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repréfenter l’aurore. Elles étoient filles d’Atlas,
qui porte le ciel , c’eût-à-dire, de la conftellation du
bouvier ».
« Cet Atlas 3 fameux dans l’hiftôire ancienne,
doit être confidéré fous deux afpeéts , comme
conftellation & comme montagne : félon leur ufage,
les peuples poltérieurS les confondirent. La clef
que j'ai donnée doit fervir à expliquer toutes ces
hiftoires & à les débrouiller : rapportez-des chacune
à fa phyfique, la montagne à la phyfique de
la terre, la conftellation à la phyfique du ciel.
Atlas - montagne eft cette chaîne de monts célébrés
qui a donné fon nom à la mer Atlantique. Si
dans l’hiftoire d’Atlas, il y a quelque choie qui
tienne à la géographie de l’Afrique, c’eft à, la
montagne qu’ il faut le rapporter ; c’eft ainfi qu’il
eft le père de l’île de Calypfo. Atlas-conftellation,
eft celui qui a des rapports, c’e f t - à - d i r e , des
avaatures avec les conftellations, avec les hyades,
avec les pléiades, avec Hercule agenouillé, avec
le dragon des hefpérides, avec leur jardin & leurs
pommes, avec Perfée. C ’ eft lui qui eft le frère de
l ’aftre kefpérus, oncle des hefpérides & père des
atlantides : fes colonnes font les deux pôles; il
porte le ciel fur fes épaules 3 quand il étend Tes
mains, il va d’une mer à l’autre. Cet atlas eft le
bouvier. Il n’y a point eu de roi à qui il ait pu
arriver de pareilles hiftoires. L’atlas-montagne n’a
été roi que comme tant d’autres montagnès célèbres.
Il eft abfurde de dire que c’ait été un aftro:
nome fameux ; qu’ il étoit frère de Prométhée, qui
vivoit en Afie, & de Saturne, qui régna en Italie.
En un mot, ce n’eft que de la phyfique célefte &
terreftre , & la clef que j’ai donnée a éclairci tout,
& met chaque fait à fa place. Les grecs, dans
leurs récits poftérieurs , confondirent ces deux
atlas, ce qui a formé une çonfufion d’avanturçs &
de généalogies ».
« On dit encore que les hyades étoient les nourrices
de Bacchus, parce que les pluies dû printemps
font croître & pouffer la vigne. Elles étoient
foeurs de Phaéton ou du cocher qui fe lève à-peu-
près dans le même-temps qu’elles 5 & les. larmes
qu’ elles verfent, viennent du regret que leur donne
la mort de leur frère. Elles ont été pourfuivies
long-temps par un certain Lycurgue , & n’ont
trouvé de refuge que chez Téthys. On n’a pas
oublié qu’Orion leur avoit donné les mêmes inquiétudes
; ce qui peut faire foupçonner que ces deux
perfonnages n’ en font qu’un. En effet, & c’eft
ici une autre règle pour l’explication de ces hiftoires,
chaque perfonnnge a fourni à un très-grand
nombre de fables dans chaque pays de la Grèce.
La géographie, doit fervir à les rendre chacune au
peuple, à'qui elles appartiennent »?.
H Y A G N IS , père de Ma rfy as, eft regardé par
quelques-uns comme l’inventeur du mode phrygien
& du Lydien.
H Y D
H YA L E 3 c’ eft le nom d*uhe des nymphes qui
formoit la fuite de Diane , lorfqu’elle lut apperçue
dans le ba>n par Aôtéon : Hyale puifoit l’eau dans
les urnes , .pour la répandre fur la déefle.
HYAL INUS color3 verd-d’eau, couleur du
yerre commun, appellé en grecvaxos. Servius expliquant
le 324e. vers du IV e livre desGéorgiques,
le dit e*prüfément 3 Hyalo > koc eft 3 v'itreo viridi
nymphis apto.
