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flots , en étoît plus pur , & rendoït moins fen-
fibles les effets du vent du midi. Car on fait que
les perfonncs, qui demeurent fur les jettées du
port du Porto d’A nzo, n’éprouvent aucune incommodité
des grandes chaleurs ; tandis que ceux
qui habitent fur la cote même, paffent rarement
l’é té , fans être fujets à des fièvres. Suivant Ci-
céton même , fa maifon de campagne d Aftura
étoit fituée dans la mer ; ( Ad Attic. I. ij ep. 19. )
& Lucullus fit bâtir des habitations* depuis fa
maifon de campagne, près de Baya, jufques dans
la mer, ( Plutarch. Lucull. p. 947. /. 3 . N. Steph. )
ainfi que nous le prouvent encore aujourd’hui les
juines placées dans l’eau.
La maifott de campagne, découverte à Hercu-
lanum, étoit fituée fur le bord de la mer 5 &
une longue a’iée conduifoit depuis le jardin juf-'
qu’ à un cabinet ou pavillon d’é té , de forme circulaire,
& percé de toutes parts, lequel doit
avoir été fitué dans la mer même, comme on
peut le conjeéiurer par la longue allée. Ce pavillon
s’élevoit de vingt-cinq palmes de Naples,
au deffus du niveau de la mer , & de quatre
ularches au-deffus de l’allée qui y conduifoit. Le
pavé de ce cabinet circulaire formoit une grande
rofe géome'trique, à feize angles égaux, com-
dofée de carreaux de marbre d'Afrique, & de
jaune antique uniformes, & places alternati
vement en vingt deux bandes, formant autant
de cercles ; de manière que le cercle extérieur
confifte en quatre-vingt-feize triangles reétangL-s,
forme qu’ont aufiî toutes les autres pierres. Le
pavé entier a vingt-quatre palmes romiins de diamètre.
Cependant comme les pierres, en feprolongeant
vers le point central de cette grande
rofe, devenoient infiniment petites, on a placé
au milieu une autre efpèce de rofe, dans le contour
de laquelle viennent fe terminer les pierres
de la rofe majeure. Cet ouvragé fert aujourd’hùi
de pavé à la fécondé chambre du cabinet de
Pôrtici.
L’archîte&ure des maifons de campagne ne dif-
féro t point de celle des grandes maifons des
villesi de forte quon peut appliquer aux unes
ce qui ^ été dit du plan & de l’élévation des
autres. Je parlerai feulement ici des étangs & des
cànaux de ces villa. Un canal de médiocre largeur
circuloit autour du mur du jardin , de la
même manière que celui qui, fuiyant Homere,
baignoit les murs du jard.n d’Alcinoü«. ( Hom.
Odyjf. n. v. '%*$ ) . L ’eau des maifons de campagne
des villes enfèvelies par le Vefuve , étoit
fans doute de l’eau de pluie raflemblée dans des
citernes, puifqu'il n’y a jamais eu dans Ces endroits
ni fource n* rivière, comme il n’ y en a pas
encore aujourd’hui, fi ce n’eft la rivière deSarno ,
proche 4e Pompé», laquelle n’eft pas aflez con-
ftdérablç" peur avoir pu fuffùe à fournir de l’eau
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1Ux maifons de campagne de cette ville, fituée*
d'ailleurs fiir une hauteur. On aura pu conduire
l'eau de la mer dans les canaux de ces maifons
de campagne j & Columelle (D e rt ruft. I. v i f
c. 17. ) nous apprend quelle profondeur fLrâùi
donner aux canaux pour y faire venir l^eau. Voila
aufii pourquoi fans doute ces étangs etoient entièrement
conftru’.ts en ouvrage de maçonnerie.
( p all, de re ruß. I. j. c. 17 .) . C Winkelmann).
