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là j par les intervalles ménagés entre les cohortes,
ils s’avançoient fur le front de la bataille, pour
harceler les ennemis ; mais dès qu’iis étoient une
fois pouffés, Ü6 rentroient oar les mêmes intervalles'j
& derrière les bataillons qui les côu-
vroient, ils faifoient voler fur l'ennemi une grêle
cfe pierres ou de traits. Iis étoient auffi chargés
'd’accompagner la cavalerie pour les expéditions
brufques & lès coups de.màins. On croit que les
romains n’ inftituèrent lè f délites d.ms leurs légions
quVprès la fécondé guerre punique , à l'exemple
des carthaginois, qui dans leur infanterie avoient
beaucoup de frondeurs 6c de gens de trait. Selon
Tite-Live, il n'y avoit que vingt véütes par manipule
; ce qui faifoit foixante par cohorte, &
fix cents par légion, quand la légion étoit de fix
mille hommes. Avant qu'ils fuffent admis , les foldats
qui compçfoient l'infanterie légère, s'appelaient
rorarii & accenfi. On fupprima les ventes ,
quand on eut accordé le droit de bourgeoifie romaine
à toute l'Italie ; mais on leur fubllitua d’autres
armés à la légère. Le/econd corps des légionnaires
étoient ceux qu’on nommoit haflaires, d’un
gros javelot qu'ils lançoient, & que les latins ap-
pelloient hafta, arme différente de la pique punique
: celle-ci étoit trop longue & trop pelante
pour être lancée avec avantage. Ils étoient pefam-
ment armés d* cafque, de la cuiraffe & du bouclier,
de l'épée efpagnole & du poignard. Ils faifoient
la première ligne de l'armée. Après eux venaient
les princes , armés de même, auffi bien que
les tri aires, à l’exception que ceux-ci portaient
une efpèce d’efponton court, dont le fer étoit
long & fort. On les oppofoit ordinairement à la
cavalerie, parce que cette arme étoit plus réfil-
tante que les javelines Sc les dards des princes &
des ha&aires. On donna aux tria'res ce nom , parce
qu’ils formoient la troifième ligne & l’élite de l'ar-
me'e ; mais dans les nouveaux ordres de bataille
qu'introduifit Marius, on plaça les triaires aux
premiers rangs : c’ étoient toujours les plus vieux
& les plus riches foldats qui, formoient les triaires,
& c ’étoit devant eux qu'on*portait l'aigle de la légion.
On ne pouvoit entrer dans ce corps avant
l ’âge de 17 an^ & outre cela , il falloir être citoyen
roinain : cependant il y eut des circonftances
où l'on y adnvt des affranchis ; & après l’âge de
46 ans, on n’étoit plus obligé de fervir. Le temps
du fervice des légionnaires n’étoit pourtant que de
16 ans. Avant Septime Severe , il n’étoit pas permis
aux légionnaires de fe marier, ou du moins de
mener leurs femmes en campagne avec eux. La
difeipline militaire de ces foldats étoit très févere 5
ils menoier.t une vie dure, faifoient de longues
marches chargés de pefins fardeaux ; & foit en
paix, foit en guerre, on lestenoit continuellement
en haleine , foit en fortifiant des places & des
t-nmps, foit en formant ou en réparant les grands
chemins.
L E L
LEGIONIS alumni. Les foldats élevés dès
leur enfance dans une légion , s’appelloient élèves
de ce corps; A l v m x u s l e g . n i .
 E rN A , bandes de pourpre ou d’autre couleur
qui bordoient les toges-prétextes.
LÉGUMES. Voye1 Fe v e s & S em a il l e s .
LEHÉRENNUS. Gruter ( 1374. l 7- ) rap-
porte les inferiptions fuivantes, trouvées dans la
Novempopulonie, près de Com ninges :
L E H E R E N N Q
D O M E S T I C U S
R U F. I. F.
Y. S." L. M,
L E H E R E N
D E O
T E R T U L L U S
Y. S. L. M.
Ce*.te divinité étoit peut-être la même que la
Nehaîennia des zélandois.
