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celui qui a gagné ne pourra s'en faire payer la
valeur ».
Je ne fais d’où vient l’origine de lupin , mais
je ne puis la tirer du grec AoV>j, , trifteffe j
parce que les anciens grecs ne font point mention
de ce légume ; il n’étoit connu qu’en Italie 5
c ’eft donc plutôt à caufe de fon amertume, que
Virgile appelle le lupin 3 trille ,:triftei On corri-
geoicj comme j ’ai d it, ce défaut en faifint cuire
les grains dans l’eau bouillante, que l’on jetîoit,
enfuite ~on .les égouttait bien ; & on les apprê-
t o i t . ( D. J. ) Voyei B i e r r e & G ï c e r .
L U P I N A I R E , marchand de lupins , lupi-
narius. Lampride, dans la vie d’A'exandre-Sé-
v è re , dit que cet empereur fit des corps de
tous les métiers} & il nomme, entr’autres, les
lapinaires. Cependant comme on ne trouve point
qu’il foit parlé ailleurs des lapinaires, Cafaubon ,
dans fes notes fur cet endroit , doute s’il rie faut
pas lire popiniariorum , ail lieu de lupinariorum,
cabaretiers, au lieu de lapinaires.
L U P U S , infiniment crochu , fembîable aux
harpons des bateliers. On s’en fervoit dans les
affauts, pour percer & faifir les alfiégeans. ( Tit.
Mv. 28. 3. ).
L up v s , poiffon. Voye\ L oup.
L u pu s 3 furnom de la famille R u t il ia . :■
L UR C O , furnom de la famille A ufidta. Il
défignoic un gourmand , un diflïpateur.
L V R 1A 3 famille romaine dont ori a des médailles
,
RR. en bronze.
O . en or.
O . en argent. .
L e furnom de cette famille eft A grippa.
LURIDUS color. Voye^ Gris.
L U S , dans les Gaules. 'Lvs.
Les médailles autonomes de cette ville font:
RRRR. en bronze............. Pellerin.
O. en or.
O . en argent.
LU SCINUS, furnom de la famille F abri c i a .
LUSCUS , furnom de la famille A n ic ia .
LU SITAN IEN S . Voye^ Es p a g n o l s .
L U S
L U S O R I A , endroits particuliers que les
empereurs faifoient conflruire dans l’enceinte de
leurs palais, ou tout auprès , pour fe donner
le divertiffement des jeux , des combats de gladiateurs
ou de bêtes féroces, hors de la foule
& pour ainfi dire, dans leur domeftique.
Lampride , dans la vie d’Elagabale , fait
mention des luforia que les empereurs avoient à
Rome. Domitien en avpit un a Albe , dont il
eft parlé dans Juvénal ( Sat. I V vers 99) &
dans fon ancien Scholiâlte. Laétànce parle de
celui de Valère Maximien, dans lequel il fe
plaifoit à faire déchirer des hommes par des ours
furieux. A Conftantinople il y avoit deux luforia,
l’un dans la quatorzième région , & l’autre dans
la première, auprès du grand palais.
Ces luforia étoient des diminutifs de vrais amphithéâtres
j ils étoient beaucoup plus petits & beaucoup
moins coûteux , niais deftinés aux mêmes
ufages,p?ut-être ont-ils fervi de modèles auxpetitei
arènes, dont la mémoire s’tft confervée dans un
grand nombre de villes. (L L J. )
L U S T R A L ( jour ) , en grec
en latin luflricus dics > jour dans lequel les
enfans nouveau - nés recevoient leurs noms &
la cérémonie de leur luftration. La plupart des
auteurs affurent que c ’étoit, pour les mâles, le
neuvième jour après leur naiffance, & le huitième
pour les femelles. D’autres prétendent que c’étoit
le cinquième jour après la naiffance , fans aucune
diftinétiçn pour le fexe j & d’autres établiffent que
le jour luftral étoit le dernier jour de la femaine où
l’enfant t toit né.
Quoi qu’ il en foit, cette cérémonie fe prati-
quoit ainfi. Les accoucheufes après s’être purifiées
elles - mêmes en fe lavant les mains , faifoient
trois fois le tour du foyer avec l’enfant dins
leurs bras y ce qui défignoit , d’un côté , fon
entrée dans la famille, & de l’autre, qu’ on le
mettoit fous la protection des dieux de la maifon,
auxquels le foyer fervoit d’autel , enfuite on
iettoit par afperfion, quelques gouttes d’eau fur
l’enfant.
On célébroit ce même jour un feftin , avec
de grand témoignage de joie, & on recevoit des
préfens de fes amis j à cette occafion fi l’enfant
étoit un mâle, la porte du logis étoit couronnée
d’une guirlande d’olivier ; -fi c’étoit une femelle,
la porte étoit ornée d’écheveàux de laine, fym-
boles de l’ouvrage auquel le fexe devoit s’occuper.
( D. J .)
L U S T R A L E ( eau.), .eau facréequ’on met-
toit dans un 'vafé à la porte des temples. Voyeç
Eau lu s t r a l e . J ’ajoute feulement que c’étoir
parmi les grecs une forte d’excommunication, que
d’être privé de cette eau luftrale. C ’eft pourquoi
L U S
dans Sophocle ( tôt. IL /cène L ) CEdipe défend |
expreffément de faire aucune part de cette eau ;
facrée au meurtrier de Laïus* ( D. J. )
LUSTRAL IA. Voyei Jeux.
