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quoit par-tout. Les ly tiens les compofoient de
narciifes, de fafran, éc d'autres fleurs de leur
pays, dont l'odeur furpalToit toutes les fleurs
des autres provinces de î'Àfiev (Pline, l. X II. ).
11 y avoit une autre Lyeie proche deiaTro.adej
mais ce n'étoit qu’un meme peuple , celui
de l'une de ces régions étant originaire de
l’autre.
L y c ie , dans l’Afie mineure. a yk iû n .
Cette contrée, réduite fous la domination romaine
, a fait frapper des médailles impériales-
grecques en l'honneur d'Antonin.
LYCIUS, furnom donné à Apollon par Danaüs.
Ce prince, difputant la couronne d'Argos à Ge-
lanor, apperçut un loup & un taureau qui fe
battoient; le loup ayant remporté la v iâ u r e ,
Danaüs le fit remarquer aux argîens , en leur
difant qu’Apolîon avoit voulu faire voir qu'un
étranger devoit l'emporter fur un citoyen ; puif
que le loup , qui eft un animal étranger, avoit
vaincu le taureau. Cette remarque fit impreflion
fur un peuple groflier & fuperftitieux, qui adjugea
la couronne à Danaüs. Le nouveau roi
d'Argos n ejmanqua pas^de témoigner fa recon-
noüfancr~a' Apollon, & lut éleva un temple ,
fous le nom d'Apollon-le-Loup ou Lycius. ( de
loup ).
L Y CO G È N E , furnom d'Apollon. Ce que
Elien raconte, au fujet de ce nom, mérite d'être
rapporté. « On dit qu’Apoüon aime le loup,
» parce que Latone étant fur de point d’enfan-
» ter, fe métamorphofa en louve, & c'eft pour
sa cela, qu'Homère nomme Apollon Lycogene.
55 Pour la même raifon, il y a à Delphes un
„ loup dobronze, pour marquer, dit-on, l’en-
35 fantement de Latone. Quelques-uns en apportent
une autre raifon ; c ’eft , difent-ils, que
» des voleurs ayant pillé toutes les richeffes du
,, temple de Delphes, que la piété des dévots
» à Apollon y avoit accumulées , & les ayant eti-
*5 fouies en terre, un loup vint prendre par le
»» vêtement un des prophètes d'Apollon, le mena
» au lieu où le tréfof étoit enfoui, & ôta avec
>3 fes pattes la terre qui le couvroit ». ¥ oye%
L o u p .
L Y C O M È D E , roi de I'fle de Scyros, étoit
fils de Parthenopée & d'Apollon. Il eft connu
dans l’hifioire héroïque , par une perfidie. Théfée
ayant été obligé de quitter Athènes, fe retira
chez ce prince, efpérant y trouver un afyle af-
furé; mais Lycomède gagné par les ennemis de
Théfée, ou cfaignant la réputation d'un fi grand
homme, le mena fur la plus haute montagne ,
comme pour lui faire voir fon île , & le précipita
d'un rocher. C'eft ce même Lycomède,
l y c
•chez qui Achille fu t1 envoyé pnrfamè re Thétis
pour l’empêcher d ’aller au liège de Troye. Enfin
il etoit père de la belle Déidamie , qu’Achille
tendit mère de Pyn'hus. Voye% A ch il l e , Déid
a m i e , P y r r h u s .
^ L Y COM 1DES ( les ) , famille facerdotale
d’Athènes , çonfacrée au culte de Cérès éleulï-
nienne j e ’étjoit dans cette.famille, que , réiidoit
l’intendance des myftères. de la déc fie, pour laquelle
divinité le poète Mu fée compofa l’hymne
qu’on y chantoic. C ’étoit un' bonheur d’appartenir
à la famille dès Lycomides : aufïi Paufonias
en parle plus d’une fois dans fes ouvrages.
( D .J . ) .