H Y A L O S T R O TUM , pavé en mofaïque de
verres diverfement colorés, mot formé de v*tos,
verre , & de Zrparos , couvert. 1
H YARBAS. Voyez Iarbàs.
H YA S , frère des Hyades.
n HYB LA major, en Sicile. y b AAS.
Les médailles autonomes 4e cette ville font î
RRRR. en bronze.
O. en or.
O. en argent.
HYBLAparva, ou Megara, autre ville de Sicile*
fur la côte orientale, dont on voit encore Es
ruines au bord de la mer. Les coteaux qui l’environnent
le long du petit fleuve Alabus , font couverts
en tout temps de fleurs, de plantes odoriférantes
, de thym & deTerpolet, d’où les abeilles
tirent encore aujourd’hui le miel le. plus exquis :
ce qui porte à croire que le miel d’Hybla, fi
vanté par les anciens , étoit recueilli près d'Hybla
la petite.
H YBR IST IQ U E S , fêtes qui fe célébroient à
Argos, en l’honneur des femmes qui avoient pris
les armes , & fauvé la ville affiégée par ies.lacé-
demoniens. Ceux-ci eurent la honte d’être re-
poufîes par les feules femmes d’Argos, d’où la
fête a pris fon nom. lignifie injure, affront.
H YD A R , troifième mois del’année éthiopienne.
II a trente-jours, & commence le 18 d’oétobre.
HYDÉE. Voyt% A stérie,
H YD A TO SCO P IE , Voyez Hydromantie.
HYDRAULÆ } . T
HYDRAULICA 3 > mots formés d’üj^ç, eau»
H YD R A U L IS , )
$z d’ ettlAo?, flûte ou tuyau. Le premier défigne le
mufiçien qui jouoit de rorgu’e-hydrauliq'ue défigne
par le.fécond mot. Le troifième défigne une flûte
à eau. Auroit-elle été■ Semblable à ces vafes de
terre
H Y D
terre remplies d’eau fuivant de certaines propor •
tions, dans lefquels les en fa h s foufftent par un
petit tuyau , ou par un trou , pour former divers
fons ? Voyez O rgue hydraulique,.
HYDRE DE LE RN E , monftre épouvantable,
né de Typhon & d’Echidne , félon Héfiode, qui
lut donne plufieurs têtes. Quand'on en coupoit
une, on en voyoit autant renaître qu’il en reftoit
après celle-là ,: à moins qu’on n’appliquât le feu à
la plaie. Le venin' de ce monflre étoit fi fubtil ,
qu’une flèche - qui en étoit frottée, donnoit infailliblement
la mort. Cette hydre, faifoit un ravage
épouvantable dans les campagnes, & fur les troupeaux
des environs du marais de Lerne. Hercule ;
monta fur un char pour la combattre 3 lolas lui
fervit de cocher. Un cancre vint au fecours de
Xhydre ; Hercule ëcrafa le cancre & tua Xhydre, '
O11 dit qu’Eurifthée ne voulut pas recevoir ce
combat pour un des douze travaux auxquels les
dieux avoient alfujettis Hercule , parce qu’Iolas
l’avoit aidé à en venir à bout. Après que le monftre
fut tué, Hercule trempa des flèches dans fon
fang, pour en rendre les blefiures mortelles,
comme il l’éprouva par celles qu’elles firent à
Neffus, à Philoéfcète & à Chiron. Voyez dans les
travaux d’HERCüLE l’explication agronomique
de ce travail donnée par M. Dupuis.
Sur le beau baflîn de marbre blanc qui repréfente
à la villa Albani les travaux d’Hercule , on
voit Xhydre de Lerne fous la figure d’un ferpent' à
neuf têtes. ( Monum. inediti. n°. <34 & ô f. ) Simo-
nide (Schol.Hefiod. Thepgon. p. 2^7.) lui en donne
cinquante, Sal’autres cent. Sur d’autres monumens,
l’Acre porte une belle tête de femme, qui s’ élève
au milieu de plufieurs têtes de Terpens : ce qui
femble faire allufion à l’explication que donnoit
Platon de ce travail d’Hercule, Il croyoit que
Xhydre étoit une belle courtifane.
