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le caractère L , pour figtûfier Lycabas , eft répété
plus d'une fois- L'antiquité, du mot répond à celle
de la lettre. Telle étoit en effet chez les grées fa
première forme» Outre le refpeét pour les anciens
ufages, qui aura fait retenir ce caractère, Mafféi
preuve, d'après le cardinal Noris , que la crainre
d'une équivoque a pu engager les grecs à donner
à l'L la préférence fur le A , depuis qu'ils eurent
commencé à fe- fervir du dernier comme d'un'
ligne numérique. Qu’on eût écrit, par exemple,
ab pour Avxeéj8*»Tôç £ g on auroit douté, s'il fallait
interpréter ces deux lettres , anno <$i, ou anno
fecundo. Du moins auroit-on été forcé de mettre
de fuite deux A , qui auroient eu deux lignifications
différentes : ce qui auroit caufé un embarras
plus conlidérable. Au moyen de l’L toute ambi- :
%guiré cefle. Gori foupçonnë que l'L fe trouvant ,
feule dans lés tiionumens érriifques, pourroit avoir
la même acception , & lignifier les années de la
vie des perfçnnes dont ils*annoncent la mort.
Voici les palfages des auteurs cités plus haut,
dans lefquelsonl.t le mot Lycabas. . . Aià ruZra. us
Tt/nqv ifjt r S xexAiïS-ai xtu rit tntivrii Aux*1u.tr»
tarit u xè'/outri ; funt qui exifiiment in honorent anim
a is ( lupi') annum iycabanta nominari., . .Elien.
Macrobe.. . . • Annum quoque vetufiijjimigrsco-
rum Xaxùlutru appellant r it éüri rS avxouy id ejl foie
fl#tti[A£vot x- fttrçtsfAîtot. Avxot autem folem vocari
etiant Lycopolitana* Tkebaidos civitas teftimonio
ejl : qu& pari religione Apollinem itemque lupum,
hoc ejl AuW, colit s in utroque folem venerans. . . .
ipfos quoque Xiixoug- atro rîjg Xuxtjs, id eft3 a primâ
luce appellatos-quiflamputant. Sa t ü RN. lib. c. 17.
Tou ^'■ uûrou XvxùtuyTos tXivrzreu îtfrûé' oé'omus.
Hoc ipfo anno kueveniet UHJfes'.—-Odyjf. £. Homeri.
...............Voici enfin dpux épitaphes grecques où
Ce mot fe trouve : eV'Jo* ftitoos Xvxuluvrus è'va x)
fcîjvas t&o-et : feptem tantum anno s gemino cum menfe
peregi. FABRETTI p. 415.........tlèopov ûs ê'Uurot
rt {fiiov XukuI uvtu ortçatra : dum vite, excurrit décimas
mihi fepttmus annus. T hés. Gr ü T. p. 1036.
L . On peut partager en neuf fériés toutes les
L des marbres, médailles & manuferits.
La Ie férié de l*L prefque en forme d 'V , dont
le côté droit eft néanmoins plus court que l'autre,
remonte plufieurs fiècles avant J. C . Elle a fa
hafte, i° inclinée vers la gauche; ^perpendiculaire;
3° tranphée; 4 0 penchée vers la droite,
La IIe relfemblant au b a déjà cours trois fîèclls
avant l'incarnation. i° Pointe inférieure très-
aiguë ; î-° traverfe prefqu'en co couchée, plus
recourbée en-delfus, &c. ; 30 horizontalement
commencée, avant de fe courber &c. ; 4e arrondie
Gins angle > 50 sondeur plus ample, relativement
L
à la hafte ; 6* courbure légère ; 7® fort relevée;
&c. ; 8° bafe en S couchée > 90 tirant peu fur le.
b , quoiquè concave en-deffus par la traverfe.
, La IIIe fe borne prefque aux figures les plus
régulières & les plus communes. Ell*dure depuis
la haute antiquité jufqu'à la fin du moyen âge.
, i° L aux extrémités rondes ne paroilfent guère
depuis J. C . ; tranchées élégamment, premier
I âge ; 30 moins régulièrement ; 40 non tranchées
par le bas ; j ° à Commets avancés vers la droite^
ou prefque én G , defeend à peine au V I e fiècle.
•La IV* emprunte la figure du Z;»l’L employée
fous cette forme deux fiècles avant J. C . , l’étoic
encore au XIIe ; i° à angles droits ; i ° aigu &
droit ,- 30 aigu; 40 droit & obtus ; mb aigu &
obtus; 6° en zigzag; 70 traverfe courbée en-
deffous ; 8° en c/), fommet arrondi ; 9S L en forme
2 ou d'%.