A E lT O T P ro i. Les leiturges, chez les athénien*,
étoient des citoyens d'un rang 6c d'une fortune
confidérables. Leur tribu, ou même toutes les
tribus, les obligeoient de remplir quelque charge
pénible de la république , & , dans Ks occafions
preffantes, de fournir à leurs frais des dép( nfes
extraordinaires, mais néceffaires pour le falut de
l’état.
LÉ1TU S , un des cinq chefs qui menèrent au
fiège de Troye l’armée des béotiens de Thèbes.
Voyez A r c é s i l a s .
. LE LAN A . Voyez Æ n a .
LEL APE. C ’eft le nom du chien que Procris
donna à Céphale. Thémis , dit O vid e, piquée
de la mort du fphinx, & de voir l'obicurité de
fes oracles développée , envoya ce furieux renard
qui caufa tant de défordres , que toute la no-
bleffe des environs s'affembla pour le perdre ou
pour le tuer. Céphale, excité par Amphytrion à
fe trouver à cette chaffe, lâcha après le monlhe
fon chien , qui n'avoit pas fon pareil à la courfe.
A peine fut-il en liberté , qu’on le perdit de vue »
on ne voyoit que la trace de fes pieds dans la
pouflière : il fit tous fes efforts pour atteindre le
renard , & le fuiyit de fi près, qu’il ouvroit a
L E M
t6ut moment la gueule pour le failli' ; mais il ne
mbrdoit que'le venr. A là fin, les deux animaux
fiirent changés en deux figures de marbre, dont
l'iine étoit dans la polture d’un animal qui fuit;
l’autre dans celle d'un ch en qui aboyé apres lui.
Les*dieux n'ayant pas voulu permettre qu’aucun
de ces deux animaux fût vaincu, les avoient mé-
tâtaorphofés en pierres. Les poètes ont fait l’hff-
toire 6c la généalogie de ce chien. Vulcain , félon
eux, l’avoit formé , & en avoit fait préfent à
Jupiter, qui le donna à Europe. Procris , qui le
reçut de Minos , le donna enfute à Céphale.
Voyez A m p h y t r io n , C r é o n , C é ph a le ,
Sph yn x .
LELEX fut la tige d’une famille célèbre dans
le Péloponnèfe ( Eufeb. Chronic.). Il eut pour fils
Mylès & Polÿcaon. Le fécond époufa Mefsène
d'Argos, fille de Phorbas, & régna à Andanie.
L'aîné, Mylès , fut père d’Eurotas : de-là vint
que la Laconie fut appeilée Lélégie.
LEMBUS On appelloit lembus de gran_
des barques, ou des navires légers non pontés ,
qui ne feryoient que pour les rivières & pour la
mer aux pirates feul's. Les flottes des rivières ,
telles que le Rhin, le Danube, & ç . étoient montées
par des foldats, qui en prirent le nom de
*embarij.
LEMNISQUES , ou bandelettes de pourpre
avec lefquelles on lioit les couronnes , on ornoit
les palmes des athlètes vainqueurs, &c. &c. « On
‘» peut obferver, dit Caylus ( Ree. 3. pl. 40. ) ,
» fur ce Jupiter les lcmnifqu.es ou les rubans de
» la couronne : on juge, par leur difpofîtion,
|» qu ils ont été pendant un temps une parure
'f3 fymmétriquement placée, & avec étalage., fur
» chacune des épaules ».
