
â |gg H U I
fcmblance q;uJôn ne l’a jamais e'fayé. Cependant
les prêtres juge oient toutes ces fortes d'huiles, fans
meme excepter celle de féfame , mal-faines pour
eu x , & ils n’en faifoient, comme Porphyre le
d i t , prefque aucun ufage. Mais il n’en étoit point
ainfi de 1 nulle d’olive qu’on leur apportoit de
la Judée & de l’Attique ; carie terrain de l’Egypte
n elt pas du tout favorab'e aux oliviers, hormis
dans de très-petits cantons, à l’ occident d’un
lieu nommé aujourd’hui Bénifuef & à Abydus
dans la Thébaïde. La femence de la grande ortie
Urtica urens, maxima ,femine fini, renferme beaucoup
à*huile , qui eft moins mauvaife que celle de
navette , & fur-tout que celles de ricin & d e çar^_
thame, dont les Egyptiens ne fe fervoieot que pour
des ufages extérieurs. La plante qu’ils nonamoient
en leur propre langue Selepfion , ne diffère pas
d’une ortie qui croit en Europe.
Huile d e Mledie , Pkarmac. une., autrement
dite huile des Médes\ ou huile de Médée 3 en latin
eleum médicum 3 nom que les anciens ont donné
à une huile célèbre, qui avoit la 'propriété de
br-uler dans l’eau, malgré tout ce qu’on pouvoir
faire’pour l’éteindre. On l’appella huile de Média ,
parce qu’on la recevoit de ce pays-là ; d’autres la
nommèrent huile de Médée 3 parce qu’ils imaginèrent
que c ’etoit avec cette huile que la fille
d Hecate avoit brûlé la couronne de fa rivale.
Ammien Marcellin raconte que , fi Ton trempe
une flèche dans cette huile 9 & qu’on la tire avec!
un arc comrequelque corps inflammable , le tout
pren i feu immédiatement fans poflibilité de l’éteindre
avec de l’eau.
Le poifon de Pharos , venenum Pkuricum de
Nicanire, paffoit pour être la même chofe que
Y huile de Média ; & tout ce qu’il .en dit convient
parfaitement au récit que font d’autres auteurs,
des propriétés de Y huile de Médée 3 de forte qu’on
ne peut douter que ces deux liqueurs ne foient
la même chofe.
Quelques-uns prétendent qu’on tiroit cette huile \
d’une plante ; mais Pline allure pofitivement que
c ’étoit un minéral bitumineux, liquide, de la nature
du naphte, ce qui eft très-vraifemblable, parce que
les huiles minérales font les fubftances les plus inflammables
que nous connoiflions. Babÿlone eft
fameufe chez plufieurs auteurs, pour fournir cette
liqueur : il eft certain que le naphte s’y trouve
abondamment. Strabon dit qu’elle en produit deux
èfpèces , l’une blanche & l’autre noire. La blanche
étoit vraifemblablement ce qu’on, nommoit Y huile
de Média ou 'deMédée : mais on ne doit pas douter
que les anciens n’aient extrêmement exagéré les
effets, les propriétés & les vertus qu’ils lui ont
attribués; l’hyperbole leur eft familière dans tous
les récits qu’ils nous ont fait dès efiofes étran-
H U N
gères à leur pays , eu quoi nous les avons a fiez
bien, imités. ( D. J. ),
HUITRES. Les grecs & les romains étoient
friands d'huîtres 5 & ils les mangeoient comme
■ nous au commencement du repas (P lut an. ’Sympof
?• & Senec. epift. 108, ). On les ouvroit fur la table,
in ipfa menfa aperiuntur 3 dit Sénèque ÇEpift. 88 ).
Lucillius-, qui écrivoit un fiècîe avant Père
commune, dit qu’on payoit de fon temps les hui
très jufqu’à mille nummus ou fefterce , 215 liv.,
félon M. Paucton :
( Sat. X I I I .. . . . His itidem in c&na àftrea mille
Nummis empta.................. . . . . .
Les Romains préféroient les huîtres les plus
grandes^Juvanal. Sat. vj. 302. ).
Grandia qu& mediisjam nocbilus oftrea mordet.
