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leurs, félon Cujas. On leur donnoit ces noms
parce qu’ils conlidéroierit, examinoient la qualité
& la valeur des biens ik des effets de chaque
citoyen , qu’enfuite ils repartiffdient également i
fur chaque particulier les impôts à raifon de la
quantité & de la qualité des fonds qu'il poffé-
doit 3 & qu'ils rendoient les impôts proportionnels.
C'en étoit les afféeurs ou affayeurs. Voyez
ïe code Juftinien* liv. I I , r . 58 de cens.
Inspecteur des ftatues, des colonnes & autres
monumens publics. V. CJENTURIO nitentium
rerum.
JNSTITA , bordure coufué autour & au bas
des fioles.
C'étoient aulfi.des bandes ou bandelettes détachées
des habits, telles que celles dont Au-
gufte e.itouroit fes cuiffesj telles que celles dont
les femmes & les hommes entmiroient une femelle
. le pied & la jambe jufqu’ au mollet,
pour former cet entrelas que nous appelons cothurne.
Duas inftitas ; dit Pétrone L ( C. 20 ) ,
ancilla protulit de furis ,* alteraque pedes nofiros
alligavit, altéra manus.
INSTITOR. Ce mot fe trouve dans Horace,
Ovide , Properce, Sénèque & Quintillien. Il
fignifioit deux chofes : premièrement, ipdéfîgnoit
une efpèce de revendeur à gagés, à qui des lin-
gers ou des tailleurs donnoient du linge & des
habits à vendre dans les rues ou dans les maifons,
& Senèque le prend dans ce fens. Infiitor fignifioit
suffi un commis, un facteur aifé, foit qu'il eût
la direction d'un magazin, foit qu'il voyageât en ,
divers pays pour le commerce 5 les poètes prennent
ordinairement ce mot dans ce dernier fens. Comme
H y avoit à Rome de ces faéteurs très - riches, I
très-bien mis, très-rbien nippés, on les appelloit
autrement pretiçfi emptores , & les courtifanes s'en
accommodoient fouvent mieux que des grands
feigneurs. Enfin, Qiiintilien emploie ingénieufe-
ment le mot infiitor au figuré , & l'applique à
l ’éloquence, éloquent! a infiitor. ( D. J .)
INSTRUMENTO (ao), On trouve dans Mu-
Tatori , -abinfium. auxiliarior Au g. infirumentis
augufiorum nofirorum : ces titres défigneroienr-ils
des feribes chargés de tranferire les ordonnances
des empereurs ? Mais alors que fignifierqit auxi*
liafio l-
INSTRUM EN TS de chirurgie. Quoique les
modernes réclament l’avantage fur leS anciens
relativement à la variété de ces inftrumens 5 il
Cil néanmoins évident que ceux-ci connoiffoient
tous ceux qui leur étoient néceffaires 3 il eft
meme tïès-probable, d’ après les écrits d'Oriba-
iç de plulîevyrs autres anciens écrivains, M
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en avoient une grande variété. La découvert
d’Herculanum a donné à cette opinion le dernier
degré de certitude 3 en rendant aux yeux des
curieux plus de deux mille inftrumens de chirurgie
que la lave avoit enterrés avec cette ancienne
v lie.
INSULA. Ile dans une ville, maifon ou groupe
de maifons ifolé & entouré de rues.
(n s u l a I res7: } Les roma!ns aPPelloient
infulaires les efclaves qui gardôient les maifons
Jfolées qui faifoient une He. On appeloit «aufli
infulaires ceux qui faifoient payer fis loyers des
maifons. C V . Cafaubon fur Suétone, Jules Cef.
C. 47 \ Un appeloit encore infulaires de mifé-
rables efclaves , tranfportés dans quelqu'île, &
qu’ori employoit pour -toujours aux ouvrages
•publics. Voy. la loi 17 , §. de p&nis, & Laurent
Pignon us , comment. de ferais te fi. Popma,
lib. de operis de fervor.
