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ID Y IA , fille de l’Océan. Aétès, roi de laCoI-
chide J épouf'a par le confeil des dieux la charmante
Idya , dont il eut Médée. ( Hcjiod. ) '
Cicéron donne le même nom à la mère de Médée
j qu'Ovide appelle Ipfée. | :
IEOR j ou IA R O , ou IA O R , fleuve en langue
cophte j le N i l , fleuve par excellence pour les
égyptiens, dont il patoît que le cophte étoit la
langue primitive,
1É R A , une des Néréides. -
I'ErA fur les médailles Çe les marbres. Voytj
,VilEES façrées. ■
IErprPAMMATEÏJ. y , HlïROeRAMMATÉE,
IÉRO PHO R E , f. m ., qui porte les chofes
faerées , qui a la charge de les porter, qui eft def-
tiné à cela. C'étoit un office chez les grecs. Dans ■
les cérémonies de religion, les iéropkorts portoient :
les ftatues des dieux, & les autres chofes faerées.
On donna un jour à Grqnovius une ftacue qui re-
préfentoit un de ces payfans de Saxe , qui tirent
des métaux de la terre, & qui lés portent dans
les villes. Il prit cette ftatue pour une antique
refpeéhble, il prétendit que c'étoit un prêtre des
anciens germains, qui portait le vaiffeau d’Ifis,
& du nombre de ceux que les grecs appelloient
iéropkorts. .C ’eft ce qui l'engagea à en donner la
defeription dans fqn tréfordes antiquités grecques.
IÉRO PH Y L AX j f. m., nom d’office dans Eé,
glife grecque. ' _
Kiérophylax. C e nom lignifie garde des chofes
faerées, L'Iérophylax étoit chez les grecs ce qu’eft
le facrifiain chez' nous.
IERO SCO P IE , infpeftion des chofes faerées,
divination par l’ infpeélion des chofes qu’on offioit
gux dieux, des yiébmes, de leurs entrailles, &c.
C ’eft proprement l’art des arufpices.
JEUX. Vcy\y Y i:ux.
IGNISPICIUAÇ, nom latin de la Pyromantie.
yoye^ ce mut.
IL A P IN A S T E , furnom que l’on donnoit à
Jupiter dans l'ifle de Cypre : les cypriots l'appel-
loient ainfi, parce quils honoroient ce dieu par
de grands Sr magnifiques feftins, que l ’on appelle
en grec,,
- • ILIA. Voyi\ K kea fylvuu
IL IA , I , ,
ia ia , j Jeux fjcres voues par Alexandre, &
établis par Lyfimaque en Trpade,
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ILERDA i en Efpagne.
Les médailles autonomes de cette ville font î
RRR. en bronze#
O. en or.
O. en argent.
Devenue municipe, elle a fait frapper en Thon*
neur d Augufte des médailles ayee cette légende :
M.VN, IlerdA. . . . . . . Municipium Ilerda.
ILES aux environs de 1’ Angleterre. Démétrius;
voyageur , raconte dans Plutarque, que la plupart
des îles, qui font vers l'Angleterre , font defertes
& confacrées à des démons & à des héros ; qu'ayant
e*f envoyé par 1 empereur pour les reconnoître, il
aborda a une de celles qui étoient habitées j que
peu de temps après qu'il y fut arrivé, il y eut une
tempete & des tonnerres effroyables, qui firent
dire qu'affurément quelqu'un des principaux démons
venoit de mourir, par«e que leur mort étoit
tf>uJours accompagnée de quelque chofe de funefte.
A cela, Démétrius ajoute que l’une de ces îles, ell
la prifon de Saturne , qui y eft gardé par Briarée,
& enfeveli dans un fommeil perpétuel, ce qui rend
le géant allez inutile pour fa garde ; & qu'il eft environné
d’une infinité de démons, qui fontàfes
pieds comme fes efclaves.
Iles ( Médailles des ).
