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roît que l’on commencent par finir la tête , & que.
de-Jà on paflbitaux autres parties, ce que nous pouvons
inférer du récit que nous fait Paufanias de
la llatue d'un Jupiter de Mégare, dont le vifage
étoit d'or & à*ivoire. Cette ifatue ne fut pas achevée
à caufe des guerres du Péloponnèfe , qui en
interrompirent l'exécution j elle n'eut de fini que le
vifage ; le refte du corps fut modelé en plâtre &
enterre cuite. ( Paufan. lib. I.-p, 9 7 .1. IX. ) Rien
de plus curieux en ce genre qu'une petite figure
d'enfant en ivoire, de la hauteur d'un palme
romain , & jadis entièrement dorée, qui fe trouve
dans le cabinet de M. d’iHUmilton, ancien mini
lire plénipotentiaire du roi d’A n g le t e r r e à
Naples».
« Il s’eft confervé en divers lieux des tablettes
d3ivoire plus connues fous le nom de diptiques
parce quelles n'étoient compofées que de deux
feuilles. Les autres prendent la dénomination de
triples , de quadruples, de quintuples. ( Martial,
lib. X IX . epigram, ) , fuivant le nombre des feuillets
dont elles étoient garnies ».
« On en voit une à fix feuilles dans la planche
194e. de Y antiquité expliquée. Les couleurs verte,
jaune & de pourpre furent celles dont on affeéla
le plus de peindre leur couverture , quand elles
ne confiftoient qu'en feuilles de vélin. Mais on y
employa fouvent une matière plus folide, telle que
Y ivoire , le buis, lé citron, & même l'ardoife.
( Hugo deprimâ feribendi origine , p. 94. ) C ’eftau
moins le fentiment de Raçlerus, cité par le P.
Hugue, dans fon ancienne origine de récriture/
Les tablettes ( Fiojfius dé art. gram lib. I . cap.
X X X V I I I .) foutes nues & fans enduit, fe nom-
moient feheda. En général, on app.elloit ( Pollucis
cnomafticon) polyptyques ces fortes de tablettes;
lorfqu'el'es étoient compofées de plus de deux
feuillets ».
cc Si les tablettes n'étoient enduites ni de cire,
fii de craie, ni déplâtré ( Martial, epigram. j . lib.
14 PaUograph. p. 16. ) , la plume ou le pinceau
-tenoien: lieude burin ou de flyle. Les livres d3ivoire,
dont parlent le jurifconfulte Ulpien ( Dig. lib. .32.
tege 51. ) & le poète Martial , de voient être
écrits de la forte. On ne'peut douter qu'il n’en fût
de même de certains fénatus -confultes »,
Du temps de Vopifque ( Vop. in Tacit. p. 664
& 66 ). hifi-. aug. tom, III.) on en vovoit un fouferit
de la main de l'empereur Tacite. Le livre d‘ivoire
fur lequel il l’avoit figné étoit au nombre de ceux
d’une bibliothèque publique de Rome, G ’étoit une
diftinétion raccordée aux empereurs romains, que
tous les arrêts du fénat qui les concernoiént fuf-
fent inferits fur des livres de cette nature. Notre
encre 11e fer oit pas auifi propre à écrire fur Y ivoire
que celle des anciens. Les drogues dont elle, fe
faifoit, étoient fort différentes de celles qui. entrent
dans la nôtre. Cependant ( Pompon.lib,.II,
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de orig.jurif. ) nous n'aflurons pas que les XII
tables, & Y ivoire expofés à Rome devantjla tribune
aux harangues , ne fufient pas plutôt gravées qu’écrites
avec l'encre. ( Nouvelle Diplomatique. )
1X IO N , roi des Lapythes en Theifalie, devoit
le jour à Jupiter & à la nymphe Mélète. Selon
Dîodore, fon père s’appeîloit Antion ; & ' félon
Hygin , Léonte. Il établit fa demeure à Lariiïe,
aux environs du mont Pélion. Ayant époufé Dia,
fi le de Déjonée , il la rendit mère de Pirithoiis.
