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être aufli avoit-il choifi une figure de fatitaifie,
ou plutôt un mafque , qui lui rappelloit des idées
comiques & agréables. Ce qu'il y a de certain,
c ’eft que l ’on voit encore au haut du front le trou
qui fervoit à l’attacher vraifemblablement a la
figure dont il couvroit quelquefois le vifage ».
On vo it, fur une cornaline du baron de Stôfch,
Lachéfis, une des parques , aflife fur un mafque
comique, & ayant devant elle un mafque tragique
vu de profil : elle file à la quenouille la deftinee
des humains. Ces deux mafques peuvent lignifier
que Jà parque fixe les defiins des héros, dont le
mafque tragique eft le fymbole, comme ceux des
fimples mortels, dont la vie privée eft figurée par
le mafque comique.
Un bas-relief de la villa Borghèfe offre un comédien
affis fur une chaife , foutenue par un
mafque tragique.
Plufieurs écrivains modernes ont travaille a
éclaircir cette partie de la littérature qui regarde
les mafques de théâtre des anciens. Savaron s^en >
eft occupé dans fes notes fur Sidoine Apollinaire. .
Pacichelli en a recherché l’origine & les ufages
dans fon Traité de Mafchéris feu Larvis. Boindin
en a fait .un fyftême très-fuivi dans un des Me- .
moires de l’académie des Infcriptions. François
Ficoroni a recueilli, fur le même fujet, des particularités
très-çurieufes dans fa Diflertation de^
Larvis fcenicis & figuris comicis antiq. rom. 1750,
iu-4°.
M asque (On voit un) fur les médailles de
Neapolis en Macédoine, de Parium , d’Abyde ,
de Populonium , de Camarina, de Mazara, &c.
Les mafques des anciens enveloppant toute la
tête jufqu’ au c o l, on les diftingue des têtes fur
les médailles & Jes pierrès gravées , en ce qu’ils
font tranchés fous le menton , tandis que les têtes
ont un col.
MASSA, C e mot, qui fe lit fouvent dans les
infcriptions funéraires, doit s’entendre d’un mur
ou maflif de maçonnerie , dans lequ:l on fcelloit
les urnes & les farcophages fragiles, tels que
ceux de v erre, de terre cuite, &c. La plupart
des urnes de terre exigeaient cette précaution}
car elles ne pouvoient fe foutenir d’elles-mêmes,
étant terminées en pointe par le bas. La majfa
réuniffoît plufieurs urnes j & il faut la définir,
comme nous venons de le faire, pour entendre
les infcriptions fuivantes ( Gruteri M C V I I l. 6 .).
M assa, e x truc ta . t u m . e i l io . t u m . l ib erto.
TTLIU S. IN. VASCE LLO. ET. MAS SA. DBPOS ITUS. ,
POS T E A . P L A CU IT . LAP IDE. T I BUR T IN O. AMBOS.
, IN. SE. CI RC U MD ARE. E T . T , ITUL VM. INSCRIBERE. '
Ailleurs on Ut ( DCLX I11. 5 . ) : M assa, e u x .
c iN E R A R t o . c’ eft-à-dire , avec c i s e r u x vrna ,
qui eft appelée ci-deffus vafcellus.
M A S
On Iifoit dans les porte-feuilles des Barberini
l'épitaphe fuivante :
LACERI IS. f a v s t i n a e . p a v l i n a e .
SATVRNIN A E . SOR O RI BV S. S ANCTIS
I A N y A R I y s. L V C I L L A E. A V G. N
A CTO R. TVMVLVM. INFRA. M O NI
MENTVM. S Y P E’ R. S ARCOPHAGA
EARVM. MASSA. A ED I FI C AVI T. VS
Q y E. AD. C y M V L V M. BEN. ME
R E N T I B V S . S A N C T I S SI MI S. SVO
I MP E N D I O . F E C I T .
MaIssa in codice, étoit l’affemblage de plu-,
fleurs feuillets pour faire , non un rouleau 3 vola- i
men , mais un codex', ou volume quarré - long
( Martial. 14. 191. ) : ;
Hac tibi multiplici que flruéta. efi majfa tabella
Carmina Nafonis quinque decemque gerit.
M a s sa pomorum , maffe de figues , de pommes»
de ra.fîns, &c. féchés au foleil.
M assa , nom de plufieurs petits endroits cités
par les auteurs anciens , & diftingués par un fur-
nom les uns des autres; mais il faut remarquer
que ces petits lieux ne défîgnoient ordinairement
qu’un village, un hameau, où le fêigneur d’un
lieu logeoit les efclaves deftinés*à l’agriculture.
On en trouvera les exemples dans Ortelius, qui
les a tirés de Ducange. On a dit avec le temps,
dans le même fens , mafa , ma^ada, mafagium,
mafum, mafio ; 8è c’eft de ce'dernier mot eltropie
que nos ancêtres ont fait le mot de maifon.
M A S S IC Y T E S, en Lycie. m a s . aykion.
Les médailles autonomes de cette ville font:
RR. en argent.
O. en ôr.
■ RRR. en bronze.
Leur type ordinaire eft une lyre.
Cette ville a fait frapper une médaille impériale
grecque en l’honneur d’Augufte............Eckhel.
MASSINISSA. Il y a dans la villa Albanie
Rome une tête, que l'on croit être la-fieu«;'
Elle a de la barbe, & porte .un diadème,
s'élève en pointe #ir le devant, & tel qu on e»
voit aux déeffes feules & aux reines. .
