
les montagnes d'Arcadie. la ville de Lycofjire,
la plus ancienne de toute la G rè ce , & y éleva
un autel en l'honneur de Jupiter Lyceus , à qui
le premier il facrifiades viâime-s humaines. Voilà
le fondement de fa métamorphofe , & ce qui a
fait dire à’-Ovide qu'il avoit donne a Jupiter- Un
fellin , dans lequel il lui avoit ^ -fervi les membres
d'un efclave qu'il avoit fait égorger. Sa cruauté
&-fon nom, qui en greci veut, dire un loup
( w t ) , l'ont fait changer en cet animahauilr
féroce que çarnaflîer. 11 régnoit en Arcadie , du
temps que Cécrops régnoit a Athènes.
Suidas raconte autrement la fable de Lycaon.
C e ,p r in c e , dit-il , , voulant porter des fujets à
l'.obfervation des lois qu'il venoit: d'établir , pu-
biioit que Jupiter vendit le vïlîter fouvent dans
fon palais, fous la figure d'un étranger. Pour s'en
éclaircir, fes enfans , dans le moment qu'ilalloit
offrit un facrifice à ce dieu, mêlèrent parmi les
chairs des viftimes, celle d'un jeune enfant qu'ils
venoient d'égorger , perfuades que nul autre que
Jupiter ne pourroit s'en appercêvoir. Mais une
grande tempête s'étant élevée avec un vent, orageux
, la foiidre réduifit en cendres tous les auteurs
de ce crime ; 8c ce fu t, dit-on, a cette oc*
talion que Lycaon inllitua lès lupercales.
L Y C A O N , un des fils de Priam , prêta à.fon
frère Paris fa cuiraffe & fon épée , pour un corn-,
bat lingulier avec Ménélas,
LYCAONIA, dans rAfismineure.ATKAÔNiAç:
Cette partie de la Phrygie a fait frapper-'fous
la domination des) romains, des médailles impériales
grecques en l'honneur d'Antonin. .
LY CAO N IHN N E C langue 0: La langue dont
ilCft parlé dans les aftes des apôtres '( X IV . 10 )
eh ces mots' : Ils élevèrent la voix parlant lycao*
nieh ; nous eft abfolumen’t -inconnue. Le fe'ntinrent
le plus raifonnablé & le mieux appuyé fut
cette langue, eft celui de Grotius, qui croit que
la langue des Lycaonicns étoit la même que celle
des Cappadoeiens, ou du moins en étoit Une forte
de dialeéte.
L Y C A S TU S & P AR RH A SIU S , noiirris d am
leu r e n fan c e pa r un e lo u v e . K o y q L o u v e .
L Y C É E , îevxuti, c ’étoit le nom d’une école
célèbre à Athènes, où Ariftote, & fesfe&ateurs ,
expliquoient la philofophie. On yvoyoit des portiques
& des allées d’arbres plantés en quinconce.,
où les philosophes agitoient des queftions en fe
promenant, De-là on a donné le nom Atpériy
patétiticnnc, ou de philofophie du. Licée à la ph:—
lofophie d’Ariftote. Suidas obfetve que le nom
de licée venoit originairement d'un temple bâti
dans ce lieu, & confacré à.Appllon Licéon\ d’autres
l y c
drfent que les portiques qui faifoient partie-do
lycée , avoient été élevés par un certain Lycus ,
fils d’Apollon} mais l ’opinion la plus généralement.
reçue y eft que cet édifice commencé par
Pifillrate ,. fut: achevé p,ar Périçlès.
L yc ée , montagne d’Arcadie. Voyez L y c e u s
L ycées , fêtes d’Arcadie, qui,é.toienc à-rpeu-,
•près la même.chofe que les lupercales de Rome;
on y voyoit des combats où le ptix du vainqueur
étoit une armure d’airain.; On dit aufli qu’on y
immoloit un; homme : Lycaon paffoit pour l’auteur
de; cette fête.
L y c é e s ra autres fêtes qui fe faifoient en l ’hon-
! neur d’Apollon qui donnoit la chaffe aux loups
d’Argos. Voyci L y c o g j în e .
