
J go L O R
L O R A ïU l, ceux qui, dansTarène, forçoient
à grands coups de fouet ou de courroies les
gladiateurs à faire leur devoir ; ceux auili qui
puniffoient les efclaves rébelles.
L O R I CA , petit rempart de terre ou de
claies, dont on couronnoit le foffé d’un retranchement..
L or ica , corniche qui débordoit les murs fous
les dernières tuiles, pour empêcher les eaux de
pluie de s'écouler le long des murailles.
L orica étoit encore un malïif de maçonner
ie , compofé de chaux, de marbre pilé & de
fable. "
LO RUM , courroie qui l :e la chauffure. Celle
des plébéiens étant baffe, n’étoit garnie que d’une
courroie ; mais celle des patriciens quLmontpit
jufqu’au gras de la jambe, en exigeoit plufieurs.
Ces courroies étoiènt noires, & la chauffure
blanche, comme on l’apprend de ces vers d’Horace:
Nam ut quifque infanus nigris medium impediit crus
Vellibus.
Et de celui-ci de Juvenal {Stat, 7.).
-Appofitafn nigrs lunam fubtexit alut&.
L or um, ornement que les romains portoient
par-deffus leurs habits , du tems de l’empereur
Conftantin & de fes fucceffeurs , p pV ;
Les bas-reliefs de l ’arc de Conftantin, qui font
du rems de cet empereur, le repréfentent lui &
d’autres perfonnages, avec une bande large de
fept à huit pouces 5 elle defeend de l’épaule gauche
, traverfe la poitrine, paffe enfuire fous le
bras droit, & remonte par derrière à l’épaule
gauche. Cette dire&ion fe fait remarquer ordinairement
au bord de la toge. Différens buftes
ou portraits de grandeur naturelle font ornés de
cette bande. Mais à ces bulles, on ne la voit
jamais (impie 5 elle revient de deffous le bras droit
- & paffe fous-la portion-qui defeend de 1’ épa.ule
gauche, ce qui forme une efpèce dé croix. Quoi
qu’ il en’ foit de cette différence, il eft à remarquer
que cette bande ou lorum ne fe trouve à
aucune figure vêtue de la toge. Ce dernier habillement
étant devenu hors d’ufage, il eft vrai-
femblable que les fénateurs ou les confuls, qui
s’en (ervirent les derniers, y fubftituèrent cette
bande pour leur fervir d’ornement diftinélif, En
effet cet ornement ne fe trouve que fur les mo-
numens. fabriquas vers: le lièçie de Conftantin.
jBuonaruoti\ Offeryaÿ.qni, &ç. fç l, 157. 2,47.,)
L O T
penfe de même que cette bande fuppléoit & re-
préfentoit la toge} mais l’idée qu’il s’eft formée
de celle-ci, a fi peu de jufteffe, qu’il prend le
pallium ou manteau, qui couvre une partie, du
lorum, pour le lorum même, a la figure d’un
conful, eravée fur un diptyque, dont il donne le
deffm & l’explication.
Le lorum eft: très-apparent fur les diptyques
& fur les médailles des empereurs grecs. Il con-
fifte dans une large bande chargée de pierres pré-
cieufes & de broderies, pofée par derrière fur
le cou, paffant fur les deux épaules, & fe
croifant fur la poitrine, pour defeendre enfuite
jufqu’au bas de la tunique. Rien ne fauroit mieux
la répréfenter, que l’étole des prêtres romains >
fi ce n’eft cette étole plus large, que portent
les évêques grecs dans les anciennes peintures,
deffous la cafula ou chafuble, & dont on ne
voit que dans le bas les bouts larges, frangés,
brodés & ornés de perles-— Le fcapulaire étroit
des anciens moines reffembleT7au lorum, Aufli le
lorum eft-il appelle fùperhumerale, eiftocpo^toy.
LOTERIES des romains, hift. rom,, en latin
pittacia, dans Pétrone.
