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cofmiquement avec le foleil , ou montaient Air
l’horifon avec lui. Parmi les divers noms que cette
conftellation du centaure porte encore dans les
livres d’âftronomie, celui de Pholos lui eft refté
( C&fius 3 pag. 285 ). O r , nous allons voir Pholos
dans l’hiftoire d'Hercule.
Nous voyons que l ’on peignoit autrefois lé
centa re tenant à la main unè outre pleine de vin
( Germant C&far, pag. 103 ) , c'eft le fymbole des
vendanges qui le f.ifoient au lever de cette constellation.
O r , Diodore nous dit fur ce trotfïème
travail, ou fur ce combat d’Hercule contre les
centaures , que Pholos avoir accordé l'hofpit-aliié
à Hercule ; il ouvrit à ion honneur un tonneau
de vmj Pudeur agiéable de cette liqueur attira
tous les centaures autour de la demeure de Pholos j
ils fe ’’ettère- t avec iinpétuofîté fur cette bâillon}
Pholos tiemblant fe cacha j mais Hercule fe défendit
vig.m eu Cernent contre les centaures, qui
étaient armés de pins & de quartier dérochés,
comme l’on peint les géans. Néphè!e,'ôu la Nue,
mère des ce.-t.ures, combat contre lui en verfant
des torrens de pluie > malgré cela Hercule en
triomphes Pholos lui-même, fon h ô te , & Chiron,
Ton ami, y périment» bielles de fes traits, qui
avoient été einpoifonnés par le fang de l'hydre de
Lerne : fanguine centauri Lern&& jfanguis echidna
mixtus (Ovid. faft. liv.V. v; 405)} l’une & Tautre
furent placées dans les confteliations ( C&fius ,
pag. 2.86 ). Pour fentir l’allégorie qui règne com-
pèicment dans toute cette fable, il fuffit de placer
le foleil dans les étoiles de la balances pendant
qu’il répond au premier degré de ce ligne,
le centaure eft abforbé dans les rayons -Polaires j
lorfqu’il arrive aux derniers degrés, le fagittaire,
autre centaure', qui porte le nom de Chiron, s’y
précipite suffi, & cette apparence aftronomique
avoit lieu vers le milieu de feptembre, c’ eft-à-
dire , vers la faifon des vendanges, le commencement
des pluies & le retour des nuages} voilà'
la mort de Pholos & de Chiron, dans le fens de
çcs anciennes fables.
Le nom de Chiron donné .au fagittaire , vient
du mot grec , main ou ligne de la main , parce
que dans les anciens zodiaques on peignoit dans
ce IL ne, pour abréger, une main armée d’un
trait. Quoiqu'il en foit de l’étymologie , il eft certain
que les deux centaures nommés dans le combat
d’Hercule portent le nom de deux conftellatirfns,
du centaure & du fagittaire, appellés dans les
livres d’ aftronomie ancienne, l’un Pholos, l’autre
Chiron. On faifoit de ce même Chiron le précepteur
d’Hercule, parce qu’ effeétivement le lever
h liaque de l’Hercule céiefte , fa naiffance ou fon
apparition entière, n’a lieu que lorfque le foleil
arrive aux étoiles du fagittaire} Hercule étoit
encore enfant, ou ne fæfoit que de naître, pendant
tout le temps que le foleil parcouroit le
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fagittaire. Cette allégorie eft fans doute d*un autre
poëme lur le même héros, confédéré fous un autre
rapport. Nous ne la détaillerons pas, parce que
nous n’envifageons ici Hercule , que comme le
vainqueur des centaures. La liaifon de Iourte ou
du fangl.er d’Eryrnanthe avec les centaures , a été
perpétuée par les Arabes, qui peig ent le centaure
comme formé cie l’affemblage d’ui.e ourfe &
d'un cheval, ( C&fius, pag. 283 ).
Le quatrième travail. *
Le quatrième travail d'Hercule , répondant au
ligne du fe rp ix n , eft fort tiio ophe fur la.biche
aux corner dV.r ( Nonnus , iiv. X X V . v 2? 1 ) , &
aux pieds d aim n; eile couroit avec la plus grân.le
vîcelie'; ma s Hercule la fatiaua à la courfe, & la
prit au bord des eaux ( Natalis cornes, pag• 675 ).
