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laflîtude, & vit èn fongë Héîius > cfuî lui dit de
ne point s’affliger de fa mort, qu’il étoit admis au
rang des dieux, & que la fubftance appellée
autrefois dans le ciel. le feu facré, s’appelleroit
déformais Iiélius, ou le foleil. Voyez Basilée ,
H ypérion, Silène.-
H É L IO TR O P E , fleur qui fuit , dit ©n, le
cours du foleil. Voyez Clytie.
H É L IO TR O P E I eft suffi un jafpe verd, rayé
de veines rouges. Pline dit que cetre pierre demi-
tranfparente étoit ainfi nommée à caufe qu’étant
jettée dans un vaiffeau plein d’eau, les rayons du
fo'eil qui y tombent femblent être de couleur de
lang, !k que hors de l’eau elle repréfente l'image
du foleil, & fait bien obferver ion éclipfe-On
l ’appelle auffi jafpe fanguin , à caufe des taches de
fang dont elle- eft marquée ; mais c’eft improprement
qu’ on lui -donne çe nom. L’Héliotrope eft
une pierre à dend-tranfparente ; èc le jafpe, une
piere opaque. On en trouve dans les Indes, dans
l'Ethiopie, dans l’Allemagne & dans la Bohême.
5i y en a une à Bruges qui pourroit fervrr de
tombeau. Les anciens lui attribuoiènt plufieurs
propriétés fabuleufes , fur-tout celle de rendre
invi-îble ceux qui la portoient. La fameufe bague
de Gy|ps étoit ornée d’ un Héliotrope.
ITELLADARCH A , chef des Grecs. On trouve
ce titre fafiueux fur des inferiptions grecques
depuis les Empereurs. Muratori ( Thefaur. 561.
2. Jcrt a publié deux ou on lit Hdlardàrcha Am-
phittyonum , le premier des' Amphyétions, &
Htlladarcha & Pontifex perpetuus Grotcorum 3 Hel-
la j arque <k-Pont ire perpétuel des Grecs.
HEL LAN OD IQU E S, officiers qui préfidoient
aux jiux facrés d’Oiyrnpie, ii.ftitués lors du
rétabliffement de ces jeux par Jphitus. Leur fonction
étoit de préfider aux jeux, de donner des
ave; tiffemens aux athlètes avant que de les y ad
mettre ; de leur faire enfuite prêter ferment qu’ils
obierveroient les loix ufitées dans ces jeux ~d’en
exclure ceux des combattans qui manquoient au
rendez-vous général ,. & fur-tout de diftribuer les
prix. On appelloit fouvent de leurs dédiions au
fenat d’Oiÿmpiè , & fous les empereurs à l’Agono-
thète , ou futmtendant des jeux. Ils entroient dans
l’ rmphirhéâtre avant le lever- du foleil , & une de
leurs fonctions étoit encore d’empêcher que les
ftatues qu’on érigeoit aux athlètes ne furpaffaffent
la grandeur naturelle; de peur que le peuple, qui
n’étoit que trou porté à décerner à ces athlètes
les honneurs divins , en voyant leurs ftatues d’une
taille plus qu’humaine , n’eût envie de les mettre
à la place de celles des dieux.
H E L L É , fl le d’Athamas, roi de Thèbes, &
de Néphéié, fuyant la haine de fa belle-mère
H Ë 1
îi^ec fon frère Phrrxusôfa fe certifier à ïa mer fur
fon bélier a toifon d’o r , pour paffer le détroit
qui feparé la Thrace de la Troade | & fe rendre
en Colchide. Quand elle fe vit au milieu des eaux*
e l f e . f i épouvantée de la grandeur du péril,
qu’elle fe laiffa tomber dans la mer ; elle rendit
ce détroit célèbre par fon naufrage , & par le
nom qu’elle lui donna de mer d’Hellé ou d’Hel»
lefpont. Voyez Phryxus.
H E L L E N , fils de Deucalion,,régna dans la
Phtiotide, partie de la Theffalie, & donrva fon
nom à la Grèce, dont les peuples prirent toujours
le nom à’Hellenes r quoique les Latins leur
aient confervé leur ancien non)1.
