nommé Cupes 3 dont le palais bâti dans cette place,
fut rafé à caufe de fes rapines, & la place employée
à l'ufage dont nous venons de parler.
Quoi qu’il en foit, tous les marchés de Rome,
deftinés à la vente des denrées & nurchandifes,
ttoient environnés de portiques & demaifons,
garnies d’étaux & de grandes , tables , fous lesquelles
.chacun expo foit les denrées & marchandées
dont il failbit commerce. On appelloit ces
et aux, abaci & optrari& menfa.
Onuphre Panvini, dans fon ouvrage des régions
de Rome , donne la defcripti.on complète? de tous
les marchés de cette ancienne capitale du monde;
'Ç eft affez pour no.us d’en raffembler ici les noms;
le forum romanum ou le grand marchéy forum C&-
faris Augufti j boariutn y tranfitorium y olitorium y
pîjlorium y Trajani jÆnobarbi fuarium ÿarch&mo-
riitm y Dlocletiani y equarium y rufiieorum ; cupe-
dinis y pifearium ; S alu f i . 11 faut y ajouter la
halle au vin , vinarium (D . J . j
MARCHE -P IED. Dans les monumens antiques,
égyptiens, grecs, romains & même dans ceux
de Perfépolis on voit les perfoimages principaux
lorfqu’ils font affis avoir les pieds pofés fur un
marchepied. Cette obfervation eft générale, &
cependant elle fouffre peu d’exceptions.
MARCIA ( la fontaine) fut ainfi nommée du
•préteur Marcus Titius qui amena à Rome en 613
plusieurs ruiffeaux réunis de trente trois milles de
diftance. Cette eau arrivoit par la porte efquiline
où l’on voit encore des relies des arches qui
formoient fon aqueduc. L’eau marcia étoit potable
, & elle abreuvoir le capitole. Lorfque Saturnin
& d’autres féditieux fe retirèrent fur le
capitole, on en coupa les tuyaux, pour les rér
duire par la fait ; ce qui arriva. Elle jettoit plu-
fieurs embranchemens fur les monts Coelius &
Aventin. Après, plufieurs réparations & réeon
lh uélions, Trajan l’amena dans fes Thermes , &
elle en fut appellée eau de Trajan.
MARCIA , famille romaine dont on a des médailles
qui portent fouvent la tête d'Ancus Mar-
tifis f parce qu’elle prétendoit .en defeendre.
Ses médailles font :
Ç . en argent.
C . en bronze.
O. en or.
Les furnoms de cette famille font Cens os.in u s ,
W'IG UL us 3 L ibo , P h il ip p u s .
Goltzius en a publié.quelques médailles incon^
nues. depuis lui.
M A R C IA N A , foeur de Trajan.
M a r c ia na A ugus ta .
Ses médailles font :
RRR , en or ,
RRR , en argent.
Elle eft beaucoup plus rare avec le titre de
Soror imp. Trajani.
RRR , en G. B.
O , en M. & P. B. & de. Colonies,
R R R R , en P. B. Grec
Un des monumens remarquables de l’art au
temps de Trajan eft une Vénus nue , dont la
draperie eft jettée fur un grand vafe placé à côté
a’elle. La tèwâd cette iiatue qui n’en a jamais
été détachée, a beaucoup de relfemblance avec
Marciana, foeur de Trajan. Cette ftatùe fe voit
dans le jardin du palais farnèfe. Dans le même
endroit il fe trouve une Vénus femblable à la
premire , à l’exception' du vafe qui diffère un
peu. Cette Vénus a les traits de beauté qui la
caraâérifent ordinairement ; mais.fon ornement
de "tête reffemble parfaitement à celui de l’autre
ftatue; c’eft-à-dire fes cheveux treffés font relevés
en noeud au-deffus de la tête , comme aux
têtes de Marciana fur les médailles. Les- cheveux
des fi ces ont une tournure particulière, & font
affujettis par un ruban mince , paffé dans chaque
boucle. Sur le front on remarque une agraffe en
forme de fleur compofée de pierres précieules.
A la Villa Négroni on voit une Marciana drapée
de la plus grande' beauté.
MARCIANOPOLIS 3 1n Thrace. mapkiano«
nOAIT&N & AE1TON.
Les médailles Autonomes de cette ville font :
RRRR. en bronze.............. Pellerin.
O. en or.
O. en argent. ’
Cette ville a fait frapper feus l ’autorité de fes
gouverneurs romains des médailles impériales
grecques en l’honneur de fept. Sévère, de Domna,
de Caracalla, de Geta , de Macnn , de Diadu-
ménien ,-d’Elagabale , de Me fa > d’Alex. Sévère»
de Gordien-Pie, des deux Philippés.
M A .R C I E N .
M a RC I AN US A U G U S T U 9.
Ses médailles font :
• RR. en «r.
RRR. en petits médaillons d’or.
O. en argent.
RRR. en P.. B.
MARCIPOR , contra&ion de M a r r i . -puer 3
employée pour défiguer un feryiteur de Marcusy
de même , que Publipor ' au liteu de Publii 'puer.
