
ment Tes meurtriers j tandis que Tes domeftîques
défol es fe couvroient le vif âge : ainfi périt l’orateur
de Rome, le 8 décembre 710 de Rome, âgé
de près de 64 ans.
11 femble réfulter de ce détail, que nos litières »
portées par des mulets ou par des chevaux, répondent
à la baflerne ; & que nos çhaifes vitrées,
portées par des hommes, fe rapportent en quelque
manière à la leHica des romains.
Mais il eft bon de remarquer que le mot lec-
tica avoit encore d’autres figniheauons analogues
à celai de litière.
i e . Il défignoit de grandes chaifes de chamb
r e , vitrées de toutes parts, où les femmes fé
tenoient, travailloient & partaient à tous ceux
qui avoient à faire a elles : j’ai vu quelque chofe
d’approchant dans,des cafés à Londres. Au g ufte ■
avoit une de ces chaifes, où il s’établiffoit fou-
vent après fouper, pour travailler 5 Suétone l’ap- ?
pelle U5l.icu.lam lucubratoriam.
La fellaétoh moins élevée que là leêtîca 3 8c ,
ne pouvoit contenir qu’une perfonne aflîfe.
2°. Leciica fignifioit encore 1e cercueil, dans j
lequel on portoit les morts au bûcher. On les
p’açoit fur ce brancard , habillés d'une manière
convenable à leur fexe 8c à leur rang : on en
trouvera la preuve dans Denys d’Halycarnaffe, :
dans Cornélius Népos , & autres hiiloriens.
Il eft vraifemblabîe que leHica eft dérivé de
leSlus 3 un li t , parce qu’il y avoit dans la litière '
un couffin & un matelat, comme à un lit.
L’invention de cette voiture , portée par dçs'
hommes ou par des bêtes, venoit des rois de
Bithynie mais l’ ufage de ces voitures prit une
telle faveur à Rome , que fous Tibère les efclaves
fe faifoient porter en litière par d’autres efclaves
inférieurs. Enfin cette mode ceffa fous Alexandre
Sévère , pour faire place à celle des chars,
qui s’introduifit même jufques chez les gens du
peuple de Rome, à qui l’empereur permit de
décorer leurs chars, & de les argenter à leur
fantaifie. ,
Je finis d’autant mieux , que le lecteur peut fe
dédommager de mes omiffions par le Traité de
Scheffer, de re vehicularï , in-40. & celui d’Arf-
xorphius , de leütis & leHicîs , in-12. (U . J*)
LITIHRSE ou LITIERSES , chanfon en ütègej
parmi les grecs, & fur-tout affe&ée aux moif-j
tanneurs. Elle fut ainfi nommée de Lytiersès, fils
naturel de Midas, & roi deCélenes enPhrygie.
Potlux dit que le litierfe étoît une chanfon dé
deuil qu’on chantoit autour de l’aire & des gerbes,
«our confoler Midas de la mort de fon fils, qui,
quelques-uns | avoit été tué par Hercule.
Cette chanfon-n’ étoit donc pas une chanfon
grecque dans fon origine : auffi Pollux la met-il
au rang des chanfons étrangères j & il ajoute
qu’elle étoit particulière aux phrygiens, qui avoient
reçu de Lytiersès l ’art de l’agriculture. Le feho-
liaile de Théocrite allure que de fon temps les
moi {fonneurs Me Phrygie çhantoient encore les
éloges de Lytiersès, comme d'un excellent moi!-
tanneur.
