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que Ton te.mp!e , quoique renfermant de grandes
richdï-s , étoic cependant fans murailles
& fins gardes, & qu’il avoit toujours étéref-
pe&é par les -Pertes qui avoient pille tous les
autres temples de la G rèce, & même par les
brigands, pour qui il rfy a rien de facré. Hémi-
thés ne portoit que le titre de dtmi-déejTe, ( ce
que fignsfie fon nom en Grec )- & c'eft la feule
dont il foit parlé chez les mythologues : fon'
premier nom étoit Malpadie.
H EM O N , fils de Créon , roi de Thébes,
aîmoit palfionnement Antigone , fille d’GEdipe ,
ayant appris que fon père a voit condamné à mort
cette princelïe, en haine de Polynice, à qui elle
»voit rendu les devoirs de la fepu.lture, il vint fe
jeter à fes pieds, & le conjurer de révoquer ces
ordres barbares. Mais n’ayant pu rien obtenir,
il courut su lieu du fupplice « & voyant, dit So-
s* phoele, fa chère Antigone attachée à un noeud
as f a t a lq u ’elle avoit formé elle-même de fon
»» voile, il pouffe des cris lamentables en la te-
» nant embrafféè, & fait mille imprécations con-
» tre la cruauté de fon père. Le roi arrive & con-
53 jure fon fils de s’éloigner ; mais Hémon lui jetant
53 un regard terrible , dédaigne fes prières : pour
»s tonte réponfe il tire fon épée & s’avance ^ le
33 roi fuit} Hémon tourne fon courroux fur lui-
» même, fe perce, & embraffant Antigone, il
»3 répand entre fes bras un torrent de-fang & perd
»3 la vie. Ainfi l’amant & l’amante ont été réunis
3? fous les aufpices de Pluton ; exemple terrible ,
»3 ajoute le poète, des fuites fune.fies que traîne
»3 après foi l’injufte courroux ces rois »3.
HEMUS , fils de Borée & d’Orithie , devint
rpi de Thiâçe & époufa Rhodope.
Ovide raconte cette fable en deux vers énergiques,;
N une gelidos montes mort ali a corpora quondam ,
Homina fummorum fibi , qui tribuêre deprum.
HENNA en Sicile. /'VyepENNA,
H EN N ÏL , idole des Vandales ; elle était honorée
dans tous les hameaux ; on la repréfentoit
fous la forme d’un bâton , avec une main & un
anneau de fer. Si le hameau étoit menacé de quelque
danger , on la poitoit en.proçeffion & les
peuples crioient, reveille-toi, Hénnil, revcille-toil
H E N R I , fécond Empereur Français à Conf-
tantmople.
Ses médailles manquent.
H É PA TO SCO P IE , genre de divination qui
avoit lieu chez les anciens, par l’infpeétion du
foie des viétimes dans les facrifices. ( Ce mot eft
compofé de , génitif de , fo ie , & de
(ncoirtai 3 je confédéré»
Des viélimes trouvées quelquefois fans coeufi
ou fans foie, vifeères qu’on avoit fans doute l'art
de faire difparoître, donna lieu à une queftion
curieufe de la part de ceux qui croyaient la réalité
de la divination : ils demandoient quelle étoit
la caufe de fi étranges phénomènes^ La réponfe
des arufpices étoit que les Dieux même faifoient ce
miracle tout d’un coup, en annihilant ces parties
au moment du facrifke , pour le-Faire correfpon-
dre aux eonjonéhires des temps , & pour donner
des lumières éclatantes au façrificateur. Mais les
philofophès fe moquaient de cette folution con-
• traire aux principes de la bonne phyfique ; ils
penfoient qu’ il étoit abfurde d’imaginer que la di-
vité pût annihiler , réduire à rien une chofe exif-
tante , ou qu’elle pût former quelque chofe de
-rien. ( D. J. ) .
HEPHÆSTIA * dans rifle de Lemnos. h$a l
Les médailles autonomes de cette ville font:
RR., en bronze.
