
& ne li&Itîfypoint attaché d’ailleurs. Calmet prétend
que le nom d'éphod vient d'une racine qui
lignifie lier, attacher, ceindre ,* & conféquemment
il en fait une^ ceinture > mais il nous paroît que
c ’eft parler improprement, que de dire qu’une
ceinture a des rubans qui fervent à ceindre j d'ailleurs
, aVoir ou laiffer des ouvertures fur les
épaules, 'ne fe dit pas proprement d’une bande
de médioci^dargeur, qui ne fait que palfer par-
deflus les épaules. On convient qu'une courte tu-
riique. telle que la définit Jofeph, ou le manteau j
des grecs a ou la cuirafle à laquelle Philon la
cômpare , ne {atisfont pas au texte de Moyfe.
Calmet fait rcffembler l ’éphod à des ceintures
en ufage chez les égyptiens : il cite des figures
de la table iliaque > mais les figures de ce monument
font lî bizarrement exécutées , qu'on ne
conçoit pas de quelle forme font les habillemens
qu’elles repréfentent ; c’ eft à des monume.'S bien
exécutés qu*il faudroit avoir à s'en rapporter.
Si nous admettons le fentiment dj2 pîufieurs
interprètes j (Calmet fur le ÿ . 4 , ch. 28. Exod.)
qui prennent la tunique de l’éphod , mehil 3 pour
un manteau , ou un habit de deffus, les ftatues
d’Ifis du capitole nous montreront la tunique de
deffous , l’habit de deffus , nommé tunique de
l ’éphod , & l’éphod même , dont elle feroit
cèinte 3 s’il y avoit des rubans. Ajoutez ces rubans
aux deux bouts, qui des épaules descendent
fur la poitrine, & ces ftatues d'Ifis feront un parfait
modèle de l'habillement du grand - pretre.
Nous prenons fon habit de deffus , qui ne monte
que jufqu’à la poitrine , pour-ce qu'on appelloit
la tunique de l’éphod ; il eft vrai que le bord def-
cend |>lus bas que le cou , mais cela ne contredit
point k s paroles du texte ( Exod. chap. 28 ,
V. 3 2.) in cujus mediofupra erît capitium 6* oraper
Çyrum ejus textilis. Deforte que pour achever la
reffembiance , il ne faudroit qu'un galon ou un
tjffu au bord fupérieur, & des grenades & des
bonnettes au bas.
L ’éphod, qui vient fur les épaules, eft un
manteau qui, par la façon de le mettre & de l'attacher,
ne fe trouve nullement contraire à ces
paroles de l’écriture (Ibid. chap. 28 , v. 7 ) : Du*s
oras junéîas habcbit in utroque latere fummitatum t
ut in unum redeant. Ajoutons aux deux bouts qui
s’uniffent fur la poitrine , les rubans pour ceindre
l’habit de defius à l’entour du corps. O e ft de
cette manière que l’éphod ( fans être cependant
une ceinture ) ceignoic l’habit de defius par les
rubans qui lui étoient attachés.
Les autres prêtres pouvoient porter ce manteau
, épkod, far la tunique, fans avoir l'habit de
delîus. Nous ne dirons rien de fa longueur , elle
pouvoît différer de celle du manteau d’ Ifis. Revenons
à celui du grand-pontife. Il y avoit à l’endroit
des épaules deux pierres d’onix(£xod, c .28.
v. i l . ) , une de chaque côté , enchaffées en or
avec les noms des tribus d’Ifraë! ; quatre anneaux
d’or attachés à l’éphod ( Ibid, c 28, v. 13. ) ; ré-
pondoient au£ quatre anneaux d’or placés aux
quatre angles du rational, qui s'attachent à l’éphod
avec des rubans de couleur d’hyacinthe,
afin que l’un ne pût être détaché de l’autre.
Le rational étoit tiffu des mêmes matières &
teint des mêmes couleurs que l’éphod : il étoit
double , & de la longueur d’une palme, en quarré,
enrichi de quatre rangs de pierres précieufes. Il y
avoit trois pierres à chaque rang ; au premier
■ une' fardoine , une topaze, une éméraude ; au
fécond, un efcarboucle3 un fap hir,& une pierre
de jafne ; au troifième, la ligure , l’agathe &
l’amétnifte j au quatrième, une chryfoiite , un
onix & un béni : chacune de ces pierres étoit en*
châffée dans l’or , & portoit le nom d’une tribu.
