
5 1© L I N
H Q N O R I
M . G A Y I . M . F.
P O B . S Q U I L L I A N I
! Q. P U B . I I I I. V I R. I. D.
I I I I. V I R. A P . U B.
C U R A T O R I Y I C B T I N O R U M
A P P A R I T O R E S E T
L I M O C I N C T I
T R I B U N A E I S I J U S .
L IM O N I A T lP ces t*eux mots ^orm”
de Kupav, p ré , le premier défîgne les nymphes
des prés ; le fécond une efpèce d'émeraude, ou
de pierre couleur verd-pré.
LIMUS ou L IM UM , bande d'étoffe, qui en-
veloppoit un homme depuis le nombril, ou la
ceinture, jufqu'à la cheville du pied: veftis erat,
dit Servius ( Æneid. 12. 119. ) , quâ ufque ad
pedes tegebantur pop arum pudenda. C ’étoit le feul
vêtement des viétimaires qui le fixoient à leur
ceinture, avec plufîeurs tours d'une ceinture ou
bandelette. Cette ceinture étoittiffue de plufîeurs
couleurs, & s'appelait licium, lorfqu'il s'agiffoit
du limus des ferviteurs des magiftrats, qui étoient
appelles limoeinfli. Le plus fouvent le limus eft
terminé, fur les monumens, par une bande de
pourpre ; d'où lui vint fon nom, félon Ifîdore,
limus quia limas, ideft , obliquas kabet purpuras.
L IM Y R A , en Lycie. a im ï p e û n .
On a une médaille impériale grecque de cette
ville, frappée en l'honneur de Gordien-Pie.
L IM Y R E , fontaine de Lycie, qui rendoitdes
oracles, félon Pline, d'une façonfingulière: c'é-
toit par le moyen des poiffons. Les confultans
leur préfentoient à manger ; fi les poiffons fe
jettoient deffus, c'étoit une augure favorable
pour l’événement fur lequel on venoit les interroger
5 s'ils le refufoient, en le remettant avec leurs
queues , c'étoit la marque d'un mauvais fuccès.
L IN . Pour cacheter un teftament, une lettre ,
©u un autre papier fecret 5 on le perçoit de trois
trous, au travers defquels on paffoit un fil de
lin que l'on lioit, & fur lequel on appliquoit
de la cire pour recevoir l’empreinte d'un cachet.
Voye^ B y s s u s & T o il e .
L i n incombuftibte. Voyeç A M IA N T E .
L IN D E S , ville de l'île de Rhodes, fondée,
felon les uns, par Tlépolème, fils d'Hercule >
félon les autres, par les H éliades, peti^-fils du
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foleil. Le culte qu’on y rendoit a Minerve la fît
furnommer L i n d i e n n e .
U N E A y fil d’a-plomb ou d'un niveau, corde
de la fonde de mer, corde de l'arc, horizon. .
Linea margariu, un rang de perle.
Linea facra, au jeu des calculé', étoit la ligne
vuide, placée entre les deux armées.
Linea incita, au même jeu, étoit la dernière
ligne de chaque côté.
L in s a alba , dans les cirques, étoit la même
chofe que la ( Voye[ ce mot. ) , ou la ligne
tirée devant les chars & les coureurs, pour aligner
au moment du départ. Une corde tendue & frottée
de craie ou de chaux,* linea cretata, pour être
mieux vifîble, formoit cette ligne: de là vinrent
ces expreflions, à carceribus ad calcem, & lue
fpatiis ultima creta meis, ( Propert. 4. z. 58. )
L in s a in circo, efpace vuide qui coupoit les
gradins, & formoit un rayon de cercle tiré du
podium à la circonférence extérieure du cirque.
La linea étoit vuide de fièges, & l'on ne pou-
voit y relier que debout. Ovide (Amorum 3. a.
19. ) parlant d’une femme qu'il aimoit, auprès
de laquelle il fe plaifoit à être aflis dans le cirque
à l'avant-dernière place du gradin, tandis qu'elle
étoit à la dernière, lui dit que la linea la fores
de fe rapprocher de lui malgré elle :
Quid frufirà refugis cogit nos linea jungi,
H&c in lege loci commoda eircus kabet,
Et ( Ane amandi. 1. 141.)
Et béne qubd cogit , f i nolis , linea jnngu
Qubd tibi tangenda eft lege puella loci.
LINE A T ORES in kippodromo, les mêmes que
les D ésignât ores ludorum. Y oyez ce mot.
L IN GE. Les anciens en faifoient peu d'ufage,
& on peut affurer en général qu'ils n'en portoient
pas fur la peau : de-là vint la néeeffité des bains.
Les mouchoirs n’étoient pas en ufage chez les
anciens, du moins chez les grecs. iOn voit que
les perfonnes de dîftinCtion fe fervoient de leur
manteaiKpour s^ffuyer les yeux, comme avoit
fait Agathocle, frère d'une reine d'Egypte, dans
une affemblée du peuple à Alexandrie (fPolyb.
I. X V . p .y i z . ) Il en étoit de même des ferviettes
chez les romains : elles ne furent introduites que
très-tard, & encore l’ufage étoit que chaque convive
apportât fon linge.
