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cprouve au mois de Mars fût donnée aux matrones ;
la quatrième, parce que c’étoit aux calendes'dé
ce mois qu'on avoir dédié un temple à Junon-
Lucine-fur le mont Efquilin ; la dernière enfin ,
parce que Mars étoit fils de la déeffe qui préfido.t
aux noces & aux accouthimens.
On faifoit donc en ce jour des facrifices à Mars/
à Jiinon-Lutine , & à toutes les divinités qui pré-
fidoient aux mariages. Cependant on évitoit de
fe.marier en ce mois-ci , parce qu’on le croyo:t
malheureux j à caufe de l’adultère de Mars, &
de Vénus.
Les dames roma;nes commençoient la journée
des matronàie's par les facrifices 5 retournées dans
leurs maifons, elles y reeevoiént en 'Cérémonie
les félicitations & les préfens que leuis amis &
leurs maris leur offroient ou leur envoyoient, pour
les remercier de l’heureufe médiation qu’elles Jeur
avoit donnée autiefois. Les hommes mariés f-
rendoient de leur c ô té , dans la matinée du même
jour, au temple de Janus, pour offrir des facrifices.
La folemnité finiffo:t. par de • fomptueux
fcftins , que les maris donnoient à leurs époufes ;
car cette fête ne regardoit que les gens mariées.
C ’eft pour,cela qu’Horace dit à Mécène {Ode,
V III. Ub. III.) :
Mardis coelebs quid agam kalendis ,
Quid velint fores 3 &e ?
j « Vous êtes fans douté fürpris de ce que,
vivant dans le célibat, je me mets en Fraix pour
te premier de Mars , dont la folemnité-n’intéreffe
que les gens engagés dans le mariage.. . .& e ? »
Pendant les matronales , lès dames accordoient
à leurs fervantes les mêmes libertés & licences
dont lè£ efclaves mâles jbuiffoierit à l ’égard de
leurs maîtres pendant les Saturnales : In Martio
matrone, fervis fuis cosnas ponebant, ficut Saturna-
libus dominé.
MA T TÉ E S 8 •
M A T T E A , > en grec n. Il paroît que
M A T T IA , J
c'étoit un fcrvice compofé de mets délicats ,
hachés & affaifennés d’épiceries. Athénée dît
qu’en grec il défignoit toutes fortes de viandes
délicates 3 poiffon & autres.
M ATULA . Voyez M a te l i a •
M A T U T A é toit, chez les romains, la même
divinité que Leucothoé ou Ino chez les grecs.
Elle avoit un temple à Rome, où Ls femmes
alloient offrir leurs voeux pour les fils de leurs
frères , fe gardant.bien d’en faire pour leurs propres'
M A T T IA IR E , f m. mattidtius. On trouve
que ce nom a été donné -aux troupes qui fe fer-
voient'du martiobarbule, parce que cette arme
fe nommôit aufli màitium en latin , d’où l’on a
fait mattiaire. { V. M a r t io b a r b u l e . ) Zozime
(/. I I I . ) , Ammien- Marcellin (/. XXL. c. 13.), &
d’autres, parlent dés mattiaires. La Notice de
l’empire tes jo rit aux lanciers.
ehfans , 8é cela dans la crainte qu’ils n’é-
prouvaffent un fort pareil aux enfans d’ Ino. C ’eft
ce que dit Ovide ( au fixième livre des Fafies)t
qui confeille aux femmes de ne point prier pour
leurs enfans une déeffe qui avoir été trop ma'heu-
reufe dans les liens propres. La fête qu’ on célé-
broit en fon honneur s’appelloit les Ma traies.
M A V ORS. Voyez M avq.r t ium .
MAURES. Voyei Mauritaniens.
M A U R IC E , empereur de Conftanti'nople.
M a u r i t i u s Tiberius A ugustws.
Ses médailles font :
R. en or.
RRR. en argent.
C . dans lès différens modules de bronze.