Si le litierfe a é té , dans fon origine, une chan-
fon étrangère aux grecs , qui rouloit fur les éloges
d’un prince phrygien , on doit reconnoitre que
les moiffonneurs de la Grèce n'adoptèrent que le
nom de la chanfon, 8c qu’il y eut toujours une
grande différence entre lé litierfe phrygien & Jé
litierfe grec. Ce dernier ne partait guère ni de
Lytiersès , ni de Midas , à en juger par YldylleX
de Théocrite > où le poète introduit un moifion-
neur , qui, après avoir dit : voyez ce que ceft
que la chanfon du divin Lytiersès, la rapporte
partagée en fept couplets, qui ne s’adreffent qu aux
moiffonneursà ceux qui battent le grain , & au
laboureur qui emploie les ouvriers. Au relie, cette
chanfon de Lytier-ès paffa en proverbe en Grèce,
pour lignifier une chanfon qu’on chantoit à Contre*
coeur & par force. Pollux, lib. IV . c, vij. Erafme,
adag. chil. iij. cetit. 4. adag. 7 j. Differt. de M. de
la Naufe fur les'Chanfons anciennes. Mémoires
de l’ acad. des Belles-Lettres, tom. I X , p. 549
& fuiv»
L ITOM A N T IE ,' terme formé du grec Amr,
qui rend un fon clair , 8c de ftetvrelu , divination,
Efpèce de divination qui confiftoît à pouffer les
uns contre les autres plufieurs anneaux > dont le
fon plus ou moins clair & aigu formoit, difoifc
on , des prèfages bons ou mauvais pour l’avenir.
LITRE d’argent, monnoie ancienne de l’Egyptfi
& de l’Afie. Voyen^ O nce d’or.
L it re , ancien poids de l’Afie & de I’Egypteï
Voyei R otule.
LITS pour le fommeîl, lelîi cubîculares. Tant
que les romains confervèrent leur genre de vie
dur & auftère , ils couchèrent Amplement fur h
paille , ou fur des feuilles d’arbres sèches , & k
n’avoïent pour couvertures que quelques peaux de
tbêtes, qui leur fèrvoient auffi de matelatsf Dans
les beaux jours de la république, ils s’écartèrent
, peu de cette fimplicité ; & pour ne pas dormit
; fous de riches lambris, leur tammeil n’en étoit
ni moins profond, ni moins plein de délice^.
Mais bientôt l’exemple des peuples qu’ils fourni'
rent | joint à l’opulence qu’ils commencèrent »
; goûter , les porta à fe procurer les commodité
; de la vie , & cqnfécutivement les raffinement de la molleffe. A la paille, aux feuilles d’aibitf
sèches, aux peaux de bêtes, aux couvertures
faites de leurs toifons, fuccèdèrent des matelats
de la laine de M ilet, & des lits de plumes du
duvec le plus fin. Non contens de bois de lits
d’ébène , de cèdre & de citreiis, ils les firent
enrichir de marqueterie ou de figures en relief »
enfin ils en eurent d’ivoire 8c d’argent malfif,
avec des couvertures fines, teintes de pourpre
& rehauffées d’or.
Au refie , leurs lits , tels que les marbres, an-
i tiques nous les repréfentent, étoient faits à-peu-
[ près comme nos lits de repos, mais avec un
î doffier qui régnoit le long d’un c ô té , & qui de
: l ’autre s’étendoit aux pies & à la tê te , n’étant
j ouverts que pardevant. Ces lits n’avoient point
d’impériales ni de rideaux j 8c ils étoient fi élevés,
que l'on n’y pouvoit monter fans marche-pied ou
[gradin.
i C ’efl à Rome qu’on dormoit fur ces lits de
'plumes fi recherchés dans l’antiquité , 8c qu’on-
jachetoit des égyptiens , qui furent toujours affez
fenféspour ne pas s’en fervir eux-mêmes. Il en ell
parlé dans une épigramme de Martial, qui commence
par ces mots : Quid torus a Nilo , 8c c. Ce
[commerce étoit fondé fur la prodigieufe quantité
d’oies que les égyptiens nourriffoient.
[ On peut croire que lés grecs avoient des lits
là pavillon , d’après leur nom Kavaurtl».
j lUçtççâfcoiTct 8c Y.T£afAeiT6$i<r[Aa,Tci étoient des lits
■ couverts de houffes de plufieurs couleurs.
