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H YM E N ou H YM EN ÉE , étoit chez les grecs
le dieu qui préfidoit plus particulièrement aux mariages
; fon nom même lignifia dans la fuite le mariage
même j & il dérivôit du mot«jW»ot», qui lignifie
demeurer enfemble 3 ou avoir le même fentimeht.Çjè-
toit un jeune homme d’Athènes, d’une extrême
beauté , mais fort pauvre & d’une origine obfi
cure. Dans cet sge où un garçon peut aifément
paffer pour fille , il devint amoureux d'une jeune
Athénienne ; mais comme elle étoit d’une naif-
fance plus relevée que la fienne, il n’ofoit lui
déclarer fa paflion , & fe contentoit de la fuivre
par-tout où elle alloit. Un jour que les dames
d’Athènes dévoient célébrer fur le bord de la mer,
la fête de Cérès , où fa maîtreffe de voit-être,'il
fe travefht en fille, & quoiqu’ inconnu, fa beauté
& fon air modefte le firent recevoir dans la troupe
rèligieufe. Cependant quelques corfaires ayant fait
une defeente fubite à l’endroit où étoit l'alTem-
blée, enlevèrent toute la troupe, & la tranfpor-
terent fur un rivage éloigné, où après avoir débarqué
leur prife , ils fe livrèrent à la joie & à
la débauche de la table. Accablés de vin & de
fommeil, ils s’endormirent. Hymenée fécondé de
fes femmes , égorge tous les pirates, retourne feul
à Athènes , déclare dans une affemblée du peuple,
ce qu'il e ft, & ce qui lui eft arrivé, & promet,
fi on veut lui donner en mariage celle des filles
enlevées qu’il aimoit, de faire revenir toutes les
autres. Sa propofition eft acceptée ; il époufe fa
maîtreffe , & ce mariage fut fi fortuné , que dans
tous ceux qui furent célébrés depuis, on invoqua
toujours le nom à3 Hy menée , dont les grecs firent
depuis un dieu , & en l'honneur duquel ils célébrèrent
des fêtes appel lées Hy menées. Dans la
fuite les poètes créèrent une généalogie à ce dieu,
les uns le faifant naître d’ Uranie, d’autres d’Apol-
ton & de Calliope, ou de Bacchus & de Vénus.
On repréfentoit toujours l’hymen fous la figure
d’ un jeune homme couronné de fleurs , fut-tout
de ref.s & de marjolaine, tenant de la main droite
un flambleau, de la gauche un voile de couleur
jaune & portant une chauffure jaune. Cette couleur
étoit autrefois particuliérement affe&éé aux
noces : car on lit dans Pline que le voiiede répou-
fée étoit jaune. Voy. T a l a s s iu s .
Sur un bas-relief de la villa d’AIbani ( monum,
inédit. n°. n i . ) qui repre'fenteles noces de Thétis
& de Pelée , on voit 1 Hymenée fous la figure
d’un jeune homme, avec une longue chevelure
relevée fur la tête & couronné de fleurs.
H YM E T T IU S , furnom de Jupiter, pris du
mont H>mette, dans le' vofinage d’Athènes , fur
lequel ce dieu avoir un temple. On a dit que lés
abeilles du mont Hymette avoient nourri Jupiter
enfant, & qu’ en récompenfe ce dieu leur avoit-
accordé le privilège -de faiie le miel k-.plus délicat’
de tout le pays.
H Y P
HYMNE, de Cafior. Les Lacédémoniens,«*
ail antau combat, jouoient fur la flûte un air qu’ils
appelloient Cajloreum melos. Quelques auteurs
prétendent que ce fut Caftor lui-même qui l’inventa,
& que c’eft d’ où lui vient fon nom 5 d’autres
veulent que Minerve ait inventé l’hymne de Caftor
, & que cet air ait fervi au commencement
à danfer la pyrrhique.
H ymnes. C e mot eft toujours mafeulin , lorf-
qu’ il s’agit d’^ymnwautres que les hymnes d’ églife.
Voye% cet articule dans le dictionnaire de Grammaire
& de Littérature.
