
i 6 8 H E R
HERÉENS ( Mo n t s ) de Sicile, nommés H
ipv, par Diodore de Sicile , qui en vante la beauté
& la falubrité. ( lié. IV . cap. X X V I . )
Cette chaîne de montagnes, fuivant l’opinion
la plus commune, s’étend dans la vallée de Démona>
on les appelle préfentement monti fo r i, & celle
où la Chiyfa prend fa fource, fe nomme monte
artefino,
La defcription que Diodore fait de ces monta?
gnes eft confirmée par Fazel ; ce l’ont , dit ce
moderne, les plus belles & les plus agtéables du
pays ; elles ont des fources en abondance., des
vignes , des rofîers, des oliviers , & autres arbres
domeftiques , qui y confervent toujours leur verdure.
Prefque toutes les autres montagnes de Sicile
, font nues, dégarnies, ou couvertes feulement
de forêts & d’arbres fauvages ; mais celles-
c i , ajoute-t-il, fontentièsementdifférentes; c’eft,
félon lui, dans ces montagnes propres à être cultivées
, que Daphnis, fi célèbre dans les poéfies
bucoliques, naquit des amours de Mercu.e &
d’une nymphe du canton ; c ’ell ici que ce même
Daph iis fut changé eh rocher, pour avoir été
infenfible aux charmes d’une jeune bergère. Mais
Carera, ou l’auteur délia antiça Syracufa illuftrata,
place la fiai fiance de Daphnis près de Ragufe-,
dans une vallée qui eft arrofée des eaux de la
Lo%a.
Enfin, les auteurs qui placent les monts hèrêens
aux environs de Syracufe , font Daphnis fyracu-
ifâin. Il paroît aflez que chacun fouhaite que le
pays de fi naiflançe lui foit commun avec celui du
chaima.it poète bucolique, ( D. J. )
H ÉR E E S , fêtes en l’honneur de Junon, à
A'^.os, à Samos, à Égine , en Élide, & dans
plusieurs autres villes de la Grèce, ainfi appellées
du nom grec, que portoit la femme de Jupiter.
Voici la manière dont on les célébrait à
Atgos.
Après avoir immolé cent boeufs à la déefle,
tous les jeunes gens du lieu fe difputoient chaque
année le prix propofé. Au-deflus du théâtre il y
avoit un endroit d’un abord difficile, où Ton clouoit
un bouclier de manière qu’il étoit très - difficile à
arracher ; celui qui y parvenoit, recevoir pour
le prix de fa victoire une couronne de mvrthe,
& un bouclier d’airain 5 de-là vint que le lieu
s’appeftoit Afpis, c’eft-à-dire, le bouclier. Ce
prix né regardoit pas feulement la jèuneflè d’Ar-
g o s , les étrangers étoient aufli admis à y con-?
courir , comme il paroît par l’Ode VII. des
olympioniqués de Pindare, où E)îagoras de Pille
de Rhodes eft loué d’avoir remporté le prix : « le
.*» bouclier d’airain l’a connu » dit Pindare, dans
fon ftylç poétique,
H E R
H ERRENNIA, famille romaine dont on a des
médailles.
C . en argent.
O. en bronze.
O. en or.
Goltzius en a publié quelques médailles ^ in-»
connues depuis lui.
H É R E N N IE N , fils d’Odénat & de Zénobie.
H e r e n n ia n u s A u g u s t u s .
On ne connoît de médailles du prince Hérennien,
que celles qui font rapportées par Urfinus ôc
Goltzius, & qui font très-incertaines.
H ERENNIUS , fils de Trajan -Déce.
Q u in t u s H e r e n n iu s E t r u s c u s M e s s iu s
D e c iu s A u g u s t u s .
Ses médailles font:
RRRRr, en or. Elle eft au cabinet du ro i, &
étoit dans celui de Pellerin.
C . plutôt que R. en argent. Il y a des revers
rares. Celles fur lefquelles il porte le titre d’empereur,
RR.
RRR. en médaillons latins d’argent,
R. en G. B. de coin romain. Le revers avec
les inftrumens des facrifices , RR.
RR. avec le titre d’empereur.
R* en M, B.
RR, en G. B. de Colonies,
R. en M, B,
RRR. en P. B.
RR. en G. B. grec,
RR. en M. B,
R . en P . B.
On ne connoît point de médaillons latins de B.
de ce prince. Les grecs font très-rares.
HÉRÈS, divinité des héritiers. Lorfqu’il furvenoit
à quelqu’un une fucceflion , il faifoit un facrifice
à cette déefle en actions de grâces. On la fur-
nommoit Martea, & Feftus la dit compagne de
Mars, peut-être parce que ce dieu fait, plus
qu’aucun autre, vaquer des fucceflions, C ’eft
une divinité romaine 3 comme le nom le fait voir,
H ERESIDES, nymphes attachées au fer vice
de Junon, & dont la fonction principal? étoit de
préparer le bain df la déefle.
Les hèréfides étoient aufli les prêtreffes de Junoft,
à Argos ; on les honoroit au point que lés années
de leur ficerdoce fervoient de dates dans
les monumens publics.
HÉRILUS, roi de Prénefte, étoit fils de là
déelfe Féronie : il avoit reçu de fa mère, par un
prodige inoui, dit Virgile, trois âmes & trois
armures ; & pour lui ôter la v ie , il falloir qu’il
.mourût trois fois. Evandre, roi d ArcadiejJ.ui .
arracha toutes fes ,ames, & lui enleva fa triple
armure.