\ Hydre femelle, conftellation méridionale , ap
pellée ferpens aquaticus , afina , coluber, échidna
ou vipère- Cette conftellation s’étend au-deflus
du lion, de là vierge & de la balance : elle a une
étoile remarquable appellée le coeur de l’hydre; en
arabe, alphard. L ’hydre a une origine commune
avec les deux conftellations de la coupe & du
corbeau, au rapport d’Ovide , qui annonce leur
lever acr-onique au 14 février ( Faft. lib. 2. ) :
Dixit & antiqui monumenta perennia faHi 3
Anguis avis , crater , fidera jiincta micant, '
Apollon voulant faire un facrifice> à Jupiter,
•envoya, dit-on, le corbeau avec,une coupe pour
apporter de l’eau. Il s’ arrêta fur un figuier pour
attendre la maturité du fruit ; enfuite pour exeufer
fon retardement, il prit un ferpent qu’il accufa de
Antiquités , Tome III,
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lui avoir fait obftacle lorfqu’il vouloit puifer de
l’eau. Mais Apollon pour punir le corbeau,
changea fon plumage de blanc en noir, plaça le
corbeau vis-à-vis delà coupe, & chargeale ferpent
d’ empêcher le corbeau de boire.
On a prétendu aufli que c ’étoic Xhydre de Lerne
tuée par Hercule.
H YD R E L A , en Carie, y a p h a e it î ïn .
Les médailles autonomes de cette ville font :
RRRR. en bronze.........Pellerin.
O . en or.
O. en argent.
H YD R IA , c’ étoit un vafepercé de tous côtés,
qui repréfenfoit le dieu de 1 eau en Egypte. "Les
prêtres le rempliflbient d’eau à certains jours,
l’omoient avec beaucoup de magnificence, & le
pofoienc enfuice fur une efpèce de théaitre public ;
alors tout le monde fe profternoit devant le vafe ,
les mains élevées vers le ciel, dit Vitruve, 8c
rendoit grâces aux dieux des biens que cet élément
leur procuroit. Le but de cette cérémonie étoit
d’apprendre aux égyptiens que l’eau étoit le principe
de toutes, chofes , & qu’ elle avoit donné le
mouvement & la vie à tout ce qui refpire. Voyez
C a n o t e , divinité repréfentée par ce vafe.
HYDRIADÊS- Voyez É p h y d r ia d e s ;
H YD R IA PH O R E S , , porte-cruches,
furnom des femmes étrangères qui réfidoient à
Athènes. On les obligeoit dans. la proceflion des
Panathénées , à porter des parafols & des cruches
pleines d’eau, pour garantir de l’ ardeur du foleil
& pour rafraîchir les femmes & les filles des ci-
i toyens qui formoient cette marche facrée.
H YD R O G A R U M , ragoût ou mélange (comme
le nom l’indique ) de la faumure appellée garum ■
& d’eau. C e ragoût étoit mis au rangées mets
les plus recherches & les plus friands. Lampride
reproche à Elags.bale d’avoir le premier des généraux
romains fervi de Xhydrogarum aux foleiats :
luxe que Sévère - Alexandre fupprima bien - tôt
après.
H YD R OM A N T IE ; c’ eft une des quatre ef-
pèces générales de divination , dans laquelle on
faifoit ufage de l’eau. On la pratiquoit de deux
manières, ou en rempliflant un, baflîn d’eau &
fufpendant un anneau à un fil qu’on tenoir avec
un doigt pendant qu’on proferoit quelques pa^
rôles, Iz fuivant que cet anneau frappoit les bords
du baflin , on en tiroit des préfages. L’hydromamie.
fe faifoit même en évoquant les efprits. qu’on,
croyoit voir au fond du baflin. Cette fécondé ef-
E e