M AU R ITAN IEN S & NUMIDES. Les™-
S mi des & les mauritaniens font les feuls parmi les
[peuples d’ Afrique que les monumens paroiffent
lavoir diftingués. La colonnetrajane , dont Cia-
tonus & Bellori ont donné l'explication , d'après
le témoignage des hiftoriens, contient quelques
figures_qui paroiffent avoir échappé à ces auteurs.
Elles font à cheval, .& paroiffent clairement dé-
figner des numides 3 par le rapport qu’ elles ont
avec la médaille ( Agojlini fo^ ra le medaglie , dia-
logo ,6. fig. 1 .) qui repréfente Juba , roi' des numides
3 bu fon fils Juba , roi des mauritaniens.
Il eft remarquable par des cheveux qui font bouclés
d'une manière particulière , & qui ne'fe voit j
que fur là colonne trajane { fol. 4 3 .) , à une
troupe de cavalerie auxiliaire des romains. Ces
cavaliers font à cheval, Uns bride, fans felîe,
& même fans couveituré, à la manière du pays,
& comme montoit encore Mâffiniffa à l’âge de
quatre-vingt ans '{Appian. Alexandrin, fol. 41. ).
Lipfe { de Militiâ rom; l. I I I . dial. 8.') & Strabofl
■ ( Ub. X V I I . fol. 309.) dépeignent les numides tels
qu’ils paroiffent fur la côlônne trajane. Leur habillement
ift une tunique fans manches ; mais de
la manière qu’ils font repréfèntés fur la colonne
trajane, on pourroit douter s’ils n’ont point un
petit f 'g urr- p u'-deffirs. Us ont les bras & ks
jambes nuds, portant des boucliers faits de .peaux,
de forme ronde ou ovale 5 félon Stràbon, avec
des piques. > ou , comme s’exprime Tire * Live
1 ( Livii y i$b- X X X V . ) , avec dès dards ou des
M A U
javelines. L ’adreffe avec laquelle ils favoieht manier
leurs chevaux , les difpenfoit même de l’ufage
de la bride ( T iti-L iv ii, Ub. X L W* Hérodien ,
fol- 287- ). •
Les médailles fur lefquelles on lit l’infcriptiôn
Mauritania3 repréfentent des hommes vêtus d’une
tunique , tenant une pique d’une main & un cheval
de l’autre. Quelques petits bàs-réiiefs de l’ arc
de Conffantin repréfentent des archers maures ou
mauritaniens {veteres arcus Augujlorum , fol. 46.)
ayant les cheveux & même là barbe bouclés 5 ils
font vêtus de tuniques larges 3 à manches , mais
fans armes défenfives.
En général toutes les nations africaines, fui-
vant S.rabon {Ub. X V I I . ) , s’habilloient à-peu-
près de la même manière, portant des habits
larges, fans ceintures, & fe couvrant de peaux
de lions, de léopards, d’ours, ou d’autres ani
maux.
Les maures ou mauritaniens & les numides
étoient habiles à.jetter les flèches { Herodian. 1.
ic . 4 .). Us formoient un c.orps de cavalerie légère
dans Rarmeè romaine dès avant le temps de
Jules-Céfar. On voit fous Trajan un Lufius
Quietus , commandant des maures , pr&feBus
maurorum, élevé au confulat. C e commandant
eft nommé tribunus maurorum 3 tribun des maures,
par Trebellius^ ( trig. tyranni e. 32. ). Enfin la
Notice de l’empire fait fou vent mentiom des cavaliers
maures , dénomination fous 'laquelle les
numides & les autres cavaliers africains étoient
fans doute compris.
M A U SO L E , roi de Carie, m a y s s o a a o .
Ses médailles font :
RRR. en argent.
O. en bronze.
O. en or.
Frère & époux d’Artémife , Maufole eft devenu
célèbre par l’amour que fa femme eut pour lui.