Maçons donc, fuiv.int notre méthode, le foleil
aux premiers degrés du feorpion, & voyons quelhs
confteliations parodient à l’horifon le matn’ou le
foir , & ont pu donner lieu à là fable de la biche.
Il femble d’abord que ce travail ne1 puiffe s'expliquer
par la fphère, puifque parmi les confteliations
actuelles nous n’avons pas de biche. Mais
les interprètes arabes placent une biche dans la
conftellation que nous nommons cajfiopée , & l’appellent
encore cerva ( C&fius, pag. 1 16 ) . O r ,
nous voyons que cette conftellation, l’une des
plus brillantes du ciel , fe couchoit préci'fément
Se matin , lorfque le foleil entroit au feorpion , &
fixoit très-bien, par fon coucher, le paffage du
foleil dans; ce ligne. Hygynus, en' parlant de
Cafliopée, nous dit : H&c occidh feorpione oriente.
Elle defeendoit au fein des eaux vers le nord-
oueft , pendant le quatrième mois , ou lorfque le
foleil parcouroit le quatrième ligne , les cornes
d’or qu’on donne à cette biche fonr encore une
nouvelle preuve de l’ allulion aux étoiles. C ’eft:
elle qui eft appellée Harnacaff dans la métamqr-*
phofe de Vifçhnou , en pprd ou en barhautar.
Cinquième travail.
pj Le cinquième travail d’Hercule tombe fous le
ligne du fagittaire, & il confîftoit à chaffer les
oifeaux du lac Stymphaie, qui ravageoient les
contrées voilines. Pour y réuffir, ce héros inventa
une efpèce de tambour d’airain , doat Iç bruit les
fit envoler*
• Si nous obfervons quelles confteliations mar-
quoient par leur lever héliaque le paffage du fo-
leif, dans le ligne du fagittaire, ou le cinquième
mois , nous verrons que les plus apparentes font
trois oifeaux , le vautour , l’aigle & le cygne,
tous trois au bord de la voie Ja&ée, défigriée ici
fous le nom d’un lac ou d’urie rivière, & que
les Chinois appellent en 'effet la rivjére. La première
de ces trois confteliations qui fe lève eft
le vautour ou la lyre * délignée par un double em-
H ER
blême, un oifeau de proie fe un infiniment de
mufique. Ce dernier fymbole a donne lieu a 1 ail
corie qui fuppofe que ce fut au bruit d un mftiu-
ment au Hercule fit envoler, lés pjfeîttx ; mais on
a pris le tambour de préférence a la lyre S ,
rendre la chofe plus vraifemblable , qûoiqu apres
tout on pourroit l’expliquer meme par un inltru
ment bruyant, puifque cette conftellation elt
appellée Cytnbalum ( C&fius , p. 1S6). Les oi eaux,
s'envolent, puifqu’il eftici queftion d.un lever ou
d’une afeenfion d’ étoiles : dans le plamfphere egyp-
tien du père Rucher, on trouve un oifeau dans la
divifion du fagitaire.
Dans le planifphère de Bianchini, envoyé à l’académie
desfciences en 1708', on voit une lune
d’animaux répondans à chaque figne, fe qui n elt
que la fuite des confteliations extrazodiacales , en
afpedt avec les figues, foit à leur coucher^ foi?
à leur' lever; dans la café du fagittaire eft un tufeau.
Dans un médaillon de périnthe, frappe a
l’honneur 'de Gordien on voit le combat A‘Hercule
contse les oifeaux du lac Stymphaie (Med.
du Cardin. Albani IX. 71».,n.«i;,i. ) Les oifeaux qui-
l’attaquent font au nombre de trois, nombre pre-
cifément égal à celui dés trois*conlV.ellations ou
des trois oifeaux qui s’élèvent ,■ lorfque-le. foleil-
parcourt le fagittaire. Hercule y eft reprefente
tenant un arc, fymbole du fagittaire. Parmi ces
oifeaux on en trouve qui ont le cou allonge &
seffemblent allez au cygne. Fuerunt autem ibibus
Jimiles ÂLgyptiis', fed roftro validiore , corpore majore
( Natal, cornes, pag. 577). Le nombre de ces
o i fe a u x & la place dfe ce travail, juftifient notre
explication.