Pour fatisfaire ce luxe , ils créèrent l’art de les
engraiffer & de'les faire parquer. Pline ( ix. 56. )
raconte ,• d’après Varron, que Fuivius Hirpinus ,
en fut l’inventeur peu de temps avant la guerre de
Pompée , qu’il engraifloit les coquillages avec du
vin cuit en confiftance de miel, fapâ, & avec
une efpèce de gâteau ou de pâte, farre.
Apicius avoit fait plus, il avoit trouvé l’art de
conferver long-temps \ts‘ hqîtr*s fraîches ; il en
envoya de cette elpèce jufqués chez les Panhes ,
à Trajan qui leur fuifoit la, guerre: Son fecreï
eft encore ignoré.
Les Romains préférèrent d’abord 1rs huîtres de
la méditérannée , celles des Dardanelles , du détroit
de Cumes , de Brinde ,. de Tarente, celle ,
de Venife , & entr’ autres, celles du lac Lucrin ,
près de Baies. Mais ils en vinrent à ce raffinerpent
de gourmandife, de les envoyer pêcher dans l’o céan
Atlantique , & notamment fur les côtes de
l’Armorique , aujourd’hui la Brétagne. ( Aufon.
epifi. 13. ):
Sunt & Aremorici qui laudant oftrea pond.
HUJUS D lE I ( Fortuna ) ; la fortune de ce
jour. Voye^ Fortune ce jour.
H UM R A , mefure de capacité de l’Afie & de
l’Egypte, Voyei G om o r .
HUNE. Voye^ C o r b itæ .
HU N TER . Nous citerons fouvent les médailles
de la collection qu’avoit amaffée avec difeerne-
ment cet amateur anglois, & dont nous devons
à M- Combe une favante & exaéte deferiptioa
imprimée à Londres en -1782, i/z-40. Elle a fur
H Y A
celle de Pellerin le mérite particulier d’annoncer
le poids de chaque pièce.
H U P PE , oifeau
La huppe étoit révérée par toute l’Egypte, &
elle étoit placée-fouvent fur le feeptre d’Horus.
Voyez-en la raifon à l’article C h arrue.
Cet oifeau étoit le fymbole de la joie (Ælian.
animal, lib. z. c. 1 6. &clib. té. c. 5. ) & de la piété,
c’efbà-dire, dè l’aniour filial.
H Y A C IN TH E étoit un jetine prince de la ville
d’Amicles , dans la Lacon:e : fon père GEbolus
l’avoir fa;t élever avec beaucoup de foin. Il faifoit
les délices d’Apollon, qui abandonnoit pour le
fuivre le féjour de Delphes. Un jour, vers midi,
le jeune Hyacinthe voulant jouer au difque avec
Apollon , ils fe déshabillèrent l’un & l’autre, &
s’etant frottés avec de l’huile, Apollon jet ta lé
premier, fon difque avec tant d’adreffe, qu’après
qu'il fe fût élevé jufque.s dans les nues, il retomba
à plat fur la terre. Hyacinthe emporté
par l’ardeur du jeu, courut pour lé ramaffer dans
le temps qu’ il tomboit ; S: le contre-coup l’ayant
frappé au vifage, on le vit dans le moment couvert
d’une pâleur mortelle. Apollon pâlit comme lui,
courut pour le relever, elfuya fa plaie, & y appliqua
les remèdes & les herbe? qui ont le plus de
vertu ; mais tout fut inutile, le coup étoit mortel;
Hyacinthe laiffe tomber fa tête fur fes épaules, &
rend lé dernier foupir. Apollon au défefpoir d’avoir
été la caufe de fa mort, lui dit en foupirànt :
«c Que ne puis-je donner ma vie pour la vôtre,
» ou mourir avec vous; mais puifque le défi in s’y
» oppofe, vous allez .devenir une fleur qui por-
» tera gravées fur fes feuilles les marques de ma
33 douleur. Uu héros célèbre ( A jax ) fera un jour
=? changé en la même fleur, & on y verra Jes
». premières lettres de fon nom ». Aufti-tôt le
fang d’Hyacinthe forma une fleur qui éclat oit
comme Ta pourpre ( violette ) , & fur le? feuilles
de •laquelle le dieu grava les expreflions de fa douleur
: & on y voit, encore cet a i , ai,' qui marque
pos regrets. On ajoute à ce récit une autre cïr-
conftance , c’ eft que Borée aimoit auffi Hyacinthe3
& que jaloux de la préférence donnée par le jeune
homme à Apollon, il avoit détourné le difque
dont ils fe fervoiènt enfemble , 1 avoir fait tomber
fur la tête Hyacinthe. Voyeç A jax , fils de
Talamon.
