
54* L I O
L 1NTRES , pluriel de L INTER. C ’étoietit
de véritables canots , c’eft-à-dire, des troncs ;
d’arbre creufés , appellés en grec /m m 3 &
qui j félon Xénophon , pou'voient porter trois
hommes- Pline „Strabon & Tite-Live en parlent ■
comme fubfi liant encore -chez différeris peuples.
On donnoit auffi ce nom à des vafes, dont la
-forme étoit la même que celle des canots..
LIN U S .étoit fils d’Uranie & d’Amphimarus,
fils de Neptune, félon Paufanias. Il fut ie plus
excellent muficien que l’on eût encore vu j mais
Apollon le tua , pour avoir ofé fe comparer à
lui. Les habitans du mont Helicon laifoient, tous
les ans, fon annive.rfaire, avant de facrifier aux
mufes. Linus fut pleuré des nations les plus barbares?
& Homère dit que Vulcain avoît gravé
fur le boucher. d’Achille^, entre plufieurs autres
ornemens, un jeune muficien, qui chantoit fur
-fa lyre la mort .de Linus.
L in u s , fils d’Apollon & de Terpficore, fut
-maître d’Orphée-, & enfuite d Hcrcme. Il apprit
à ce dernier à jouer d’un inftrumenc de mu-
fique qui fe touchoit avec; l’archst. C e difciple
le tua. ( Voye\ H ercule )■ • On dit qu’il avoit
écrit de l’origne du monde , du cours .du foleil
& de la lune, de la nature des animaux & des
plantes* . Il difoit, félon Diogène Laërce , que
tout avoit été créé en un . mitant.
L IO N . Les lions étoient çonfacrésà Vulcain,
chez les égyptiens, à caufe de leur tempérament
allumé, dit Elien. .{de animal X II. c. 7 .) . Mais,
le vulcain des grecs étoit Cnuphis ou l’Agatho-
dæmon des égyptiens, c eft-a-dire , cet efpnt de
vie, qui anime; & remplit tout l’ univers. Auffi
voit-on dans la barque de Marcianus Capellà,
un lion fur un arbre, fymboîe de Vulcain.
Les rapports du lion avec le foleil étoient plus
diretts, parce que le débordement du Nil arrivoit'
pendant que le foleil parcourt le ligne du lion ,
c ’eft-à-dire, en juillet & août ( Horapollo, lib.I.
c, z i . ).: De-là venoit , ajoute Horapollo, que
les prêtres donhoient la forme de lion aux bou- ;
ches & aux robinets des fontaines facrées ; de-là '
v in t, félon le même écrivain, {lib. I. c. 17 .).
que l’on plaçât des lions fous le trône d’Horus,
pour montrer la grande analogie _ qui exiftoit
entre cet animal & le fo le il, qui eft àppellé
horus.
Plutarque dit ( Simp. qu&fl. 1. 4. q. y, ) que
le lion étoit confacré au foleil; parce que, de
tous les animaux, qui ont des griffes recour-
bées, c’eft le feul qui voit ennaiflànt, & parce j
qu’ il dort fort peu, & les yeux ouverts : mais;
e’éft une fable. Le lion étoit un attribut de;
Vefta. Les poètes attellent ie char de Cybèle •
L I O
de deux lions , comme il paroît par plufieurs
médailles. On portoit aufli une effigie de lion ,
dans les facrifices de cette déeffe; parce que
les Galles, fes prêtres, avoien.t trouvé le moyen
d’adoucir & même d’apprivoifer des lio n s .juf-
qu’au point de pouvoir les toucher & les ca-
reffer, fans crainte, à ce que dit Varron. Les
léontins adoroient le lion, & en mettoient une
tête fur leurs mpnnoies. Quant au lion déNe-
mée, qu’Hercule tua, V o y e ç N emée. C ’eft le
lion, dont les poètes ont fait la conftellation du
lion célefte.
L ions (Prêtres). Porphyre dit que chez les
perfes, ie foleil étoit repréfenté fous la forme
d’un lion , qu’il s’appelloitmirAr^z ,• que fes prêtres
s’appelloient lions, & fes prêtreffes hylnes.