Sixième travail.
Le fixème travail , répondant au ligne du capricorne
, confîftoit à nétoyer l’étable d’Augias,
qui étoit remplie d’un fumier infed. Hercule en
vint â bout en y faifant couler un fleuve.
Le paffage du foleil dans le ligne du capricorne
, étoit marqué le foir par le coucher fuc-
ceflif des étoiles qui forment l’eau du verfeau;
celui-ci eft placé immédiatement à l’horifon fur
le capricorne ou’le bouc, emblème de la faleté
& de l’infe&ion , & il verfe l’eau de fon urne
dans la divifion occupée par le capricorne^ C ’eft
cette apparence aftror-omique qui a été chantée
dans le fixième travail. On dvfoit de cet Augias
qu’ il étoit fils du foleil, & Augée lignifie brillant.
D’autres difent qu’il étoit fils de Phorbas, nom
du ferpentaire, àja fuite duquel il fe lève, d’autres
le font fils de Ny&ée ou de la nuit , allufion
â l’hiver où les nuits font plus longues 5 d’autres
enfin , le faifoient fils de Neptune : o r , dans Cæ-
fius il porte le-nom de Neptunia proies, & dans
Horace, Hcfpèri& tjrannus und&,
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Septième travail.
Qans le feptièmetravail, répondant au verfeau,
on place le triomple d’Hercule fur un taureau furieux
qui ravageoit la Grèce ; on prétend que ce
taureau eft le même que celui dont Paliphaé fut
amouréufe; d’autres difent que c ’étoic le monftre
qui fut le fruit de ffs amours.
En examinant la pofition dû ciel le foir & le
matin lorfque le foleil parcouroit je figne du
verfeau , nous voyons 'une conftellation , qui par
fon coucher put donner lieu à la fable du taureau
dompté. C ’ eft le centaure,.monftre compofé originairement
du corps d’ un taureau, & en partie
de celui d’un homme. Nonnus donne aux centaures
l’épithète de <£>î?pa>y tonif,ccav (lïv. V ,v . 61 y):
la partie poftérieure ou celle qui étoit formée du
corps du boe u f , par fon coucher du matin fixoit
le paffage du foleil dans le verfeau, eu dans le
-figne qui répondoit au feptième mois. C e qui
confirme encore cette conjeélurp, c’eft que ceux
qui placent ce travail dans un autre ordre, tel que
Philippe de Byfancë, le mettent le troifième,
c’eft-à-dire, où nous plaçons fon triomphe fur le
centaure. D’ailleurs , la tradition qui rnêloic ce
. monftre dans les amours de Pafiphaé, juftifie notre
Cppofiron, puifque le centaure céiefte eft appelle
minotaure, c’étoit le fruit des amours de Pafiphaé
( C&fius, pag. 2,83 ). D ’ ailleurs le nom de taureau
entroir dans la compofition du nom du centaure ,
comme les parties de cet animal dans la compofition
de cet emblème aftronomique 5 de manière
que le fagittaire lui-mvême, qui eft un centaure,
eft appelle Amplement taureau dans Cæfius. U fuffit
de ces reffemblances, quand on a bien faifi le
génie des allégories, & fuivi la fucceflion des autres
triomphes, pour reconnoître que c’eft le coucher
des étoiles du boeuf centaure qui a été défigné dans
le feptième triomphe. Cette victoire tomboit au
folftice d’hiver, où plufieurs peuples commen-
çoient l’année & célébroient des fêtes. Diodore
placé fous ce même figne , ou unit au feptième
travail, la mort du vautour qui rongeoit le foie
de Prométhée 5 c’eft précifément le coucher du
vautour céiefte , placé à côté d’Hercule.
Huitième travail.
Dans le huitième travail, répondant au figne
des poiffons , Hercule fut obligé d’amener de
Thrace les cavales de Diomède, qui vomiffoient
des feux de leurs nafeaux, Hercuk les dompta &
les amena à Eurvfthée, qui les conduifit fur le
mont Olympe {Nat. cornes, 678 ).
Si nous plaçons le foleil dans les premiers dé-
gré« des; poiffons', ou au huitième figne, nous
verrons,.bientôt que les cônftelhtîbns qui précédaient
le char de Taftre du jour, 8c qui achevoient