C ’étoit alors la coutume , lorfqu’on époufoit une
fille, qu'au lieu d’en recevoir une dot, l’époux faifoit
de grands avantages à la fille qu'il vouloit
époufer, ëc de riches préfens aux père & mère
pour L'obtenir. Déjonée ayant fouvent follicité fon
gendre d'accomplir les promeffes qu’il lui avoit
données en époulant fa fille , &. voyant qu’il ne
faifoit que l’amufer par de belles paroles , lui fit
un jour enlever fes jumens qui paifl’oient à h campagne.
Ixion , piqué au v if de cet affront, feignit
de vouloir entrer en accommodement avec lu i,
& l'invita à un feftin. Déjonée fe rendit à Lande »
y fut reçu avec beaucoup de magnificence > mais
Ixion ayant fait creufer à l'entrée de la falle ou
l'on devoit manger, une folle où io n avoit jette
beaucoup de bois & de charbons ardens, Déjonée,
à qui il donnoit le pas par honneur, y tomba
& y perdit la vie. Tout le monde eut horreur de
ce crime 5 & comme il étoit alors fans exemple,
on n'avoit point de formulaire pour l'expier- En
vain Ixion follicita tous les princes de la Grèce,
perfonne ne voulut même lui accorder les droit»
de l'hofpitalité : il erra long-temps fans trouver
aucun afyle.
Jupiter voyant fon fils abandonné de tout le
monde, eut pitié de lui, le reçut.dans le e 'e l-, le
purifia, & lui permit même de manger à la table
; des dieux. Un bienfait fi fignalé nefervit qifà faire
un ingrat & un téméraire. Touché des charmes
de la reine du ciel, Ixion eut l'in fo! en ce, dé lui déclarer
fa pafiion. La -févère Junon , ofrenfée de fa
témérité, s'en plaignit à Jupiter qui n'en parut
pas irrité , regardant Ixion comme un infenfé à
. qui le neëtar & l'ambrofie avoient troublé la raifon.
Lucien ( dans fon dial, dts Dieux.) dit que le dieu
propofa même à Junon un moyen de fatisfaire Ixion
fans blefier l’honneur de la dé.dfe. Je fuis d'avis ,
dit-il, de former une nuée qui ait v©îie fefi’em-
blancé, & de l'abandonner, à Ixion. Gomment,
dit Junon , ce feroit le récompenfer au lieu de le-
punir 5 & de plus ., tout l'affront retomberoit fur
moi, parce qu’il croiroit m’embrafîer, & pourroit
même s'en vanter. Si cela arrive, répond Jupiter,
je le préeip'terai dans les enfers,. En effet, Ixion
adreffa fes voeux à la fauflfe Jupon1, & fe. vanta,
enfuite hautement d’avoir déshonoré le fouvérain
des dieux ÿ à ce dernier trait, la colère de Jupiter
s'alluma contre le perfide 5 il le frappa d'un coup
Ae foudre 8e le précipita dans le tartare, où Mercure,
par fon ordre, 'L'attacha- à une roue environnée
'de ferpens, -qui devoit tourner fans relâche.
Pindare ( Pith. i . ) dit qa Ixion, en tournant
continuellement fur fa roue rapide, crie fans celle
aux mortels, qu’ils foient toujours difpofés à témoigner
leur reconnoiflfance à leurs bienfaiteurs,
pour les grâces qu’ils en ont reçues.
Larfque Proftrpine fit fon entrée au royaume
de Pluton, Ixion fut délié pour la première fois,
dit Ovide.
Du commerce AAIxion avec la nuée, ou avec
Néphelé , naquirent les Centaures. Voye£ C entau
r e s .
I xion . prince du fang des Héraclides, régna
à Corinthe , après la mort de fon père Alétès.
I Y N X , oifeau. Voyt^ l’article a r a t Iulis. ’