
On dreffoit les tables, autant qu'il étoic poflible
dans les carrefours & les places ou trois rues
Vjnoient aboutir , parce que ces rues étoient con-
facrées à la déeffe fufnommée par cette raifon
Trivia y les facrifices qu'on lui odroit portoieiit
auffi le même nom.
Dans la plupart des autres facrifices une por- "
tien de la victime , outre ce que nos bouchers ap-
pe'lent iffu.es, étoic réfervée pour la nourriture des
perfonnes incapables de travailler. Les grecs &
les romains avoient des ufages admirables dans
leur police : tandis qu'ils févilToient contre les
mendians & les vagabonds ils avoient imaginé
lès moyens d'aider perpétuellement les famdles
indigentes , fans le fecoürs des hôpitaux qu'ils ne
connoiflcuent pas 3' & leurs facrifices fervoient
rout enfemble à la religion , & au foutien de ceux
qui fe trouvaient dans le befoin. (D. J.)
HE CATOMBÆON ^ nom du premier mois
de l'année des .Athéniens : il ©toit compofé de
trente jours, & il commeftçoit » la première nou- j
veile lune après le folftice d’été 3 ce qui répond
fe-lon les uns au mois de feptembre , & félon
d'autres , à ia fin de notre mois de ju in , ou au
commencement de juillet. Les Béotiens appeiloient
ce mois kyppodromus, & les Macédoniens tous.
L ’auteur du grand étymologicon nous apprend
que le premier mois des Athéniens fe nommoit
anciennement chronius y à caufe des facrifices dit
chronia , que l’on offroit alors à Saturne , mais
que dans la fuite des tems le mois chronius fut
appelle hécatombêon , parcë que Tes chofes grandes
font dénotées par le mot hécaton, & que dans
ce mois le foleil demeure davantage fur l'horizon,
& fait le plus grand jour de l'année.
Cependant j'aimerois mieux l’étymologie de
Suidas & d'Harppcration qui prétendent que ce
mpispritle nom d'hécatombêon 3 à caufe du nombre
d'hécatombes qu'on fàcrifioit à Athènes pendant
fon cours.
Au relie, comme les mois des grecs étoient
lunaires , & qu'ils ne peuvent s'accorder avec les
nôtres, j'eftime qu’en traduifant les anciens auteurs,
il convient bien mieux de retenir les noms
propres dés mois des Athéniens, des Macédoniens
& des autres nations en général , que de
les exprimer par les mois des romains que nous
avons' adoptés. V o y e iM o is des Grecs. ( D . J . )
H É C A T OM B E , f. f. C 'e ff un facrifice de
cent boeufs , félon la lignification propre du mot;
•mais la dépenfe -de ce facrifice ayant bientôt paru
trop forte, on fe contenta d'immoler des animaux
de moindre prix ; & il paroît par plufieurs anciens
auteurs qü’on app.ella toujours hécatombe,
un facrifice de cent bêtes de même eübècé, comme
cent chèvres 3 cent moutons, cent agneaux, cent
truies 5 & fi c'étoit un facrifice impérial, dit Capitolin,
on immoloit par magnificence cent lions,
cent aigles , & cetera hujufmodi animalia centena
feriebantur-, .
C e facrifice de cejit bêtes fe faifoit en même
tems fur .cent autels de gazon, & par cent fa-
crificateurs 3 cependant on n’offroit de tels facrifices
que dans des cas extraordinaires, lorsqu'un
grand évènement' caufoit quelque joie publique,
ou une calamité générale. Lorfque la pelle ou la
famine ebligeoit de recourir aux dieux ?.les cent
villes du Péloponèfe faifoient enfemble un héca-
\ tombe 3 c'eft-à-dire, qu’elles immoloient une y c-
time pour chaque ville 3 mais Conon , général
dés Athéniens , ayant remporté une vi&oire navale
fur les Spartiates, offrit lui feul une hécatombe.
