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IS T R U S , dans le Pont, ic t p ih n q n .
Cette ville a fait frapper des médailles impériales
grecques en l'honneur de Caracalla , d'Alex.
Sévère.
IT A . Ce mot commençoit les fermens des romains
: Ita me dii ament. . . . lia mihi deos velim
propitios......... Ita Jim fe lix . . . . . Itayivam , &c.
IT A L IC A , en Efpagne.
M YN . IT A L . Municipium ltalica.
C e municipe a fait frapper des médailles latines
en l’honneur d'Augufte , de L ivie , de Tibère, de
Drufus, de Germàniçus.
II fut la patrie de Trajan, d'Hadrien, de Théo-
dofe le vieux. On en voit les ruines près de Séville.
IT A L IE ancienne. « Pour juger, dit M.Pauélon
dans fa métrologie 3 de la fertilité de cette ancienne
terre , parcourrons-en les différentes contrées,
commençons par Yljlrie. Le terrain de cette Cher-
fonnèfe eft inégal & hériffé de coll.ines & de monticules
qui produifent abondamment du v in , de
l'huile & des fruits ; mais le froment & les légumes
n'y réunifient pas, excepté dans le territoire
de Pifcino 8c d'Humago. Le Mont-majeur
abonde en plantes médicinales, qui y attirent
beaucoup d'herboriffes étrangers. LTitrie a des
mines de fcl. Ses golfes font remplis de poiffons.
Elle a des bois propres pour la conftru&ion des
vaiffeaux, des carrières de bonnes pierres & d'un
marbre fort recherché en Italie ».
» Dans le canton des Carnes on jouît d’une
douce & agréable température , l'air eft bon &
falubré. Les pla;nes font vaftes, arrofées par une
infinité de ruiifeaux 8c de rivières; elles font
fertiles en toutes fortes de grains.' Ses prairies
charment la vue. Ses pâturages produifent des
herbes très-agréables aux troupeaux. Ses vignobles '
fournirent des vins vigoureux & excellens; Pline
( lib. X I V , c. V I ) les a fort célébrés; Ses fo-
iêts procurent du bois & du gibier abondamment.
Dans les mont ignés on trouve des métaux,, différentes
fortes dé marbres , des pierres précieufes.
La côte maritime eft Couronnée d’un grand nombre
de ports ».
* La Vénétie poffède plufieurs villes riches &
bien^ bâties. Elle a des plaines charmantes, &
extrêmement fertiles en bleds , en toutes fortes de
grains & de fruits. J! y a des fources d'eaux chaudes
& froides très-utiles aux malades. Le pays, entre- i
coupé de rivières & de lacs, contient de riches '
mines de métaux. L’air y eft fairi, doux 8c tem- I
péré. En un mot, la Vénétie a été partagée avec
tant de profufion des dons de la nature, qu'on
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peut la regarder comme un des meilleurs cantons
de l'Italie »s.
« La partie feptentrionale de la Gaule cisalpine
ou togate, appelée depuis Lombardie tranf-
padane, a des plaines vaftes 8c riches en moif-
fons de bled Sc de toutes fortes de grains. Les
vendanges ne rendent nulle part une plus grande
abondance d’excellens vins. Les rivières 8c les
I lacs y font profonds 8c navigables ; on y prend
une grande quantité de poiffons délicieux. Là partie'méridionale
de la Gaule togate, c'eft-à-dire,
la Lombardie cifpadane , eft un des pays du monde
le plus agréable ; il eft auffi libéral dans la quantité
deTes productions, que varié dans les efpèçes
de fes fruits. Ses collines chargées de vignes, de
figuiers, d'oliviers 8c d'autres arbres, préfentent
le coup-d’oeil le plus riant. Ses plaines couvertes
de froment, d'orge, de fèves , & d'autres grains
& légumes, ne font pas un moindre pîaifir. Les
villes y font belles, opulentes & très-peuplées.
