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IRIS j fille de Thaumas & d’Eleélra , étoit l i
meffagère des dieux, & principalement de Junon,
comme Mercure l'étoit de Jupiter* On la repréfente
fous la figure d'une jeune perfonne avec
des ailes brillantes de millle couleurs > toujours
aflife auprès du thrône de Junon, & toute prête
à exécuter fes ordres. Son emploi le plus important
étoit de couper le cheveu fatal des femmes
qui alloient mourir, comme Mercure étoit chargé
de faite fortir des corps les âmes des hommes
près de mourir. C ’eft ainfi que dans Virgile
( Encid. /. 4 , v .6 9 9 ) Jitnon voyant Didon lutter
contre la mort, après s'être poignardée, envoya
Iris du haut de l'Olympe, peur dégager fon ame
des liens de fon corps, en lui coupant le cheveu
que Proferpine n’a voit pas voulu couper} parce
que cette mort m'étoit pas naturelle. Iris dans fes
momens de repos, avoit foin de l’appartement de
fa rriaîtrefle , de l’habiller} & Iorfque Junon re-
venoit des enfers dans l'Olympe, c'étoit Iris qui
la purifioit avec des parfums. Iris eft une divinité
purement phyfique , prife pour l’arc-en-ciel;,
on la fait fille de Thaumas, dont le nom tiré du
grec , fignifie admirer, pour marquer qu'il n'y
avoit rien de plus admirable que cet arc formé
par les gouttes d’eau d'un nuage oppofé au foleil.
On nomme fa mère Ele&ra, qui lignifie fplen- .
deur du foleil i parce qu'il faut en effet pour former
ce météore, que le foleil luife dans un temps
difpofé à la pluie. Comme Junon eft la-déefle
de l'air, Iris en eft la meflagère, pour annoncer
fes volontés ; pareeque l’arc-en-ciel nous annonce
les changeméns de l’air.
Le mot, uçiïv, parler 3 annoncer, eft peut être
le fondement le plus vraifemblable de cette
création poétique.
I r i s e ft, félon Héfîode , l’une des trois
harpies, feeur d’Àëilo & d’Ocypète. Voye£
H a ï i p y e s .
Iris ( pierre d' ) nom donné par Pline &
par d’autres naturaliftes au cryftal , lorfqu'étant
fendillé il produit les effets du prifme, c'eft-à-
dire les différentes couleurs de Farc^en-ciel. II
paroît que cette pierfe ne diffère en rien du cryftal
de roche ordinaire. Wallerius donne le nom
d’ iris ehalcédonica à une efpèce de chalcédqine
de trois couleurs, & qui en regardant le foleil
au travers fait voir les nuances d'un arc-en ciel.
Cette pierre fe trouve en orient, elle a une teinte ;
ou jaunâtre ou pourpre. Quelques auteurs ont
encore donné le nom -d’ iris à l’efpèee de cryftal
de roche q u i s'appelle faujfe topaze , & ils l'ont
nommée' iris citrina ou fubeitrina. Wormius appelle
lë cryftal noir, iris enthfacini coloris. Enfin.
il y a des auteurs qui donnent le nom d‘Iris à
une pierre orientale qui eft de la couleur du petit
la it, mêlée d’une teinte légère de bleu çéltfte,
appelée communément girafol.
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IRMINSUL. (Hiß. Germ.) Dieu des anciens
Saxons.. On ignore fi ce dieu étoit celui de la
guerre, l’Arès des grecs, le Mars: des latins, ou
fi c'étoit le fameux Irmin , que les romains appelèrent
Arminius, vainqueur de Varus, & le vengeur
de la liberté germanique.
Il eft étonnant que Schedius qui a fait un traité
allez ample fur les dieux des Germains , m'ait
point parlé A'Irminfuly & c'eft peut-être ce qui
a déterminé Meibom a publier fur cette divin:ré ,
une differtation, intitulée Irminfula Saxonica. Je
rie puis faire triage de (on érudition mal digérée ;
je dois au leéteurs des faits fimples & beaucoup de
I laconifme.