I Lits de ta b le des grecs. La molleffe asiatique
lîhventa l’ufage de manger couché fur des lits ;
cet ufage paffa chez les grecs, fans qu’on puiffe
■ en fixer l’époque. Il en ell parlé dans le feflin
Ique Glillhène ( Diodore de Sicile ) donna, l’an
54B avant J. C . , aux prétendans de fa fille. Plu-
Itarque parlant de la frugalité de C\éomènc(Hommes
illuftres ) 3 dit que fa table étoit ordinairement
laconique, c ’ell-à-dire, très-frugale, à trois lits
feulement ; & s’ il avoit à recevoir des ambafïa-
Ideurs ou autres étrangers, il ajoutoit deux lits ,
I& alors fa table étoit fervie par des officiers , ôc
■ un peu plus fplendidement. Dès que le repas étoit
P ni, on apportoit une table à trois pieds, fur
■ laquelle on pofoit un vafe d’airain rempli de vin ,
■ deux autres vafes 8c quelques talfes d’argent qu’on
Ipréfentoit à ceux qui vouloient boire. Les tables
etoient ordinairement de trois lit s , à trois per-
Ifonnes par li t s , quelquefois cinq } mais cela de-
Ivenoit incommode. On verra chez les romains
Ides particularités qui feront comprendre la manière
|dont on fe plaçoit. Chez les grecs, on ne couvroit
■ point les tables d’une nappe ( Jac. Phi. Thomafini
Eftejferis hofpitalitatis , cap. 18. Ferrari us de re
ivejl. pars II. lib. I. c. 7. ):. Ces tables ont fur les
■ monumens trois pieds ou foutiens y il fembîè cependant
, par la defeription de Plutarque, que la
première table en avoit plus de trois, comme
étant plus grande.
L it DE t a b l e , leHus tnelinaris. Lit.Lux: lequel
les anciens fe mettoient pour prendre leur
repas dans les Galles à manger.
Ils ne s’affeyoient pas comme nous, pour manger
5 ils fe couchoient fur des lits plus ou moins
femblables à nos lits de Galle, dont l’ufage peut
nous être refié de l’antiquité. Leur coips étoit
élevé fur le coude gauche, afin d’avoir la liberté
de manger de la main droite, 8c leur dos
étoit foutenu par derrière avec des traverfins ,
quand ils vouloient fe repofer.
Cependant la manière dont les romains étoient
à table, n’a pas toujours été la même dans tous
les tems, mais elle a toujours paru digne de la
curiofîté des gens de lettres5 8c fi je l’ofe dire,
je me fuis mis du nombre.
Avant la faconde, guerre punique, les romains
s’afi’eyoient fur de Amples bancs de bois , à
,l’exemple des héros d’Homère, ou , pour parler
comme Varron, à l’exemple des crétois 8c des la-
ce'déiïioniensj car,dans toute l’Afie, onmangeoit
couché fur des lits.
Scipion l’africain fut la première caufe innocente
du changement qui fe fit à cet égard. Il
avoit apporté de Carthage de ces petits lits ,
qu’on a long-tems appellés punicani, africains.
Ces lits étoient fort bas, d’un bois affez commun,
rembourrés feulement de paille, ou de
foin, & couverts de peaux de chèvre ou de
mouton.
Un tourneur ou menuifier de Rome, nommé
Archlas, les imita, & les fit un peu plus propres;
ils prirent le nom de lits archiaqu.es. Comme
ils tenoient peu de place, les gens d’ une condition
médiocre n’en avoient encore point d’autres
fous le fiècle d'Augufte. Horace lui-même s’en
fervoit à fon petit couvert: je le prouve par le
premier vers de Xépitre y. du liv. I j car c’elt ainfi
qu’il faut lire ce vers:
Si potes archiacis conviva recumbere le&is.'
« Si vous voulez,bien , mon cher Torquatus I
” accepter un repas frugal, où nous ferons cou-
*> chés fur des lits bourgeois ».
Il eft certain qu’il y avoit peu de différence
pour la délicateffe entre les lits africains , apportés
à Rome par Scipion , 8c les anciens bancs dont
on fe fervoit auparavant. Mais l’ufage de fe baigner
chez fo i, qui s’ érabliffoit dans ce temps-là ,
& qui affoiblit infenfiblement le corps , fit que
les hommes au fortir du bain fe jetoîent volontiers
fur des lits pour fe repofir, 8c qu’ils trouvèrent
commode de ne pas quitter ces lits pour manger.