L inge (écriture fur le ). Au IV efiècle, quand
L IN
on promulguât quelque lo i , elle étoit encore
expofée dans toutes les villes fur des tables
d'airain, ou de bois enduit de cérufe, ou fur
des nappes de linge. Æris tabulés , vel cerujfatis ,
aut linteis mappis feripta. ( Cod. Theodof. )
Quant aux livres de linge, ils étoient d’un
grand ufage dans l'antiquité. T ite -L iv e en fait
fouvent mention y il cite Licinius Macer &
Tuberon, comme ayant confulté les livres des
magiftrats, & - les anciennes annales de Rome ,
qui n’avoient pour matière que de la toile. Vo-
pifque parle de quelques ouvrages écrits fur le
linge, & confervés dans une des plus célèbres
bibliothèques de fon fiècle. La toile fourniffoit
alors à l'écrivain la même matière, qu'elle continue
d’offrir au peintre: celle de lin étoit particulièrement
employée. Les parthes, au lieu de
fe fervir du papyrus, qu'ils auroient pu trouver
en abondance à Babylone, faifoient avec l’ aiguille
des lettres fur leurs habits. Quand on emploie
tant de temps à former quelques lettres ,
on ne doit pas fe promettre des progrès fort
rapides dans les fciences. Les livres de linge
étoient appellés lintei, carbafini.
A Athènes, on écrivoit fur le voile de Minerve
les noms de ceux qui avoient été tués en
combattant vaillamment pour la patrie. Les indiens
, au rapport de Philollrate, dans la vie
d’Apollonius de Thyane, écrivoient fur des toiles,
qu'il nomme fyndones. Symmaque , après
avoir die deux mots des écrits fur le linge ,
rend témoignage à la coutume ancienne, & qui,
de fon tems, étoit encore en vigueur, de faire
tranferire fur des volumes de fo ie , les pièces
qu'on vouloit conferver précieufement, & pour
lefquelles on avoit conçu la plus haute, eftime.
Si la chofe étoit fufceptible de quelque difficulté,
les thèfes imprimées de nos jours fur le
fatin, fuffiroient pour la faire difparoître.
LINGONICUM, mieux que LE UCONICUM,
bourre de laine , avec laquelle on faifoit à Rome
des matelats. Son nom venoit des étoffes velues
des gaulois lingones, que l’on tondoit pour avoir
cette bourre. Les grecs avoient le même ufage,
& appelaient yv«(p«Aoi>, le lingonicum des latins.
Le lingonicum, fur lequel on étoit affis fur les
gradins au cirque étoit fait avec des joncs fecs
hachés.
Martial {lib. X IV . apoph. 1 J9. ) décrit le lingonicum
en ces vers :
Oppreffs, nimiitm vieina eft fafeia pluma,
Vellera lingonicis accipe raja J,agis.
U N IE S , fêtes en l'honneur de Linus.
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L IN O N A SM E , muf. des anc. Chanfon lu^
gubre & folemnelle des grecs, fur la mort de
Linus. Il y a toute apparence que le linonafme
étoit la même chanfon que le linos.
L IN O S , efpèce de chanfon trifte ou de lamentation
, en ufage chez les anciens grecs.
Voici ce qu’en dit Hérodote, Uv. I I , en parlant
des égyptiens. « Ils ont, dit-il, plufîeurs
autres ufages remarquables , & en particulier
celui de la linos , qui eft célèbre en Phénicie >
en Chypre & ailleurs, où elle porte différens
noms, fuivant la différence des peuples. On
convient que c'eft la même chanfon, que les
grecs chantent fous le nom de linos ; & fi je
fuis furpris de plufîeurs autres fîngularités d’E gypte,
je le fuis fur-tout du linos, ne fachant
d'où il a pris le nom qu'il porte. Il paroît qu'on
a chanté cette chanfon dans tous les temps: au
refte, le linos s'appelle chez les égyptiens, ma-
neros. Ils prétendent que Maneros étoit le fils
unique de leur premier roi } & que leur" ayant
été enlevé par une mort prématurée, ils honorèrent
fa mémoire par cette efpèce de chanfon
lugubre, qui ne doit fon origine qu'à eux feuls ».
Le texte d’Hérodote donne l'idée d'une chanfon
funèbre. Sophocle parle de la chanfon élinos,
dans le même fens 5 cependant le linos & Xélinos
étoient chantées pour marquer non - feulement
le deuil & la trifteffe , mais encore la joie,
fuivant l'autorité d'Euripide , cité par Athenée.
( l\ X I V , ch. iij. ). Pollux donne encore une
autre idée de cette chanfon, quand il dit que le
linos & le litkyerfe étoient des chanfons propres
aux foffoyeurs & aux gens de la campagne.
Comme Hérodote, Euripide & Pollux ont vécu
à quelques fiècles de diftance les uns des autres,
il eft à croire que le linos fut fujet à des changerons
qui en firent une chanfon différente,
fuivant la différence des temps. ( Sophocle , in
ajace. Pollux, Uv. I. c. j . Differt. de M. de la
Nauze , fur les chanfons des anciens , mém. de
VAcad, dès belles-lettres, tom. IX . pag. 358. ).
L1NTEONES, \ Gruter ^ î 8' 1 f- ) rapporte
l'infeription fuivante, trouvée auprès de Vérone:
L. P O S T H U M I U S . F A C I L I S
T. K A R E I U S. V A L E N S
L I N T E O N E S. A P O L L,
D. P. S. D. L. D. P.
Les linteones fabriquoient les toiles, & les
linteaxii les vendoient.
L IN T R A R I I , conducteurs de canots#