M A R M A R
M A R T I . C Y P R I O .
. . . . 1. . A V O L E N U S . A P U L U S . S I G N U M
ê Î A R M O R E U M . EX. Y O T O . P O S U I T . E T
AEDEM VETU STATE. Ç O î f l a p f a m
R E F E C I T . A D J E C T O . P R A N A O . E T C O m p l ü V I O .
( Selon la conjechire de l* éditeur. )
La fécondé infcription eft fur la bafe d'nne
ftatue de marbre , qui repréfente une divinité
vêtue en militaire. Voici cette iafcription :
L . J A Y O E E N U S . A P O L U S
Y O T U M . S O L V I T . L . M .
M ars nud, avec un cafque , & marchant, fe
voit fur les médailles des Bruttii.
Mars. Ce mois étoit autrefois le premier chez
les romains. Quoiqu'il eut pris fon nom du dieu
Mars , il étoit (bus la protection de Minerve. Les
calendes de ce mois étoient remarquables , parce
que c'étoit le premier jour de l'année auquel on
pratiquoit pluueurs cérémonies. On allumoit du
feu nouveau fur l'autel de Vefta. Poyq; Vesta.
On ôtoit, dit Ovide, les vieilles branches de laurier
& les vieilles couronnes , tant de la porte'du
roi des facrifices , que des m2ifons des flamines
& des haches des confuls., & l’on en metcoit de
nouvelles. En ce jour on célébroit les Matronales
& la fête des boucliers facrés. Voye^ Ancities.
Le 6 , c'étoit les fêtes de Vella ; le 14 * les Equines
3 te ly , la Fête d’Anna Perenna j le 17 , les
Libérales ou Bacchanales i le 19, la grande fête
de Minerve, appellée les Quinquatries , qui duroit
cinq jours 3 le z$ , les Hilaries. On trouve ce
mois perfonnifié fous la figure d'un homme vêtu
d'une peau de louve, parce que la louve étoit
confacrée au dieu Mars. « Il eft aifé-, dit Aufone,
» de reconnoître ce mois par là peau de louve
?» dont il eft ceint. Il s’appelle. Mars , & ç’eft
» Mars qui lui a donné u dépouille. Le bouc
» pétulant , l'hirondelle qui gazouille , le vaiffeau
*> plein de lait, l’herbe verdoyante , tout cela
>» marque le printemps, oui commence au mois
» de Mars >?, Ce font les fymboles oui accompagnent
la figure de ce mois.
MARSAJL (Chauffée de ). Vv Br iq u e t a g e .
MARSEILLE, d a n s l e s Ç a u l e s . m a s s a a i h t c n .
Les médailles autonomes de cette ville Font :
Ç. en argent,
. O. en or.
Q f en bronze*
Leurs types ordinaires font :
Un lion pofé ou marchant.
Un aigle éployé.
Un taureau frappant de la corne.
Un trépied.
Un cerf.
Pour lès médailles de fon port, V . Lacydon.
MARSES (les) habitaient l’Italie , près du
lac Fucin. Les uns les faifoient venir d'Afie avec
Marfyas, qu’Apollon vainquit; d’autres les faifoient
defcendre d’un fils d'Ulyffe & de Circé*
On croyoit qu'ils ne craignoient point les morûires
des ferpens , qu'ils favoient s'en garantir avec certaines
herbes , & que par leurs enchantemens ils
les faifoient crever fans les toucher ( Lucilius
apud Nonium 3. 69.).
MARSPITER , nom de Mars , compofé de
Mars Ôc de Pater, comme le furnom Diefpiter.
MARSYAS, fils d'Hyagnis, étoit un habile
joueur de flûte de la ville de Célène en Phry-
gie : il joignoit, dit Diodore, à beaucoup d’ef-
prit & d’induftrie, une fageffe & une chafteté à
toute épreuve. Son génie parut fur-tout dans l’invention
de la flûte , où il fut raffembler tous
les fons qui auparavant fe trouvoient partagés
entre les divers tuyaux des chalumeaux. Il ‘eut un
attachement fingulier pour Cybèle , & fut le fidèle
compagnon des courfes de cette déeffe.