Ovide ( lib. 10. ) a décrit cette métamorphofe.
Nicandre & Colutus l ’ont chantée auffi ; le premier
in Tfieriacis, & le fécond dans fon poème
fur le rapt d’Hélène.
Dans' la colle étran de Stofch, on voit une
agathe-onyx, fur laquelife paroît Apollon a-ffis, la
lÿre en main, & près de lui le bel Hyacinthe.
H Y A z i f
Hyacinthe, pierre précieufe des anciens. Ce
n’étoit point Y hyacinthe moderne, pierre d’un
rouge-orangé; mais une variété d’améthylfe, car
Pline & Théophrafte la décrivent d’un bleu-mêlé,
ou violette.
H YA C IN TH É E S ou H Y A C IN TH IÉ S , fêtes
qui fe célébroient à Lacédémone pendant trois
joiiisen l’honneur d’Apollon, auprès du tombeau
du jeune Hyacinthe 3 fur lequel Paufanias dit
qu’on voyoit la figure d’Apollon, à qui s’adref-
foient les facrificés : mais les jeux furent inltitués
en l’honneur du jeune prince. Le premier & le
-troifîème jour étoient employés à pleurer la mort
d’Hyacinthe, & le fécond à faire des réjouiffances
& des repas. Ceux qui célébroient ces fêtes fe
couronnoient de lierre pendant les trois jours.
Cette fête étoit célébrée dans le mois hécatom-
bée, à-peu près en juin.
HYACINTHINUS color. Cette couleur des
romains eft comparée à la pourpre que nous favons
avoir été de deux fortes, rouge & violette. S. Jérôme
( in Eçeck. c. 16. n°. 10.) dit que cette couleur
étoit telle du ciel & bleuâtre , aerii & Kvctvt* coloris
eft. On peut donc croire que l’hyacinthinus color
étoït un bleu de ciel.
H Y A D E S , filles d’Atlas & d’Ethrà, étoient
fept foeurs, que l’on nomme Eudoxe, Arnbroifie,
Prodice, Coronis, Phileto, Polifo & Thione.
On dit que leur frère Hyas ayant été déchiré par
une lionne, elles pleurèrent fa mort avec tant de
douleur, que les dieux , touchés de compaffion,
les transportèrent au ciel 8c. les placèrent fur le
front du taureau, quelles pleurent encore. Ç ’eft-
à-dire , que cette conftellation préfage la pluie ,
& par cette raifon on a appelle hyades les étoiles
qui la compofent du grec ««v, pleuvoir. On dit
encore des/zy.ü^çj-qu’elles furent nounices de Bac-
chus, & que craignant la colère1 de Junon-, qui
avoir excité contr’elles le tyran Lycurgue , Jupiter,
peur les mettre en fureté, les transporta au ciel
parmi lès aftres.
Vo,ici l’explication qu’a donnée de cette conf-
teilation fabuleufe M. Rabaud de Saint-Eftienne.
::>■ On verra à l’article d’ORiON les violences
qu’ il exerça contre les hyades fes voifines. Un
paffage de Manilius ( Aftronom. 5. j prouve que,
darvs les peintures agronomiques , on parojV les
hyades| & qu’on leur peignoir les joues en rouge »,
( iertia Pléiades dotabit forma for or es
Foemineumrubrovultumfuffufapyropo).
« Les hyades annonçoient & donnoient la pluie;
on les appelloit les piuvieufes uades en grec; on
les peigîioit verfant des pleurs, allégorie très-,
naturelle , & qui fut employée également pour.