En un mot, s'il en faut croire Sigonius , il feroit
difficile de trouver ailleurs- un pays plus fertile
& naturellement plus fécond en toutes les chofes
néceffaires à la fubfiftance de l'homme. Auffi T a cite
appelle t-il la Gaule cifalpinè, Florentijfimum
ItalÎA latus , & Cicéron ( Phïlipp. I I I ) , Florem
Itdlis. , firmamentum imperii romani, ornamentum
dignltatis. Strabon parle de la fertilité des plaines
de la Gaule cifalpinè , de la fécondité 8c de la
beauté de (es collines. On y recueille, djt-îl, du
vin en abondance, comme on peut le conftater
par la grandeur énorme des tonneaux qu'on y
fabrique, & qu'on prendroit pour des maifons.
Cohimelle {lib. I I I , cap. I I I ) dit qu’ on a vu des
vignobles dans la Gaule', dont un jugère rendoit
autrefois jufqu'à fix cents urnes de vin. Soit que
l'écrivain veuille parler de la Gaule cifalpinè,
comme i! eft probable, ou de la Gaule tranfal-
pine, c’eft à très-peu près fôixante muids, chacun
de deux cents quatre-vingt-hu’t pintes, mefure de
Paris, par arpent de France » . . J.
« La Ligurie étoit un mauvais cahton de l'Italie.
Prefque tout l’intérieur de cette côte, qui forme
aujourd'hui les états de la feigneurie de Gênes eft
montagneux, pierreux, aride, 8c fe refufe aux
productions néceffaires à la vie de l'homme » cependant
il fournit d'excellens vins- 8c quantité
d'olives. C e pays eft rempli de forêts , dont on
tire des bois pour la conitruCtion des vaiffeaux ” .
« VFtrurie ou la Tofçane3 eft un pays de plaines
fur la côte maritime : (intérieur eft parfemé de
montagnes j nuis par-tout il eft agréable, & il
n’ eft pas de canton en Italie qui jeuiffe d’une plus
-grande félicité. Ses vaftes plaines font extraordinairement
fertiles en toutes fortes de. productions ;
fes vallées charmantes, fes montagnes & fes collines
font couvertes de villages 8c de maifons'de
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campagne dont les jardins font plantés d'arbres,
principalement'd'orangers , de citroniers qui y
font de la plus grande beauté. Les vignobles y
font très-multipliés, 8c produifent des vins dont
on fait grand cas. On pêche beaucoup de poiffon
dans fes fleuves, 8c dans fes lacs
« Le Latium qui fervit de berceau au peuple
romain, eft fertile, félon Strabon, 8c produit
des Fruits de toute forte, excepté vers le rivage
de la mer où le terrein eft pierreux. Il y a auffi
des marais d’eaux croupiffantes qui corrompent
la pureté de l'air, tels que les Contins. Le Latium
produifoit les vins de Gécube, fi eftimes
des anciens; ceux de Serina 8c de Labica. Les
vendanges en Italie tenoient du prodige. Au rapport
de Pline ( lib. X I V , cap. I V ) on a vu des
vignes produire jufqu'à dix culléus de vin par
jugère , c'eft 40 muids par arpent. Selon Caton
& Varron, cités par Columelle ( lib. 177, cap. I I I ),
un jugère de vigne produifoit,dans les anciens temps,
jufqu'à fix cents urnes devin, qui feroient fôixante
muids par arpent. Co'umelle ajoute qu’on en a
vu des exemples tant en Italie que dans la Gaule.
Dans les vignobles de Senèque fîtués près de la
villevde Rome, un jugère , au rapport du même
écrivain, rendoit huit culléus , faifant environ
trente-deux muids par arpent. Le même auteur
dit encore qu’une vigne qu’ il avoit plantés- lui-
même, lui rapporta, la fécondé année.depuis la
plantation, cent amphores de vins par jugère,
c’eft environ vingt muids par arpent. L’on peut
au moins compter fur vingt amphores ou un
Culléus par jugère, ajoute Columelle; c’eft environ
quatre muids par. arpent. Mais il confeille
d’arracher la vigne qui produit moins de trois
culléus par jugere, c’eft-à-dire, douze muids par
arpent. Dans la culture a&uelle des vignes en
France, un arpent ( je ne fais à quelle mefure )
rapporte communément , dit-on dans la Maifon
rujliqùe, dix ou douze muids de vin au moins
par année, l’une portant l’autre, ce qui revient
allez au calcul de Columelle, fi pourtant il s'agit
ici de l’arpent de Fiance, comme il eft vraifem-
blable ».
