
Gantfi.ï ? des athlètes qui combattoient avec
le celle. Voyt[ Ceste.
- G AN YM ÈD È étoit fils d’un roi de Troie :
les auteurs varient fur le nom de fon père. Les
uns le difent fils d’Affaracus; d’autres d’Eriétho-
nius ; d'autres le difent frère de Laomédon , 8c
par conféquent fils d'il us ; d'autres enfin lui don-'
nent Dardanus pour père. Voici comment Ho-
raere établit la généalogie de ce prince : Darda-
uus eut pour fils Eri&honius , qui fut père de
Tros ; celui ci eut trois fils , Ilus, Affaracus &
Ganymede. Le fentiment d'Homère eft le plus
fuiyi. Le même poète ajoute que Ganymede étoit
le plus beau des mortels , & que les dieux l'en-
leverent pour en faire l'échanfon de Jupiter , &
le faire vivre parmi les immortels. Le même poète,
dans fon hymne à Vénus, dit que ce fut Jupiter
lui-même qui l'enleva , fans prêter à ce dieu
<1 autre intention, que de donner aux cieux un
ornement dont la terre n'étoit pas digne. Apollonius
ne s'eft point écarté de cette idée; mais
les autres poètes n’ont pas été fi réfervés; ils
ont tous dajané à Jupiter une intention criminelle;
& l’amour de Jupiter pour Ganymede étoit
line tradition univerfelle; ce qui a paru à quelques
uns fi horrible, que, ne pouvant nier l ’en
lévement, ils ont afluré que Dardanus , bifaïeul
de Ganymede, n'étoit pas fils de Jupiter, mais
de Coritus. Les uns difent que le dieu fit enlever
Ganymede^ par un ai^le ; les autres aflurent qu'il
fut lui-même le raviffeur fous la forme de cet
Oifeau. Tros fut d'abordinconfolable delà perte
de fon fils ; mais Jupiter foulages fa douleur, en
lui faifant favoir qu'il avoit déifié Ganymede 3-
il devint effeélivemen* le figne du zodiaque , que
nous appelions Verfeau. Le maître des dieux fit
préfent en outre à Tros de quelques chevaux,
qui couroient fort v îte , & qui étoient du nombre
de ceux qui portaient les dieux. Voye% Chevaux,
Laomédon.
Quand Ganymede fut enlevé au c iel, la place
d’échanfon des dieux étoit occupée par Hebé,
qui la perdit, fous prétexte de l'accident dont on
parle à fon article. Junon, piquée de voir les
fondrions de fa fille remplies par ce dieu de
nouvelle création ; jaloufe d'ailleurs de l’attachement
de fon mari pour Ganymede, conçut dès-
lors une haine implacable contre les troyens.
Voye% Tantale, Troye.
On n’eft point d’accord fur le lieu où fe fit
fenlévement ^ ni fur l'occupation qu'avoit Ganymede
, lors de fon enle'vement ; les uns difent
qu'il fai foit la fonction de berger fur ie mont Ida;
d’autres difent qu’il y chafTon; d'autres qu'il étoit
dans un feu nommé Harpa Gela, fitué fur les
confins du territoire de la ville de Priape & de
la vil'e de Cizique; d’autres qu’il étoit au promontoire
deDardanie. LesGhalcidiens foutenoien:
que l’enlèvement fe fit chez eux, c’eft-à-^dirç *
dans l’ ifle d’Eubée ; & ils montroient le lieu oti
Jupiter avoit fait ce rapt, il étoit plein de myrtes
& on l’appelloit Sarpagium.
Les peintres qui repréfentent Ganymede enleye
fnr le dos de l'aigle, ne confultent ni la vraifem-
blance, ni les anciens autei^s. Pour qu'il fût aflis
fur le dos de l’aigle, il fàûdroit qu'il s’y fut
placé lui-même & de fon gré, & qu’ainfi il eût
cojifenti à fon raviflement. Les poètes dilent que
l'aigle prît Ganimede par les cheveux entre fes
ferres. Martial ajoute que cet oifeau avoit peur
de blefler cette belle proie avec fes ferres. Un
ancien fculpteur, au rapport de Pline, avoit repré-
fenté merveilleufement cet événement : quoique
l’aigle ne tînt Ganymede que par fes habits, il
fembloit encore craindre que fes ferres ne le
blelfaifent.
A la villa Médicis, on voit la bafe de la fa-
meufe fiatue de Ganymede, de Léochaïus, avec
cetie infcription :
T A N T M H A H c
A E O X A P O Y C
A © H N A I O Y.
ce qui montre qu'elle n'a pas été apportée de la
Grèce, avec la ftatue , mais qu’elle a été faite à
Rome : car les grecs n'étoient pas dans l’ufage
de mettre le nom au bas de figures aufiV connues-
Ganymede & fon enlèvement ont aufïi fouvent
exercé les tàiens des graveurs de pierres, que
ceux des poètes. On le reconnoît au bonnet
phrygien, à la houlette, à l’aigle, au vafe d’é-
chanfon,ou à quelqu'un de ces attributs. Sur une
agathe onyx du baron de Stofch, paroît Gany-
mède affis , donnant à manger à l'aigle de Jupiter.
II eft dans la même attitude -fur une cornaline du
Roi ( Mariette, pierr. grav. ri*, 52. ) , & fur un
beau bas-relief de la villa Albani. ( Bartûli fcuip.
ant. fig. 120. )
Sur une Sardoine du baron de Stofch paroit
le Verfeau, figne du zodiaque, repiéfenté foüs
la figure de Ganymede enlevé par l'aîgle & por-/
tant un vafe. L'abbé Venuti a expliqué ( Dijferta£.
deir Academia di Cortona, t. 5. p. 7 y.'), de la
même manière, un femblable fujet gravé fur une
pierre du marquis Lucatelli. -
GanymÉde , la déelfe Hébé s'appella auffi
Ganymede, félon Paufanias , & fut honorée fous
ce nom dans un bois de Cyprès, qui étoit dans
la citadelle des philiafiens. ( Corinthiac. )
G AR AM A N T IS , une des mairreffes'de Jupiter,
qui fut mère de Picummis, de Pilumnus, d’Hyar-
bas (k de Philée. Voye^ Picumnus.