«« Amour, dit Aulu-Celle {Uv. X . ch. 18. ) , oui
paffe tout ce que la fable a jamais débité touchant
les amans : on a peine à croire que le coeur hu-
. main puiffe jamais pouffer fi- loin la tendreffe.
Maufole'rfiourut entre les bras de fa femme , qui
fondoit en larmes, défolée de cette cruelle réparation
: on lui fit de magnifiques funérailles.
Cependant le deuil d’Artémife ne ceffoit point :
laprivation & l’abfence de fon mari augmentoient
fes douleurs. L’amour inventif lui infpiia une
chofe où elle, efpéroit de trouver quelque fou!a-
gement : elle prit les cendres de fon mari, avec
les offèmens , qu’ elle fit réduire en poudre, mêla
le tout avec des aromates & des parfums ; elle
M* A U -
l’infüfa dans l’eau. & l’avala peu-à-ptu, comme fi
elle eût voulu changer le corps de ion mari en
fa propre fubftance ». Non contente de cela,
Artémife fit bâtir 3 en l’honneur des mânes de
Maufole 3 le plus fuperbe monument qu’on eut
encore v u , & y employa les quatre plus habiles
architectes' de la Grèce , qui rendirent cet édifice
une des ièpt merveilles du monde. U avoit quatre
cents onze pieds de circuit & cent quarante pieds
de hauteur, y compris une pyramide de même
, h. u::eur que l’édifice , dont il étoit furmoi.té. Ce
I célèbre monument porta le nom de maufolée,
■ nom qui â paffê depuis à tous les grands fépul-
' cres qui fe diftinguoient par la magnificence de
leur ftruéture. Pour ne rien omettre de ce qui
■ pourroit célébrer la mémoire de fon mari , A r témife
établit des jeux funèbres , àflîgnant de
grands prix pour les poètes & pour les orateurs
qui viendroient à l’envi exercer leurs talens en
l’honneur du roi Maufole. Enfin on prétend qu’ Artémife
ne furvécut que deux ans à fon mari, &
que fa douleur ne finit qu’avec fa vie. Mais fi
: nous en croyons Vitruve & Démofthène, Arté-
; mife , durant fa viduité , ne fe conduifit pas en
veuve défolée & inconfolable ; car ils lui font
i faire de très-belles conquêtes fur les rhodiens :
■ ce qui a donné lieu à Bayle dé foupçonner que
tout ce qu’on ‘dit de merveilleux de la trifteffe
d’Artémife pourroit bien avoir été tiré de quelque
• roman du temps , & copié dans la fuite par quelques
écrivains poftérieurs.
MAUSOLÉE d’Augufte. Les latins adoptèrent
le nom de maufolée, & le donnèrent à tous les
tombeaux fomptueux , comme Paufanias nous
l’apprend. C ’eft ainfi que l’on appella ie fuperbe
môrument qu’Augufte fit faire pendant fon fixième
1 confulat , entre le chemin de Fhminiirs & le
T i t r e , pour y être enterré, avec les fie ns. Strabon
{liv. V.p. 12,6.) -nous en a laiffé la deferiprion.
fi dit. que c’étoit un tertre élevé fur une b a fs de
marbre blanc , & couvert jufqu’au haut d’ arbres
toujours verds ; qu’à la cîme de ce tertre il y avoit
.une ftatue de bronze d’Augufte; qu’en bas l’on
voyoit les tombeaux de ce prince , de fes pare ns
i& de fes domeftiques ; & que derrière l’édifice
iil y avoit un grand bofquet, avec des promenades
admirables.
- Enfin le nom de maufolée eft celui que Florus
idonne aux tombeaux des rois d’Egypte, dans
lequel il dit que Cléopâtre s’enferma & fe fit
mourir.
M A U V E . Les romains faifoient un grand
ufage de cette plante pour leur nourriture, &
elle tenoit le premier rang entr; les herbages.
Horace en fait fouvent mention.
Une épigramrue de Porphyrîus, confer/ée par