L'ufage de ne mettre fur les monnoies que les
premières lettres du nom des lieux oùejles étoient
'frappées, étoit plus communément fuivi dans les
îles que par-tout ailleurs. Les villes grecques, &
les îles en particulier, avoient apllî coutume de
marquer fur leurs monnoies les principales pro*
ductions de leur territoire. De là vient qu'on y
voit fouvent des épis, des raifins & des vafes ; car
on fabriquoit une grande quantité de poteries dans
les îles ainfi que dans la Grande - Grèce,
IL IA D E , f. f . , le premier des poèmes d'Ho-
mere , le plus parfait de tous ceux qu’il a com-
pofes. C e nom vient du mot grec B Ê qui eft
formé d'/Awv, ilium, nom de cette fameufe ville
que les grecs tinrent afïiégée pendant dix ans &
/ \ rulnèi’ent enfin a caufe de l'enlèvement
d Helene. Cet cnlevement a fourni le fonds de
1 ouvrage , dont le véritable fujet eft la colère
d Achille, L iliade eft un poème où Homère ,
pour faire concevoir aux grecs divifés en plu-
fleurs petits états, combien il leur importait d’être
unis & de conferver la bonne intelligence entr'eux,
leur remet devant les yeux les maux que caufa à
leurs ancêtres, la colère d'Achille, fa mégntelli-
gence avec Agamemnon , & Içs avantages qu'ils
retireront de leur réunion. Viliade eft en vingt-
quatre livres j que Ton désigne par les vingtrquauq
! L I
lettfes de l’alphabet |rec. Pline (Jiv. V I I .C h . i l . )
parle d’une iliade écrite fur une membrane fi petite
& fi déliée , qu’elle pouvoir tenir dans une coque
de noix.
La petite iliade étoit un poème de Lefches,
poète de l’ifle de Lesbos, dans laquelle il déeri-
voit la prife de Troie. On appelloit encore ainfi
une tragédie dont le fujet étoit tiré de ce poème.
Il y avoit.auffi une petite iliade compofée par
Homère j Hérodote en rapporte les deux premiers
vers dans la vie d’Homère, & il dit que ce poète^
l’avoit ainfi nommée p ar. comparaifon avec fa
grande iliade. Voye£ à (A pothéose d'HoMÈRE
la minière dont étoit perfomfiée & caraètériiée
X Iliade,
ILIA'QUE ( table ). On défîgne fous ce nom,
au cabinet du capitole, un fragment de bas relief
antique d’un pied quarré de furface. Cette table
publiée à Rome par Fabretti en 168? , a été en
1719 inférée dans l'antiquité expliquée de Mont-
faucon (à la fin de la fécondé partie du tomeIV ) , .
& gravée de- la grandeur de l’original. Un chanoine
de la maifon de Spagna, chaffant fur la voie
Appienne, non loin de Rome , près d'Albàno,
découvrit ce fragment j pr#fqu’au même endroit
appelle Fratocchie 3 anciennement ad Bovillas ,
( où l'empereur Claude avoit une maifon de campagne
) , avoit été découverte peu de temps auparavant
l’apothéofe d'Homère du palais Colonna.
A la mort du chanoine, la table iliaque pafia par
fucceflion à la maifon Spada, qui en fit préfent au
capitole.
