
3 o G E M
Ses médailles font:
R . en argent.
RR. en bronze.
Unique. . . en o r .........Torremufa.
GELOSCOPIE. Ce mot vient de yîxds , ris,
& de mcoiria , je confédéré. C ’ eft une efpèce de
divination qui fe tiroit du ris d’une perfonne :
on prétendoit acquérir ainfî la connoiffance de
fon caractère & de fes penchans, bons ou mauvais.
Voye£ l’article Physionom ie.
G EM EAU X , le troilîème des douze lignes du
zodiaque, qui repréfente , félon Manilius, Apollon
& Hercule l’égyptien ; ou , félon Hygin ,
Triptolème & Jalîon , tous deux favoris de Cérès ,
pour l’avoir avertie les prem'ers de l’enlèvement
de fa fille. D ’autres difent que les Gémeaux font
Amphion & Zéthus, les deux fils de Borée. ;
mais les poètes s’accordent la plupart à donner
cette conftellation aux deux Tyndarides , Caftor
& Pollux.
Les étoiles des Gémeaux font difpofées, difoit-
o n , de manière que lorfqu’une fe lève-, l ’autre
fe couche ( nam & horumftella ita fe habent, ut
occidente unâoriatur altéra. . .........Germ. Coef
tn aratum. ) ; & les Gémeaux Ce nomment. Caftor
& Pollux : de là naquit la fable, que ces deux
f:ères avoient obtenu de Jupiter, qu’ ils feroient
tour-à-tour en enfer & dans le ciel.
GEMELLA. Ce mot joint aux titres d’une
colonie, défigne qu’il y avoit deux villes du même
nom , comme les hippones ; ou que les légions
qui avoient fourni des habitans à cette colonie ,
étoient délïgnés par le même nombre , telles que
deux légions V I , ou deux V I I , & c .
Le furnom Gémella fe donnoit à une légion
qui avoit été recrutée par l’incorporation d’une
autre légion , trop foible elle-même pour pouvoir
en former une feule. ( Caf bell. civil. 3. c, - 4. )
unam ex S ici lia veteranam , quam faclam exduabus
Gemellam adpellabat.
G EMINÆ, légions ainfî nommées par Augufte
(Dio y y.) & fes fucceflfeurs, lorfqu’après avoir été
détruites ou reparties dans les autres légions , on
les en tiroit de nouveau, pour les faire revivre.
GÉMINÉES. Les lettres géminées dans les
inferiptions & dans les médailles , marquent toujours
deux perfonnes. C ’eft ainfî qu’on y trouve
COSS. pour les deux confuls ; IMPP. pour deux
empereurs; AUGG. pour deux Auguftes, &c.
Quand il y avoit trois empereurs , on triploit
les lettres pn cette forte , IMPPP. AUGGG. &ç.
Les monétaires ^voient fur cela des formules invariables
«
G E N
GEMINUS, furnom de Janus, à c-aufe des
deux faces qu’on lui donne.
GEMINUS, furnom des familles Aæuria 8c
Se r ü p i a .
GEMMA P o tort a .( a ) . Muratori (9 9 1 . 2.
Thef. Infcript. ) rapporte l’épitaphe de l’affranchi
de Gallien , charge du foin de fes coupes ornées
de pierres précieufes.
D. M.
A M A Z O N I Ü S G A L. A. E.
A. GEMMA POT OR I A.
GEMMA RII. Muratori ( 941. 2. Thef. Infer.')
rapporte une infeription dans laquelle on,lit les
noms de plufieurs romains qualifiés de Gem m a r i
de v ia sa c r a . Étoient ce des jouai'lers~de la
rue facrée ? Étoient ce des ftatuaîres ou faifeurs
de génies, G en ia r i î ?
GÉMONIES. Les gémonies étoient chee les
romains à peu près ce que font lés fourches patibulaires
en France. Elles furent ainfî nommées,
ou de celui oui les conftruifît, ou de celui qui
y fut expofé le premier y ou du verbe gemo, je
gémis.