Lion fur les monumens. Dans les fculptures
du coffre de Cypfelus {Paufan. V . ) , on voyou
Agamemnon portant fur fon bouclier une tête
dë lion, pour exprimer la terreur , difent l’infcrip-
tion & Paufanias.
Cette tête droit peut - être la langue en ligne
de dérifiori, comme celles de plùfiëurs médailles
grecques; & ce feroit i’explicajion de ce type
extraordinaire.
On voit à Rome des lions égyptiens, deux
à la montée du capitoie,’ & deux autres à la
fontaine dite fontanefelicè-. (Kircher l. cit.p. 46].)
Ces animaux font traités avec Beaucoup d’intelligence,
avec des travaux très-variés & des
contours coulans & amenés de loin. Les grands
attachemens des épaules & des flancs 3 qui ne
font point indiqués dans les figures humaines,
égyptiennes, font très-âpparens dans celles des
animaux ; ces parties , conjointement avec les
veines des cuifies & des autres membres ^ font
d’une exécution’vigoureufe & élégante. On ne
peut douter que ce ne foient des ouvrages -égyptiens
, puifque les lions de la fontaine felice font
caraétérifés par des hiéroglyphes qui ne fe trouvent
pas à ces animaux de fabrique poftérieure.
Il s’eft confervé des lions grecs, d’ une grande
beauté, tant de ronde boffe & demi-boffe, que
fur des médailles. & fur des pierres gravées. Le
lion affis de marbre blanc , plias grand que le
naturel, le même qui étoit placé autrefois* au
port du Pirée d’Athène, & qui décore main ter
nant l'entrée de l’arfènal de Venife, eft rangé,
avec raifon, parmi les plus beaux monumens de
ce genre. Le lion, fur fes pieds du palais Bar-
berini, auffi plus grand que le naturel, & enîevc
d’un tombeau, montre ce roi des animaux dans
fa màjcffé terrible. De quelle beauté de deffin &
de coin ne font pas les médaillés de la ville de
Velia! Aurefte, ceux qui ont obfervé plus d’un
lion dans la nature, nous affurent que les figures
L I O
antiques de ces animaux renferment quelque chofe
d’idéal qui les diftingue des lions vivans.
Sur une pâte de verre moulée fur l’antique,
on voit, dans la colleélion de Stofch, Jupiter
affis avec les pieds fur un marche-pied, mettant
la main droite fur la tête d’un lion ailé, qui eft
du même côté. Au côté du trône où eft le lion,
51 y a la déeffe Vefta debout, avec un flambeau;
& de l’autre côté, fur un autel eft Harpocrate
auffi debout, qui tient Line corne d’abondance
pofée fur un terme de Priape : l’aigle 'eft au pied
de Jupiter, à fa gauche. Au refte, Vefta eft re-
préfentée ici comme à l ’ordinaire, avec le flambeau,
& un lion.
Une Cornaline du même cabinet offre un ho-
rofeope ; on y voit un lion, un caducée , le
cancer, une tête de bélier, deux étoiles au-deffus,
& un’ fou ^t fous la tête du lion.
Sur une cornaline de la même colle&îon,
Hercule jeune entraîne. ie_ lion de la forêt de
Nemée hors de fa caverne. La gravure en eft
fort belle, & approche un peu de la manière
étrufque. Cette pierre & les Privantes , qui
repréfentent le même fujet, nous autorifent à
mettre ce travail d’Hercule, le premier de tous:
car il eft ici repréfenté toujours jeune, & fans
barbe; ce que Béger ne pouvôit pas bien dif-
tinguer fur une ( Thef. Palat. pag. 204 ) médaille
d’Héraclée, dont le revers repréfente la
même aélion. Outre cela, Hercule n’eft pas encore
revêtu de la peau de lion fur nos pierres,
qnoiqu’au fond il auroit pu l’être , avant même
qu’il eût tué celui de Nemée; puifque, dès fon
enfance, il prit plaifir.à porter ( Theocrit. idil. iy
ad fin. ) la peau de lion , & qu’il vouloic cou-
[ cher deffus.