L Y C O N . Des oreil-es applaties, dont les rebords
cartilagineux paroiffent enflés , & retré-
ciffent le conduit intérieur, annoncent un pan-
cratiafte. C ’eft à de ftmblables oreilles , que
Winckdmann (Hiß. de l'Art, liv. IV . chap. 4. )
croit reconnoître dans l ’Hermès, ou le ternie
d’un philofophe , à la Villa Albani, le fameux
Lycon, fuccefleur deStraton, de la feéte péripatéticienne
5 car ce Lycon avoit été dans fa jeu-
neffe un fameux pancrarïafte, & il eft, à ce qu’il
croit, le feul philofophe qui fe foit diftingué
par ce genre d’exercice. Or-, comme ce phiio-
fophe, au rapport de Diogène Laerce , avoit clés
oreilles écrafées, & qu’il offroit encore , après
avoir renon.cé à ces combats , toute la taille d’un
lutteur, il cro t rendre affez probable par - là la
dénomination de cet Hermès/
L Y C O PH T A LM U S , nom donné à une pierre
précieufe, efpèce d’onyx, parcequ’or avoit cru
y trouver quelque reflemblance avec l’oeil d’un
loup. Pline dit que cette pierre étoit de quatre
couleurs.
L Y C O PO L IS , nom d'une ville d'Egypte. Ce
nom lignifie viï!=e des loups 5 Atko?, loup, &
viüe. Diodore de Sicile dit dans fon fécond livre
, que les éthiopiens étant entres en Egypte,
& ravageant les campagnes , des loups s'aflem-
blèrefit en ufie efpèce d'armée, châffèrent les
éthiopiens , & les pourfuivirent jufqu’à Eléphan-
rine; qu’en mémoire de ce fa it, les égyptiens
bâtirent une ville dans l’endroit où ces animaux
s'éioient affemblés , & la nommèrent de leur nom
Lycopolis. Elle étoit près du N i l , & capitale d un
nome, ou territoire, auquel elle donnoit fon
nom.
Diodore dit que les égyptiens adonne's à toutes
fortes de fu-perftitions, même le s plus ridicules,
adoroiènt les loups dans cette ville, & les ref-
pe<ftôient jufqu’au point die n’ofer non-feulement
les tuer, mais même leur donner la fuite.
L y c o p o l i s j dans l’Egyp te. a y k o ü o a it û N.
l y c
Cette ville a fait frapper des médailles grecques
en l’honneur d’Hadrien.
L Y CQ R É E , quartier de la ville de Delphes
dans la Phocide, où Apollon étoit particulièrement
honoré. C ’étoit le refte d’une ville antérieure
à Delphes, dont elle devint partie. Etienne
le géographe dit que c'ecoit un village du territoire
de De'phes. Lucien veut que Lycorce ait
été la montagne , fur laquelle Dencalion s'arrêta
après le déluge.
L Y C O R IA S , une des nymphes que Virgile'
donne pour compagne à Gy rêne, mère d'A-
•rilthée.
L Y CO R U S , fils d'Apollon & de la nymphe
Corycie, bâtit la ville de Lycorée fur le mont
Partiaffe, lorfque le déluge, qui arriva fous Deu-
calion, eut inondé toute la terre, & que le peu
d’hommes, qui s’en fauvèrent, eurent gagné le
mont Parnaffe.
LYCOSTHÈNE*, dans la Lydie.
Goltzius feul a attribué des médailles impériales-
gvecqués à cette ville.
L Y CU R G É E S , ivxvpyu* , fêtes des Lacédémoniens
en l'honneur de Lycurgue. Ils lui élevèrent
un teæp’e après fon décès , & ordonnèrent
qu'ôn lui fît des facrifîces anniverfaires , comme
à un dieu , dit Paufanias. Ils fubfiftoient encore ,
du temps de Plutarque. On prétendoit que lorfque
les cendres de Lycurgue eurent été apportées à
Sparte , la foudre confacra fon tombeau. Il ne
laill’a qu’un fils qui fut le dernier de fa race ;
mais fes parens & fes amis formèrent une fociété
qui dura pendant plufieurs fiècles, & les jours
qu'elle s’aflèmbloit, s'appelèrent Lycurgides.