» C ’é toit, dit Athenée , une véritable hé-
» catombe,. & non pas de celles qui en portent
» fauffement le nom » j ce'qui prouve qu'on ap-
pelloit fouvent une hécatombe, des facrifices où
le nombre de cent vi élimés ne - fe trouvoit pas.
L'hiftoire romaine parle aüfifi d’empereurs qui
ont offert quelquefois des hécatombes 5 par exemple
Balbin, à la première nouvelle qu’il reçut de
la défaite du tyran Maximin, ordonna lur le champ
une hécatombe.
On tire communément l'origine du mot hécatombe
3 de ifearov cent v 8c de fizs boeu f; d'autres
dérivent ce mot de Ëx.aroy cent, & dé kSs piey
& félon ceux-ci Y hécatombe de vingt-cinq bêtes
à quatre peds n’étoit pas moins une hécatombe ;
d’autres enfin le dérivent' fimplement du mot
ËxctTÔfiÇii 3 qui défigne un facrifice fômptueux.
jD , JO
Muratori rapporte une infcrîption ( <^43- I-)
dans laquelle il eft fait mention d’une hécatombe
offerte dans les entr’aéles des fpeétacles, hécatombes
immolata inter fpeSiacula.
HECATOMBEES , fête qu’on célébroit à
Athènes, en l’honneur d’Apollon-, dans le premier
mois de l’année civile, appelléë de-là héca-
tombeonLes Athéniens furnommoient Apollon
hécatombéey les habitans de là Carie & de l’île de
Crète appelloient aufîi. Jupiter de la même manière
, au rapport d’Héfychius.
On célébroit des fêtes du même nom à Argos
& à Egine , en l’honneur de Junon (Sckol. Pind.
od. 7. 8.) elles prenoient leur nom de Y hécatombe
offerte en cés jours'.
Le nom d'hécatombée défignoit auffi le facrifice
qu’ offroient enfemble cent villes de la Laconie
pour leur profpérité ( Eujiath. Iliad. B.)
H É C A TOM P É D O N , temple de Minerve à
Athènes.
Parthénion était fo n nom primitif, l’autre étoic
relatif à fon étendue. Spon, & plus récemment
M- le Roi, académicien françois , en ont pris la
mefure très exactement-3 fa longueur, félon ce
dernier, eft de 221 pieds, far 94 de largeur. V °m"
ment étoit-il donc hécatompédon ou a i 00 pieds.
Il étoit hécatompédon, dit M. le R o i, a raifort ,e
fa façade , la principale partie de çes^ fortes d e-
difices, celle qu’on voyait la première en y arri
vant -, & celle où les anciens étoient la plus grande
magnificence-. Ces 554 pieds quelques pouces ,
mefure du châtelet de Paris, trouves par M- le
Roi , donnent -100 pieds attiques , parce que \e
pied attique n’étoit que de 11 pouces, 4 lignes> oc
quelques points.
H É C A T OM P Y L E , -ville à cent portes , fur-
eom de-îhètjSS d’Egypte , qui 1» diBinguott de
Thèbes en Béotie.
H E C A TOM PH O N 1ES , 1 fates que c é lé - ;
H E CA T OM PH O N EUM E , ƒ que
broient chez les Mefféniens ceux qui avoient
tué cent ennemis .à la guerre. C e mot .eft com-
pofé de E'xtvnov cent & de .<pov£va} , je tue. Ils^of-
froient après cet exploit un facrifice du- meme
nom. PâuCanias , ( /. IV . ) rapporte d’Anftomene
ou Ariiftomède de Corinthe , qu’il offrit jufqu a
trois facrifices de ce genre 3 mais Plutarque révoque
en doute cette triple- héçatomphonie.
H É C A T O N CH IR E S , c’eft le nom général
qu’ on donnoit aux trois géans qui avoient cent
mains. Briarée, Gygés & Cothis , i*.*™ cent &
XH main.
H Ê C A T O N S T Y L O N , portique à cent c o - :
lonnes. On donna ce nom .en-particulier au grand ;
portique du théâtre de Pompée à Tome , qui étoit
placé fur le mont Coelius.