LYCEUS y furnom de Jupiter, .pris du mont
Lycée en Arcadie, qu’on nommoit autrement le
mont facré, parce que les arcadiens prétendoient,
au rapport de Paufanias^. que Jupiter avoit été
; nourri fur cette montagne, . dans un petit canton
nommé Clétée i c’eft-là, difent-ils;,. que Jupiter
a été élevé par trois nymphes, Thifoa , Néda,
| & Hagno. « Sur ce mont Lycée eft une fontaine,
qui porte le nom de la troifième de ces
nymphes. Dansles temps de fechereffe , lorfquela
terre aride & brûlée, me peut nourrir les arbres
&des fruits qu’elle donne, le .prêtre, de Jupiter
Lyceus, , tourné vers, la fontàinë , adreffe:’fes
prières au dieu, lui fait des Sacrifices, en obfer-
vant toutes les cérémonies prefcrites.j; enfuité il
jette une branche de chêne fur la furface de l’eau,
car: elle ne..va .point à fond.. ;Cette légère agitation
qui arrive à la fontaine, en fait fortir des
exhalaifonsquis’épaififfent, &, forment dès nuages;
lelquèls retombant bientôt en;pluie * arrofent 8:
fertilifent le pays. Le mont; Lyçée eft fameux par
bien d’autres, merveilles> qontinue Paufanias. Il
n’ eft pas permis aux hommes., d’entrer dans l’enceinte
confacrée à Jupiter Lyceus. Si quelqu’un»
au mépris de la lo i, eft affez hardi pour y mettre
le pied , il meurt infailliblement dans l’année*
On dit aufli que tout ce qui entre dans cette
enceinte , hommes ,& animaux n’ÿ font point
d’ombre, Si une bête pourfuivie par des chaffeurs,
peut s’y fauver, elle eft en fureté, les chaffeurs
ne paflent pas outre, ils fe tiennent.en dehors;
■ mais ils remarquent que le'Corps de cette bête ,
quoique oppofé aux rayons du foleil, ne fait
point d’ombre. ( tl faut croire que l’hiftorien
ne parle que d’après ces peuples ). Sur U
croupe la plus haute .de la montagne,, on a fait
* à Jupiter, un autel d.e terres rapportées, d’où l’on
découvre prefque tout lé Péloponèfe.; Devant
cet autel on a pofé deux colonnes-au foleil levant»
fur lefquelles il y a deux aigles | dorés d ur.
goût fort, ancien : c’eft fur cet autel qu’ ils faon*
L Y C
fient^ Jupiter Lyceus , ayec ;un grand .myftère.
lin e m’eft pas permis de divulguer les cérémonies
je ce facrifice, ainfi laiffons les chofes comme
elles font, & comme elles;ont toujours été».
Ces derniers mots de Paufanias, renferment une
efpèce de formule , dont les anciens ufoient pour
éviter de cenfurer ou de divulguer les myftères
d'un culte étranger »».
L r c iu s , c’eft auflî le furnom de Pan , qui
avoit un temple fur le mont L y cé e, avec un
bqis facré près duquel étoit un hippodrome &
un ftade, o ù , de toute ancienneté, on célébroit
des jeux en l’honneur du dieu Pan. 4
LYCHAS , jeune homme attaché au fervice
d’Hercùle. C e héros étoit à Cénée , où il éle-
yoit un temple en l’honneur de Jupiter; c’efttlà
que Lychas vint le trouver, & lui préfenta, de
la part de Déjanire, là tunique teinte du fang du
centaure Neffus ; mais à peine le héros fut - il
revêtu de cette fatale robe , qu’ il fe fentit dévoré
d’un feu fecret, qui le mit en fureur. 11 appelle
Lychas, dit Sophocle, lui demande de quelle
main il a reçu cet horrible préfent j & fur fa
réponfe , faiiï de courroux , & preffé par l’excès
de la douleur , il prend le malheureux Lychas 3
& le je‘tte fi rudement contre un rocher , que
fon corps en eft brifé. Ovide d it, qu’après l’avoir
fait pirouetter pendant quelque tems, il le jetta
dans la mer, avec plus de force & de roideur
qu’une machine qui lance une pierre. Le corps de
ce malheureux, fe durcit en l’air ; & la crainte
lui ayant en même temps glacé le fang , il fut
changé en ce rocher qu’on voit encore dans un
endroit de la mer Eubée, avec quelques traits
d’une figure humaine.Les matelots qui le nomment
Lychas , ajoute le poete, n’ofent en approcher,
comme s’il confervoit encore fa fenfibilité.