LU S T R A T IO N , cérémonies facrées accompagnées
de facrifices, par le fq a elles les -anciens
purifioient les villes, les champs, les troupeaux,
lesmaifons, les armées» les enfans, les perfonnes
fouillées, ou par quelque crime, ou par l’infpec-
tion d’un cadavre, ou par quelqu’autre impureté.
On faifoit les luftrations de trois manières différentes
j ou par le feu, le fouffre allumé & les
parfums , ou par l’eau qu’on répandoic, ou par
l’air qu’on agitoit autour de la chofe qu’on vouloir
purifier.
Les lufirations étoient ou publiques ou particulières.
Les premières fe faifoient a l’égard d’un
lieu public, comme d’une villq, d’un temple,
d’une armée, d’un camp. On conduifoit trois fois
la viélime autbur de la ville , du temple ou du
camp, & l ’on brûloit des parfums dans le lieu
du facrifice.
Les luftrations particulières fe pratiqupient pour
l ’expiation d'un homme, pour la purification
d’une maifon , d’un troupeau j à tous ces égards
il y avoit des luftrations dont on ne pouvoit fe
difpenfer, comme celle d’un camp, d’une armée,
des perfonnes dans de certaines conjonctures, &
des maifons'éh tems de pelle, &c. II y en avoit
d’autres dont on s’acquittoit par un lïmpie efprit de
dévotion.
Dans les armiluftres, qui étoient les plus célèbres
des luftrations publiques, on affembloit
tout le peuple en arme, au champ de Mars- >
cela s’appelloit condere luftrum , & le facrifice fe
nommoit fuovetaurilia , parce que les victimes
étoient une truie , une brebis & un taureau. Cette
cérémonie du luftre fe faifoit ou devoit fe faire
tous les cinq ans , le 19 ©étobrej mais on la
recujoit fort fouvent, fur-tout lorfqu’il étoit
arrivé quelque malheur à la république, comme
nous l’apprenons deTite-Liye. Eo anno, dit-il,
luftrum propter capitolium captum & confulem occi-
fum3 conài religiofumfuit j on fe fit fcrupule cette
année de terminer le luftre, à caufe de la
prife du capitole & de la mort d’un des confuls.
Voyei L u str e .
Les anciens macédoniens purifioient chaque
année le roi, la famille royale, & toute l’armée ,
par une forte de luftration qu’ils faifoient dans
leur mois xanthus. Les troupes s’affembloïent
dans une plaine, & fe partageoient en deux corps
qui, après quelaues évolutions s’attaquoient Lun
1 autre , en imitation, d’un vrai combat.
Dans les luftrations/les troupeaux, chez les
l o s %m>-
rotoains , le berger arrpfoit une partie choilïe de
fon bétail, avec de l’eau, brûloit de la fabine ,
du laurier & du fouffre, faifoit trois fois le tour de
fon parc ou de fa bergerie , & effroit eufuite en
facrifice à la déeffe Paies, du lait , du vin cuit , ,
un gâteau & du millet.
A l’égard des maifons particulières , on les
purifioit avec de l’eau & avec des parfums, composés
de laurier, de genièvre, d’olivier ,. de
fabine, & d’autres plantes femblables. Si l ’on y
joignoit le facrifice de quelque vi&ime, c’étoit
ordinairement celui d’un cochon de lait.
Les luftrations que l’on employoit pour les perfonnes,
étoient proprement appèllées des expiations'
, & la viélime fe nommoit hoftia piacularis.
Voyei Expiation.
Il y avoit encore une forte de luftration ou die
purification pour les enfans nouveau-nés, qu’on
pratiquoit un certain jour après leur -naiflance , &
ce jour s'appelait chez les romains lùftricus aies ,
jour luftral. VoyeçL u s t r a l (jour)j,
I! paroît donc crue luftration lignifie proprement
expiation ou' purification. Lucain a' dit 3 pur gare
■ tnoenia litftro ; ce qui fignïfie purifier les champs ,
en marchant tout-autour en forme de proceftion.
On peut confulter les auteurs des Antiquités
grecques & romaines qui ont rafiemblé plufieurs
chofes curieufes fur les Luftration's ; mais Jean
Lomeyer a épuifé la matière dans un ouvrage
écrit fur cet objet , intitulé: de luftrationibus
veterum gentilium , à Utrecht , 1^81, in-4^.
CD. J . )
. LU S T R E , luftrum , efpace de temps que les
anciens & les modernes^ont conftamment regardé
comme un intervalle de cinq ans. En effet, comme
le cens devoit naturellement avoir lieu tous les
cinq ans , cet efpace de temps prit le nom de
Luftre , à caufe d’un facrifice expiatoire que les
cenfeurs faifoient à la clôture du cens, pour
purifier , le peuple.
Si nous approfondiffioris cependant le véritable
état de- la chofe, nous ne trouverions point d;e-
raifon fuffifante pour donner au luftre la lignification
précife de cinq ans ; nous verrions au contraire
que le cens & le Luftre furent célébrés le
plus fouvent fans règle ,. dans des, temps incertains
& différens , fuivant’l ’exigénce particulière & les
befoiijs de la république.
Ce fait re’fulte invinciblement du témoignage
des aric.ieris au.tejurs, & des monun^ens antiques,
tels que les faftés, gravés fur le marbre & confer-
vés au capîtolé , où.j’on .voit une 'fiïitV'fte •m.igif-
trats delà re'publiq ,e, ainfi qu’un^bregé de leurs
avions , depuis les prem'ers fieefés de Rome.
Rar exemple , Servius Tri'linsv-flui établit le
D d d d i j