. la convenance de l'artifte.
Ceci eft fi vrai y qu'une ftatueimpérialeaffife, con*
fervée à la Villa Albani, & /urmontée de la tête
de Claude, eft ajuftée du paludamentum , ®u ée
‘ la chlamyde efpèce de manteau court > de maniéré
qu’il traineroit à terre, fi la figure étoit debout*
Le ftatuaire qui avpit fait ce morceau, jugea i
propos de jetter une partie du manteau fur les
cuiffes de fa figure , pour ménager de beaux pus»
& pour ne paslaiffer les deux jambes découvertes,
ce qui auroit caufé de la monotonie. »
Les anciens avoient plufîeurs façons d,e mettre
& de jetter le manteau, tn&ùhtewi la pl^
* - ©rdmarre
dinaire étoit d'en croifer un tiers ou tirfqüartqul,
lorfque le manreau étoit mis, pouvoit fervir à couvrir
la tête lorfque l’on facrifioic. C'eft ainfi que
Scipton Nafica, fuivant Appien ( Bel. Civ. liv. I .
p. 168* /. 6. ) , relevoit par-deffus la tête le bord
de fa toge, KpunrtS'ov. Quelques auteurs ( Cuper.
Apoth. Hom. p . 144. ) , nous apprennent qu'on
portoit auffi le manteau plié en double, ce qui for-
moitaiorsun plus grand volume, comme nous le
voyons à quelques ftatues. Les manteaux des
deux belles ftatues de Pallas' de la villa Albani,
font agencés de cette manière ; au lieu d’être
arrangés fur les figures , ils paffent fous le bras
gauche , font relevés par devant & par derrière
fous l’égide le, long de la poitrine, tandis qu’ils
font attachés au-deffus de l’épaule droite. »
La manière la plus ordinaire, dit Winckelmann
( htft. de l'art ) , de joteer le manteau, étoit de
le paffer fous le bras droit, & de-Ià fur l’épaule
gauche. Mais quelquefois les manteaux ne font
pas croifés & fe trouvent attachés au-deftus
des épaules par deux boutons , comme nous le
voyons à la belle & unique ftatue de Leuco-
thoé de la Villa Albani, & à deux caryatides
de la Villa Négroni, toutes trois- de grandeur
naturelle. En voyant ces manteaux il faut fup-
pofer que le tiers au moins en étoit croifé ,
comme on le remarque fenfiblemént au manteau
d’une figure de femme plus grande que nature
dans la cour du palais Farnefe : la partie rabattue
de cette forte d’habit , eft retenue 8c attachée
par la ceinture. La figure d’une mufe au-deftus
du naturel dans la cour de la chancellerie, &
celle d'Antiope du grouppe nommé vulgairement
le taureau Farnèfe , nous offre une pareille mante
traînante , où la queue eft relevée & paftee fous
la ceinturé*. Le manteau s’attachoit auffi quelquefois
par un noeud fous le fein, comme font
attachés les manteaux de quelque figure égyptienne
& celui d’Ifis en particulier. D’autres lois
encore, au lieu de faire un noeud, on attachoit
les deux bouts du manteau fous la poitrine avec
une agraffe, ( Sophocl. Trackin. vers.
94-i ) , de forte qu’ il eft à préfumer que l’un
des bouts defeendoit le long de l’épaule & que 1
1 autre pafloit par deffous le bras. Je remarquerai
comme une particularité que le torfe d'une ftatue
de la Villa dq comte de Fede, où étoit la fa-
nieufe Villa Âdtiana de Tibur, a par deftiis fon
manteau attaché^ fur la poitrine comme c:slui
d lfis , une efpèce de voile tiflu comme un
refeau. Çe réfeau eft apparemment la forte de
voile qui s’appelloit cty^mov. Ç’étoit une mode
que fuivoient les perfonnes qui célébroient les
f^gies de Bacchus. ‘(HefycJt. Voye[
S auffi un ajuftement des figures, de Tiré-
«as & des autres devins. (Poil. Onom. I. 4.
I I 6.)
Une mufe fur Furne fépulchrajc de.la galerie
Antiquités. Tome III.
du capitol-e-, porte un manteau traînant , palis
& péplum qu’on apperçoft clairement ne pas être
le pallium , quoique- Ferrartus (de re vejliaria ,
pars-Je. lib. 4 , cap, 4. J. l’ait pris pour tel. Ce
manteau paroît plus étroit par en haut que la
chlamyde, il eft attaché fur les deux épaules avec
deux agraffes ou boutons , de manière qu’ il
flotte fur le dos feulement. Néron repréfenté fur
des médailles en joueur de flûte, ainfi qu'une
figure du même cara&ère, publiée par Caylus (recueil
d‘ antiquités y tom. 6 3 pi. 87, fig. 1. )'ie portent
auffi. Il paroît que ce manteau, à en juger par
le cara&cre des figures qui en font couvertes
fur les monumens, fervoic particulièrement aux
gens de théâtre.
» Au lieu de ce grand manteau, les femmes
étoient auffi dans l’ufage d'en porter un plus
petit, fait de deux morceaux , coufus par en
bas & attaché par deffus l'épaule avec un bouton ,
de façon qu’il y avoir deux ouvertures ménagées
pour pafîer le bras. Les romains appelloient ce
manteau ricintufn ( Vairo de lin at. I. 4. c. 30.
Non. Marcel, c. 14. i l . 33. )• Quelquefois il
defeend à peine jufqu’aux manches , & il n'eft
fouVent guere plus long que les mantelets de
nos jours. En effet nous voyons fur quelques
peintures d’Hcrculanum que ce vêtement eft fait
comme celui que portent les dames d’aujourd'hui:
c'eft un mantelet léger , qui couvre les bras 8c
qui paroît coupé en rond, de forte qu’il falloir
le pafler pardeftus la tête. C ’eft probablement
là cette pièce de l’habillement des femmes , que
les Grecs nommoîent ou , c ’eftà
dire, un habit rond , -.ce que fîgnifie le mot
kvkXosy ainfi que ceux d'«i»i*£oA«<h<>»& ci’ ap-vr z%<moi
(Milan. Var. Hijk. I. 7. c. 9.). La Flore du Capitole
nous offre une fingularité dans ce genre ;
c’eft un manteau plus long, compofé pareillement
de deux pièces,l’une de devant,l’autre de derrière.
C e vêtement eft coufu des deux côtés de bas
en haut 8c boutonné par deffus l'épaule, ayant
des fentes pour paffer les bras , & le bras gauche
eft paffé par une de ces ouvertures, tandis que
le droit eft couvert du manteau, mais biffant voir
l’ouverture de c e côté ».
» Les favans ayant trouvé différer» tes figures
avec la tête couverte du manteau, ont pris en
général cette draperie pour Fàjuftement des vef-
tales, tandis qu’elle n’ eft propre qu’aux femmes
placées dans certaines circonftances , telles qu’un
facrifice, un mariage, une grande douleur, & c » .
M A N T E A U avec capuchon, Voyez Bardocu-
cuius & Telefphore.
M A N T E A U des barbares. Voyez Fr a n g e s .
M A N T E L E T de guerre. Voyez V in e a .
M AN T ICH O R E , quadrupède fabuleux, cruel
& terrible, dont on ne trouve que des deferip-
tious plein®« de merveilleux dans Ctéfias, Axiir
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