MASSIQUE ( Mont ) , Ma fe u s mous, côte*
ou monticule de la Campanie , aux enVç^l„Sejfe,
- :M \ A .- ,S
Sinueffe. ILsîÿ recuçillojtpbâauçqupt de v i» , :quij
émit excellent. Martial, en fait l'éloge,( Epigr.t
LVI. tiy. XII. ) dans ce,v,ers :
De Sinuejfanis venerunt Mafca prelis,
Horace le vante auffi dans fa première Qcte„ |
& dit que quand il eft vieux il rappelle le goût |
du buveur.
Efi qui. nec vtteris pocula Mafci ,
Spernit. . i .> ....................................
Le vin maJjîqueÇe nomme aujourd’hui majfacano,
& le coteau montè^di Draconc. Ce coteau eft dans
la terre de Labour , qui fait partie de l’Italie
méridionale.
MASSUE fur les monumens. C ’eft l’arme des
perfonnagès que l'on fuppofe avoir vécu dans les
temps héroïques. Les aftyriens & les éthiopiens
de l’armée de Xercès contre les grecs portoiert
des majfues ( Herodot. lib. V il. p. lyy & 258. ).
Dans les bas-reliefs de la colonne Trajane, les
daces portent des majfues.
Les héros dé la tragédie ancienne portoient
ce.te arme redoutable : elle devint pour cela un
attribut de Melpomène.
C ’eft le fymbole ordmaire d’Hercule, parce
que ce héros ne fe fervoit que d’ une majfue pour '
combattre les monftres & lès tyrans. Après le
combat des géans> il confacra fa majfue à Mercure
: on dit qu’ elle étoit de bois d olivier fau
vnge, quelle prit racine & devint un grand a bre.
On donne aufli quelquefois la majfue à 1 héfée.
Euripide, dap.s fes Suppliantes, dit que The fée
combattant contre Créon , roi de Thèbes, s’arma
d’une majfue énorme, avec laquelle -il reqverfoit
tout ce qui s’oppofoit à fa fougpe. Le poète
appelle cette majfue épidaurienrie , parce que , au
rapport de Plutarque, Théfée en dépo„u lia Pér.i-
phétés , qu’il tua dans Epidaure. Il s’en fci;vit
depu’s , comme Hercule de la peau du lion de
Némée.
Sur une hyicinthe de la colleélion de Stofch ,
Hercule, revêtu de la peau d’un lion, fabrique
fa majfue avec une branche d’olivier fauvage : elle
eft appuyée fur fon genou gauche , & de la main
droite il en foulève les branches. C e fujet eft
unique,. |
Cup'don tient fouvent, fur les pierres gravées,
la majfue d’Hercule, pour défigner fes victoires
fur le fils d’Alcmène. On le voit entr’autres , fur
un,epâte antiquç de Stofch, appuyé fur la majfue,
& dans la même attitude que l’Hercule-Farnèfe.
Sur une fardoine de la même colledion , on
voit la majfue d’Hercule terminée e» caducée ,
Antiquités. Tome III.
M A I S
j^où il.fqrt'deux palmes!.& 'deux épis de bled.
Ç ’eft peut'-.être une. a l lu f io n la traditioiv dès
içpiïn.ühièns (Paufan. lib. U. àd' finém)-3 qui pot-
toit q.u’Hercule avoit confacré fà majfue à la ftatiie
de Mercure-Polygius, que l’on voyo't dans le
temple de Minerve, placé dans Corinthe. -
« L e travail de ce jeune BacçhusVdit Caylus
( Recueil <£Antiquités } t. III. pl. XLI: n°. 2. ) , eft
afîez mauvais > l ’attitude néanmoins de ce -dieu
donne à ce .monument une forte de recommandation
, parce que les figures aflifes font rares, &
par-là plus eftimées. Bacchus , qui parole ici appuyé
fur une majfue, n’ eft pas ordinairement re-
préfenté avec cet attribut. Cette circonflance
rappelle le fouvenir de fa comédie où Ariftophane
taifant defeendre Bacchus aux enfers , lui donne
la majfue & la peau d’Herculè. Çettë feene eft
trop comique & trop pleine d’efprit / ainfî que
de fine critique, pour n’avoir pas fait impreflîcn
dans tous les fîècles. Elle peut donc avoir donné
lieu à ce monument, qui d’abord exécuté dans
la Grèce , aura enfuite été copié par lps romains«
Plufieurs monumens-- ont fans doute une o.rigine
pareille j mais l-ignôrancè de /miHè particiilàrités
qui n’ont pas paffé jufqu’à nous, en rèiad l’explication
impoflible ».
Ma ssue f rmonrée d’un monogramme fur les
médailles, eft le fymbole de Tyr. ;
Majfue derrière la tête des rois de Galatie.
Majfue fur les médailles de Centuripæ , de
Luceria, des macédoniens, de Men se, de Thèbes
de Theffalonique ».de T nd er, de Valentia en Italie
, de Leucade en Acarnanie.
M A S T A U R A , en Lydie. m a cta y pe it î2N,
Les médailles autonomes de cette ville font :
RRRR. en bronze......... Pelleriti.
. Q. en or.
O. en argent. '
Cette ville a fait frapper des médailles impériales
en l’honneur de Crifpine, de Caracalla , d’Alexandre
Sévère, de Maximin , des deux Philippes.
M A S T IG 0 RE ou PO R T E -V E R G E , f. m.
e.fpèce d’huiflier des'hellanodices, prépofés aux
jeux publics de la Grèce.
Les loix qui eoncernoient la police des jeux
| publics étoient obfervées d’autant plus exactement
, que l’on punifloit avec févérité ceux qui
n'y obéiffoient pas. Ce foin étoit confié zuxmaf-
tigopkores, lefquels, par l’ordre des hellanodices
ou des agonothètes, & même quelquefois à la
prière des fpeétateurs, frappoient de verges les
coupables.
p P P P