HERMÆUM, Pâlie à manger du palais des
Céfars , qui avoir pris ce nom de quelque ftatue
de Mercure, furnommé Hermès. Suétone en fait
mention ( Claud. c. 1 p. ) in di&tam, cui nomen
eft herm&um . recejferat. Nardini ( Rom. vet. VI.
13 .) rapporte l'épitaphe d’un efclave, dreffée
par fon frère, efclave de l’empereur, attaché à
iherm&um :
S Y M P H O R O
T E S S E R A R I O
S E R. G Æ S A R I S
DE. D O M O. G E L O
T I A N A. F B C I T
P H I L O D B S P O T U S
S E R. C Æ S A R I S
EX H E R M A E O
F RAT RI B. M.
HERMANUBIS, c’ eft-à-dire , Mercure-Anu-
bis, divinité égyptienne, dont la ftatue préfentoit
un corps d’homme, avec une tête de chien ou
d’éperviér : (c e font les fymboles d’Anubis. ) Il
tient ordinairement un caducée, qui défigneMercure.
Quelquefois XHermanubis eft Yêtuenfena-
teur, tenant d’une main un caducée , & de l’autre
un filtre. (* Spon Rech. d’Antiq. p. 1 1 1 & 1 11 . )
Veyef Anubis, Hermes.
HERMAPHRODITE ou A ndrogyne, fils
de Mercure & de Vénus, comme le porte fon
nom, fut élevé, dit Ovide, ( Meta. IV j 347.) par
lès Naïades dans les antres du mont Ida : fon vi-
fage joignoit aux traits de fon père la beauté & les
grâces de fa mère. A l’âge de quinze , s’étant mis
à voyager , il vifita les principales villes de laLycie
& delà Carie : un jour qu’il étoit fatigué, il s’arrêta
près d’une fontaine, dont l’eau claire &pai-
fible l’invita à fe baigner. La Naïade Salmacis,
qui préfidoit à la fonaînte, le v it, en devint araou-
reufe; & n’ayant pu le rendre fenfible, pria les
dieux d’unir leurs deux corps de telle forte , que
déformais ils n’en fiflent plus qu’un, ou les deux
u Antiquités, Tome III.
fexes feroient diftingués. Hermaphrodite obtint
aufli des dieux, à fon tour, que tous ceux qui fe
laveroient dans la même fontaine, deviendroient
efféminés.
HERMAPHRODITES.
Les hermaphr,'odites anciens font ordinairement
repréfeptés avec' un bras pofé fur la tête, pour
défigner leur mollefle.
« On voit,en Italie, dit le comte de Caylus ,
( Rec. d’Antq. III. pi. 29. ) deux ftatues ^hermaphrodites
couchés ; elles méritent leur réputation
I par l’excellence de leur travail ; mais on ne pour-»
roit prononcer fur 1a préférence fans les voir a
côté l’une de l’autre : je ne crois pas qu il y ait
d’autres moyens pour comparer leurs beautés &
leurs défauts. Celle que 1 on conferve a Rome
dans” la villa Borghefe , a été plus fouvent étudiée
, par conféquent elle eft plus connue. Un
fait qu’elle a été découverte au commencement du
dernier fièelé, auprès des Thermes de Dioçle-
tien, lorfqu’on travailioit aux fondations d eN . U.
de la V ifto ire , & du'il ne fut pas poflàble de
retrouver le pied & une partie de la jambe gauche
, non plus que la terrafle qui foutenoit la
figure. Elle étoit abfolument détruite, ou du
moins il en fubfiftoit très - peu. Le Bernin ,
quoique dans fa première jeünefle, fut charge
de reftaurer ce précieux refte d’antiquite ; h
étoit déjà célèbre par les ouvrages qu’il avoit
faits pour la ; maifon Borghèfe.^ C et artilte
ingénieux, toujours porté aux idées agreab.es»
après avoir recherché ce qui convenoit le mieux
à une ftatue, qui ne devoir infpirer que la volupté
, fe détermina d la repréfenter couchee fur
un matelas à notre tifagè, la tête pofée fur un
couffin rempli de plumes ; & pour cacher le joint
de la jambe qu’ il ajoutoit, il fit paffer en cet endroit
un bout de la draperie, fur laquelle la
figure étoit couchée : il enveloppa aufli de la même
| draperie l’extrémité de Faut^e pied, dont les doigts
étoient détruits : il mit dans le travail une vérité de
touche capable de frapper & d’en impofer à tous
ceux qui regardent cette belle ftatue ; mais, pour
dire la vérité, il eft fâcheux que le Bernm n’ait
point eu pour guide, dans cette reftauration, la
figure d’hermaphrodite que l on conferve dans la
galerie de Florence ; il fe feroit moins écarté du
goût de l’antique, & n’en auroit eu que plus de
mérite ; il auroit placé fa figure fur un fimple
pavé de pierres ; il fe feroit contenté d’ajouter à
la draperie, fur laquelle elle-étoit étendue, une
peau de lion, qui tenoitliéu de matelas aux anciens,
même pour les gens les plus délicats ; c ’eft dans
cette difpofîtion que Xhermaphrodite qp’il a reftaui é
étoit forti des mains de l’ancien fc'ulpteur. La
ftatue de Florence ne permet pas d’en douter;
elle eft entière dans toutes fes parties ; & s’il faut
s*en rapporter au fentiment de Gorij il eftimpof