IN SU R R E C T IO N . On nommoit ainfi le droit
de foulèvemont accordé aux citoyens de Crète ,
lorfque la magiftrature abufoit de fa puiffance &
tranfgreffoit les lois. A lors, il étoit permis au
peuple de fe foulever, de chaffer fes magiftrats
coupables, de les obliger de rentrer dans la condition
privée, & d’en nommer d'autres à leur
place.
Une inftitution pareille qui permettoit la rébellion
pour empêcher l'abus du pouvoir, fembloit
devoir renverfer quelque république que ce fût*
elle ne détruifoit pas cependant celle deCrète,
parce-que c’étoit le peuple du monde qui avoit
le plus d'amour pour la patrie, & la force de
ce grand principe l'entraînoit uniquement dans
fes démarches. Ne craignant que les ennemis du
dehors, il commençoit toujours par fe réunir de
ce côté-là , avant que de rien ..entreprendre au
dedans :• ce qui s'appeloit fyncrétifme, & c'eft
une belle expreflion.
INTERCESSEUR, C'étoît le nom d'un officier
que les gouverneurs de provinces donnoient
ou envoyoient principalement pour lever les deniers
du fife, & exiger les corvées qui étoient
dues. ( Voy. la troifième loi du code théodofien
de Pignoriè. & le commentaire de Godefroi fufi
cette loi ),
I N T E R C I D O N A. Divinité champêtre des
romaines, qui préfidoît à tous les ouvrages qui
1 fe faifoient avec la hache. C Ab intercifione fecuris ,
du verbe ihterçedo , je coupe ), On ne voit pas
quel rapport a fon nonî, avec le fécond emploi
qu'on lui donnoit, celui -de veiller à la confer-
vation des femmes ençeintes, qui l'invpquoient
aveq
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;avèc_ Pilumnus & Deverra, pour y être recourues
contre les: infultes du dieu' Silvain.
INTERDIARIUS. Voleur, de jour ; le contraire
du dormitator, ou voleur de nuit. ( Cujaci, obfer-
vat. X I 3 27 ).
IN T E R D IC T IO N du-feu & de Veau y formule
de condamnation que l'on prononçoit à
Rome contre ceux qu'on entendoit bannir pour
quelque crime. Voy, S a ni s sement , Ex il.
On ne les condamnoit pas direélement au ba-
niffement 3 mais eii donnant ordre de ne les point
recevoir, &: de leur- refufer le feu & l'eau, on
les condamnoit à une mort civile qu'on appeloit
legitimum exilium. ( Tite-Live ),
INTERDUQUE- Surnom que les romains donnoient
a Junon. Junon'i'nterduque 9 ou Junon con-
duâlricey eft la meme chofe. C'étoit la déefle du
mariage &: des noces; & err cette qualité elle
etoit cenfee Conduire l'époufe nouvelle à fon
époux.
IN TER E T . Voye% U sure.
Intérêt maritime. U intérêt maritime a toujours
été connu des peuples navigateurs 3 mais il
a toujours été fournis à d'autres loix que l'intérêt
ordinaire. Les anciens les diftinguoient par ufura
terreftris fk. ufura nautica. Cherles romains , l'i/z- 1
térêt ordinaire étoit d'un pour cent par mois ,_ce
qui faifoit un peu plus de douze pour cent par
an ; puifque leurs mois , comme nos ufances, ne- ;
toienr que de trente jours. L 'intérêt maritime y
étoit beaucoup plus confidérable, & même le
taux n'en dépdraoit que de la volonté du prêteur.
Chez les grecs, on le payoit annuellement fur le
pied du huitième , quelquefois du cinquième ,*&
quelquefois d'une partie encore plus forte. C ’eft
ce qui fait dire à Manilius ( liv. 4. de fon aftro-
nomie, vers 173, )
Navzgat, & celeres optando fortibus annos -3 -
Dulcibus ufuris &quo quoque iempora •vendit.