Les romains imaginèrent, pendant les faturna-
les , des efpèces de loteries, dont tous les billets
qu’on diftribuoit gratis aux conviés, gagnoient
quelques prix ; & ce qui étoit écrit fur les
billets, fe nommoit apophoreta. Cette invention
étoit une manière galante, de marquer fa libéralité,
& de rendre la fête plus vive & plus in-
téreffante, en mettant d’abord tout le inonde de
bonne humeur.
Augufte goûta beaucoup cette idée ; & quoique
les billets des loteries qu’il faifoit, confif-
taffent quelquefois en de pures bagatelles, ils
étoient imaginés pour donner matière à s’amufer
encore davantage ; mais Néron, dans les jeux
que l’on célçbroit pour l’éternité de l’empire,
étala la plus grande magnificence en ce genre. 11
créa, en faveur du peuple, des loteries publiques
de mille billets par jour, dont quelques-uns fur-
fifoient pour faire la fortune des perfonnes , entre
les mains defquelles le hafard les diftribuoit.
L’empereur Elagabale trouva plaifant de composer
des loteries, moitié de billets utiles, &
moitié de billets qui gagnoient des chofes nfibles
& de nulle valeur. Il y avoir, par exemple, un
billet de fîx efclaves, un autre de fix mouches,
un billet d’ un vafe de grand prix , & un autre
d’un vafe de terre commun, ainfi du refte.
L O T lN L , Athénée rapporte que'la flûte ap-
pellée latine, étoit la même que la flûte appelle«
paroles alexandrins photinge. Voye\ PhotiNGE.
Il ajoute qu’ on la faifoit de bois de lo tos , qui
croît en Afrique, m t IS
L O T
LO T IS , nymphe qui, pour éviter la violence j
que Priape lui voulut faire, pria les dieux delà
Secourir ; elle fut changée en lotus, ( Ovid. meta.
4. 348. ). Il ne faut pas la confondre avec
Dryopé , qui fut auffi changée .en lotus. ■
LOTOPHAGES , anciens peuples d’Afrique ,
qui habitoienr la côte de Barbai ie , dans le golphe
de la grande Syrte. Uly.fle ayant été jet.té par la
tempête fur la côte des lotophages, envoya deux
de fes compagnons, qui ne leur firent aucun
mauvais traitement j ils leur donnèrent feulement
à goûter de leur fruit de lotus. Tous ceux qui
mangeoient de ce'fruit, ne vouloient ni s’en retourner,
ni même donner de leurs nouvelles :
ils n’avo-ient d’autre envie que de demeurer avec
ces peuples, & de vivre de lotus, dans un entier
oubli de leur patrie. Il fallut ufer de violence,
pour les faire revenir dans leurs vaiffeaux. Les
lotophages étoient aïnfi appelles, parce qu’il vi-
voient du fruit de lotus. ( Odyjf. 9. ). Leur nom
eft formé décora*, lotus , & de (payofcai, je
mange. >
L O T U S , 1 , , I ,,r- ,
LOTOS s G‘ante aquatique d Egypte , appellée
a 11 fti fève d’Egypte.
Le lotus, fuivant M. Savary {lettres fur l'E gypte
, 11. 8. ) , eft une nymp'hée particulière à
l'Egypte, qui croît da-isjes ruiflèaux, & aux
bords des lacs. Il y en a de'deux efpèces, l’une
à fleur blanche, & l autre a fleur bleuâtre. Le
calice à\i lotus s’épanouit comme celui d’une large
tulipe, & répand une o.îenrfuave, approchante
de celle du lys. La première efpèce produit une
: racine ronde, femblab’e à une pomme de terre :
; les habitans du bord du lac Menzalé s’en nour-
riflenc. Les ruiflèaux des environs de Damiette
font couverts de cette fleur majeftueufe , qui s’é-
; lève d’environ deux pieds au-deffus des eaux.
M. Paw affine qu’elle a difparu de l’Eavpte,
& en donne une defeription qui ne lui reffemble
aucunement (Recherches fur les égypt & les chin.
