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M ANALE. ( Pierre ) manalis lapis ; dans Var- .
ton, manal:s para: c’ étoit une pierre pour laquelle
le peuple romain avoit une grande confiance,
& quon rouloit dans les rues de Rome,
dans un tems de féchereffe , pour avoir de la
pluie. Eile étoit placée près du temple de Mars.
On lui donna peùf-être ce nalis fons nom, parce que ma
fignifioitlSne fontaine , dont l eau coule
toujours.
MANCEPS, collecteur des tributs 8c des Imfpuôntts
p. uMblaincaenipoersu,m d pitr iAnfcciopnesius (m Cicéron. p. *?. ) qu&ftus fui caufa , romani hommes , qui , fi décimas redimunt , decumani
appeliantur ; &c.
M a n c e p s curfûs public: , 0« ftationum , eft un
infpeâeur des poftes aux chevaux.
M a n c e p s monumenti, feroit-il un entrepreneur
chargé de l'entretien d’un tombeau ? On lit cette
iafcription dans Grutter ( 414* )
C. JULIUS . D I ▼ I. AUC. L. H 1 1 A R U S.
MANCEPS. HUIUS. MONUMENTI .
A N T E R O S. MARMOR. V E D I A N.
C. JULIUS. D I V I. A U G. L. E L A I N U S.
M a n c e p s via , contrôleur d un chemin , ou
infpe&eur. Il eft fait mention du manceps de la ;
voie Appienne dans une ancienne infcription.
M AN CH E S . Je ne me rappelle pas , dit Win-
ckelmann ( Hifi, de C Art. liv. IV. chap. y .) ,
d’avoir vu des tuniques avec des manches longues
& étroites à des figures d’hommes ni grecques ni
romaines, à l’exception des figures théâtrales.
Mais fur quelques tableaux d’Herculanumon voit
des robes avec des manches courtes , qui ne.def-
cendent que jufqu’au milieu du bras fupérieur,
robes qu’on appelloit de-là colobia. Les feules
figures qui repréfentent des perfonnages comiques
ou tragiques, font ajuftées d’habits d’hommes
avec des manches longues 8c étroites , ainfi que
nous le voyons à deux petites ftatues de perfonnages
comiques à la Villa Matte ï, & à une autre
femblable à la Villa Albani, de même qu’ à une
figure tragique fur un tableau d’Herculanutn.
( Fin. Ere. e. 4. tav. 41. ) Cependant cette re-
préfentation eft encore plus évidente, & fe voit
a un plus grand nqmbre de figures fur un bas^relief
de la Villa Pamphili, que j'ai fait connoître
dinaends. mn.es monumens de l’antiquité ( Mortum. Ant. 189. J. Les valets de comédie portent
deffus l'habillement à longues manches étroites,
une cafaque courte avec des dzm-mançhes {Pitt,£ r c , e. tav» 5}. J*
M A N
J’ai dit exclufivement que les manches■ longues
8c écrostes ne fe trouvent pas aux figures d’hommes
grecques & romaines, les figures théâtrales exceptées
i & j'ajouterai ici que ces mêmes manches
font données à toutes les figures phrygiennes,
ainfi qu’on le voit aux belles ftatues de Paris dans
les palais Lancellotti & Altemps r 8c d’autres
figures du même berger, tant fur les bas reliefs,
que fur les pierres gravées. De-là vient que Cybè’.e
(. Monum. Ant. ined. n. 8. ) , comme divinité phiy-
gienne, eft toujours figurée avec des manches de
cette forme, ainfi qu’on le remarque à la figure de
ronde-bofle de cette .déeffe , confervée au cabinet
du capitole. Il rélulte du même principe qu’Ifis,
envifagée comme une divinité étrangère, eft la
feule déeffe, conjontement avecCybèle, qui ait
J des manches longues & étroites. Les figures qui
doivent défîgner les nations barbares, font ordi-
1 nairement ajuftées à la phrygienne, ayant les bras
: revêtus de manches fort longues. Lorfque Suétone
' parle d’une toge germanique, il paroît défigner
| par-là une robe avec des manches faites de cette
| manière. ( Sueton. Domit. c. 4. )
Les femmes portoient quelquefois des robes
avec des manches■ étroites & coufues, qui ^ ve-
noieat jufqu’aux poignets, & qui fe nommoient
de-là K A P n oT o i, de K A rn o s , le poignet ( Salmas.
in Tertul. de Pal. p. 44. ).
