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L A N D IN A 3 en Italie, aanaina.
Les médailles autonomes de cette vitle font:
RRR. en bronze». . . . P e lier in,
O. en or.
O. en argent.
LANGES. Voye% Berceau.
LA N G U E grecque. Les romains étudièrent ,
avec paflion , la langue grecque, vers le déclin
de la république. Ceux qui le deliinoient au barreau
, Cicéron entr’autres, alioient à Athènes &
en Grèce pour fe perfectionner dans l’étude de
cette langue. On donnoit aux autres des - maîtres
pour la leur enfeigner. Apollodore, grec célèbre
( Sueton. c. 89, n. 1 ) avoit été celui d’Augufte.
Langue latine. Malgré cette fureur des romains
pour la langue grecque , leurs magiftrats
affcCtèrent de ne l’employer jamais dans les a êtes
publics ou les aCtions d'éclat, même dans la Grèce.
( Valer. Maxim. 1 .1 . 2.) Jamais ils ne répondirent
aux grecs qu’en latin ; & ils les cbligeoient de leur
parler la même langue, ou d’employer à cet effet
un interprète, quoique le grec fut entendu &
parlé dans i’ ufage ordinaire par ces magiftrats.
Tite-Live (lib. X I , 42.) nous a confervé un témoignage
encore plus éclatant de ce refpett public
des romains pour la langue latine, dans la démarche
que firent les habitans de Cumes pour
leur plaire. Cette viüe parloit ordinairement grec,
ainfi que toutes celles de la Campanie & de la
grande Grèce; mais pour complaire à fes maîtres
elle leur demanda & obtint de parler latin dans
fes aCtes publics , & même dans les ventes : cuma-
nis...... petendbus permijfum , ut publiée latine lo~
querentur, & praconibus latine vendendi jus effet.
LAN GU E (tirer la ) . C e gefte mocqueur étoit
en ufage chez les romains, comme on le voit dans
Tite-Live (V I I . 9 .) Lorfque le gaulois vint in-
fulter le camp de Manlius, entr’autres geftes moc-
queurs dont il accompagnoit fes fanfaronades , il
tira la langue à T. Manlius qui fortit pour le
combattre. Aulu-Gelle ( IX . 13-) en a auffi confervé
le fouvenir. Cornutus, interprétant ce vers
de Perfe ( Sat. 1. 6e . ) :
jWec lin gu s , fquantum fitiat canis appula , tantum.
dit que pour fe mocquer de quelqu’un on tire
la langue comme un chien altéré, Sanna genus
ejfe linguam exerere ad canis fitïends infiar.
Cet ufage peut fervir à expliquer un type fréquent
des médailles grecques : c’eft: une tête de
lion , vue de face, ouvrant la gueule & tirant la
tangue. Un héros de la guerre de Troie portoit
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ce fymboîe fur fon bouclier, pour infpirer la
terreur aux ennemis ; -en leur annonçant par-là
fans doute qu’il fe mocquoif d’eux.
Langues. Élagabale ( Lamprid. ) dépenfoit
dans fes feftins des fommes conlîciérables pour
avoir des plats de langues de paons , de langues
de roUig-ioh.
Les langues étoient une offrande particulière à
Mercure , comme dieu de l'éloquence.— On terminent
les feftins chez les grecs par un facrifice de
langues que l’on brûloit ( Athen. 1. 14. ) , peut-
être pour recommander le fecret & le filence fur
les converfations tenues pendant le repas. •
LANIPENDIUS auguft&. Muratori ( 889.4. )
rapporte une infeription » dans laquelle ces mots
défignent un officier domeftique chargé d’infpec-
ter. les travaux des efclaves de l’impératrice, de
leur diftribuef leur tâche. C ’étoit une femme la-
nipendia, qui rempliffoit cet office chez les particuliers.
