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;«• trente fix a n s . . . . Or la bataille de M a - ’
rathon fut donnée l’an cinq cent trois , cinq
ans avant la mort de Darius ( i ) j donc ce g ouvernement
des Pififtratides avoir commence
l ’an quatre cent quatante-fept •, & ceci nous
donne l’époque de la troiiième tyrannie de
P ififtra te, comme il eft clair par cet autre
paflage « Après fa fécondé expulfion , Pifif-
» trate relia onze années banni de la v ille -
» mais à la onzième il revint en forces & fe
rétablit ; or ce rétabliflfement s étant fait en
quatre cent quarante-fèpt, la fécondé expul-
lion tombe en quatre cent trente-fix : donc il
eft évident que l ’ambaffade de Crcefus arriva
fous la fécondé tyrannie de Pififtrate , dans
l ’une des deux années 435 ou 436.
L a fuite des faits veut que Crcefus ait et?
pris deux ans après 3 nous fuppoferons quatre
cent ttente-fept, & il en téfulte un nouvel accord
avec Xénophon ( 1 ) , qui affûte qué
(U Hérodote. Lib. V. V o y . l a Chronologie d’Hérodote
dreffée à la fin de fon hiftoue. p. 30. .
{ij XénophonCyropédie.in-fol.p.17«. ; :
1 LOG1E
Crcefus ne fut vaincu qu’après la mort d‘,un
R oi âflyjien , que nous trouvons être'Néré-
glilTor , dont le règne finit effectivement en:
quatre cent trente.fix.-
Eusèbe prétend que Crcefus régna quinze
ans ; mais l’autotité de ce compilateur ne mérite
point de l’emporter fur l ’exigence d'un
fait hiftorique.La guerred’Alyattes .avecKya-
x ares , Roi des M èd e s , veut que.le Roi L y dien
ait commencé de régner au plus tard l’an
trois cent foixante un: or fon règne ayant duré
cinquante-feptans , Jufqu’en 4 1 8 , il en ré-
fulre néceffairement vingt pour C r c e fu s ,
qui n’a pu paffer 43 7 , & c’eft fur cette évaluation
que je difpofe le rapport des règnes
aux années du temple.
, . Règnes. Années du Temple.
Gygès." ............ 38 depuis 3 61 jufqu’à 399;
A rd y s ................. 4 9 , .............3 0 p . .348.
Sadyattes.............. 1 2 .............3 4 9 . . . . . . . 300,
A ly a tte s .............. 5 7 . .............3 6 1 ..................4 1 7 .
Crcefus. . . . ..2 0 . . . . . . .4 18 ................4373
xlv
C H A P I T R E V I I .
De f origine des Empires Mède & Babylonien.
D ans des tems anciens, mais bien moins re- |
culésqu'onnepenfe,quelques peuplades fituées
à l’orient du T ig r e , fe réunirent en un même
corps de Nation, & formèrent ce qu’on appella
proprement lesAJJÿriens.Leaxpays paroitavoit
été compris dans l’enceinte des montagnes
qui enveloppent les deux Zab ( 1 ) , Scies autres
moindres rivières dont ils reçoivent les eaux.
I.eur ville capitale fut ce que nous appelions Ninive, N inos chez les Grecs, Se Ninoué chez
les Hébreux. Voilà proprement la nation Se la
contrée queles anciens orientaux défignent fous
le nom d' Afchour & à qui il faur appliquer
fpécialemenc [’AJfouria Se Athouria des G é o graphes
occidentaux. Mais les AJlyriens ayant
par la fuite envahi une grande partie de l’A f ie ,
il arriva ce qui eft toujours arrivé en pareil cas ;
le nomdu peuple dominateur s’ étendit comme
fon empire , Se devint générique Se commun à
tous fesfujets (3). C e fut en cette qualité Se par
cette raifon que les Babyloniens s'appellèrent AJlyriens. Bien p lu s , le nom de Syriens fous
lequel les Grecs ont connu les Araméens des
Afiatiques, n’a pas une autre origine, Se n’en
eft qu’une altération. C ’eft ce qu’Hérodote attelle
pofitivement.........Ceux appellent AJfyriens, les Grecs qleuse nleosm Bmaernbta rSeysriens
(4).
Dans ces fiècles reculés, l’A fie étoit partagée
en une multitude de peuples Se d’E ta ts , qui
divifés d’intérêts, avoient un fonds général 8e
commun de moeurs, de langues, de religion ,
de caraétère. Quand il s'éleva une nation prédominante,
les autres furent affujetties ; mais rare-
^1) V o y . les Cartes de Danville, Afie atic. & mod.
{a) 'Prononcez f c h comme c h dans charme»
i|| C’eft ainfi que l’on appella Romains tous les
peuples d’Italie, & Francs tous, ceux des Gaules , &c.
• (4) Heröd. lib. VII.p. <539. Aü-flî' Strabon appelle-t-il
S y r i e n s les peuples & les Rois de Ninive & de Baby-
lone»t Strab. Geogr» .lib. XV. Et pâr Un inverfe Ma-
cr-obe appelle Aftÿriens les A r a m é e n s d’Héliopolis.
S a t u r n . p . 73. & 79. i n - f o l . 1472»
môrit perdoient-elles leur police intérieure,
leurs ufages civils & religieux * *, fouvent même
elles confiervoient leurs Rois: il fuffifôit au
vainqueur de retirer .des tributs & des troupes
pour Tes expéditions } c’étoit une forte de féo;*
dalité dont l ’Indoftan offrait en cès derniers
tems une image affez fidèle. Le peuple conquérant
étoit un fuzerain -, les peuples conquis
étoient des vaffaux -, le Roi du peuple dominateur
commandoit à des Rois } de là le titre
orgueilleux de Roi des Rois.
T e l fut l ’état de l’empire afiyrien fous une
affez longue férié de princes defpotes ; mais
enfin l’abus de la puiffance ayant eu fes confié -
quences naturelles, le peuple dominateur fe
corrompit, s’énerva} & les peuples ferfs , réunis
par une confpiration générale , renversèrent
le trône de Ninive , & brisèrent le fceptre des
AlTyriens.
Deux nations furent les principaux agens de
cette révolution} i° . les Mèdes, nom générique
fous . lequel étoient comprimes diverfes tribus
(5), fituées au nord-eft des AlTyriens} i° .le s
Babyloniens, autre ligue de peuples fituées fur
le cours inférieur de l’Euphrate. Arbaces Satrape
de Médie, & Béléfys , prêtre Kaldéen de
Babylone, furent les chefs de la révolte , & devinrent
les premiers princes des deux nouveaux
empires qui fe formèrent des débris de l’ancien.
L e témoignage des hiftoriens ne varie point
fur ces faits-: ils s’accordent encore à recon-
noître Sardanapale (é) pour le prince Ninivite,}
fous qui arriva cet événement} mais quand il a
fallu le claifer dans l ’ordre des tem s , les écrivains
{c font perdus dans un cahos de contra-
j dictions & d’erreurs qu’il étoit cependant ..bien
aifé d’éclaircir.
Le Sar-dana-pal-os des Grecs n’eft pas autre
(s) Hérodote en nomme fix ; mais il eft probable
qu’il y en eût un plus grand nombre. Lib. I. p. 52.
(6 ) Hérod. lib. II. p. 177. Et Ctefias apud Diodor,
lib. II.