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c am t tant, fo't nommé le fécond mois de mai ».
11 fçut ericore infifttr fi adro:iuement auprès de
la fibylle du temple de Dd .>hes ., qui lui refufo.
t de confultcr le dieu un jour réputé malheureux
, qu’elle lui dit enfin , en cédant à fe;
inftances , qu’il voulo t faire paxoître jufques fur
le fcuil du temple de Delphes qu'il éteie invincible.
« Cet oracle me fuffir, répartit gaiement
Alexandre j je n'en peux recevoir de p’us clairs ,
ni de plus favorables ».
C ’eft fi ir ce même ton que Lucullus répondit à
ceux qui tâchoient de le difluader de combattre
contre^ Tigranes aux nones d’oétobre, parce qu’a
pareil jour l’armée de Cépion fut taillée en pièces
par les Ombres > & moi , dit-il , je vais le rendre
de bon augure pour Iss romains ». Il attaqua le
roi d’Aimé nié & le vainquit.'
Dion de Syracufe fs conduifit de m è re vis-à-
vis de Denys de Syracufe.} il lui livra la bataille
le jour d’une éclipfe de lune., qui étoit réputé un
jour funefte 3 & remporta la.vidtoire.
Jour de l’an , Hiß, anc.. ou premier jour
de l’année , a fort varié chez, différens peuples
par rapport au temps de fa célébration 3 mais il
a toujours été en grande vénération.
Chez les romains-le premier & le dernier jours
de l’ an étoient conficrés à Janus 5 de là vint ,
difoit-on, qu’on le repréfente avec deux vifagesv
C ’ eft des romains que nous tenons cette coutume
fi ancienne' des complimens du nouvel an.
Avant que ce jour fût écoulé, ils fe faifoient vi-
fite les uns les autres, & fe donnoient des préfens
accompagnés de voeux réciproques. Lucien parle
de cette coutume comme très-anc-ien-çp , &larap-
>rte au temps-de Numa. Voye^ Etr en n e s ,
. oe u x , Année, &c.
Ovide a cette même cérémonie en vue dans le
commencement de fes falle s r
R ofiera luxoritur3 linguifque animifquefave te .*
Nunc dicenda bono funt bona verba die,
Et Pline plus expreflement, L X X V 1II. ckap. I .
Trimum anni incipientis diem loetis precationibus
invicemfaufium ominantur.
Journée des romains. Voye% Vie privée des
romains.
Jours Alcyoniens , Hifi. anc. phrafe que l’on
• trouve fouvent dans les auteurs pour exprimer un
temps de paix & de tranquillité.
Cette expreffion tire fon origine d’un otfeau de
mer, que les naturalises appellent alcyon, & q u i ,
îclon eux, fait fon nid vers le folfhce d’hiver ,
j u B
pendant lequel le temps eft ordinairement calme
& tranquille.
Les jours alcyoniens , fuivant l’ancienne .tradition,
arrivent iept jours avant & fept jours après
le folftice d hiver > quelques-uns appellent ce terns-
là Y été de S. Martin y & le calme "qui règne dans
cette iaifon engage les alcyons à faire leur nid &
à couver leurs oeufs dans les rochers qui font au
bord delà mer.
Cokimelle appelîoit a u fl! jours aldyoniens le tems
qui commence au 8 des kalendes de mars, parce
qu’on obferve qu’ il règne pour lors un grand
calme fur l’océan atlantique.
Jours de la femiine & du mois pour Chartres.
Voye% Dates ( gioffaire des).
JUBA , roi de Mauritanie,. il y en a eu trois
de ce nom. Minutius Félix dit que les maures
honorèrent Juba comme un dieu. Juba n’e'toit peut-
être qu’un nom appellatif qui approche fort de celui
de Jéhova3 qui eft le nom de dieu.D’ailleurs les maures
regardoient tous leurs rois comme des dieux*
Juba le père , roi de Mauritanie,
R ex\ J u ba.
Ses médailles entrent dans la fuite des empereurs,
& font :
RRRR. en o r , dans le cabinet du roi.
. RR. en argent.
Il y a au revers un temple.
On en voit quelques-unes en bronze dans le ca>
binet du ro i, & il s’en trouvoit trois dans celui de
Pellerin. Les légendes font en caractères puniques.
Juba le jeune.
R ex J u b a ,
Ses médailles font :
O. en ©r & en bronze.
RRR. en argent. On en trouve environ quarante
avec des revers différens dans les cabinets du roi
& de Pellerin.
RRR. en argent, avec la tête de Cléopâtre la
jeune, fa femme. Elles font également rares en
bronze avec la tête de cette princeffe.
Pellerin en a publié .quelques-unes. .
JUBAR , étoile appellée Lucifer au matin, &
He/perus]Q foir. Varron (de ling. latin. VI. 4. ) dit
que les romains Pappeüoient J-ubar, parce qu’elle^
étoit jubata , c’eft-à-dire , parce que fes rayons .fe
développaient comme la crinière d’un lion. Félins
dit expreffément qug Jukar étoit le & 1$
des grecs*
j u D
JUB IIO. Muratori rapporte ( 101.4. Thif.)