H YM N IA , furnom de Diane , fous lequel
elle étoit invoquée dans un temple en Arcadie.
Une vierge fut long - temp's fa prêtreffe ; mais
Ariftocrate lui ayant fait violence, on mit une
femme mariée à fa place. Diane-Hymnia, avoit
encore fous ce nom un temple dans le territoire
d’Orchomène : il étoit delfervi par un prêtre marié
, qui ne communiquoit point avec les autres
humains. (Paufan. ).
H YM N O D E . \ Tr , B
HYMN O GRA PH IE . ƒ !e d‘ai0Bnaire
de Grammaire & de Littérature.
HYM N O LO GUS, Gruter (64?. 4. ) rapporte
une infeription dans laquelle il eft fait mention
d’un chantre, ou hymnologue.
H Y O N N E , femme d’Eleufius, & mère de
Triptoième , eut part aux honneurs que l’on rendît
à fon fils.
H Y PÆ PA , en Lydie, yiïaiiihnqn.
Les médailles autonomes de cette ville font:
RRRR. en bronze.
O. en o r .-,
O. en argent.
Cette ville a fait frapper, fous l’autorité de fes
magiftrats, qui étoient quelquefois préteurs, des
médfiihs impériales grecques en l’honneur d’Au-
gufte, d’Ahtonin, de Fauftine jeune, de Crifpine,
de Sept.-Sévère, cle Domna, de Caracalla , de
Géta, d’Elagabale , de Gordien Pie, de Tranquil-
iine , de D é c e , d’Etrufcille , de' Valérien , 'de Sa-
lonine, de Gallien, de Néron , de Commode.
HYPÆTRÆ. Voye% H y pé t re s .
H YPAR. Les grecs exprimoient par ce nom les .
deux marques fenfibles de la préfence des dieux;
car l ’opinion des payens étoit que les dieux fe
manifeftoient aux hommes, ou par le fonge , ou
par quelque réalité , foit en fe montrant eux-
H Y P 2 2 1
mêmes, foit en donnant des preuves fenfibles de
leur préfence par quelque merveilles > lorfque,
par exemple , Enfila, veftale , acculée d’avoir,
par fa faute, laiifé éteindre le feU perpétuel,
invoqua Vefta , & jetta fa robe de lin fur un autel
, où il n’ y avoit que de la cendre froide,
priant la déelfe que s’il n’y avoit point de fa
faute, elle fit ènforte que fa robe s’enflammât
dans le moment, ce qui arriva félon fa prière ,
dit Denis d’Halycarnaffe. C et auteur étoit fi per-
fuadé que les dieux fe montroient en ces deux
manières, qu’il traite d’ athées les philofophes qui
le nioient : fi pourtant, ajoute-1-il,on peut donner
le nom de philofophes à ceux qui fe mocquent de ,
ces apparitions des dieux arrivées, ou chez les grecs
ou chez les barbares, & qui tournent en ridicule
toutes les hidoires de cette nature, prétendant que
ce ne font que de vaines fictions, & qu'aucun des
dieux ne fe mêle de ce qui fe paîfe parmi les hommes.
Cicéron , qui n’étoit pas des plus crédules,
après avoir rapporté plufieuis exemples des dieux
qui s’étoient montrés en l’une & l’autre manière,
dit, vers la fin du fécond livre défia nature des
dieux: ces apparitions fréquentes des dieux prouvent
qu’ils veillent, & fur les villes & fur chaque
particulier : cela fe prouve aufli par laconnoif-
fance des chofes futures'que plufieurs reçoivent,
foit en fonge, foit en veillant. Voy. A o r a s ir .
Le mot hypar , i>V«g , eft grec , & fignifie :
apparition réelle.
H Y P A T A . Dans la Theffalie. Les médailles
des Ænianes, ont été frappées vraifemblable-
ment dans cette ville.
HYPÉRASIUS, roi de Pellène, dans LAcfaaie,
fut père d’Amphion l’Argonaute.