H É C A T O N T A R Q U E , nom grec du .centu-
lion., ou du commandant de c,ent hommes,
HE CTEUS j Sixième.3 modios, mefure grecque
de capacité.
Elle vaioit en Thefmes de France de boif-
feau.
Elle valoit en mefures grecques,
isf Tétarton laconicon 5
ou,- 8 choenix;
ou , 2 hémiheéles 5
ou , 16 xeftés.
Voye\ Mesures pour l’évaluation deM. de Romé
de l’Ifle.
H E C T O R , fils de Priam & d’Hécube , paf-
foit pour le plus fort & le plus vaillant dçs
Troy.ens. Homère nous donne une preuve de fa
force prodigieufe ; HeSor trouva devant la porte
du camp des grecs, une groffe pierre, que deux
hommes des plus robuftes auroient eu de la peine
à lever de terre, pour la mettre fur un chariot,
il la leva feul très'- facilement. la jetta contre
le milieu de la porte, qu’il enfonça avec un fracas
horrible, & il fit tomber le monftrueux rocher
bien au-delà du mur. C'eft que Jupiter,
ajoute le poète, avoit rendu la-piefre. légère;
Les oracles avoient prédit que l’empire de Priam
ne pourroit être détruit tant que vivroit le redoutable
HeSor. Pendapt la retraite d’Achille , il
porta le feu jufque dans les vaiffeaux ennemis ,
St'tua Patroele qui voulut s'oppofer à fes progrès.
Le delîr de venger la mort de Patroele,
rappella Achille au combat. A la vue de ce
terrible guerrier , Priam & Hécube tremblèrent
pour la vie de leur fils i ils lui firent les plus vives
mflances pour l’engager à éviter le combat d A -
chille j mais il fut inexorable, & lié par fon deilin,
dit Homère , il attendit fon rival. !■ Alors Jupiter
„ prenant-fes balances d’or , met dans leurs baf-
» fins les deux dëllinées d’Heiïor Sç d’Achille , &
„ les élevant de fa main toute .puifiànte , il exa-
„ mine leur poids; celle à’Hector, plus p.efinte ,
», emporte la.balance, & fe précipite dans les en-
„ fers j •&, dès ce moment, Apollon abandonne
,»j ce prince »». Achille ôte donc la vie à H e ïtor,
8c, par une barbarie qui fe reffentoic des moeurs
des temps héroïques, il attache à fou char le
cadavre du vaincu, 'le traîne indignement plufieurs
fois autour de la ville ; 8c après avoir affouvi fa
vengeance & fa cruauté fur un ennemi mort, il
vend le corps à Priam, qui vient en fupplianc
jufques dans fa tente le lui demander, ou plutôt
l’acheter par de riches préfens. Apollon , qui
Tavoit protégé de fon vivant à la prière de Vénus,
prit foin de fon corps après fa mort, & empêcha
.qù’il ne fût déchiré , ni même défiguré par les
mauvais traitemens d’Achille. Philollrate dit que
les Troyens, après avoir rebâti leur ville, rendirent
à ce héros les honneurs divins : on le voit
repré fente fur leurs médailles ( Patin. Thcf. nam.
p. 170. ) monté fur un char tiré par deux chevaux
, tenant un.é pique d'une main, Sc de l’autre
le palladium.
Le portrait A’Hetior étoit fort commun chez
les Grecs & chez les Romains, & les traits dè
fon vifage & de toute fa figure dévoient être bien
empreints dans leur imagination, s’ il eft vrai ce
que raconte Plutarque , dans la vie d’Aratus :
ce Q u’ un jeune Lacédémonien relfembloit fi fore
,» à HeCtor, que le bruit s’en étant répandu , on y
»> accourut de tous côtés comme à un fpeéiacle,
» tant la figure & les traits du vifage A’HeCtor
jj étoient connus , même de ia populace »». La
foule étoit fi grande, que le jeune homme fut
j e t t é p a r t e r r e ô e f o u l é a u x p i e d s , C ’ é t o i t p lu -