O. en or.
Le livre des poijfons qu’on a attribué à Plutarque,
parle de ce roi Hæmus & de fa femme
Rhodope, qui prenoient les noms de Jupiter & de
Junon. Peut-être qu’effeélivement ils périrent dans
les montagnes de Thraçe , où le peuple indigné
de les voir s’égaler aux Dieux, les avoit obligé
de fe retirer. Les poètes aIfe-neat ordinairement
pour féiour à Mars le mont Hémus ; c’eft de fon
fommet qu’il regarde la terre** & qu'il .choifit le
théâtre de fes ravages.
HEJfl'Ù-CHÀ, Junon étoit ainfi furnommée-.
Ceux qui confiiltoicnt l’oracle de Trophonius,
eommençoîent par- facrifier à Jupiter ro i, & à
Junon JTénioch.a i c’ eft-à-clirë, félon la force du
fftoiÇree cocher, Junon eon^u&ricç#
O. en argent.
HÉPHESTÉES.
HÉPHESTIEES. } ^ y ‘1 Éphs stiée s.
HËPHCfSSTîTE, pierre rougeâtre dont les
anciens faifoient des miro'rs concaves pour mettre
le feu à des matières ~çomb.iiftiblés c’eft pour
cela qu’on l’appeiloit hezheeftite , c’ eft - à - dire ,
pierre de feu ou -dp Vulcain. Toutes les pierres
qui peuvent prendre un beau poli peuvent produire
le même effet.
HÉ P HE S T U S , un des non\s de Vulcaînj 'en
grec d figmfie brûlant, ce qui convient au dieu
du feu. Voye* C ygèopes.
H E P T A C O R D E ^
H E K.
’ H E P T A C O R D E , ly r e 0 « cythire à fept cordes.
Ce fut long-temps la plus en ufage & la
plus célèbre de toutes: néanmoins quoiqu on y
trouve les fept voix de la mufique, 1 oitave y man-
quoit encore : Simonides l’y mit, Mon PIine, en
V ajoutant une huitième corde, c elt-a-dice, en
laiflant un ton entier d’intervalle, entre les deux
tétracordes. Ainft dans le fyftème de 1 oétacorde
ou de Toélave chez les anciens , les fons le
trouvèrent dans la fituation la plus favorable a une B
harmonie mâle , pleine de r.obleffe 8c de dignité,
étant également éloignés du trop grave qui es
rend fourds , & du trop aigu qui les rend gla-
ciffans, plus foibles & moins perceptibles a 1 o-
reille. Cependant cetre noble mufique n eut pas .
le bonheur de fe fout-eoir, on vint à napltiplier
les fons à l’aigu >-car dans l’hendecacorde ou la
onzième, & dans le dodécacorde ou la douzième,
on rendit le fyftême Harmonique plus mol, plus
; efféminé, plus allongé , & c’ eft Melanippide que
Plutarque accufe d’avoir énervé la mufique par
: fon invention des douze cordes.
Mais le ca-aélère de la poéfie dithyrambique,
chantée-fut les fons 8c les modes les plus aigus,
s'accordant merveilleufement avec cette nouvelle
mufique ’, concourut avec elle à decrediter & a
faire méprifer l’ancienne. ( D- J. )
HERA \ ■ s, jopnoient quelquefois ce
H P A > '
furnom à Junon , quelquefois même ils ne la de-
fignoientque par ce feul nom qui lignifie la mai-
teeffe, la fouveraine. En géT.ér.iî on donnoit ce nom
à toutes les déeffes, comme un titre honorable.
On le trouve affez Couvent fur les médailles, précédant
les noms dé Diane & d’ Ifis.
HERAC LAMMON-, ftatue ou figure , repre-
fentant, tout à la fois Hercuje & Jupiter Ammon,
te ayant les attributs de ces deux dieux.
HERAGLÉE , f . m. , nom d’un mois des habitais
de Delphes & de Bythinie ; c’étoit le cinquième
de l’année j & leur année commençant
en o&obre , il répondoit à notre février.
