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: Majefias Atertia duc cm ; y* admoveris or a ï '
Cannas & Trebiàm ante oculos , Trafimenaque
bufia ,
JEr Pauli (lare ingentem miraberis umbram.
â f f i s w ; } fisnifiokdins le langage myf- .
t.érieux des prêtres , la hache avec laquelle on im-
moîoit les victimes. Cette hache coupoit d un
côté & frappoit de l ’autre , qui étoit fait en marteau.
Sur l’arc de triomphe de Titus , fur la
colonne trajane, les pops. ou vïétimaires font armés
d’un maillet à deux têtes, arrondi, & auquel le
nom d e malle us conviendroit mieuxqu’ à une hache.
( Ovid. metam. 12. 248. & Sueton, calig. c. 32.)
M A IL L O T , voyez E n f a n t & B e r c e a u .
M A IN , toutes les parties du corps humain
prifes féparément , & principalement la main 3
étoient honorées;' comme des divinités, félon S.
Athanafe dans'fon traité contre les gentils : ce qui
fe prouve véritablement par un très-grand nombre
de mains qui fe voyent dans les collections des
monumens, lefquelles font prefque toutes chargées
dé têtes & de fymboles des dieux, & de
ces animaux qui faifoiènt l’objet du culte des
égyptiens. Rien n’empêche. pourtant de croire
que ces mains myftérieufes font des voe u x , ou
plutôt des accompiiffemens de voe u x , & qu’elles
ont été appendues dans les temples des dieux, à
qui elles étoient vouées, en reçonnoiffance|de quel
que lîgnalée faveur reçue, ou de quelque guerifon
opérée extraordinairement.
Un des ’fymboles lés plus ordinaires de la
concorde, font deux maires jointes ; rien de plus
commun que .ce type fur les médailles. Quelquefois
les deux mains joinres tiennent un caducée,
pour marque que la concorde eft le fruit de quelque
négociation. On voit auffi les deux mains
"jointes , tenant un caducée entre deux cornes
«l’abondance , pour montrer que l’abondance accompagne
toujours la concorde. Dans une médaille
d’Augufte, on trouve trois mains jointes
& croifées d’un caducée, avec ces mot s : le fia-
lut du genre humain. C ’étoit peut-être la devife du
fameux triumvirat; ou peut-être ce nombre de
trois fe prend-il pour exprimer la concorde parfaite
qui régna dans l’empire romain fous Au-
gufte. La main portée fur la tête , chez les anciens,
étoit une marque de fûreté , ou demandée ,
ou obtenue. Plutarque dans -la vie de Tibérius
Gracchus, raconte que celui-ci voyant que S ci-
pion Nafrca venoit pour le tuer, & que le 'tumulte
étoit fi grand qu’on ne pouvoit entendre fn
voix , mit fa main fur fa tête, pour montrer la
grandeur du péril & demander fûreté. Voyez
S û r e t é .
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“La beauté de la main confifte dans uftembon;
point modéré , avec des traces à peine fenfibles,
comme des ombres adoucies fur les jointures
des. doigts qui font, marquées à une main potelée
par de petits trous. Les doigts font filés
avec une diminution agréable, comme des colonnes
d’une belle proportion, & paroiffent fans
indication des articles. Chez les anciens ftatuai-
vres , le dernier article des doigts n’eft pas recourbé
fur le devant comme chez les modernes ; i
ils ne tenoient pas non plus les ongles fi longs que
les tiennent ces derniers. Les poètes nomment
de belles mains , des mains de PallaS ( Antkol.
I. 7./?. 476. /. y. ; ; ils difént encore des mains de
Poîyclète ( ibid. p. 4 7 7 .I. 16. ) » parce que cet
artifte avoit la réputation de les faire d’une belle
forme. Quant aux belles mains antiques qui fe
font confervées , on citera d’abord parmi celles
d’hommes une main de celui des fils de Niobe
qui eft étendu par terre, & une autre main de
Mercure, embraffant H erfé, dans le jardin du
palais Farmefe. Quant aux belles mains de fem-
■ mes , nous en avons une de l’Hermaphrodite de
la ville Borghèfe g & les deux mains ( ce qui eft
bien rare ) à la figure d’Herfé du groupe'cité plus
haut.