LEMNOS, île delà mer Egée , voifine de la
jThrace & du mont Athas. Plufieurs auteurs ont
obfervé que l’ombre de cette montagne s'étend
jjufques fur l’ü e , lorfque le foleil étant prêt à fe
[coucher, rend les ombres infiniment plus gra: des
que les corps qui les occafionnent. Lemnos eft
■ célèbre dans la mytholog:e. Elle tire fon nom de
da grande déeffe qui s'appelloit Lemnos , & à qui
; on facrifioit des filles. Son labyrinthe fut l'un des
quatre -édifices de cette nature dont les anciens
a;ent fait mention* Voyez L a b y r i n t h e . Q ’eff
dans cette î!e que Vulcatn tomba quand il fut
précipité du ciel. Voyez V u l c a i n . Sa chute
donna à l’endroit de la terre fur laquelle il tomba.,
de grandes .vertus , celle entr'autVes de, guérir
toutes fortes de blelfures. Belon, qui voyageoit
etî. 1 urquie en 1548 , nous apprend qu’il n’y a
aucun habitant de Lemnos qui ne parle de Vul-
cauules uns difent qu’en tombant, lui & fon
L E M‘ fff
cheval fe rompirent les cuifles , mais qu’il fut
promptement guéri par la vertu de la terre qui le
reçut. L* même auteur dit que 1 es anciens ta : fo:cn f.
en médecine, beaucoup ulage d une certaine terre
argrlleufe, qui eft encore aujourd’hui auffi recommandable
qu'elle l’ait jamais été. Les latins la
nomment terra Lemnia, ou terra figillata , 6c les
français terre fcellèe ou figillée. Les ambaffadeurs ,
ajoute-t-il, qui rev ennent de Turquie, en apportent
ordinairement pour en faire préfent aux
grands feigneurs; car elle eft entr'autres propre
contre la pelle Çc contre toutes fortes de fluxions.
Il fe vend beaiicoup de terre fcellée, continue
Belon ; mais elle eft prefque toujours contrefaite ,
parce qu’il ne s’èn trouve que dans l’île de Lemnos,
où il faut l ’aller prendre en perfonne, & la recevoir
de la maia du fous-bachi , qui la tient à
fqrme du grand-feigneur. Il fe fit conduire à l’en-
drort^'oiTfon tire cette .terre , & n'y vit autre
chofe t finon qu un permis oblique , qui étoit fermé,
& quM lui fut impoftible de faire ouvrir, parce
qu'on ne l’ouvre qu’une fois l’an, le 6 d 'Aoùt,
avec beaucoup" d’appareil & de grandes cérémonies.
Le même auteur ajoute, que du temps de
Diofcoiide on mcloit du fang de bouc avec la
terre, pour en faire des efpèccs de pains ; mais
on ne tuc.it pas les boucs fans beaucoup de cérémonies.
La prêtrelfe fcelloit tnfuite les pains d’un
fceau qui repréfentoit une chèvre, d’où on les
appelloit fphragida sgos , q u i, en grec , fignifie
fceau d'une chèvre. Cette cérémonie d’immoler les
boucs & de mêler leur fang avec la terre, étoit
en mémore de la colère de Vénus, dont on va
parier, qui punit les femmes de Lemnos, en leur
imprimant à toutes une odeur violente de bouquin.
Ces cérémoniesu’avoient plus lieu du temps
de Galien : une prêtreffe fe contentoit de femer
du froment & de l’orge fur la terre avec certaines
cérémonies ; enfuite elle en emplilfoit un chariot,
qu’elle faifoit mener à Epheftia, l’une des villes
de l’île. Il eft bon de remarquer à cette oeçafion
qu’il y a des auteurs qui diftnt que ce ne fut pas
une flèche d’HercuIe qui bleffa Phyloéfcète , mais
la morfure d'un f e r p e n t& qu’il en fut guéri par
la vertu de cette terre.
L ’île de Lemnos étoit encore famenfe par le
maffacre dont on a pailé à l'article ùHypfpyle.
C e maffacre auroit fait de cette île un défert, fi
les Aigonautes n’y euffent remédié. Les femmes
avoient tué tous k s hommes , & n’éteient pas
dans le deffein de recevoir les premiers venus;
car ayant appris qu’un vaiffeau aboidoit dans leur
île , elles accoururent en armes fur le rivage pour
s’oppofçr à l’invafioh- Mais cuand elles eurei t
fu que ce; n’éto:ent point les Thraces. leurs ennemis
qui venoient l-.s, attaquer, & que c’é.oit le
vaiffeau des Argonautes , elles les reçurent avec
beaucoup de courtoifie ; eHe-s ne leur pei mirent
cependant de' defeeudre qu’après leur avoit fait
S s s ij