
Iviij C H R O N O I O G I E
C H A P I T R E X,
Fes AjJyrienS 'proprement ditsy ou de Ninive, V o y e z les liftes, PI. I.
A .U ' temps d’Hérodote,- les Savans deTAfie
qu'il avôit confultés, évaluoient à cinq cents
.vingt, ans la durée de l’ancien empire ajjyrk'n
.ou Ninivite. Moins d ’un fiècle après lu i , C té -
fias réclama contre ce calcul, ‘8c prétendit établir
par les archives même des rois de Perfe,
une durée de-treize cent foixante années. Dans
cette contradiction, on ne fait de quoi s’étonner
davantage ou de la difcordance énorme des
auteurs, ou du changement lubie de fyftcmè
hiftoriqiie dans un-même pays, & l è jugement
balancé par des raifons égales, ne fait à quelle
opinion le fixer. S i , d’un cô té , Hérodote forme
par lui feul une autorité refpeétable, Otéfias
d’autre part, appuyé d’une foule d ’écrivains ,
q u i, comme lui, puisèrent dans les monumens
originaux, ne permet point qu’on rejette légèrement
fon témoignage, 8c ce problème eft
peut.être un des plus difficiles de l’antiquité; '
Il n’a tenu qu’aux hiftpriens grecs qui., depuis
la conquête d’Alexandre » inondèrent J’A -
iie d’en donner la folution *. ayant en main les
livres originaux où leurs prédécefleurs avoient
puifé les motifs de leurs alfertions, rien n’étoic
îi facile que de retirer de la comparaifon des
faits, d e f contradictions même des récits,
cette unité , qui conftitue la ceititude hiftod-
rique •,-mais l'ignorance grecque-ne fut jarxiais
capable d’un pareil travail. Aujourd’hut que les
moyens nous font enlevés par la perte aé tous
les ouvrages, nous n’avons que des àflertions
nues, contradiCtoires,dépouillées de leurs préu-
ues, 8c fur lefquelles on a vainement tenté juf-•
qu’à ce jour d’établir un fyftême.
Cependant les chofes ne font point auffi dé-
felpérées qu’on le croit généralement. Les m o dernes
n’ont pas fu profiter de tous les moyens
qu’ils ont en main •> il exifte entre autres une
lifte qu’on a Jaiffié jufqu’ici croupir dans la pouf-
fière des bibiiothèques, 8c qui cependant, par
des détails uniques, fournit un développement
nouveau 8c un enfemble étonnant. •
Il s’agit de l’examiner avec l’attenti®n qu’elle
mérite. ( Voyc\ la lijle ci à côté} Fl. U. )
Dans ettte lifte, nous - avons d ’abord un
point connu : Sardanapale qui la termine en
nous donnant l’époque de la fin de cet empire,
nous certifie auffi que ces princes furent les A f
fyriens dé Ninive ; fi l’auteur les intitule rois de
Babyione, c ’eft par une erreur générale dont
nous avons expliqué les motifs.
Puifque nous trouvons ici un prince nomme
par les Hébreux, ne feroit-il pas poffibls d’en
rôconnoîcre quelqu’un des quatre autres dont
ils font mention. Je remonte en confrontant
chacun des noms, Eu-pal-ès ( f ) marrête» il
me repréfente Yhoul ou Phal,: c eft préCifément
la même tournure que dans Sar-dana-pal. S ’il-
èft fixièmé dans cette lifte, il eft cinquième
dans celle de Moyfe de Chqrène comme dans
celle des Hébreux. De-là fuit d’abord une correction
à faire dans toutes les chronologies
chrétiennes, qui, depuis Africaniisya’jourènt aux
rois nommés-par les Grecs les-cinq dont parlent
les Hébreux. .. - , . f
L ’exaCtitude des livres de ce peuple, confta-
tée par ces deux exemples, demandé donc que
nous ayons confiance en eux fur tout ce qui
concerne ce fujet. O r comme, félon eux , il
n’a pas dû s’écouler plus d ’un fiècîe du commencement
de PhalrEupalès à la fin de Sardanapale,
nous tiendronsau moins pour douteux
les calculs de la lifte grecque.
Quatre générations avant, Thal-Eupalès fe
préfènte Teutantus ou Taatanes| qui, d ’un aveu
général-, fut contemporain de la guerre de
T ro y e C nouvelle preuve en faveur de ce que
nous avons dit fur cette célèbre époque,; car en
remontant d ’Eupalès, qui régnoit en 230 à
Tautanès, on trouve ce dernier placé dans la
fin du premier fiècle 8c le commencement du
fécond (2).
(1) Enpakmès dansle Syncelle par confufion du a
au K.
Il paroît que les E t h i o p i e n s des anciens grecs,
amenés par Memnon , fils de l’Aurore, ne font pas
autres que les Afiÿriens mêmes.
PL F p. lviij
Des Rois Ajjy\divers Auteurs.
Selon Ctéfîas & Diodore, lib. II. p. 135
& 136.
1 Niiuis vainquit Oxyartes , roi Je Bactrianey
& prit fa capitale Baftre.
2 Sémiramis.
3 Ninyas vécut dans la molîefle.
Et trente générations de père en fil1
s’écoulèrent air.fi depuis Ninus jufqu’a
Sardanapale , dans un efpace de 1360
Selon 1
t Mît .52
2 Ni f . 3 {
3 A .1 .3 ,
4 Ar ;.4c
5 ï 4 -3<
Selon le Syncelle.
i Ëelus................ . .................................s 1
z Ninus.»............................................j z
3 Sémiramis.......................... 4*
4 Ninyas ou £amès................................38
y 'Anus............... 30
6 Aralius .............................. .40
7 Xercès.................................... 30