Caylus a publié une main de bronze, qui lui
a fourni des réflexions très-utiles. «• Ce monu- j
ment, di t - i l ( Rec. d’antjq. V: V . pl. 4: |
y.) eft un des plus .fingulïers de ceux que] ai
raffemblés. Il repréfente la main droite d’une
jeune femme , dont la proportion eft plus grande
que nature. Le deffin en eft élégant, & l’exécution
belle :1a confervation n’eft pas tout-à-fait h
complète ; les doigts médius & annularis font ab-
folument caffés & perdus ; mais le refte eft très-
bien confervé. La main n’eft pas fondue pleine ,
cependant le poignet qui fert de bafe, a été fer-
mé de tout temps ; ce qui prouve qu’elle n’eft
point un fragment, & qu’ elle n’a jamais fait partie
d’une ftatue : une preuve plus forte encore de
fon objet particulier, eft l’infcription grecque,
écrite dans l’ intérieur de la main avec les plus
beaux caractères, & qui paroiffent du meÿeuï
_ temps, on y lit:
• S Y M B O A O N
n p o s .
©y e a a y n i o y s 1
Symbolum Ad Velaunios.
C ’eft ici- une main droite. L ’on fait qu ell£
i -étoit -confacrée à la fidélité. Pline djt ( hb. 2.
Cap. 4f . -). Irièft- & aliispartibus qu&dam -religtô,
•ficut dextfs ocuIps avèrfa' appetitur, i n fide porn-
• gitur. Et c’eft de-là fans doute qù’ eft venue 1 ex-
preflion fi familière aux anciens, Jungere dextrasK
, quand il eft queftion d’alliance.
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Jura , fide s, ubinunc commiJfaqU'ç dextera *dextrâ*
Dit Phyllis à Démophon dans Ovide.
ce Cet ufagé étoitcommun a tous les peuples barbares.
On le voit par quantité d’exemples ; la concorde
des villes, la fidélité des armes font fouvent
exprimées fur les médailles grecques & romaines
par deux mains jointes enfemble > mais ce qui
convient plus parfaitement au fujét dont il eft
queftion, eft que les villes & les armées s’ en-
voyoient fouvent les unes aux autres des mains
droites, comme un fymbole d’ amitié.- T acite, au
premier livre des Hiftoires( cap. 54 ) , dît que la
cité de Langres avoit envoyé aùx légions de la
Germanie fupèrieure, des mains droites en figne
d’amitiég & que cette coutume étoit ancienne :
Miferat civitas Lingonum, vetere infiituto, àona
Legionibus dextras liofpitii infignia. Au fécond
livre des mêmes hiftoires , on voit le centurion ,
chargé par l ’armée de Syrie de porter aux prétoriens
des mains droites en figne de concorde.
Dextras co.ncordia infignia,
Et l’on ne peut douter que les mains droites
placées.fur le haut des enfeignes, ne fuffent une
marque de fidélité.