GARAMAS. Voye^ Acacallis.
G A R D E d’épée; Les anciens la faifoient
d’ivoire, d’or , & c . Ils y gravoient des caractères,
ou des fymboles, qui défignôient la famille
de ceux à qui les épées appartenoient. Ovide
& Sénèque parlent de ces marques, ou fymboles
( Met. v u . 422. ) :
Cum pater in capulo gladii cognovit eburno
Signa fui generis...................... ..
& Sénèque ( Hippol. III. 2. 8pp. ) :
Regale parvis afperum fignis ebur
Capulo refulget gentis Actes, decus.
Garde ( la ) fe fa:foit jour 8c nuit chez les
Romains ; & les vingt-quatre heures fe divifoient
en huit gardes.
-Premièrement , le conful étoit gardé par fa
cohorte ordinaire ; puis chaque corps pofoit la
garde autour de fon logement; en outre on pofoit
trois gardes, l’une au logis du quefteur , & les
deux autres au logis des deux liemenans du
conful.
Les tergidu&eurs, ou chefs de la queue , con-
dujfoient Iqs gardes, lefquelles tiroient au for^ à
qui commenceroit : les premiers à qui étoit
échu de commencer, étoient menés au tribun
en exercice , lequel diftribuoit l’ordre de \zgarde 3
& donnoit outre cela à chaque garde une petite
tablette, ou tefsere, appellée fignum , avec une
marque ; toutes les gardes enfuite fe pofoient
de la même façon.
Les rondes fe faifoient par la cavalerie, dont
le chef en ordonnoit quatre pour le jour &
quatre pour la nuit. Les premiers alloient prendre
l’ordre du tribun , qui leur donnoit par écrit
quelle garde ils dévoient vifiter.
Le changement 8c h vifite des gardes fe fai-
foient huit fois en vingt-quatre heures, au fon
de la trompette ; & c’était le prernier centurion
des triaireS- qui avoit charge de les faire marcher
au befoin..
Quand la trompette les avertiffoit, les quatre
mentionnés tiroient au fort, & celui à qui il
échéoitde commencer, prenoit avec lui des camarades
pour l’accompagner. S i, en faifant la ronde,
il trouvoit les gardes en bon état, il retiroit feulement
la marque que le tribun avoit donnée,
8c la lui rapportoit le matin : mais s’il trouvoit
la garde abandonnée , quelques fentinelles endormies,
ou autre détordre, il en faitoit ton rapport
au tribun, avec fes témoins; & aufïi-tôt onaffem-
bloit le confeil, pour vérifier la faute & châtier
le coupable félon qu’ri le meritoit.
Les vélites faifoient la garde autour du retranchement,
par le dehors, par le dedans, 8c aux
portes.
L’on ne trouve point dans les auteurs le nombre
des corps-àt-garde des romains; la maniéré
dont ils pofoient leurs fentinelles autour du camp;
& combien on avoit de journées franches de la
garde.
Gardes de nuit pour la ville de Rome. Voyc%
Vigiles.
Gardes des princes. Voye^ Statores.
On voit les fondateurs des empires, avoir des
gardes prefqu’aufii-tôt que des fujets. Déjocès
en eut chez les Medes , avant même que d’avoir
un palais : Cirus s’en étoit formé dès fon enfance »
Ninus, ou Belus, ou Nemrod en avoit eu fans
doute aufli dans Ninive, ou dans Babylonè.
Gygès de Lydie é to it, au rapport d’Hérodote,
le capitaine des gardes de Candaule : Alexandre
& fes fuccelfeurs en eurent en Europe* ’en Afie
& en Afrique : Romulus eut fes céleres ; & _Au->
gufte établit la fameufe cohorte prétorienne,
qui fut congédiée, .finon même abolie , par
Conftantin - le - Grand.
Il eft certain que l’homme du célèbre groupe,
mal-à-propos appellé Arie & Poetus , r,e fauroic
repréfenter, comme l’a penfé Gronovius, le frère
de Canacée, parce que c’étoit encore un jeune
: homme, ni aucun héros de l’antiquité, parce
[ qu’il n’y a aucune noble/Te dans fa phyfionomie,
à laquelle la barbe fous le nez ( la mouftache),
i femblable à celles des captifs barbares, donne
un caractère encore plus ignoble. On voit au contraire
que Tartifte ne s’eft propofé pour but ,
que de caraéfcérifer par la férocité des traits &
par la force du corps, un garde, efpèce dé
loldats qu’on repréfentoit ordinairement comme
des barbares, farouches &info!ens. ( Suidas , v.
Aspics.) Le bas relief de la v»lla Pamfili, qui repréfente
la fable d’Alopé , nous offre les gardes
du roi Cercyon, avec des airs de tête fembla-
b'es, & dépourvus auffi de tout vêtement. ( Monum.
Ant. inediti n°. 92. )
G A R G A R A , le plus haut fommet du mont
Ida , où Jupiter avoit un temple & un autel.
C ’eft là que ce dieu, dans Homère, va s’affeoir,
pour être tranquille fpeétateur du combat entre
les grecs & les troyens.
Le Gargara fe peupla infenfiblement, & il
tenoitun rang diftingué entre les villes de l’Æplie,
au temps de Strabon.