Etant arrivé, à Nife féjour de Bacchus , il y rencontra
Apollon qui étoit tout fier de fes nouvelles
découvertes fur la lyre. Marfyas eut la
hardiefle de faire au dieu un défi qui fut accepté
, à condition que le vainqueur feroit à
l'autre le traitement qu'il voudroir. Les nifëens
furent pris pour juges de cette difpute : ce ne
fut pas fans peine & fans péril d'être vaincu,
qu’Appollon l’emporta fur fon concurrent. Indigné
d'une telle réfiftance , on dit qu’il attacha
Marfyas à un arbre , & l'écorcha tout vif. Mais,
quand la chaleur du reftentiment fut paffée, fe
repentant de fa barbarie, il rompit les cordes
de fa lyre, & la dépofa avec fes flûtes dans
un antre de jîacchus, à qui il confacra fes inf-
trumens. C'eft ce qui eft repréfenté dans pfe-
fieurs monuirgns où fon voit Apollon & rinfortuné
Marfyàs. Mais entre les deux figures,
on voit un jeune homme qui fléchit un genou
devant Apollon : Hygin dit que c’eft Olympus
difciple de Marfyas qui demande à Apollon le
corps de fon maître , pour lui rendre le devoir
des funérailles , il ajoute qu'il l'obtint. Les faunes
, lesfatyres des forêts voifines, Olympe, les
nymphes & les bergers' de la campagne , tous
verfèreht des pleurs à ceçte mort- La teçrç a dft
M A-R
Ovide ‘ reçut toutes les larmes dans fon fein,
& T o n en vit fortir ce fleuve rapide qui fut
nommé Marfyas. Il y a des figures de Marfyas
qui le reoréfentent avec des oreilles de faune ou
de fatyre, une queue de filène, & des pieds de
bouc: aulfi y a-t-il des auteurs qui le mettent
au rang des fatyres.
Voici l’explication que donne de cette fable
M> Rabaud de S. Etienne.
« Les rofeaux qui croiftent fur les bords du
fleuv- Marfyas, & qui fervoient à compofer la
llüre antique, ont été vaincus par la Lyre d’A pollon
; la brillante poéfie de ces peuples s’em-
are de cet évènement 3 elle en compofe une
iftoire touchante Marfyas vaincu eft changé
en fleuve; £ écorce de pin qui croilToit fur fes
bords, & où fa flûte étoit fufpendue, eft enlevée
5 ou Marfyas eft écorché. Le peuple ignorant,
qui fe plaifoit encore à ces ruftques fons ,
eft puni fous le nom de Midas ; & les rofeaux
même de fes bords ferveut à publier fa honte.
Mais Appollon fe repentit de fa cruauté; de douleur
il brifa fa lyre; & la flûte lui fut déformais*
en horreur. Les Mufes cependant retrouvèrent
cette lyre brifée; Linus, Orphée , Tamyris y
ajoutèrent fucceflivement les trois cordes qui fe
compofent ; & , dépofée dans 1 antre de Bacchus
, elle fervit déformais à chanter fes travaux
& à célébrer fes victoires ».
« Athénée & Paufanias , lui attribuent l'invention
de la flûte 3 félon d’autres il la reçut
de Minerve. On lit dans Plutarque qu’il imagina
le bandeau de cuir appdé Pkorbeion , dont
les joueurs de flûte fe fervirent depuis , tant
pour diriger tout le foufle vers l'embout, hure de
finftrument 3 que pour fauver la difformité caufée
par l'enflure des joues. Pline nous dit qu'il in-
veftta la double flûte, ainfi que le mode phrygien
, & q l'il enrichit la mufique de pluueurs
autres découve.tes 3 il compofa les airs qu’ori
chantoit aux fêtes de Cybèle 3 & lorfque les
gaulois tentèrent de s’emparer de la Phrygie |
il diflîpa leut a.mée au bruit de fon .infiniment
Marfyas <ofa défier Apollon, & il fut cruellement
puni de fa témérité.