» Elle eft compoféè , dit Montfaucon, de cette
matière ou ftuc , que Vitruve ( 7 .5 . ) appelle
teHoria , qu’on faifoit avec de la chaux &c du
fable pilés dans des mortiers j dont les grecs , dit
le même auteur , compofoient un maftic fi dur
qu’on eti faifoit des incrufiations aux murs, &
qu'on les détachait des vieilles murailles pour en
faire des tables i fur lefquelles on voyoit des figures
en bofte. Cette table contient la guerre de
Troie repréfentée .aflfez groffièremenc avec des
inferiptions greques à chaque fait particulier,
qui font connaître ce que les bas-reliefs repréfen-
tent: cette table eft mutilée ; l'un des côtés eft
perdu : ce côté perdu contenoit un pilaftre chargé
d'écriture comme celui qui refte, & douze petits tableaux
qui renfermoient la fuite dela première partie
de l’hiftoire de Troie, depuis la retraite d'Achille,
qui eft repréfentée dans la bande d*en haut ; en
forte que chaque tableau contenoit l'hiftoire d’un
des livres de l'iliade, & étoit marqué des lettres
numérales A , B , r , de même que la fécondé
partie de cçt.te hiftoire eft continuée dans les douze
tableaux qui reftent en commençant par le bas &
finiffant par le haut, où font repréfentées les funérailles
d’Heétor > qui finirent l'iliade d’H o-
I L I %3f||
mère. Le milieu de la planche contient le fie de
Troie, décrit par Stéficnore, comme porte l’infcrip-
tion ; &r la bande d’en bas contient la fuite de
la guerre de Troie , depuis l'iliade d’Homère ,
félon_Ar£tinus Milefien , & Lefchès Pyrrhaeus,
auteur de la petite iliade, comme nous apprend
une autre jnfeription de la même table «.
Fabretti a fait fur cette table une fort longue
differtation , qu'on peut appeller un commentaire
fur l'iliade. Begèr qui a expliqué cette table après
lui , a fuivi prefque par-tout Fabretti, & a ajouté
quelques monumens qui regardent l’ hifioire de .
Troie , dont la plupart fe trouvent difperfés dans
l’ouvrage de Montfaucon. C e u'eft pas notre intention
de donner ici un commentaire fur l’iliade.
C'eft pourquoi nous nous contenterons d’indiquer
les endroits imités , & de donner uneTinple narration
des faits repréfentés fur la table iliaque *>,
Chryfés devant le temple d’Apollon Sminthée ,
fait des imprécations contre les grecs quine vou*-
loient pas lui rendre fa fille : deux hommes mènent
un taureau pour le facrifice. — La pefte envoyée
fur le camp des grecs eft défignée par une femme ,
ou peut être par un homme couché , qui a un
chien à fes pieds. Les grecs font affemblés pour
délibérer fur ce fléau qui les afflige. — Achille
donne fon avis. — Calchas-fait fa fonélion de
devin. — Agamemnon veut prendre Biiféïs pri-
fonnière d'Âchille , en la place dé Chryféïs qu'il
rend. Ach lle en colère tire fon épée. — Pallas
l'arrête. —* Neftor tâche d’appaifer la querelle.
— Hécatombe menée par Ulyfle pour appaifer
Apollon.—- Chryféïs rendue a fon père Chryfés.
— Temple d'Apollon. — Thétis prie Jupiterde
punir les grecs, qui en avoient mal ufé avee fon
fils. — Mérione tue Acamas. Idomenée tue
Othrionée. — Afius lui tourne le dos.— Enée tue
Apharée. — Ajax porte un coup de lance à Po!yr
damas ; celui-ci évite le coup qui perce Archelocus.
Le graveur s’ eft ici trompé, mettant Ajax Locrien
au lieu d'Ajax Telamonien, comme dit Homère.
— Neptune excite Ajax au combat.— Apollon encourage
He&or.— Enée, Paris <k Helenus, font ici
repréfentés à l'attaque des vaifleaux des grecs. Il pa-
roït quele/culpteur a erré ici comme enplufieurs.
autres endroits. — Heétor attaque les vaifleaux des
grecs. — Ajax tue Caletor, Teuc'er tue Clitus.
— Ambaffâde à Achille, pour le porter à fecourir
les grecs. Le fculpteur met ici Patrocle, Phénix
& Diomède; quoiqu’il foît certain que Diomède
ne fut pas de cette ambaffade. — Patrocle qui
fe retiroit après avoir été blefle par Euphorbe ,
eft tué par Heétor. — Auromédon fe retire avec
■ les chevaux d'Achille. — Heétor fur fon char veut
enlever le corps de Patrocle. — Aiax lui ré-
fifte.— On croit que c’eft Mené!as qui relève le
corps de Patrocle ; car il n'y a point d'écriture à
ce tableau, - r Ménélas & Mérione mettent îe