LYCHNITES, nom que les anciens donnoient
quelquefois au marbre blanc de Paros , dont font
faites les plus belles ftatues de l'antiquité. Voy.
Paros.
C ’eft fon éclat qui lui avoit apparemment fait
donner le nom de lychnices, parce qu’il brilloit
comme une lampe. Quelques auteurs ont cru que
les anciens défignoient fous ce nom une efpèce
d efcarboucle qui fe trouYoit, difoit-on, aux environs
d’Orthofia & dans toute la Carie. Voyez
Pline, hifit natn lib, X X X V 1L cap. v if
L Y CH N OM AN T IE ,. efpèce de divination
qui fe faifoit par l’infpeétion de la flamme d’une
lampe. Ce mot eft grec, & vient'de , lam-
Pe> & de ftuvTucty divination.
, On ignore le détail précis des cérémonies qui
5 Y pratiquoient : il y a cependant grande appa-
L Y C *s7
r e n c e que c ’é to i t la m êm e chofe q u e la lampar
d om a n tie . Voye% L a m p a d o m a n t i e .
LYCÙNUCHUS. Une lampe de Portici, que
tient un enfant nud , fert à expliquer un paffage
de Lucrèce & de Virgile, où ces Poètes parlant
de figures d’enfans qui tenoient des lampes poi;r
éclairer lès maifons ( Lucr. lib. II. y. 14, Virg.
Æneid. lib. I. v. 7 16. ) ; de même qu'une ancienne
inferiptipn, dans laquelle il eft fait mention,
de deux cupidines , cum fuis lychnuchis ( Grutert
infeript. p a g .y j. n. )' Sur une colonne a cannelures
tories, pareille à celle qu’on voit auprès
de cet enfant, Santé Bartoli, a repréfenté ( Luc.
part. 1. tab. 19. ) un feu flamboyant, au lieu
d’une lampe qui dévoie s’y trouver.
Athénée ( lib. X V . ) parle d’un lychnuchus %
ou d’une torchère dont Denys le jeune avoit fait
préïent au Prÿtanée de Tarente, qui avoir autant
de mèches, que l’on compte de jours dans
l’année.
L Y C IA N I , en Italie, près de la Lucanie.
AYKIANQft.
Les médailles autonomes de ce peuple font :
RRRR. en bronze.
O. en or.
O. en argent.
L Y C I A R Q U E , magiftrat, ou pontife de
Lycie , Lyeiarcha. Strabon ( lib. X IK . ) dit que
le lyciarque étoit créé dans un confeil compofé
des députés de vingt-trois villes de L y cie, c ’eft-
à-dire, de toutes les villes de cette province.
Quelques-unes de ces villes avoient trois v o ix ,
ou trois députés, d’autres deux, & les dernières
feulement un.
Le cardinal Noris dit que le lyciarque préfîdoit
aux chofes de la religion. Et en effet il en étoit
du lyciarque comme du fyriarque & de l’afiarque.
Quoique ces magiftrats fuffent les chefs des con-
feils ou des ét^ts de ces provinces, on les éta-
bliffoit néanmoins, principalement pour avoir foin
des jeux & des fêtes que l’on faifoit à l’honneur
des dieux, dont ils étoient aufli inaugurés prêtres,
en même - temps qu’ils étoient faits ,lyjîarques,
afiarques ou fyriarques. Ils étoient pourtant auflî
magiftrats,& les chefs desmagiftrâts. Cette charge
étoit annuelle. Voye^ Saumaife fur Solin, p. 80y.
& le cardinal Noris, dans fes époques fyroma-
cédonniennes. ( Dijfert. III. p. 210.
L Y C IE , nom d’une province de l ’Afie mineure,
Lycia. Elle étoit entre la* Pansphÿlie à
l’orient, & la Carie à l’occident, la mer au midi,
& la Phrygie au nord. La Lycie étoit renommée
pour avoir d’excellens parfums, dont elle trafi