Dans cette partie de l’ancienne Germanie, qui
étoit habitée par les SaxonsWeftphaliens, près de là
rivière de Diméle, s’élevoit une haute montagne ,
fur laquelle étoit Ietempled'/rmm/ü/dansune bourgade
nommée Héresberg ou Héresburg. Ce temple
n'étoit pas fans doute recommandable par l’archi-
teéture ,• ni par la ftatue du dieu, placée fur une
colonne, mais il Tétoit beaucoup par la vénéra-'
tion des peuples qui l'avoient enrichi par leurs
; offrandes.
On ne trouve dans les anciens auteurs aucune
particularité touchant la figure de ce dieu; car
tout ce qu’en débite Krantzius, écrivain moderne,
■ n’eft appuyé d'aucune autorité : l’abbé d’Erperg,
qui vivoit dans le XIIIe. fiècle , 300 ans avant
Krantzius /"nous aflure que les anciens faxons
j n'adorotent que des arbres 8c des fontaines , &
que leur dieu Irminful n’étoit lui-même qu'un tronc
d’arbre dépouillé de#fes branches. Adam de Breme
&■ Beatus Rhenanus, nous dotaient la même idée
de cette divinité , puifqu'ils l'appellent columnam
ligneam fub divo pofitam.
Sï l'on connoifloit la figure de cette idole , &
les ornemens qui l’accompagnoiçnt, il feroit plus
aifé de découvrir quel dieu la ftatue .repréfentoît ;
mais faute de lumières à cet égard , on s'eft jette'
dans de fimples conjectures- Suivant ceux qui
penfent que Irmin ou Hermes S*ont la même choie,
Irminful defïgne la ftatue d'Hermès ou de Mer-*
cure. D'autres prétendent que Héresburg étant
aufli nommé Marsburg, qui veut dire le fort de
Mars, il eft vraifemblable que lés anciens faxons,
peuple très belliqueux , adoroient fous le nom
d’Irminful le dieu de la guerre, Enfin le plus grand
nombre regardant Irminful comme un dieu indi-
gète, fe fönt perfuadés que c’eft le même que le
fameux Arminius , général des chérufques, qui
brifa les fers de la Germanie, défit trois légions
romaines, & obligea Varus à fe paffer fon épée
au travers du corps. Velléius Paterculus qui raconte
ce fait, ajoute que toute la nation compofa des
vers à la louange d'Arminius, fon libérateur. Elle
put donc bien, après fa mort, en faire un dieu,
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dans 'un temps fur-tout où on élevoit volontiers à
ce rang ceux qui s’étoient illuftrés par des adtions
éclatantes.
Quoi qu'il en foit, Irminful avoit fes prêtres &
fes prêtrelfes dont les fonctions étoient partagées.
Aventin rapporte que dans les fêtes qu’on célé-
Jbroit à l'honneur de ce dieu, la noblefle du pays :
s y trouvoit à cheval, armée de. tontes pièces
qu’après quelques cavalcades-autour de l ’idcie ,
chacun fe jettoit à genoux &offroit fes préfens aux. !
prêtres du temple. Meibom ajoute que ces prêtres
étoient en même-temps lés maaiftrats de la nation,
les exécuteurs delà juflice, & que c'étoit
devant eux qu’on examinoit h conduite de peux
qui avoienc fervi dans la dernière guerre.
Charlemagne ayant pris Héresburg en 772, pilla
& rafd le temple du pays, fit égorger les habitans,
& malfacrer les prêtres fur les débris de l’idole
tenverfée. Après ces barbaries, il ordonna qu’on
bâtit fur les ruines du temple, une chapelle qui :
a été confacrée dans la fuite par le pape Paul III.
11 fit encore enterrer près du Véfer la colonne fur
laquelle la ftatue d’Irminful étoit pofée ; mais cette
colonne fut déterrée par Louis-le-Débonnaire,
fucceffeur de Charlemagne , & tranfportée dans
l’églrfe d’Hildeskeim, où elle fervit à foutenir un
■ chandelier à plufieurs branches.