Pag- ifo . ) j mais il n’eft pas étonnant que ce
favantlefoit trompé, puifque la plupart des voya-
8«>us, qui ont parcouru l’Egypte, n’ont jamais
vu 1 e lotus, qui ne fe trouve point fur les grands
canaux du Ni l , mais dans les ruiflèaux qui traverfent
l’intérieur des terres...................... C ’eft
auprès de Damiette, que le lotus, auquel les
arabe s ont confervé le nom primitif de nuphar ,
«ieve fa tige orgueilleufe au-deflus des eaux. 11
epa«ouit fon large calice , ou légèrement azuré ,
eu d’une blancheur éblouifftnte, & paroît le roi
des plantes aquatiques. Les étangs & les canaux
qui traverfent l ’intérieur des terres font remplis
de cette fleur fuperbe, qui répand une odeur,
très-agréable ; aufli entroit-elle chez les anciens
dans la compofition des parfums.
•Antiquités , Tome III,
L O T $ 6 *
La figure que nous en avons, la plus conforme
à la defeription de Théophrafte, nous a été donnée
d’après nature par l’auteur du Recueil des
plantes du Malabar ; les parties qui en font représentées
fur les monumens, s’y trouvent très-
conformes. La fleur eft de toutes ces parties celle
qui s’y remarque le plus ordinairement en toutes
fortes d’états ; ce qui vient du rapport que ces
peuples croyoient qu’elle avoit avec le foleil , à
'[’apparition duquel elle fe montro't d’abord fur
la furface de l’eau, & s’y replongeoit dès qu’il
étoit. couché; phénomène d’ailleurs très-commun
dans toutes les efpèces de nymphaej.
C ’étoit l’origine de la confccration que les
égyptiens avoient faite de cette fleur à cet aftre ,
le premier & le plus grand des dieux qu’ils aient
adorés. Delà vient la coutume de la repiéfenter
fur la tête d’Ofîris , fur celle d’autres divinités,-
fur celle même des prêtres qui e'toient à leur fer-
vice. De tout temps & en tout pays, les prêtres
ont voulu partager les honneurs qu’on rend aux
divinités qu’ils feivent.
Les rois d’Egypte, affeétant les fymboles de la
divinité , fe font fait des couronnes de cette fleur.
Elle eft aufli repréfentée fur lés mor.noies , tantôt
naiffante , tantôt épanouie , & environnant fon
fruit. On la voit avec fa tige comme un feeptre
royal dans-la main de quelques idoles.
Le lotus de Théophrafte eft donc l’efpèce de
nénuphar nommée nymph&a alba major Ægyptiacaa
par quelques uns de nos boraniftes , & que Prof-
per Alpin a fi bien décrire dans fon fécond livre-
des plantes d Egypte , ch. xyj.
Sa tige reffemble à celle de la fève & pouffe
quantité de fleurs blanches comme celle du lis.
Ses fleurs fe refferrent, plongent la tête dans l'eau
Quand le foleil fe couche , & fe redreffent quand
il paroît fur l’horifon. Tl porte une tête & une
graine comme le pavot, ou femblable au millet
dont les égyptiens faifoient autrefois du pain , aïnfi
que le témoignent Hérodote & Théophrafte.
Cette plante a une racine faite en pomme de pin,
qui eft bonne à manger crue & cuite.
Il eft une autre efpèce de lotus ou de nymphs.it
dont Cluvius 8c Herman nous ont donné des
figures , & qui ne diffère de la précédente que par
la cou’eur incarnate de fa fleur. Cette fleur, au
rapport d’Athénée (//v. X V . ) , eft: celle qu’uni
certain poète préfenta comme une merveille,
fous le nom de lotus antinoien, à l’empereur Hadrien
, qui reoouvella dans Rome le culte d’Ifîs
& de Sérapis.
Le fruit de cette plante, qui a la forme d’une
coupe de ciboire, en portoit le nom chez les
grecs. Dans, les bas-reliefs, fur les médailles &
fur les pierres gravées, fouvent elle fert de liège
à un enfant, que Plutarque dit être le créoufeule, à
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