LANJSTÀ. On appeIJoit lanifies à Rome , les
maîtres qui formoient les gladiateurs, & qui les
fourniftoient par paires au public. C ’étoit eux
qui les exerçoient, qui les nourrifioient, qui les
encourageoient, & qui les faifoient jurer de
combattre jufqu’ à la mort. De là vient que Pétrone
nomme plaifamment les gladiateurs , lanifticct
f ami lia. Nous avons parlé des lanifies au mot
Gladiateurs,..
Le lanifia étoit Iui-rtfêmeun ancien gladiateur,'
un gladiateur émérite , qui avoit été gratifié du
bâton- appellé r u d i s & affranchi. Ces maîtres
de gladiateurs achetoient, pour former leurs troupes,
des enfans ; ou ils enlevoient ceux qui étoient
expofés & abandonnés ( Martial, 6. 82. ) :
Infpexit velut emptor , aut lanifia.
Columelle ( 8. 2.. ) appelle avium lanift&, ceux
qui enfeignoient à des oifeaux, & en particulier
à des coqs, à fe battre.
LAN TERNE S ordinaires & fourdes. Les anciens
avoient auffi des lanternes fourdes ; mais elles
différoient des nôtres. Elles étoient couvertes fur
les quatre côtés de peaux, dont trois étojent noires
, & une feule étoit blanche. Cafaubon les a
décrites d’après un manuferit de Julius Africanus.
Leur ufage étoit à la guerre , pour dérober une
marche à l’ennemi. Les anciens fe fervoient auffi de
veffies pour les lanternes, comme on le pratique
encore aujourd’hui*
Il y avoit auffi des lanternes de corne, & entr’ au*
très de celles du boeuf fauvage, ou de Yurus..Pline
dit (Hb. V III. cap. X V-) que cette corne coupée
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en lames minces eft tranfparente. Il eft fait mention
dans léprologue de TAmphytrion de Plaute
d’une lanterne de corne : quis es tu qui Vulcanum
inclufum in cornu geris ? L ’épigramme 61e du 14e
livre de M artial, a pour titre , laterna cornea. Mais
efi-on bien sûr que ce- titre foit de Martial lui-
même?
L ’on fubftirua le verre à la corne pour les lanternes
âws le X I Ie liée le. Adhelme, dans fon éloge
de la virginité, dit :m’aye point honte , ô vierge,
de t’éclairer de Lanternes àt verre.
Sur deux cornalines de Stofch, & fur des
pierres de la galerie de Florence , on voit l’Amour
enveloppé dans une draperie, marchant doucement
, & tenant une lanterne à la main.
Lanterne de dôme. Voye\ Dôme.
L A N T IN , nom impropre donné dans les at-
telieis à la ilatue d’Antinoiis, qui eft au Capitoie.
LANUVIUM. Il y avoit un temple à Lanu-
vium, dédié à Junon- conlèrvatrice. Tite - Live.
( liv. XXII. chàp. I. ) fait mention des facnBccs
qui y furent décernés ; mais les anciens auteurs
parlent encore davantage du champ de divination
, nommé folonius campus , qui fe trouvoit
dans le territoire de- cette ville.
Ce champ fervoit d’afyîe à un vieux & redoutable
ferpent, qui, toutes les années dans la fai-
fo:i du printemps, lorfque la" terre reprend une
nouvelle vie, venoit demander de la nourriture
à certain jour fixe. Une fille du lieu, encore
vierge, étoit chargée de la lui offrir ; cependant
avec quelle crainte r.e devoit-elie pas approcher
du ferpent terrible, & quelle épreuve pour fon
honneur ! Ce reptile ne vouloit recevoir de nourriture
que d’une main pure & chafte. Malheur
aux jeunes filles qui lui en auroient offert après
avoir eu des foibleffes. Pour les autres » elles
étoient rendues à leurs parens; elles étoient comblées
de careffes, & l’ air retentiftoit de cris de
joie > qui fur ce favorable augure, annonçoit au
pays la récolte la plus abondante.