Après avoir prouvé que cette main ne pouvoit,
être qu’un fymbole d’alliance , d’hofpitalité ou de
concorde, il eft queftion de rechercher quels
font les peuples auxquels ce fymbole eft adref-
fé, & que l’infcription de ce monument nomme
OÏEAAÏNIOI3 Velauhïi,
On ne peut guère douter que ce ne foient
les Velaunii cités par Pline ( 3.10. ) dans l’infcription
du trophée des Alpes; Les Velaunii,
de Pline, placés à la fuite des Kerufii -, dont Vence
étoit la capitale, dévoient être peu éloignés
d’Antibes ; cette pofition convient très-bien aux
peuples nommés fur le monument dont il s’agit. Ils
dévoient être grecs d’origine. Les grecs n’ auroient
pas honoré d’une teffère d’hofpitalité ou d’al-^
fiance, des peuples qui ne- parloient pas leur
langue, & qu’ils méprifoientcomme barbares. Or,
( Strabon. p , 203. ) fur toute.la côte depuis Monaco
jufqu’à Marfeille , il y . avoit quantité de
peuplades^ grecques mêlées parmi la nation d’origine
ligurienne, qu’on nommoit Salyes. Ainfi les
Velaunii de ce. monument feront les mêmes peuples
que les Vdaunii du trophée des Alpes ; peuple
grec d’origine, fitué près de Nerufii, peut-
ctre colonie de Marfeille, vers la côte d’Antibes,
fur le territoire des -peuples nommés Salyes Par
ôtrabon, & dont les Oxybiens & les Déceates de
Polybe femblent avoir fait partie. Ce fymbole
leur aura été envoyé par une ville grecque , (oit
de la,Grèce Italique, foit de la Grèce proprement
dite , foit de la Sicile; ou peut-être, fans
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àller fi loin, -par quelqu’ une- des colonies grecques
établies dans leur voifinage. »
Les longues manches ont toujours caraâérifc
les tuniques des perfes & des orientaux. Tantôt
elles fe rejettoieht hórs des bras1, & tantôt elles
fervoient a. envelopper les bras & les mains en
entier. Xénophon ('de' rébus gefiis Gr&corum -llh.
1. circa initium ) raconte que le jeune -Cyrus punit
de mort l ’audace d’Autobiface & de Mitréè
qui s’étpient préfentés devant lui faqs lui rendre
les honneurs réservés au roi feul, c’eft à-dire ,
fans cacher leurs dans leurs manches.« Car,
ajoute l’ écrivain grec , ces manches font beaucoup .
plus- longues qu;e le bras & la ■ main ; de forte
qu’on ne'peut agi^en aucune manière: lorfqu’on
tient les mains cachés dans lés manches. » Ces
'longues manches font encore en ufage chez les
àfiatiques , dont la pofture refpéóhieufe eft aufli
celle que le jeune Cyrus exigeoit de ceux qui Tap-
prochoient.
Mains jointes.. Ovide ( met. IX . v. 298. ) exprime
ainfi cette attitude.
........... .. Digitis inter ■ fe pecünejunftis.
Elle eft très-rare fur les monumens antiques. On
ne l’a vue encore que trois fois. i° . fur une figure
peinte d’Herculanum, que l’on croit être
Dicion 5 2V. à uri. petit Faune vêtu de marbre ,
du même mufeum, & à l’Iphigénie du farcophage
confervé dans le palais Accoramboni.
MAINS ouvertes , ficulptêes fur les tombeaux.
Les infcriptiôns fépulchrales accompagnées de
la répréfentation de deux mains élevées vers le
c iel, ne font point,communes. Cependant on
en trouve quelques-unes dans les grandes collections
, comme dans la defeription du cabinet de
l’archevêque de Ravennes, faite par l’archite&e
Bonàmici} ce fymbole fe trouve également fur
les monumens grecs 8e romains ; il a .donc été
commun aux deux nations.
On n’avoit point encore expliqué ce fymbole
en 1752 ; on le regardoit comme un myftère que
les antiquaires ne cherchoient point à approfondir.
Le père Paccjaudb dans un ouvrage intitulé Gr&ci
Ahaglyph. iriterpretatio (Rom& 1752.) a donné une
bonne explipation de ce fymbqîe. En examinant
les différens marbres de ce genre , il a remarqué
que lés mains/ élevées’ ne fe trouvent' que fur ies
tombeaux des perfonnes mortes à la fleur de leut
âge : il en a- conclu que cet emblème repréfén-
toit le reproche d’une mort fi prompte, c ’eft à-
dire, une imprécation contre les parques & contre
le ciel. L’auteur cite pltilieurspaffages favorables,
à fon opinion ; mais ce qu’il a trouvé de plus dé-
c if if , eft un marbre qui fubfitte a Rome, fur lequel
les deux mains font Tepréfentées dans cette