Quelques-uns les appellent gemonia fcala, ou
gradus gemonii. C ’étoit , félon Publîus Vidlor ,
ou Sextus Rufus ,un lieu élevé de plufîeurs degrés,
d’où l’on précipitoit les criminels. D’autres les
repréfentent comme un lieu où l’on exécutoit 6c
où l’ on expofoit les malfaiteurs.
Les gémonies étoient dans la dixième région,
auprès du temple de Junon. C ’eft Camille qui,
l’an de Rome 3 y8, deftina ce lieu à expofer les
corps des criminels à la vue du peuple ; ils y
étoienf gardés par des foldats , de -peur nu’on
ne vînt les enlever pour des enterrer. L'-rfqu’ils
tomboient en pourriture, ^ on les traînoit de là
avec un croc dans le Tibre.
Les gémonies étoient certainement dans la treizième
région, où étoit aufli le temple de Junon
reine , dédié par Camille. C ’eft ce que Publius
Vidfcor , cité dans cet article, affure. Onuphre
Panvini & tous les antiquaires placent, comme
Publius Vidtor, les gémonies clans la treizième
région, & non pas dans la dixième. C ’eft mal-
à-propos que des antiquaires ont attribué à Publius
Viéfor, d’avoir dit que les gémonies étoient
un lieu élevé de plufîeurs degrés. C e n’étoit point
un lieu élevé où il fallût monter ; c’étoit un lieu
enfoncé, une efpèce de puits où il falloit def-
cendre.
G ÉNÉ S IU S , furnom de Neptune, qui lui
venoit de fon temple, bâti dans le bourg Génc»
GE N
fu s , non loin de Thyrée dansl’Argolide. ( Paufan.
Corint. ) .
G ÉN É TH L IAQ U E S; c’ étoit le nom qu’on
donnoit dans l’antiquité aux aftroîogues qui dref-
fçient des horofeopes , ou qui prédifoient ce qui
devôit arriver à quelqu’un par le moyen des aftres,
’tque Lon fuppofoit avoir préfidé à fa naiffance.
C e mot eft formé du grec ysmerts, origine, génération
t naiffance•
Les anciens appelloient ces fortes de devins
ckaldsi3 & en général mathematici. Les loix civiles
que l’on trouve dans le code contre les mathématiciens,
ne regardent que les généthliaques ou
allrologuesi
L ’ afturance avec laquelle ces, infenfés ofoient
prédire l’avenir, faifoit qu’ils trouvoient toujours
des dupes; & qu’après avoir été chaffés
par arrêt du fénat, ils favoient encore fe ménager
aflez de protections, pour demeurer dans la ville.
C ’eft ce que difoit un ancien : hominumgenus quod
in civitate nofirâ femper & vetabitur & retinebitur.
Antipater & Archinapolus ont prétendu que la
Génétkliogie devroic être plutôt fondée fur le tems
de la conception, que fur celui de la naiffance.
G ÉN É TH L IE , ou \Gén é t y l l is , étoit la
déeffe du beau fexe, félon Héiychius, qui dit que
les femmes lui immoloient des chiens. Le fehe-
liafte d'Anitophane ( nubes ) , .appelle Génétyllis,
Vénus , déeffe de la génération.
GÉNETHLIUS. Neptune avoit*”à Sparte un
temple fous ce nom, qui fignifîe, divinité qui
préfide aux naiffances. ( Paufan. Lacon. )
G EN É T Y L L ID E S , c’ eft - à - dire , filles ou
compagnes de Génétyllis. Paufanias eft le feul qui
parle de ces ch virâtes. Il dit qu’elles étoient peu
différentes de celles c/ie les phocéens d’ Ionie
honoraient fous. le nom de Gennaïde. Les Géné-
tyllides avoient des ftatues dans le temple de la
Véims-Coliade. Voye^ Gennaïde s.