C ’eft ainfi qu’eft vêtue l’aînée des deux plus
belles filles de Niob é, & pareillement la prétendue
Didon dans les tableaux d’Herculanum. Sur
les vafes peints on trouve encore un plus grand
nombre de figures ajuftées decette manière. Quand
les manches font très-larges, comme à deux belles
ftatues de Pallasde la Villa Albani, ce ne font pas
les manches de la robe qu'on vo it, ce font celles
de la tunique. Pour lors elles ne font pas coupées
féparément, mais la partie de la robe quarrée
qui tombe de l’épaule fur le bras, fe trouve arrangée
en forme de manches au moyen de la ceinture.
Quand ces robes, au lieu d’être coufues fur
les épaules, font attachées par des boutons,
alors les boutons tombent fur les bras. Aux jouis
folemnels les femmes portoient des robes de cette
^ampleur ( liv. L. 27. c. ult. amptiffinia veftis-)•
Mais dans toute l’antiquité on ne trouve pas des
manches larges pliffées & retrouffées, comme celles
de nos chemifes modernes , 8c comme le Bernin
en a donné une à Sainte Véronique, dans l’églife de
S. Pierre à Rome. D ’autres fculpteurs modernes
en ont donné mal à propos de femblables à leurs
figures de femmes.
La tunique des hommes proprement dite , eft
compofée de- deux pièces d'étoffes longues 8c
quarrées. Elles font coufues des deux cotes»
comme on le voit à la ftatue d’un prêtre de
bêle , dans le cabinet de M . Broswne à Londres 1
ott
M A N
l’on remarque jufqu’à la ceinture. Cette tunique
a une ouverture pour y paffer le bras ;
la partie qui defeend jufqu'à la moitié fupcrîeure
du bras, forme une forte de manche raccourcie.
Cependant on portoit auffi une efpèce de tunique
avec des manches qui n’excédoïent pas dé beaucoup
les épaules, ainfi qu’on voit à une belle fta-
tue de fénateur dans la Villa Négroni, qu’on
nommoit k o a o b i a , raccourcie ( S aima f i ad Ter-
tull. de Pal. p. 85. ). Sur une peinture d’Herculanum
, on remarque des manches toutes femblables
à une figure de femme) Pitt. Ere. t. 4.
tav. 16. ). Julie Lipfe prétend qu’il n’y avoit que
les Cinacdi 8c les Puèri meritorii, qui portaffent
des tuniques avec des manches longues 8c étroites,
qui de même que celles des robes de femmes,
alloient jufqu’aux poignets. ( Pitt. Ere. 11. 4.
tav. 16.). Mais fans doute ce favant a ignoré
que les perfonnages de théâtre étoient ainfi vêtu« ,
comme nous /avons déjà remarqué. Je ne répéterai
pas ici ce que j’ai dit à l’article des tuniques
des femmes, qui eurent long-tems ce vêtement
de commun avec' les hommes. Ce qu’il y
a de certain, c’ett que dans les tems anciens, la
tunique des romains n’avôit pas de manches. ( A.
Gell. Noc- att. I. 7. c. 11. S. Augu.fi. de Doct.
Chrifi. L 5, c. II.').
MANCJNUS, furnom de la famille H o s t i -
l i a .
MANCIPÂRE. V w . ' • H §
MANCIPIÜMS f Mots ^U1 exPrlment le
droit de propriété qu’avoient le's feuls citoyens
romains fur ies fonds d’Italie & leurs appartenantes,
comme les efclaves & le bétail. De-là
le verbe mancipare fig nifie aliéner avec les formalités
requifes, en fe fervant de certains termes
formulaires, en préfence de cinq témoins
& de celui qui portoit la balance & pefoit l’ar
gent nommé Libripens. ( Voyeç ce mot ). Ces
fonds privilégiés aux citoyens roiaaains s’appel-
loient res mancipii, OU juris civilis.