HYPERBÉRÉTÉE, douzième mois des Macédoniens
& de quelques grecs d’Afie , comme
d’Ephèfe., de Pergame, Sec. On croit qu’il répond
à notre mois de feptembre. Ce même nom
eft ^uffi celui du douzième mois des autres, grecs
d’Afie , comme--ceux de Smyrne , d’Ar.tioche,
d eT y r , de Gaze, &c. desSyro Macédoniens, Sec.
Mais dans leur calendrier, il répond à notre mois
d’oCtobre , parce qu’ ils ne commençoient leur
année qu’au mois qui répond à celui d’oCtobre :
les Sidoniens , les Lyciens çommsnçoïent leur
année à-peu près comme nous 5 a in fi le mois
dJhyperber-etèe , qui étoit le douzième , répond
félon leur, calendrier à notre mois de- décembre.
Voy. le P. Pecau, Scaliger , Uftèrius , Noris,
Valois , &c,
HYPERBOLÉIEN, nome, ou chant du même
caractère que Y Hexharmonien. Voyeç ce mot.
H Y P
qui habitoient au-delà du vent Bore'e, pour
dire très-feptentrionaux ( o?rep, au-delà & de Bopéns
Borée). Il y a là une ifle, d’t - il, aufli grande
que la Sicile : les liabitans croient que c’ ett le
lieu de la naiflance de Latone 5 Se de la vient que
ces in fui air es révèrent particulièrement Apollon
fon fils. Ils font tous , pour ainfi dire , prêtres de
cedieu ; car ils chantent continuellement des hymnes
en fon honneur. Ils lui ont confacré dans leur •
ifle un grand tertein , au milieu duquel eft un
temple fuperbe , de forme ronde , toujours rempli
de riches offrandes. Leur ville même eft confa-
crée à ce dieu , & elle eft pleine demuficiens & de
joueurs d’ inftrumens, qui célèbrent tous les jours
fes vertus & fes bienfaits. Ils font perfuadés qu’A-
pollon defeend dans leur ifle tous les dix-neuf ans,
mefure du cycle lunaire : le dieu lui-même joue
de la lyre & danfe toutes les nuits, .l’année de fon
apparition, depuis l ’équinoxe du printemps juf-
qu’au lever des pleyades, comme s’il fe rejouiftbit
des honneurs qu’ on lui rend. Enfin les Hyperboréens
témolgnoient leur vénération pour Apollon, en envoyant
régulièrement tous les ans à Dé!os,les offrandes
qu’ils lui faifoïent des prémices de leurs fruits.
Au commencement c ’éto t deux ou trois vierges
choifies , accompagnées par cent jeunes gens d’un
courage & d’une vertu éprouvée qui portoient ces
'offrandes; mais les droits de lhofpitalité ayant
été violés une fois dans la perfonne de ces étrangères,
on prit le parti défaire paffer ces offrandes
comme de main en main, jufqu’à Delos , par
l’entremife des peuples qui fe trouvoient fur le
chemin, depuis leur pays jufqu’ à Delos. Les grecs
croyoient aufli que ce dieu étoit venu du pays des
Hyperboréens, au fecours de Delphes, dans Je
temps que cette ville fut aftiégée par les Gaulois.
H Y PER CH IR IA, fourni fe ou adoucie.
On avoit donné ce furnom à junon , & on lui
avoit élevé un temple, fous cette invocation, dans
la Laconie , après un débordement de l'Eurotas.
HYPERD IAIEUX IS, eft un rapport du vieux
Bacchius, l’ intervalle entier du diapafon entre
deax tétracordes. Telle eft la disjonction qui règne
entre les tétracordes hypaton & hypeiboléon. V.
T étracordr."
H Y PERD O R IEN j ou Myxolydien, mode de
1 mufique ainfi nommé , parce que fa fondamentale
étoit une quarte au deffus de celle du mode Do-
rien. On en attribuoit l’invention à Pythoclide.
HYPÉRENOR , l’un de ces hommes qui naquirent
des dents de dragons femées par Cadmus.
Orgueilleux s’exprime en grec par vKeçiwç. Voye^
C admus.
HYPERBORÉEN, furnom d’Apollon. Dio- HYPERÉOLIEN, le pénultième à l’aigu des
dore dit que Hyperboréens étoient des peuples quinze modes de la mufique des grecs; ce mode