Les déeffes • mères des grecs, les matres ou
matra, gallaica de nos ancêtres , étoient la meme
chofe que les Génétyllides. Suidas dit que les
Génétyllides étoient des génies de la fuite de
Vénus ; c’ étoit, félon d’ autres , Vénus elle-même
& Hécate.
GENIALES d i i , dieux qui préfîdoient à la
génération : Feftus dit que c’étoient les quatre
élémens, l’eau , la terre , le feu & l’air. D’autres
nomment Vénus, Priape , 1 e géniey la fécondité.
Les aftroîogues appellent dieux géniales les douze
lignes, la lune 8c le foleil. Voye^ M a r ia g e .
G E N 3 1
GENIARIUS. Muratori ( 943. 4. Thef. Infer.)
rapporte une infeription dans laquelle on lit ce
mot- On voit aufli dans le recueil de Gruter
( 25. 1 . ) ces mots : Geniarius pojl adem Caft'oris.
Le Geniarius étoit-il le fondeur, le marchand
des ftatues de génies, ou le gardien d’une ftatue
de génie ?
GÉNIE. Les anciens croyoîent que chaque
homme avoir fon génie , 8c même deux , un bon,
& un mauvais. « Dès que nous nailïons., dit Ser-
» vius, commentateur de Virgile ( Æneid. V I .
m 443. ) , deux génies font députés, pour nous
» accompagner; l ’un nous exhorte au bien, l’autre
» nous, pouffe au mal. Ils font appelles génies,
13 & cela fort à propos ; parce que dès le temps
» de la génération 3 cum unufquifque genitus fu e r ity
» ils, font commis pour obferver les hommes ; ils
« nous font préfens jufqu’après le trépas ; & alors
» nous fommes , ou deftinés à une meilleure vie,
33 ou condamnés à une plus mauvaife >». On
trouve des inferiptions : A u bon génie de Vempereur
y ce qui fuppofe qu’il y avoit aufli un mauvais
génie. Sur quoi Pline remarque, qu’ il devo:t
y avoir un bien plus grand nombre de dieux ,
ou de natures céleftes, que d’hommes, puifque
chacun avoit un ou deux génies. Les romains don-
nqient le n ;m de génies à ceux-là feulement qui
gàrdoient le s hommes, & le nom de Junon aux
génies, gardiens des femmes. Il y avoit aufli des
génies propres à chaque lieu, les génies des peuples
, les génies des villes, les génies des provinces,
’ des fontaines, &c. On àdoroit à Rome le génie
public , c’eft-à-dire, la divinité tutélaire de -l’empire.
On juroi.t par \t genie des empereurs; & le
.jour de leur naiffance, on faifoit des libations à
leur génie , comme à la divinité de qui ils teaoient
leur puiffance. Chacun aufli faifoit des facrifices
à fon génie le jour de fa naiffance, & on lui offroic
des fleurs, du vin & de l'encens.
Les génies ont été quelquefois repréfentés fous
la figure d’un ferpent ; mais 'ordinairement on
les r.-préfentoit fous la forme d’hommes , tantôt
fous celle de vieillards, quelquefois en hommes
barbus, & plus .fou vent en jeunes enfarw , auxquels
on donnoit’même des ailes. Le génie du
peuple romain e’toit un jeu.se homme à demi
vêtu de fon manteau , appuyé d’une main fur une
pique, & tenant de l’autre la corne d’abondance.
Les génies fe prenoient aufli pour les mânes
des défunts. « Le génie, dit Apulée , ell Lame
» de l’homme , délivrée & dégagée des îjens du
» corps. De ces génies , les uns qui.prennent foin
» de ceux qui demeurent dans la mai fon, & qui
» font doux & pacifiques , s’appellent génies
33 familiers; ceux, au contraire, qui, pour leur
» mauvaife vie, n’ont point de lieu afligné pour
» demeure, & vont errant de côté & d’autre,