MANDRÆ, au jeu des calculé, étoient les
cafés ou les rangs des cafés qui fixoient la"place
fie chaque calculas.
M AN D RO PO L IS , dans B Phrygie.
Goltzius feul attribue des.médailles impériales-
grecques à cette ville.
MANDUCUS, efpèce de marionettehideufej
les romains appellèrent manducus certaines figures
ou certains perfonnages qu’ils produifoient
a la coméde, dans les pompes funèbres, dans
d’autres jeux publics, pour faire rire les uns,
& pour faire peur aux autres. L’ origine du nom
manducus vient de oe qu’on donnoit au perfon-
nage qui jouoit ce rôle, de grandes joues, une
grande bouche ouverte , des dents longues &
pointues, qu’il faifoit craqueter perpétuellement.
Antiquités. Tome 1H
M A N 6 2 $
Les enfans, au rapport de Suétone, en étoient
fort effrayés, & les mères leur en fâifoîent un
épouvantail.
M A N E R U S , un des dieux d’Egypte. Juüus
Pollux, dans fon onomdfticon ( lib. 4. c. 7 . ) ,
parle de Manérus,comme ayant été'l’ inventeur de
l’agriculture en Egypte, & le difciple des Mufes.
M A N E S , nous ne pouvons mieux prouver l ’utilité
de nos recherches fur les mânes . que pat
ces vers de Prudence ( lib'. I. contra Symmachum. ).
Ecce Deos mânes cur inficiaris haberi ?
ïpfiapatrum monumentaprobant : ditsManibus illis
Marmora fietla lego , quacumque ladna vetufias
Cufiodit cineres , denfisque fialarla bufiis. t
Ils nous apprennent que leur divinité n'étoit
pas avouée unïverfeliemeiït, 8c qu’elle étoit re-
jettée par quelques fages du paganiime. C’étoit un
dogme cependant généralement r e çu , 8c mille
monumens en font foi. On leur avoit élevé des
autels auprès de Trézènes dans le temple de
Diane Sofipita. ( Corinth. pag. 141. Phocica. p «
67 5 .) . Paufanias les appelle ÿfat dei
fiubterranei. Nous les voyons invoqués fous ce
nom dans un monument fépulcral d’ un travail recherché
; fur lequel Mercure tenant fon caducée
( Gruteri.p, 8.’ n. f . & 6. ) fe montré à mi-corps.
Philoftrate , dans la vie d’Apollonius de Thyane*
leur donne le nom de èa>i9 dii terrefires.
Les latins avoient le même refpeél. pqur lei
mânes , & les plaçoient entre les divinités infernales.
Numa leur confacra nommément le fécond
mois de l’année , fiecundum dicavit fiebruo deo ,
dit Macrobe ( Satum. lib. 1. c. 13 . ) qui lufira-
tionum potens crédita?. Lufirari autem eo menfie
civitatem necejfie erat ,* que fiatuit ut jufia diis manibus
fiolverentur. La loi des douze tables pourvoit
à ce que perfonne ne doute de leur divinité , &
fortifie cette croyance pour diminuer les dépenfes
que l’on faifoit aux funérailles. Voici cette loi
que Cicéron a confervée. Deorum Manuum jura
fanëba fiunto : hos leto datos divos habento : fiump-
tum in illos lutiumque minunto. Un tombeau de
marbre defliné par Spon parle le même langage.
Ne tangito, ô mortalis ; revererê mânes deos.
Tous les tombeaux leur furent confacrés fqus
l’invocation générale Diis Manibus, ou Dibus in-
feris. Mais on trouve des confécrations particulières
& expreffes , faites aux Dieux Mânes. C .
M i n di u s C. L. P a c o r u s a r a m D i s M a n i b u s
s a c r a p i t I I . K .a l . A u g . , 8c dans Muratori,
G e n i o . M a n . s a c r . ( Manium) ( Gruteri.p. 103 f .
n. y. Muratori p. 782. n. 7. ). Lorfqu’un.gén.éral '
romain dévouoit l’armée ennemie, pu la ville qu’il
affiégeoit, il les invoquoiu en ces termes. Dis pa.
ter % VClovis , Mânes , fiv* vos quo alio nomina
K k k f c