Lion (T ê te de). Sur les médailles: fymbole
de CyziquV& de Cnidus, en Carie; fur les
médailles de Lyfimachia, de Rhegium, de Salamis
; ,
— Lion paffant, type ordinaire des rois de
Galatie, d eCapua, de Centoripe, d’Héraclée
en Italie, des Léontins, de Magnefia en Ionie ,
de Meffine, de Roma, d eSi I an dus, de Smyrne,
de Syra'cufe, de Tia ti, de V elia, d’Héraclée en
Acarnanie, dé Lyon.
, *7" -Llon debout, ou couché, regardant une
étoile fur les médailles de Milet.
LIONNE. Les nmbraciotes adoroient autrefois
ja lionne , parce que Paphagès, ou comme Janus
1 arrhafius l'appelle, epift. 8 , Phacyllus , tyran
« Ambrafie, ayant rencontré une lionne accompagnée
de fes petits lionceaux, cet animal le mit
L I S
en pièces, Sc remit ainfi Ambrafie en poffeffion
de fa liberté. Voye% V o s s iu s , deldol. (/./ƒƒ.
; ç. 7J. ). La lionne eft un des animaux qui a le
plus d’amour pour fes petits. Hérodote, ( /. 111.
1 c. 10S) Antigonus, (hijlor. Horus, ( Hiéroglyphe
, /. II. c. 78. ) difent que la lionne ne
porte des petits qu’une fois dans fa vie ; que la
nature a pourvu ainfi à la fureté du genre hu-
mairr, que ces animaux euflent détruit/s’ils avoîent
multiplié beaucoup; que chez les égyptiens, une
Lionne étoit le hiéroglyphe d’une femme qui n’a
eu qu’une fois des ennuis. Quoi qu’ il enfoit du
hiéroglyphe des égyptiens, qui a bien pu être
fondé fur une faime, opinion., plufieurs auteurs
foutiennent que c eft une fable, & que les lionnes
ont des petits plus d’ une fois, & qu’elles en ont
plus d’un chaque fois ; elles en portent iufqu’ à
quatre, & quelquefois plus. V’oye^ 3 furies Lionnes,
B o c h a r t .
L IP A R I , île. AinAPAmN.
Les médailles autonomes de cette île font :
RRRR. en or........................ .. Humer.
RRRR. en argent....................Hunter. *
C . en bronze.
L e u r s ty p e s o rd in aire s fo n t : — tr id en t — dauphin
p rou e d e va iffeau . Voye1 C y c l o p e s .
LIPOGR AM M A T IQ U E , mot formé de Attira,
je laïjfe , & , de lettre. Il fe dit d’un
ouvrage, cù l’on affeéle de ne point employer
quelques lettres de l’alphabet. C ’eft de cette
manière, .que Tryphiodore fit fon odylfée. II n’y
a point d’A dans le premier liv re , point de B
dans le fécond, & ai^ifi des autres. Neftor,
poète de Layanda, qui vivoit du temps de l ’empereur
Sévère, fit auffi une iliade lipogramma-
tique. Lafus - d’Herrnonie, très - ancien poète ,
avoit fait une ode & une hymne fans i. Ciéarque ,
dans Athenée, parle auffi d’une ode fans i , faite
par Pindare.
LIQ UÀRE vinum. Les romains ne faîfoient
point bouillir le vin dans des cuves, mais dans
les amphores, où ils le gardoient jufqu’à plus de
cent ans. De plus, ils cuifoîent leurs vins en ex-
pofant les amphores de terre cuite à la fumée.
Tout cela rend oitde vin très-épais & très-chargé
de lie. Ils étoient obligés , pour le boire, de le
palfer, liquare, à la chauffe, ou dans une paffoire,
colo.
LIRIOPÉE, une des nymphes océanides, qui
eut Narciffe du fleuve Céphife; elle donna fon
nom à la fontaine, dans laquelle on feint que
Narciffe fe noya. Voye£ N a r c i s s e . ,
LIS. La fleur du Us eft fouvent placée dans