M nécelfaire d'ajouter que cet intérêt excef-
n r , fonde fur les périls de la navigation, cefifoit
avec le danger. Je dis qu'il eft nécefîaire de l'ajouter
, parce que , quelque jufte que foit cette difpo-
iition , il paroit qu'en l’admettant, la loi romaine
s éloigna de celle des Rhodiens. ,
Au refte , cette^ efpèce àéufure ,étôît pratiquée
par clés romains du premier rang,, je dirai même i
de la plus haute-eonfidérâtion. Caton qui, fous
un dehors auftere , cachait une aine avide , s'y
fivra la manière l*a plus méprifable. H
Antiquités. Tome IIL
1 N T
11^ obligeoit fes emprunteurs à faire une fociété
entr eux , de cinquante négocians, par exemple ,
qui avoient cinquante vaiffeaux. En donnant en-
fuite la fomme convenue avec un intérêt maritime
qu il fixoit, il s arrangeoit de telle forte qu'il ne
perdoit tou t, que fi tous les vaiffeaux ou toutes
les marehandifes périffoieht. O r , comme c’étoit
a la fociété & non aux particuliers qu'il prêtoit,
& comme il eft d’une impoflibilité plus que morale
qu'un grand nombre de Vaiffeaux périffe à la
fqis 5 on peut dire qu'il ne couroitaucun danger;
& d apres cette certitude, on peut apprécier fa
conduire. Il ne fe contentoit pas d'éloigner ainfi
le rifque de la p erte, il vouloit encore participer
au gain. Outre l'obligation qu’il recevoit pour les
fommes prêtées , de chaque marchand en parti-
cu'ier, il avoit dans la fociété une portion qu’il
faifoit régir par un affranchi nommé Quintïon ,
dont il avoit fait fon agent, & qui fuivoit le vaif-
feau dans fes courfes, afin 'de veiller aux intérêts
de Caton. On voit que, par tous ces moyens, il
ne rifquoit jamais qu’une très-petite partie de fon
argent, & c'étoit toujours pour de gros intérêts-,
I! prêtoit auffi de l ’argent'moyennant un fort gros
intérêt y à ceux de fes efclaves qui vouloient trafiquer.
Plutarque, vie de Caton. ( Article de M.
Paftoret. )
I N T E R M È D E . Voyez Diludia.
i INTERMELIUMy e n d r o i t d e la h u i t ièm e r é g
i o n , q u i n o u s e f t t o ü t - à - f a i t in c o n n u . C e m o t
f e t r o u v e d a n s T i t e - L i v e 3 m a is a u l i e u üinterme-
H° y il y e n a q u i l i f e n t indemelio.
INTERM O N T IUM \ v a l l é e p e u p r o f o n d e ,
fi tu é e e n t r é d e u x h a u t e u r s , a u m o n t C a p i t o l i n .
L e s h a u t e u r s é t o i e n t p l a n t é e s d e c h ê n e s . C ’ é t o i t
u n l ie u f a c r é . R o m u lu s v o u l u t q u e c e f û t u n a f y l e
p o u r l e s c o u p a b l e s . Q u e l q u e s fa v a n s p l a c e n t Vin-
termontium à l ’ e n d r o i t o ù l ’ o n v o i t l e c h e v a l d e
M a r c - A n t o n i n , d ’ a u t r e s a u p i e d d u r o c T a r -
p é ie f tv
IN T E R PO L A T IO N . : Chofes ajoutées pofté-
rieurement à un ancien, manuferit. Les copiftes
ont défiguré plufieurs pièces anciennes, & les ont
interpolées , en y^ ajoutant des chofes de leur
temps. ? Pour établir interpolation 3 Ruiuard
donne ces cinq règles. Il faut i° . que la pièce,
ou le paffage que l’on veut donner pour ancien,
ait l'air de l'antiquité qu'on ^prétend lui attribuer.
i ° ;Q lîe Pon ait de bonnes preuves que cette pièce
à été interpolée ou retouchée. 30. Que fes interpolations
, ou cha'ngémens que l'on prétend y avoir
été faits ^conviennent au temps de I-interpoIateur.
40. Que ces interpolations ou changemens ne touchent
point au fond de la pièce, & ne foientpoint
fi fréquens qu’ elle en foit toute défigurée....
Il f^ut enfin que les reftitutions que Ton fait re