Le rational s’attachoic par le haut avec de petites
thunes d’o r , qui rapprochaient fes anneaux
fupérieurs de ceux de l'éphod, comme ceux
d'en bas du rational s’attachoient aux anneaux
d’en bas de l’éphod avec des rubans d’hyacinthe
: tel eft le fentiment commun des commentateurs.
Jofeph (hift. des juifs , liv. 3 , ch. 8.) veut
qu’il y ait eu pour plus de folidité, deux chaînes
aux angles fupérieurs du rational , lefquelles paf-
fant au-deffus des épaules, alloient s’attacher fur
le dos, à un anneau placé au bord de l’éphod. Il
prétend de plus, qu’une ceinture coufue au rational
l’embraffoit tout entier, & revenoitfe nouer
par-defîus la couture, & de-là laiffoit flotter fes
bouts fur le devant du corps. Calmet ( fur les
v. 7 , 8 , du ch. 8. du Lévitique) réfuté encore
ici Jofeph , & dit qu’il n’y avoit point de ceinture
au rational, mais que l’éphod fervoit à ceindre
la robe du même nom. Il croit le prouver par
le texte original : (Lévit. cap. S , v. 7 , 8.) I l revêtit
le grand-prêtre de. fa tunique de fin lin 3 & le
ceignit avec fia ceinture y i l le revêtit par deffus de
la robe hyacinthe , mit Vépkod fur la robe 3 & le
ferrant, i l y mit le rational. La vulgate porte »
le ferrant avec la ceinture.
Les commentateurs toujours contraires à l’hif-
torien ju if, lui difputent un fait effentiel. Jofeph
dit (guerre des juifs contre les romains , liv. 5 .
eh. 1 j.) que le grand-prêtre ne portoit qu’une fois
l’an les habillemens décrits ci-deffus, au jour de
l’expiation folemnelle. Les autres, au contraire en
convenant (Calmet fur les v. 2 ,4 , ch. 16. Lévit.)
que le grand-prêtre n’entroit qu’une feule fois
l’an dans le faint des faints, afïurent qu’il étoit
habillé alors comme les prêtres ordinaires ; mais
que hors ce jour , qui étoit celui de l’expiation
folemnelle , il paroifloit toujours dans le temple ,
revêtu de fes habits pontificaux. Cunoeus prétend
même, que f i , d’abord après la .cérémonie
de l’expiation, il fe préfentoit quelque autre
fonction à remplir par le grand-prêtre , il repre-
«oit auffi-tôt réphod, le rational , & toutes les
autres diftinétions de fa dignité* Il officioit nuds
pieds, comme les autres prêtres.
L’habillement de ceux-ci confiftoit dans une
tiare (Exode, c. 28 , V. 4 0 ,4*- ) blanche de hn
lin, une tunique , une ceinture, & des caleçons,
aufli blancs, & de fin lin. Jofeph (hift. des juifs ,
liv. 5 , ch. 8.) dit que la tiare étoit un turban ou
gros bonnet, que cet hiftorien compare a une
épaiffe couronne ) enveloppée d’une^ coeffe de
toile, ferrée autour de la tête. Selon Calmet (fur
le v. 4 , c. 28, de l’Exode.) la tiare avoit la forme
des bonnets qu’on voit à quelques figures égyptiennes
, à l’exception des plumes > & elle étoit
liée de la même manière derrière la tête. Cette
forme de cafque ou de bonnet coupé comme la
moi:ié d’un oeuf, eft bien plus vraisemblable que
celle d’un turban , dont l'ufage ne s'introduit
chez les Turcs qu'après la ptife de Conftantinô-
ple ( Sagredo, mémorie ifloriche de Monarchj
Ottomani, fol. 22.) On peut douter que l’inYer.-
tion du turban foit d'une date antérieure.
Calmet n’ eft pas d’accerd avec Jofeph | fur la
forme de la tunique des prêtres. C e dernier veut
(hift. des juifs , liv. 3 , ch. 8. ) que la tunique ait
eu une'grande ouverture auprès du cou , ref-
ferrée devant & derrière avec des agraffes; &
que toute lâ tunique fût longue & étroite , ainfi jj
que les manches. Calmet foutient au contraire
(fur le v. 4 , ch. 28. de l'Exode) qu’eile^ n’avoit
d’ouveiture autour du cou qu'autant qu'il étoit
néceflaire pour paffer la tête , comme la tunique,
ou la fiola des romains , nom qui eft approprié à
la tunique des prêtres dans les paralipomènes,
(lib. 1 , c. 1 y , v. ly . )
La ceinture fuivant Jofeph , ( hift. des juifs,
liv. 3 , ch. 8.) feplaçoit fur la poitrine , elle étoit
large de quatre doigts , d’un tiflu lâche , ornée
de fleurs , & d’autres ornemens couleur d'hyacinthe
, pourpre & écarlate , faifant deux fo:s le
tour du corps, fe nouant par * devant, & tombant
jufqu'au pieds. Lorfque le prêtre remplif-
foit quelque fonftion de fon miniftère , il jettoit
le bout de cette ceinture fur l'épaule gauche.