La V e abaifle fa traverfe ou/a bafe. Prefque
tous fes caraélères font très-anciens. Il en eft qui
remontent quelques fiècles au - dejfus de l'ère
( chrétienne. Tels font la plupart de celles des 3“
& 4e fous fériés. Il en eft aufïi qu'on petit rejetter
vers le X e fiècle; telles font quelques-unes des
I e & 6e fubdivifions. Prefque toutes lé$ autres
ne descendent pas plus bas qué le VIIe. 1® hafte
perpendiculaire , bafe oblioue ; 1® toutes deux
obliques; |$ bafe en </) ; 4« en zigzag; y® notablement
courbée en-deffous ; 6® peu ; 7 e plus vers
la gauche ; 8° vers la droite en-deffus.
La V Ie férié a fes L en \ , ou peu s’en faut.'
A peine fe rencontrent - elles avant le V e fiècle,
; & elles ne defeendeht guère en-deça du IX e.
On trouve néanmoins quelques L de la 1e fous-
! férié, plufieurs fiècles avant J. C . & quelques-
unes de la dernière au X e; I e en chévroti brifé;
2e en jç ; 3e grand côté à gauche; 4e adroite;
5e côté fe traverfant ; <■>* L en ligne perpendU
culaire tranchée à droite par le milieu.
La VIIe grande férié n’ eft. occupée que par
des L contournées ou renverfées, tournées vers
la gauche ; i° à angle obtus ; 19 droit ; 30 ^igu ;
4q en C carré , contourné ; y® en r . Les quatre
premières fous-féries font propres aux fiècles antérieurs
& poftérieurs à la naiffance de J. C .
excepté l’L perlée 5 la ƒc depuis le IV e jufqu’auXe.
La VIIIe ne renferme que des L femblablcs, ou
prefque femblables à des J,. Ce feroit les dégrader
que de les rabaiffer au-deffous du IV e fiècle ;
i® bafe oblique; 2® un peu creufée en-delfous ;
3® en voûte ; 4® en ancre ; 5® horizontale ; d® E
en ü .
La IX* appartient toute entière au gothique
moderne; 1® L en C anguleux par le dos; 2*5
forains tg
L A B L A R 401
fommetsen croiflantj &c. 5° en griffe; 4®' L à
bafe courbée en dehors ; y® eu -dedans ; 6® armées
d'un éperon ; 7® abailfées par la tête vers la
dro te ; 8® ciès-ma(fiycs; 9® à bafes élevéesau-
delfus des têtes ; io° en fourche, ou recourbées.
(Nouvelle Diplomatique II. 223. )
L A B A R U M , enfeigne, étendard qu'on por-
toit devant le s empereurs f ornai, s à la guerre.
C eto t une longue lance , traverfée par un bacon,
, duquel pemio t tin riche voiîe de couleur de
pourpre, orné de pierreries & d'une frange à l'entour.
Il y avôit une aigle, peinte, ou tiifue d'or
fur le voile jufqu’ à Conftantin , qui y fit mettre
une croix, avec un chifre ou monogramme qui
marquoit le nom de Jéfus - Chrift , & qui étoit
accompagné de ces deux lettres A & a 3 pour
lignifier que JéfusrChrift eft le commencement &
la fin «le toute chofe. Quelquefois au-delfus du
voile s'élevoit une couronne , au milieu de la-
qik l'e étoit renfermé le monogramme de Jéfus-
ChrilLDe la trave.fe pendoit un morceau d’étotfe
précieufe en carré, fur le:.u. l Conftantin fit met
tre fa figure en o r , & celles de fes enfans. On
ne les voit pas néanmoins fur les médailles. L'empereur
choifit enfuite cinquante hommes des plus
braves & des plus pieux de fes gaides, qui
eurent la charge de porter le labarum tour-à-tour. (
{ Voye\ Suétone dans Augufte, c. X. la vie de
Conftantin par Ernèbe, U . c. X X V II & XXVIII.