MARDELLE de puits. Les grecs ornoient de
feuiptures & de bas-reliefs les mardelles des puits;
ce qui les a fait prendre quelquefois pour des
autelSvTejle eft la mardelle de puits que préfente
le n°. 2, pi. 58 du 4e volume des Recueils d’An-
tiquités de iCaylus. On en trouve beaucoup de
femblables dans les ruines d‘Herc.ulanum 3 & dont
le plus grand nombre eft de marbre- M. Soufflot
l’a voit deffinéé & mefürée lui-même ; il affuroit
que cette forme lui avoit paru générale pour tous
les puits, & qu’ds étoient tous d’une très-belle
exécution. Cettë recherche & cette magnificence
offrent une Angularité qu’il eft narurei d’ attribuer
à la Grèce : les romains, plus voifihs de nous ,
ne paroiffent point avoir adopté, cet embelliffe1
ment.
Gts mardelles étoient baffes ; elles n’avoient
qu’un pied huit pouces de hauteur ; en conséquence
, le diamètre de leur ouverture n’étoit
que de neuf pouces. On v o it , par cet exemple,
que les anciens ne faifoient point ufiige de poulies
pour tirer les eaux de leurs puits ; 8e cc fait
eft prouvé par la marque du frottement des cordes,
très-diftin<&es & très-apparentes- fur l’arrêté intérieure
du marbre. Au refte , par la même raifon ;
«es puits étoient peu profonds.
M A R D I , troifîème jour de la femaine, con-
facré à Mars : il étoit perfonmfié fous la figure
de ce Dieu.
M A R E , mot latin d’où nous avons fait celui
de mer | qui fignifie la même chofe ; mais les auteurs
latins fe fervoient du mot mare dans le fens
que nous Exprimons par celui de côte , pour lignifier
la mer qui bat les côtes d’un pays. \ En yôici
des exemples '
Mare Ægyptium | eft la côte d’Egypte ; mare
Æolium, la côte aux environs de Smyrne ; mare
Afiaticum , la côte de l’Afie proprement dite dans
ï Anatolie ; mare Aujonium , Ta côte .occidentale
du royaume de Naples , & la mer de Sicile ; mare
Cantabricum, la côte de Bifcaye ; mare Cilicium3
la côte de Cilscie aujourd’hui la côte de Carama-
mare germanteum 3 îës côtes de Zélande , de
’ de Fvife & ce qui fuit jufqu’à
1 lilbe , où commence mare cimbricum , c ’eft-à-
dire la mer qui lave la prefqu’île où font le
Holfté'in,'le Jutla.nd, le Sleswig ; mare Iberum,
la côte d’Efpagne, depuis le golphe de Lyon ,
jufqu’ au détroit ; mare lllyricujn , la côte de
Dalmatie 5 mare lygufiicum , la côte de la Lygu-
rie, , ou la rivière de Gènes; mare lycium , la
côte de la Lyçie 3 au midi de l’ Anatolie, elle
fait préfentement partie de la mer de Çaramanie,;
mare Suevicum , les côtes méridionales de la mer
Baltique, vers la Poméranie ; mare Thyrrhenum ,
la .côté occidentale de l’ Italie; mare Venedicum 3
le golfe de Dantzig.
Les anciens 'ont suffi nommé l’Océan , mare
exterius, mer extérieure , pàroppofition à la Méditerranée
, qu’ ils appeiloient mare interius , mer
intérieure. Ils nommoient suffi mare infernum , la
mer de Tofcane , par oppofition à mare Superum3
nom qu’ils donnoient à la mer Adriatique.
Ils. ont appelles mare Hefperium , l’Océan , -au
couchant de la Lybie ; mare hyperboreum3 la mer au
feprentrion de l'Europe & de l’Afié : ils n’en
avoienc que des idées très-confufes.
Enfin , ils ont nommé mare Myrtoicm , cette
partie de l’Archipel, qui s’ étendoit entre l’Ar-
v olide dans le Péloponèfe , l'Attique , l’Eubée &
les îles d’Andros , de T in e , de Scyro & dé' Sé-
rife. Ce notn de Myrtoum lui vient de la petite
île de Myrthos, qui eit à la pointe méridionale
ie Négrepont. La fable dit d’un certain Myrtile,
écüyer d’Énrmaüs, que Pelops jetta dans cette
mer,*ÇD. J. )
M A R ÉO T ID E (lac ). Le vin.qui croiffoitfur
fes bords , s’appelloit mareoticum vinum , & f e f t
le même qu’Aihénée nomme vin d’Alexandrie :
tous les anciens en parlent avec éloge. Virgile dit
de fes vignes :
Sunt Tkafi& vîtes , funt & Mareotides albx.
Les excellens vins de l’île de Thafos & ceux du
lac Màréqtide font blancs.
Sur la.nouvelle. qu’O&ave. avoit pris Alexandrie
, Horace, pour lui plaire , peint le caractère
de Cléopâtre avec les couleurs les plus vives.:
L’amour de cette princeffe é to it, félon lu i, une
fureur , fon! courage un défefpoir , fon ambition
une ivreffe,; le trouble de fon efprit, caufé par
les fumées du vin d’Egypte , .fe changea tout-à-
coup en une véritable, crainte.
Mentemque lymphatam Mareotico
Redegit in ver os timorés
C&fir 3 . . . .
Non-feulement on ne voit plus les bornes du
lac Maréotide,. ni aucun veftige des fameux vignobles
qui donnoient ce vin fi renommé chez