Nous ferons avec lés éditeurs des pierres gravées
du Palais Royal, une u flexion utile aux artiftes
modernes fur le fupplice de ce fatyre. Perfuadés
qp’il n’étoit pas convenable de faire un bourreau
d un dk u, la p’upart des artitfes anciens ont pris
figement le parti de charger u.i feythe de cette
exécution dégoûtante & barbare. Dans un tableau
d Herculanum , < ù ce fujet eft traité , on voit un
nomme debout qui fe f ble attendre les ordie's du
dieu. Sur une médadle d'Antonin, publiée par M".
Pe.lerin ( Peuples & villes , t. JII. pi. 1 n°. 7. )
Apollon ayant fe lyre à la main eft aflîs en face
ce Marfyas déjà attaché à un arbre , pendant
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qu’un jeune homme le genou à terre , paroît
ai gui fer un couteau. Il c^ifte à la vérité dans la
galerie Guftinienne une ftatue d'Apollon, représenté
tenant d'une main un couteau, & portant
de l’autre la peau d'un homme écorché ; mais fi
l'artifte a ofé charger le dieu kii-mêrne d'une
exécution fi barbare, il n’a tu. gardé du moins
de choifir l'inftant de l'exécution. Outre c.cs trois
mônumensY il en eft encore de très-remarquables,
tels que la ftatue de Marfyas, de la ga-
j lerie de Florence, une autre publiée dans le recueil
de Maffei, & phifieurs pierres gravées dont
la plupart font des jafpes rouges ainfi que celle
du Palais-royal, ce qui vient à l’appui de la remarque
que nous avons faite fur l'attention des
graveurs anciens à choifir des pierres dont la couleur
fût analogue au fujet»..
« Le Rémouleur, en italien Arrotino (V. ce mot)
ou Rotatore, de la galerie de Florence , n'eft
autre chofe que le feythe qui fe difpofe à écor-;
Cher Marfyas »;.
Les repréfentations de Marfyas décoroient pîu-
fieurs édifices ant q.:es. Il y avoit dans la cita-
delte d'Athènes une..ftatue de Minerve, qui châ-
tioit le fatyre Marfyas, pour s'être approprié les
flûtes que fe déeue avoit rejettées avec mépris.
, On voyoit à Mantinéej dans fe temple de Laione,
un Marfyas jouant de la double flûte ; & il rvavoit
point été oublié dans le beau tableau de Po.ly-
gnote , qui repréfentoit la defcénte d’Ulyfle aux
enfers. Servius témoigne qpe les villes libres
avoi< nt, dans la place publique , line ftatue de
Marfyas , qui étoit comme un fymbole de leur
liberté , à caufe de fe liaifon intime de Marfyas ,
pris pour Silène, avec Bacchus, cornu des romains
fous It nom de Liber. Il y avoit à Rome ,
da s le forum , une de ces ftatuesavec un tribunal
dreffé tout auprès,1 où l'on rendait la juftice.
Les avocats qui gagnolent leur caufe, avoient
foin de couronner cette ftatue de Marfyasa comme
pour le remercier du fucçès de leur éloquence,
& pour fe le rendre favorable, en qualité d'excellent
joueur de flûte ; car on fait combien le
Fon de cet inftrument & des autres influoit alors
dans la déclamation , & combien il étoit capable
d’ainmer les orateurs & les a&eurs. Enfin, on
voyoit à«Rome, dans le temple de la C< ncorde,
un Marfyas garotté , peint de la main de Zeuxis.
iD . J .)
On voit fur un bas-relief de la villa Borghèfe
Marfyas lié à un arbre, & près de fubir la punition
qu'Apollon lui avoit impofée ( Monum.
inediti. ).
On trouve encore ce fujet fur la bafe triangulaire
d’un candélabre nouvellement déterré à Otri-
coli, & enfin fur une patère étrufque, publiée
par M, Guattani dans fon Journal d’Antiquités 3
année 178J. Sur cette dernière , Marfyas eft