I’infcription fuivame :
J u B I L O
S A C R U Ivf
V . S. L . .M*
Jubilus étoit-il une divinité qui préfidât à la
jo ie , comme Volupia au plaifir, Favori la peur ,
&c. ?-
JUDÉE, ( fertilité de la ).
c. Autrefois la Judée étoit,' dit M. Pru&on ,.
dans fa Métrologie -, ' une terre excellente ,-arrofée
par des ruiffeaux de lait & de-miel, comme parle
Fécriture. Ce pays produifoit avec une abondance
,qui tenoirduprodige , des grains , des olives, des
dattes! du miel, du baume , toutes fortes d’aut: es
fruits délicieux. Les troupeaux de boeufs & de
moutons y étoient innombrables. Cette grande fertilité
de la Terre-fainte , eft ateftée par tous les
écrivains de l’antiquité tant facrés que profanes»,,
. « Strabon écrit ( lib. X V l\p . 519, ) que les
vallées fituées fur les bords ‘du ..Jourdain, font
extrêmement fertiles, & qu’elles pro.iuifent toutes
Us chofes néceffaires à la vie. Les terres des
environs du port de Joppé étoient d’une fécondité
fi merveille ufe , que la petite ville de Jamnia
& les villages voifins pouvoient. fournir quarante
mille homme? en état de porter les armes. J ’ob-
ferve qu’entre Joppé & Jamnia il y avoit une ville
appellée Gadara, Gazara : ne faudroit-iJ pas entendre
du territoire de cette ville ce qu’on lit dans
Varron , que les terres, de Gadara rendoient cent
pour un ? Les plaines de Jéricho, arroféespar les
eaux du Jourdain, prodiufôient abondamment
toutes les chofes néceffaires aux b e foins de
l ’homme : elles étoient très-peuplées j mais il n’en
étoit pas de même des environs de Jérufalem 5 le
terrein én eft fec & pierreux à la diftance de 60.
ftades de la ville. On lit dans la Genèfe ( c. X X V I. v. 12 & 13 ) que la famine ayant obligé Ifaac
d’aller s’établir aux environs de Gérare dans le
pays des philiftin.s, il y fit labourer & femer une
portion de terre qu’on lui avoit cédée, & que
dès la même année il recueillit le centuple de la
femence qu’il y avoit répandue. D ’année en année
la terre fe bonifioit entré fes mains, & de-
▼ enoitplus fertile, enforte que fes rit h es moif-
fons ateiroient chez lui une bonne partie de l’or &
de l’argent du pays : fevit autem Ifaac in terra illâ3
& invenic in ipfo anno centuplum »*
« Il ne faut donc pas regarder comme une hyperbole
ou une exagération ce qu’on lit dans S.
Mathieu ( cap. XIÜ. v, 8 .) ,' que du bled femé
flans la bonne terre, l’un rendit cent pour un ,
I Ü D 343
l'autre foixante , & l’autre trente. La parabole de
Jéfus-Chrill eft pr.ife dans la nature même du fol
de la Judée : les meilleures terres y -rendoient
cent pour urî, les médiocres foixante, & celles
de moindre qualité trente feulement».'
« Si l’oCi admet eue les terres de la Paleftine ,
bien cultivées, rendoient. foixante pour un, il
s’enfuivra. qu’un arpent de terre, mefure de France
, fuffifoit dans ce pays pour procurer la fubfif-
tance à douze perfohnes en leur donnant à chacune
trente boiffeaux de bled, mefure de Paris, pour
leur consommation annuelle.Selon Hécatçe d’Ab-
dèrè, cité par Josèphe, dans fondifeours contre
Appion, le.royaume de Juda contenoit trois millions
d’aroures d'une terre excellente & très-fertile.
Ce nombre d’aroures ne revient qu’à 4 ^ 0 0 ar-
pens, & ne doit pas comprendre toute l’étendue
delà tribu de Juda, mais feulement'ce qu’il y
avoit de meilleures terres. Sur les cartes de d’An-
’ ville, h Terre fainte entière comprendrait au
moins, cinq millions d’arpens , en forte que le
terrein affigné dans Juda par Hécatée, en feroic
la onzième partie. Si donc on eràployoit feulement
le quart des terres de la Paleftine à la culture du
bled, on trouvera que la population pouvt it y
monter jufqu’à quinze millions d’habitans, & dans
la tribu de Juda, en particulier fur les bonnes
terres dont nous venons de faire mention,
1,362,600 hommes. L’on conviendra que cela de-
voit être en effet, ou bien l’on ne pourra jamais
concilier l'obfervance de la loi de Moïfe avec
l’étonnanrc population du peuple juif».
«O n fait qu’ il étoit défendu à ce peuple de
faire aucuns travaux de la campagne chaque fep-
tièms année, qui étoit l’année fabbatique. On
n’enfemençoit donc point les terres la fixîème
année, parce qu’ il auroit fallu récolter la feptième,
ce qui n’étoit pas permis } par la même raifon ,
on n’^enfemençoit point non plus les terres la feptième
année } ce n’étoit que la huitième qu’on les
ïabouroit, & on ne faifoit la récolte que la
neuvième , en forte qu’ il falloit que la récolte de
la fixième année fervît à la fubfiftance des habita
ns durant trois ans } à moins qu’on n’eut la
prévoyance de conferver une partie du bled des
années précédentes. C e que je dis ici, eft contenu
mot pour mot dans le X X V e chapitre du Léviti-
que, où on lit ces paroles : « la feptième année
» fera le fabbat de la terre, l’année du repos du
» Seigneur : vous ne femerez point vos champs ,
» vous ne taillerez point'vos vignes. Que fi vous
» dites, que mangerons-nous la feptième année,
1 » fi nous ne femons point, û nous ne recueillons
» point de fruits ? La fixième année je vous don-
» nerai ma bénédi&ipn, & la terre vous produira
» des fruits pour trois ans : vous femerez la
» huitième année, vous vous nourrirez dès an-
» $i$ns fruits jufqu’a la neuvième ? que yous ou