^ Properce ( Eleg. 8. liv. 4. ) a décrit cette cérémonie
; & le roi de France pofsède dans fon
cabinet une belle pierre gravée , qui en donne la
repréfentation. Un jeune homme, dit Mariette,
fe baiffe pour prendre la corbeille myftérieufe dans
laquelle eft le ferpent : cet animal va paroître ; &
la fille, auffi modeiie que timide, s’avance tenant
une patère & un vafe rempli de lait ou de miel. Son
pere & fa mère qui l’accompagnent, femblent implorer
fur elle l’affiftance des dieux ; & le fatyre
qui le fuit & qui lève le bras en ligne d’acclamation
, nous apprend le fuccès de l’épreuve, & les
avantages que les habitans en vont retirer.
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L A O C O O N , frère d’Anchife, étoit prêtre
d’Apollon & de Neptune en même-temps. Voyant
le peuple troyen admirer le cheval de bois que les
grecs avoient laiflé dans leur camp, & s’emprefïtr
de l’ introduire dans la ville, il courut du haut de
là citadelle pour s'y oppofer, en les âffurant qu’ il
y avoit des foldats cachés dans le corps de ce che-'
v a l, ou que c’étoit une machine de guerre pour
renverfer leurs murailles-, pour dominer leurs mai-
fons, ou* pour queîqu’autre furprife. « Croyez »
» troyens, que c ’eft un piège que l’on vous tend ,
*> ne vous y fiez point; je crains les grecs, même
» lorfqu’fis font despréfens ». En parlant ainfi,
il lança de toute fa force une longue javeline contre
les flancs du cheval. La javeline y refta, & leur
profonde .concavité retentit de la violence du coup#
Cette action fut regardée par tout le monde
comme une impiété ; & on en fut encore bien
•plus perfuadé, lorfque Laocoon, après cela, offrant
un facrifice à Neptune furie bord delà mer,
vit fortir de l’ifle de Ténédos deux affreux f r-
peos, qui, fe gÜflant fur la furface des eaux, s’élancent
fur le rivage, & s’approchent àvec-des
yeux étinceians &des fifflemens- terribles ; ils vont
droit à Laocoon, & commencent par fe jetter fur
fes deux petits enfans pour les dévorer : leur
père, armé de dards , vient à leur fecours; ils fe
jettent de même fur lui, l’embraffent, fe replient
autour de fon corps, & s’élèvent encore au-de (fus
de Laocoon de toute la tête, & de la partie fupé-
rieure de leur corps, fuperant capite , & cervicibus
altis : couveit de leur venin, il fait tous fes efforts
pour fe dégager, & pouffe vers le ciel des cris
affreux : le peuple faifi de frayeur, difoit hautement,
que c’étoit un châtiment que Laocoon avoit
mériré , lui dont la main facrilège avoit ofé inful-
ter le cheval facré offert à Pallas. « On prétend ,
» dit Desfontaines , que cette defeription de Vir-
» giîe a été copiée diaprés le groupe de Phidias,
» qui repréfentoit l’hiftoire de Laocoon & de fes
» deux enfans, dévorés par deux ferpens». Pline
( lib. X X X V I . cap. V. ) affure ' qu’il a vu ce
groupe dans le palais de l’empereur Titus 5 il
pou voit être a Rome du temps de Virgile : il
exifte encore aujourd’hui à Rome ; & l’on en a
fait en France plufieurs copies eftimées, fur-
tout celle qui eft en bronze à Marli.
«c Le monument le plus précieux du fiècle d’A lexandre
, dit Winckeîmann ( hifi. de VArt, liv. 6.
c h . 3.) , qui nous foit parvenu en entier, eft, fans
.contredit, le grouppe de Laocoon. Nous plaçons
fans preuve pofitive les auteurs de ce monument
au fiècle d’Alexandre : la plus forte conjecture
en faveur de cette opinion eft la perfection de
l’ouvrage. Pline , en parlant de ce grouppe, nous
le fait connoître Comme une production préférable
à tout, ce qui a été fait en peinture & en
fculpture {PUn, l . 36. c. 4. §. 11. ). Les auteurs
du Laocoon font Agéfandre , Polydore & Athé