I II. c. VIII. Prudence , 1. I. contre Symmaque , j
v. 488. Cujas.) O n d t que Conftantn donna
cet étendard à fes ïroup.s, à l'occafion d'un
prodige qui lu« arriva en allant combattre Ma-
xence; il vit dans! air une croix avec ces mots
grecsx en TOYTfl n îk a , c’eft-à dire, vainque£
par cefig ne. On voit pourtant au revers dès inc-
.4adles des deux Lie.mus . le père & le f is , un
labarum , avec la figure d’une croix au fommet
de la pique, ou hafte de cet étendard. Triftan,
dans fon tro fième tome ( pag. 845, ) conjeéture
que Licinius & fon fils fe fervirent du labarum ,
pour contenter Conftantin pendant le temps de
leur réconciliation; que le père agdïbit ainfi par
une complaifancr forcée , craignant Conftantin ,
& le fi’s par obligation & tnllruétion , comme
étant nourri dans le chrilliani me par fa mère
Conllantia, foeur de Conftantin.
j ÿ— — .1 o , Uv, pauiiUlfiCXl1- ,
des armén ensp nations qu'i s avoient vaincues. On
prétend que Confiantm eii le premier qui le donna
pour étendard aux t> ôupes romaines. Ainfi, quand
on le vo:t fur les mé {ailles d'Auaulle & desem-.
pereurs qui ont précédé Confiantin, ce n'efi point
un étendard romain ; mais' l’étendard de quelque,
nation vaincue par 1 empereur , pour qui la mé-’
aai ,e a ete faite. Il paroît néanmoins par Ter-
tulhen, dans fon npoloeécique , qu’avant Conftan*
Antiquités. Tome III.
tin les enfeignes militaires reffembloient à une
croix, de laquelle pendoit un morceau d’étoffe,
& que par conféquent, à la couronre près , &
au monogramme de Jéfu>-Ghrifi , c’éioitla même
-chofe que le Labarum ,• & qu’ainfi Confiantin ne
fit qu’ y ajouter ces deux chofes à l’occafion qu’o«
a dite.
Le nom de labarum n’efi connu que depuis
Confiantin, .
Grégoire de Nazianze dit que le labarum étoit
ainfi nommé, parce qu’il finiffoit les travaux ,
comme fi ce m ;t venoit de labor. Mais on a très-
bit n remarqué que cet étendard étant venu des
nations barbares, on chercheroit inutilement fen
nom dans les langues giecque ou latine. Quelques-
uns dérivent ce mot d evA^Ce/cs, qui fignifie piété ;
d’autres le tirent de x«&uv, prendre. Fullerus
( Mifcel. I. IV . c. X I I . ) croit qt.e ce nom eft fait
de xu<pupot, dépouilles, en changeant » en a ,
comme dars calix formé de xt»A<|, & qu’i! Fut
donné à cet étendard ; ainfi le labarum étoit A««po-
foy, une dépouille de l’ennemi.
LABBACUS roi de Thèbes , étoit petit fils
de Polydore , petit-fils de' Cadmus , & père de
'Laïus. Voye% CJadmus , L a ïu s .
L A B D A , fille d'Amphion, étant boîteufe , ne
trouva perfonne dans la famille des Bacchides ,
dont elle étoit, qui vou ût l’ époufer; elle eut
recours à l'oracle , qui lui préd t qu'elle feroit
mère d'un fils qui u fur per r it la fouyeraine autorité
à Corinthe, &,s'en feroit reconnoître roi.
P ’u de temps aptes, elle fe maria à Echéon,
fils d'Echécrate., 1 cit- yen de Corinthe , & en eut
un fils 3 nommé Cypfélus. Les corinthiens, inftruits
de l’oncle que Labda avoit reçu , voulurent faire
mourir cet enfant. Labda, pour le dérober à leur
fmeur , le cacha dans une mefure de bled, que les
grecs appellent cypsèle, dont l ’enfant prit le nom.
L A B D A C ISM E , f. m ., mot grec quidéfigne
une efpèce de grafieyemeilt dans la prononciation.
Ce défaut n’éce-it point défagréable dat.S la bouche
d’Alcibiade de Démofthène, qui avoient
trouvé npyen de fuppléer par l’a rt, à ce qui leur
manquoit à cet. égard du côté de la' nature.
Les dames romaines y mettoient une grâce ,
une mignàrdife , qu’elles afteâoient même d'avoir
en partage, & quCyide approûvoit beaucoup j
il leur confeilloit ce défaut de prononciati' n ,
comme un agrément fortabje au beau fexe ; j! leur
difoit-fouvent : in vitio décorejk.qus.dam male reddere
verba.
LA BD A CU S y fils de Phoenix, roi de Thèbes,
fut pète de Laïus.
E e e