Lycurgue, fort fupérieur au légiflateur de
Rome, fonda par fon puiffant génie un-e république
inimitable} & la Grèce entière ne connut
point de plus grand homme que lui. Les
romains profpérèrent en renonçant aux inftitutions
deNuma , & ies Spartiates n'eurent pas plutôt
violé les ordonnances de Lycurgue, qu'ils perdirent
l’empire de la Grèce, & virent leur état en
danger d'être entièrement dé.truiL (D . J .)
LYCURGUE , fils de DryaS , roi de Thrace,
ne jouit pas long temps* d'une longue v ie , dit
Homère, pour avoir ofé faire la guerre aux
dieux céleftes. Livré à un efprit d'écôurdifre-
ment, il pourfuivit un jour fur la montagne de
N y {Te, les nourrices de Bacchus qui célébroier.t
Es orgies; ces femmes effrayées de fe voir pour-
fuivies avec tant de fureur par ce roi impie , jet-
terent à terre leurs thyrfes , & Bacchus lui-même
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épouvanté, fe précipita dans la mer. Thétis le
reçut dans fon fein , & le remit à peine de fon
effroi, fi grande étoit la terreur que cet homme
lui avoit imprimée. Tous les'dieux en furent irrités.
Jupiter le frappa d'aveuglement, & fa mort
fut bientôt le fruit de la haine que les dieux vengeurs
avoient conçue contre lui». On ajoute à la
fable d’Homère, que Lycurgue ayant voulu animer
par fon exemple les ouvriers qu’ il employa
pour arracher les vignes , fe coupa les deux
jambes d'un coup de hache, ce qui fut regardé
comme l'effet de la vengeance de Bacchus.
On voit fur une cornaline de la colleétion de
Stôfch, un homme avec de la barbe, portant une
couronne, tenant des deux mains une hache
avec laquelle il coupe un arbre. La figure eft
nue & à l'héroïque; ce qui a fait croire à Win-
ckelmann que ce fujet fe rapporte à quelque trait
de la fab le, & d'autant mieux qu’il eft ftuvent
répété. Il lui fembloit qu’on pouvoit y voir Eryr
fichton qui coupe une forêt confacrée à Diane.
. . . . . . Labefattaque tandem ,
Ittibus immenfts , adduttaque funibus arbor
Corruit, & multam profirav. it pondéré filvam»
Attonits. Dryades damno nemorisque fuoque3
Omnes germant , cererem cum veftibus atris
Moerentes adeunt> peenamque Eryfichtonis orant.
( Ovid. Métam. VIII. fab. XI. )
Il ne rejette cependant pas l'explication de
Gronovius( Gorlaei Dattil. p .H , n. 174. ) fur un
fujet femblable. Selon Go ri (Muf. Florent. t.XCII.
71. 9. ) , c’eft Lycurgue coupant les vignes en
Thrace où il régnoit. Ce pourroit auflï être Ha-
lyrrhotius fils de Neptune (Schôl. Arifioph. Nub.
v. 10 0 1 .) , qui voulant couper les oliviers produits
par Minerve, fe bleffa &■ mourut de fa
bleflùre.
On voit le même fujet ( Muf. Florent. //■ #.
91. ) fur une pierre qui fe trouve au cabinet du
grand duc à Florence ; & fur une pâte antique de
Stofch. Mais dans ces deux gravures, la figure
qui coupe l'arbre , 11’a ni barbe ni couronne.
L Y C U R G U E , roi desThégéates en Arcadie>
fut père d'Aunée l'argonaute.
L Y C U S , frère de Nyiftéus, ufurpa la couronne
de Thèbes, qui appattenoit à Laïus, &
perfécuta Antiope.
L y c u s , compagnon de voyage d'Hercule,
lorfque ce héros alia faire la guerre aux Ama