H É R A C L É E ( Géographie anc. ) nom commun
à un fi grand nombre de vil les, que dans
l’empire romain on en cornptoit plus de trente
ainfi nommées. Le culte d’Hercule,ce héros que
les grecs appelaient , étoit célèbre au
point que la plupart des lieux qui lui étoient particulièrement
cônfacrés, portoient fon nom : delà
vient' qu’il s’en trouve tant qui font appelles^
Héraclée, Héracléopolis , Héraçleum, Heraclèotes ,
autres dont les ftoms font formés, de celui
Antiquités , Tome I I I .
H E T
étoit h prefqu’ ifle Achérufiade , d’où Hercule
descendit aux enfers & en tira par force le Cerbère,
ce chien terrible , dont le cou , difent les
poëtes , étoit entouré/de Couleuvres , & qui fai-
foiedeshurlemcns affreux, quand quelqu un vou-
loit s'échapper du ténare. (D. J .)
HÉRACLÉE DU P O N T , Héracléa pvntica,
ville d’Afie an Bythinie, fur les fleuves Lycus
& Hyppius. Les Miléfiens la fondèrent, & les
Mégariens y envoyèrent enfuite une colonie. Tous
'les anciens , Diodore , Paufanias , Xénoçhon ,
: Euftache, Arien, Denys le Periégete , Ptolémee ,
Strabon. Pomponius Mêla, Pline & tant d autres,
parlent'beaucoup de cette ville. En effet, au dire
de Toürnefort, elle devoit être une des plus
belles de l’Orient, s’il en faut feulement juger
par les ruines, 8c fur-tout par les vieilles murai!,es
bâties de gros quartiers de pierres qui etoient
encore fur les bords de la mer au commencement
de ce fiècle.
La médaille de Tulia Damna que poffède le roi
de France , 8c dont le revers repréfente un Neptune,
qui de fa main droite tient un Dauphin 8c
de la gauche un trident , marque bien la puiffance
que cette ville avoir fut mer. Mais rien ne fait
pius d’honneur à fon ancienne marine, que la flotte
- qu’elle envoya au fecours de Ptolemee, apres la
mort de Lvfimaque, un des fuccelleurs d’Alexandre.
Ce fut par ce fecours que Ptoléméè battit An-
traonus. Il y avoit dans cette flotte un vaifleau
nommé le Lion, d’une beauté furprenapte & d’une
grandeur fi prodigieufe, qu :i contenôit plus de
trois mille hommes d’équipage. L hifioire eft remplie
d’autres traits qui prouvent la puiffance des
Héracliem fur mer, 8c par confisquent la bonté de.
leur port qui n'exifte plus aujourd’hui. .
La caverne par laquelle on a fuppofé qu’Her-
culedefcendit aux enfers pour enlever le Cerbère ,
8c que l’ on montroit encore du temps de Xéno-
phon , dans la péninfule d'Achérufie , n’eft plus
reconnoiffable , quoiqu’ elle eût deux ftades, c’efl-
à-dire 4eux cents cinquante pas de profondeur.
Elle doit s’étre abîmée depuis ce temps-là j car il
eft certain qu’il y a eu une caverne de ce nom,
laquelle a donné lieu à la fable du Cerbère, repré-
fenté fur plufiears médailles.
Si Hercule n’ a pas été le fondateur d’Héraclée,
il y a du moins été en grande vénération : Paufa-
nias nous apprend qu’on y célébroit tous les travaux,
de ce héros. Lorfque Cotta eut pris la ville
à'Héracléc, il v trouva dans le marché une ftatue
d’H ercule, dont tous les attributs étoient d’ot
pur. Pour marouer la fertilité de leurs campagnes
, les Héracliens avoient fait frapper des mer
oaiiles avec des épis 8c des cornes d’abondance:
I 8c pour exprimer la boute des plantes medeci-
I nalesque produiraient les environs de leur ville,