Dans la villa ou maifon de campagne d’Her<
culanum, décrite ci-deflus, on y a découvert,
outre les manuferits, les buftes de marbre places
dans les anti-chambres de la feue reine de Naples
, & quelques belles ftatues de femmes en
bronze. Il faut remarquer qu’en general, les ba-
timens de cette maifon de campagne , ainli que
ceux de plufieurs habitations de particuliers de ce
canton & des environs, n’ont jamais eu qu un
étage. Cette maifon de campagne renfermoit une
grande pièce d’ enu, longue de deux cent cinquante
deux palmes de Naples • & large de vingt-
fept, dont les deux extrémités fe terminoient en
portion de cercle. A l’entour de cet étang,il y
avoit ce que nous appelions des compartimens de
jardin j & il régnoit tout le long ue 1 enceinte un
rang de colonnes de briques revetues d une couche
de ftuc, au nombre de vingt-deux fur le cote
le plus long , & de dix dans la largeur. Ces colonnes
portoient des folives appuyées par un bout
furie mur de clôture du jardin, ce qui formoit
une feuillée ou berceau autour de 1 étang. Un
trouvoit fous cet abri des cabinets de formes différentes
, foit pour la converfation, fott pour
prendre le bain j les uns en demi-cercle, les autres
quarrés par leur plan ; & les buftes , ainfi que les
figures de femmes en bronze, dont j ai parle,
étoient placés alternativement enue les colonnes.
Lorfqu’on l’ a découvert, la rofe géométrique
en mofanue, qui formoit le pavé du pavillon au
bord de la mer, cette rofe étoit entourée d une
bordure de marbre blanc, dont la largeur etoit
d'un palme & demi de Naples , & qui failloit
prefque d’un demi palme au-d.ffas nu fol. Let
ouvrage étoit couvert de laves du Vefuve,, «
l'épaififeur de cent deux palmes de Naples. Il y
avoit dans le voifinage, & toujours dépendant de
la même maifon de campigne, ( on me 1 a du mous
rapporté ainfi 1 une petite chambre > ne recevant
aucun jour, dont l'étendue étoit d'environcinq
palmes en tous fens, & la hauteur de douze. La
peinture qu'on en a enlevée, & où font repre-
fentés des ferpens j pourront faire çrorre que ce
lieu étoit deftiné aux myftèresfuperftmeux d tieu-
fis ; & ce qui rend cette çonjefture plus vrailem-
blable , tft un très-beau trépied de bronze qw
s’y eft trouvé. ( winckelmann. )
On a découvert à Gragnano, qui eft 1 ancienne
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r ,4bia, près de Pompéï, une villa ou maifon de
«ampagne , qui reffemble allez à celle d Hercu-
fjnum. Au milieu du jardin étoit pareillement une
pièce d’eau divifée en quatre parties égales,communiquant
entre elles par autant de petits ponts,
chacun d'une arche. Autour de la place, on voyoït
fur l'un des côtés dix compartimens de parterre i
fur l'autre côté dix cabinets pour converfcr ou
pour fe baigner, tantôt de forme hémicycle, &
tantôt quarrée, lefquels fe fuivoient alternativement,
ainfi qu'à Herculanum. Les uns & les autres,
tant les compartimens de parterre que les cabinets,
étoient accompagnés d'un berceau conftruit de la
même manière que celui dont j'ai parlé, & porté
fur le devant pat des colonnes' femhlables. Le jardin
étoit environné d'un canal, tant en dedans que
hors du mur de clôture ; il fervoit, félon les apparences
, à conferver l'eau de pluie, car on ne
trouve ici aucun veftige d'aqûeducs, & dans
cette contrée on ne faifoit fans doute ufage que
de l’ eau de pluie i ce qui le confirme, c'eft qu’on
a trouvé dans Yatrium ou vellibnle de cette maifon
de campagne, une grande citerne. ( winckel-
triann. )
M a i s o n dorée de Néron. C’ eft ainfi qu’on ap-
pelloît par excellence le palais de Néron. U Suffira
, pour en donner une idée , de dire que c ’étoic
uti édifice décoré de trois galeries, chacune de
demie lieue de longueur, dorées d'un bout à
l’autre. Les falles, les chambres & les murailles
étoient enrichies d’or , de pierres précieufes , &
de nacre de perles par compartimens-, ^avec des
planchers mobiles & tournans, incruftés d’or &
d’ivoire, qui pouvoient changer de plufieurs faces,
& verfer des fleurs & des parfums fur les convives.