IRRÉGULARITÉS desmaifons dePompéii,
obfervées par Winckelmann. « Je dois dire que
ni les m.iifms mêmes , ni les chambres n'avoient
aucune fymmétrie ; ce dont je ne puis pas concevoir
l.i raifon. On ne peut pas dire que de pareilr
les bâtifles aient été faites au hafard, puifque les
lignes du pavé enmofiïque des chambres forment
des équerres parfars» ce qui rendoit cette irrégularité
dts chambres encore plus vifible. Ce défaut
de fymmétrie je l’ai remarqué aufli à d'autres
anciens édifices, & entr’autresaux ruines du théâtre
d’Albano, dont les arches ne font pas d'une
égale largeur, & il y a quelques chapiteaux fur lef-
quels ne porte point l’entablement, qu’ils devraient
cependant foutenir.. On remarque aufli au forum
du «temple de Sérapis , à Pouzzolo, que fon aire
n'occupe point une mefure régulière , & cela fans
aucune caufe, puifque rien n'empêchoit d’y donner
une parfaite fymmétrie. Enfin, j'ai obfervé que le
plancher en mofaïque des chambres, defcendoit par
un talus affez rapide vers le feuil de la porte »».
IRRHÉSIA, ifle. ip p .
Les médailles autonomes de cette ifle font :
RRRR. en bronze..........Pellerin.
O . en or.
O . en argent.
I S A 291
IR U S , étoit un mendiant du pays d'Ithaque,
qui fuivoit les amans de Pénélope. II y avoit,
dit Homère ( Odyjf.l. 18. ), à la porte du palais , .
un mendimt qui avoit accoutumé de demandée
fon pain dans Ithaque, 8c qui, par fon horrible
gloutonnerie, s'étoit rendu fort célèbre. ; car il
mangeoit toujours, & étoit toujours aff mé. Cependant
, quoiqu'il fûc d’u-ne taille énorme , il n'a-
voit ni force , i i courage. Son véritable nom
étoit Arnéa ; mris on l'appel o 't Irus ( du mot
ttfiit, porter la parole , puce qu’ ri fuifût tous
lès meflages dont on le chargeoit. Il voulut chaffer
Ulyfîe , qui étoit aufli à la porte du palais, dé-
guiféen mendiant , & lé p ovoquo à un combat
fingulieren préfence des princes & de Télémaque.
Ulyffe accepta 'e défi, quoiqu'il parût tout c fle
de vieilleflc ; & du prémier coup qu'il donna à
Irus y il lui brifa la mâchoire & l'érend t par terre
toutcouyerr.de fang. C 'eft cet Irus qui a donné
lieu au proverbe, plus pauvre qulrus.
IR Y N G E , fut fille de Pan & d'Echo.
ISA A C COM N ÈN E I. du nom d’Ifaac.
I sA A C IU S AuGUSTUS.
Ses médailles font :
RRR. en or , fur lefquelles un ne trouve que!
le «même type au revers.
O. en argent 8c en B.
IsAAc II. Lange.
Isaag 10s A ugvstus.
Ses médailles font :
RRR.. en or.
RRR. en argent.
R. en M. & P /B .
ISAURIE. On fe fert de ce nom pour aéfigner
une contrée de la Ga’atie dans l’ Afi^ mioeure. Ses
rois ou princes, dont nous avor.s des médailles ,
font P olémon & T eucer.v Voye[ ces mjts.
ISAURIEN ( Léavt. r ). Léon Ifaurien , ou
Ifaurique, vivoit m V I I Ie. ficelé. 11 commençai
régner l’an de Jv 0 .7 1 7 .. ^by^LEON III.
ISAURI.QUE; ce mot n’eft enufage qu'en parlant
de certaines perfonnes auxquelles il a été
donne pour furnom Ifauricus. Serv.Uus fut fur-
nommé Ifaurique , à caufe de la conquête qu’ il fit
de T Ifaurie. Ifauricus devint un furnom de la famille
Se r y il ia .
I ISAURIQUE. Ifaurzcum, tribut que les empe- 1 reurs payoient chaque anné,e aux ifauriens : c’étoit
O o ij