Celle du grand-prêtre avoit, fuivant quelques in
terprêtes, de l’or mêlé à fes ornemens, à la
différence.des autres prêtres, dont la ceinture
n'étoit tiffue que de lin ou de laine , de plu-
fieurs couleurs. Braunius, cité par Calmet, fur
le v. 4 , ch. 28, de l’Exode , n admet pas cette
différence.'
Cunoeus, & pîufieurs autres écrivains difent
que le grand-prêtre portoit exclufivement la robe
d'hyacinthe-» le rational, la lame d'or au bonnet,
& l'éphod , qui, fuivant Calmet, ( fur le v. 7 ,
chap. 25 , Exojie ) étoit commun à tous les prêtres,
car Samuel encore enfant,
c. 12'. v. 18. ) portoit l’éphod. Les quatre-vingt
prêtres qui furent mis à mort pu- D o ë g , Rcg.
lib. I , c. 11. v. 18.) étoient revêtus de l’éphod.
David parut avec l’éphod ( Reg. lib. 2 , ch. 6 ,
v. 14) dans la cérémonie du tranfport de l ’arche
de la maifon d’Obe'dédon dans le tabernacle dû
Sion. Buonaruoti (Offervazioni fopra alcuni fragment!
di vafi antichi di vetro fcî. 78) eft porté
à Croire que David avoir pris i’épho J par humilité
; e’étoit comme il croit, un petit manteau
qui couvroit les deux épaules, & pouvoit quelquefois
s’attacher fur la poitrine , & il n’y avoit
pas de rai fon pour laquelle il dut beaucoup différer
de celui du grand-pontife, fur tout pour b
forme.
Les lévites n’avoient aucune diftinétion dans
leur habillement. Dans l’année 61. de J. C . (Calmet,
dictionnaire de la bible. ) on leur permit de
porter la tunique ( fans doute celle des prêtres ).
Habillement des rois juifs.
Il ne paroît pas non plus que les rois portaient
des habillemens diftinCtifs. Les paralipomènes
(lib. I , c . 'i f . v. 27.) leur attribuent la tunique
courte, & le manteau de pourpre j cependant
puifque les (impies prêtres portoient l’éphod &:
la tunique longue , il eft naturel de croire que
les rois de Judée s’étoient approprié les mêmes
diftin&ions. D ’un autte côté cependant, on ob-
fervera que les prêtres hors de l’enceinte du temple
, étoient vêtus comme le refte du peuple.
Le diadème des rois juifs, é to it , à ce-que l’on
fuppofe, un bandeau blanc femblable à celui des
grecs.
Des armes, enfeignes militaires, & chars des
juifs.
Selcfh Calmet, ( differtatiqn fur la milice des
anciens hébreux , comment, tom. 3 , fol. p j -)
les juifs ne commencèrent que fous David , à fe
fervir d’armes défenfives. Débora/dans fon cantique,
dit que parmi quarante mille foldats d IC-
raël, il n’y avoit ni bouclier i ni lance. Jofepli
(hift. des juifs , liv- 2. c. 7.) raconte , qu’au paf-
fage de lia mer rouge , les Ifraë'ites f i couvrirent
des armes égyptiennes , que les vagues de
la mer avoient poufiees au rivaae ; le nombre
dote cependant en avoir été très petit poiïr armer
tout un peuple. L ’armée de Goliath peut
donner une idée de l’armure juive. Il avoit en tëte+
dit l’écriture , (Reg. lib. I , c. 17 v,, 5:. )• un cafque-
di airain il étoit revêtu, d’une, euir-affs a écailles i
i l avoit. fur fis cuiffes des cuiffards d’airain ;. un.
j bouclier d’airain lui couvroit les épaules ^
Ailleurs David (Reg* lib. î 3. «ap. 17, y ,