« Une grande partie de l ’O/nÆ/zeeftoccupée par
les monts Apennins, fon terrein eft par conféquent
fort inégal, 8c varié dans fes- productions. Ic i,
ce forit de hautes montagnes ; là , des. collines
plantées de vignes , d’oliviers, -de figuiers 8c
d’autres arbres qui produifent des fruits en grande
quantité-; ailleurs ce font de belles plaines d’une
fertilité admirable
•tc Le Picenum§ fuivant le témoignage de Tite-
Live ( lib'. X X I I I ) y eft. fertile en tout; cependant
il produit plus de fruits que de grains. Pline
a parlé avantageufement des vins de la ville d'An-
cone »
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« On lit dans Strabon, que tout le canton des
fabins eft merveilleufement fertile en vignes 8c en
oliviers. Il y croît beaucoup de gland qui fert
à nourrir les beftiaux ; il y a de bons pâturages.
Martial a célébré les jardins 8c les potagers de
Nurfia & d’Amiterne, dans le canton des Vef-
tins i
» Nos Amiternis ager felicibus educat hortis :
îî Nurjinas pot'eris parcius ejfe rapas »>.
« Le Samnium. jouit d’un air très-fain ; il eft
extrêmement peuplé. C ’eft un beau 8c bon pays
vers la mer; mais dans le milieu des terres, il
eft hériffé de montagnes; il y croît du fafran en
quantité, 8c il nourrit des troupeaux innombrables
»3.
« La Campanie , ainfi nommée du mot campus ^
qui lignifie plaine, 8c appellée encore aujourd’hui
Terra di Lqvoro, Terre de Labour, eft un pays
où la nature femble avoir pris-plaifir à raffembler
tout ce- qu'elle a répandu ailleurs de délices,
d'agrémens 8c de félicité. C ’eft vraiment le jardin
8c le paradis de l'Italie, tant y eft étonnante la
fertilité des terrés. On y découvre des plaines
auffi fécondes que vaftes ; des collines bien expo-
fées , qui produifent une quantité prodigieufe de
fruits; des bois charmans , .qui répandent une
odeur exquife; de belles fontaines dont les eaux
bienfaifantes contribuent à la fanté ; 8c combien
d’autres chofes ? En un mot, ia Campanie pro*
cure avec une forte de prodigalité tout ce qui
peut rendre la vie des hommes heureufe, & ,
fe.lon Strabon , furpaffe tous les autres cantons de
YItalie. Le froment y eft de la meilleure qualité,
8c on dit qu'en plufieurs endrofts on frit deux récoltes
de zéa , une de panis , 8c quelquefois une
d'herbes potagères, le tout dans la/inêmeannée.
C e pays produit le vin de Falerne, de Calène,
de Statana 8c de Sorrento. Le territoire de Ve-
I nafre abonde en excellentes olives. Florus ( lib. r.
> hijl.r Rom. cap. X V I . ) peint le bonheur de la
: iCampanie avec des couleurs encore plus vives.
I C'eft , dit-il, la contrée la plus belle , non-feulement
àt,Y Italie , mais de la terre entière. Il n'en
eft point qui jouiffe d’un ciel plus pur 8c plus fe-
rein, qui foit plus féconde , qui foit plus aborda--
ble du côté de la mer. Deux fois l’année les plaines
y font émaillées de fleurs. On diroit que
Bacchus 8c Cérès s'y difputent ia palme 8c la victoire.
C'eft-là- qu’on, vo t les célèbres ports de
Caïète 8c de Misène, les bains chauds de Baies.
Là font les lacsLucrin 8c Averne, dont les digues
fervent comme d’un boulevard informontable à
la mer. Là , couronnés de pampres 8c de grappes,
s’élèvent le mont Gauvus , le Falernus, le Maffi*
eus &r le Vefuve, le plus beau de tous , qui vomi:
des flammes comme l'Etna. Près de la mer
font les villes de Forraies, de Cumes, de Naples4