HELLENES, c’eft le nom que les.. Grecs fe
donnèrent en leur propre langue 5 le ftngulier de
ce nom eft Hellen, un grec. Thucydide conclut
du fïlence d’Homère qu’au temps de la guerre dé
Tr©ye, les Grecs n’avoient point de nom général
qui défignât la nation grecque prife collectivement,
& que celui d ‘Hellenes 3 employé depuis
dans ce fens, n’avoit point encore cette acception.
II fe prenoit feulement pour les habitans du
pays d'Hellas , foit que ce fût une contrée aux
environs de Dodone & du fleuve- Achéloüs. ou
que ce fût un canton de Grèce dans la Theffaîie,
il n’importe, c’étoit un pays particulier de la
Grèce : en effet, Homère diftingue exactement les
Myrmidons , les Hellenes 8c les Achéens- Ainfi
le fameux paffage de Denys d’Halycarnafle, qui
a tant exercé les critiques modernes, lignifie tout
Amplement , Argolica vetuftiora funt IlelUnids ,
les Argkns font.plus anciens que les Hellenes;
HÉLLENO T AM IEN S , officiers d’Athènes,
établis pour recevoir les taxes des villes tribu-,
tarres.
H E L LE SPO NT, fameux canal ou détroit qui
fépare l’Europe & PAfie, & qui eft indifféremment
nommé parles modernes, le Bras de Saint-
Georges j les bouchés de Cçnjlantinople 3 le détroit
de Gallipoli, ou le détroit des Dardanelles.
Les anciens l’appelloient Hellefpont3 du nom
de Hellé 3 fille d’Athamas, qui en le traverfant
pour fuir dans la Colchide avec fon frère Phryxus
, chargés tous deux de la toifon d’o r , tomba
malheureufèment dans cette mer, où elle périr.
On y arrive par diverfes routes , après avoir laiffé
derrière foi ,, a droite ou à gauche , les îles C y -
clades & Sporades, qui compofent dans la mer
Egée ce qu’on appelle VArchipel. C e détroit eft
fitué au 3 y degré 4! de latitude, & environ au
5 5 de long, toute fa longueur eft de 10 à 12
lieues ; il n’en a guères plus d’une de largeur à
fon entrée, & dans toute la fuite, il n’a qu’une
demi-lieue., tout au plus. A fon couchant, que
H EL
l'oti a fur la fcaucKe etr y entrant, on. «rit la
Thrace partie de l’Europe , que ce detreit fepare
d’ avee la Troade , province d’Afie , qui eft a fon
©rient. Il a la Propontide au nord j avec tout
l’Archipel au fud. A l’ entrée de ce palTge-a main
dvoite , oii trouve le promyntoire Sig^e ± qu on
appelle aujourd’hui cap, Giani\^ari ; quand on a
paffé les châteaux neufs bâtis par Mahomet I \ ,
©n entre dans l’ Hellefpont 3 dont ils font les portes;
'& de-là jufqu’aux Dardanelles, il n y, a aucun
Comme cette' mer a divers noms chez les
modernes, elle en a eu auffi plufieurs chez les
poètes, auxquels celui de Hellefpontis ne conve-
noit pas toujours; Virgile ( Enéid: lib. I. v. 38 y. )•
l ’appelle la mer de Fhrygie, Phrygium oequor\
parce qu’en effet ce détroit reflferre la Phrygie à
Lorient'. Lucain ( liv. VI. v. y y. ) Se Valerius Flac-
cus, ( Hy. II. V. y.Sû, ) l ’appellent, l’un Phryxoeum
puntum 3 l ’autre Phryxea aquora la mer dé Phryxus,
nommant le frère pour la foeur , parce que,
fel .n la fable;, elle étoit avec fon frère Phryxus
lorfqu’eile donna fon nom à cette mtr. .Leur père
étoit Athamas, '& de-îà vint auffi à l’Hellefpont
la dénomination de mer Àthamantide.
H E U
crétbis ayant honoré Europe, comme une déeffe,
lui donnèrent auffi le nom à'Hellotés, & célébrèrent
en fon honneur la même fête que les corinthiens
avoient confacrée à Minerve. Voye{ H el-
loties.