Néron appella lui-même ce palais domum auream ,
êujus tanta laxitas , ut portions triplices mjlliarias
haberet. In cceteris partibus cunEla auro lit a , d if
tinfta gemmis unionumque eburneis verfitihbus ut
floresyfiflulatisy & unguenta defaper fpargerentur.
Domitien ne voulut céder en rien à Néron dans
fes folles dépenfes ; du moins Plutarque ayant décrit
la dorure fomptueufe du capicole, ajoute
qti’on fera bien autrement furpris fi on vient a con-
fidérer les galeries, les bafiliques , les bains ou
ks férails des concubines de Domitien. La effet,
c’étoit une chofe bien étonnante, qu un temple
fi fuperbe & fi richement orné que celui du capi-
tole, ne parût rien en comparaifon d’une partie
du palais d’un feul empereur.
M A IT R E , voyez m a c i s -r u & Com es.
Maître oecuménique , nom qu’on donnoit
dans 1 empire grec au directeur d’un fameux collège
fondé par Conftantin dans la ville de Cô: f-
tantinople. On lui donna ce tnre , qui fignifie a/if
verfel t ou parce qu’on ne confioit cette place qu’à
un homme d’un tare mérite, de dont les connojf-
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fances en tout genre étoient très-étendues, ou parce
que fon autorité s’étendoit univeyfellement fur
tout ce qui concemoit l’ adminiftration de ce collège.
Il avoit infpeélion fur douze autres maître*
ou deéteurs, qui inftru.foient la jeuneffe dans
toutes les fciences divines & humaines. Les empereurs
honoroient ce maître oecuménique, & les
profeffeurs d’une grande confidération, & les con-
fultoient même dans les affaires importantes ;
leur collège étoit riche, 8c fur-tout orné d une
bibliothèque de fix cent mille volumes. L ’empereur
Léon l’Ifaurien, irrité de ce que le mairre
oecuménique & fes do&eurs foutenoienc le culte
des images, les fit enfermer dans leur ^collège ,
& ayant fait mettre le feu pendant la nuit, livra
aux flammes la bibliothèque , le collège & les f^
vans j exerçant ainfi fa rage contre les lettres aufli
bien que centre la religion. Cet incendie arriva
l’an 72.6. (Cedren. Tfieop. Zonaras. )
MAJUME , fête que l’empereur Claude inf-
titua pour les premiers jours de mai, auquel com-
mençoient les florales, qui devinrent par-là bien
plus folemnelles. Julien, dans fon Mifopogony
nous décrit la magnificence avec laquelle on ce-
lébroit cette fê te , & la dépenfe qui s’y faifoit en
feftins & en offrandes. La licence des florales fe
communiqua fans doute à la majumay ce qui a
fait dire à Tillemont que c’étoit une fête de débauche
& de licence. Ce jour-là un grand nombre
de citoyens de tous états, fe rendoient à OfUe
fur le bord de la mer, où fe folemnifoit la fête.;
mais elle fe répandit bientôt dans les provinces
de l’empire , & jufqu’à Daphné , fauxbourg d’A ntioche
, où on fe Iivroit en ce jour aux plus
grandes diffolutions. Les Provençaux ont encore
aujourd’hui la fête de la Maïe, que l’on croit
être un refte de l’ancienne fête majume.
• M A LA CH -B E LU S , ( malacktn fyrien veut
dire roi, & Bélus feigneur. ) nom que les Palnay-
rèriens donnoient à la lune, ou plutôt au mois
qu’ils adoroient comme un dieu. Car il étoit ré-
préfenté en homme avec un croiffant & une couronne.
Voyez AGLiBoiuSyLiwus.
M A L C A N D R E , mari d’Aftarté. Voyei A s -
ta r t é & By b lo s .
M A L É E , en Laconie. M. & maaeûn.
Les médailles autonomes de cette ville font :
C . en argent.
O. en or.
RRRR. en bronze..........Neumann.
Leur type ordinaire eft un oifeau volant.
M . Eckel a promis de prouver que ces médailles
n’appartiennent pas à Malte.