A la vérité., le feholiafte de Pirdare ne dit
point q xCHcllotés fut prêtre lie de Minerve, il dit
feulement que cette fille fe fauva avec fa^ foeur
Eurytion, dans le temple de Minerve, où elles
fuient brûlées. Plufieurs auteurs allèguent une
autre raifon du fiifnom d‘Hellotés , attribué à
Mmerve..Ils .difent. qu’il venoit d’un marais de ce
nom, fitué auprès de Marathon.
HELLOTIES , fête en l’honneur d’Europe-
Hellotés, dans laquelle on portoic en pompe une
couronne de myrrhe , qui avoit vingt coudées
de circonférence, avec les os d’Europe. Cette
couronne s‘appelloit auffi Hellotis.
Le nom de cette fête étoit formé du grec iteAat,
' être enlevé, à caufe de l’enlevement d’Europe par
Jupiter.
Il y avoit à Corinthe dés fêtes du même nom:
Voye^ H ellotés.
Enfin, Aufone ( in Mo f i l . v. 287 & 288.) ;
eimloye trois expreffions différentes pour peindre ■
XHellefpont :
Quis modb feftiacum pelagus Nepheleidofque belles
JE quor 3 Abydoni fréta quis miretur Epkebi.
H E L LE S PO N T IQ U E , furnom de Priape.
V. Priape.
HELLOPES , peuple qui faifoit partie^ des
Perthèbes Epirotes , & dont on tiroit les miniftres
de Jupiter, à Dodone; ce font les mêmes que’les
Selles & les Relies, quoique Pline en fane des
peuples cfifférens. On appefloit Hella ou Siège le
temple de Jupiter à Dodone, d®.forte, qu’il eft
vraifemblable que le fertile canton qü’Héfiode
nomme Hdlopie.y n’étoit autre chofe que les terres
des environs de l’oracle ou de la dépendance de
fon.fiège-
HÉ L LO TÉ S , ou H ellotïde, furnom delà
Minerve de Corinthe- Les doriens ayant mis le
feu à cette ville , Hellotis, prêtreffe de MinerVe,
fe réfugia dans le temple de la déeffe, & y fut
brûlée avec le temple. Quelque temps après,'une
pelle violente défola tout le pays : on recourut à
l ’oracle, qui déclara que, pour faire ceffer ce
fléau , il falloir appa'fer les mânes de la prêtreffe,
& relever le temple de Minerve : l’un & l’autre
furent exécutés ; & pour confacrer la mémoire
d’Hellotis, les corinthiens furnommèrent leur
ëéeffe Hellotés, ou Hellotide. Dans la fuite, les
HÉLOS , ancienne ville du Péloponèfe. Les
hcédemoniens s’en rendirent maîtres fous le règne
de Soiis, & iis emmenèrent fes habitans efclavesy
ce font eux qu’on connoît fous le nom de Ilélotes,
Heilotes , .ou Ilotes, nom qu’on donna depuis à
tous les efclaves publics de Lacédémone , comme
aux Mefféniens, après que les Lacédémoniens les
eurent enlevés de leur pays Qz privés de la liberté.
Voyeî Ilotes.
HÉLOTES. Voyez Ilotes.
HELPIDE. C e mot eft grec & lignifie efpé-
rance. C e nom eft donné à la déeffe Efpérance
dans une ancienne infeription- qui fe voit dans
Gruter ( y . t l l . n°. 2. ) :
Ge-nio . Genialis spei H elpidis.
Quoique l’origine grecque de ce mot demande
une afpiration , iùms, efpérance3 on l ’écrit quelquefois
fans A.
HEL VIA y. famille romaine, dont on n’a des
médailles que dans Goitzius,
HELVOLÆ. \ r ■ 11 • * 1 ;
HEL V US f romains appelaient hclvoU
une efpèce de raifia mêlé de blancs & noirs ,
roufsâtres ; & Vafi:on ( 3. 2. ) dérive ce nom de
leur couleur roufsâtre, appellée helvus color„
H ÉM A CÜ R 1ES. Voyez a’im a k o y pu .