
On voit au Mufeum de Florence un autel antique
v qui étoit autrefois'dans la villa Médiçis
de Rome , fur lequel on lit L artbus A ugustis,
au-ddïus de deux Axrej. Ces dieux font reprélen-
tés comme les Pocillatorès , efciaves fervant à
boire. Ils font couronnés de laurier , vêtus d'une
tunique courte , liée avec une ceinture, & chauffés
avec des brodequins ou bottines qui fe terminent
à mi-jambe. D'une main , ils tiennent un
vafe à boire, fait en manière de corne 3 appellé
rhytoTiy&c de l'autre une patere. Cette infcription
fixe l'idée que l'on doit avoir des figures de cette
efpèce 3. répétées fi fouvent fur les monumens
antiques.
On n’adrefToit le plus fouvent à ces divinités
domeftiques que des prières : on fe contentoit
de brûier des parfums devant elles ; & pour l’ordinaire
3 les offrandes qu'on leur préfentoit, fe
réduifoient à des prémices & à des libations.
Comme néanmoins ces dieux particuliers étoient
fouvent les mêmes , auxquels on facrifioit avec le
plus de pompe , on leur confacroit, en proportion
de leur taille 3 tous les uftenfiles qui , dans
un plus grand volume, fervoient dans leurs temples
au culte public qu'on leur rendoit «« C'eft
pourquoi, dit Caylus ( Rec. 3. p. 17 1 . ) 3 je leur
attribue ce petit vafe 3 de la hauteur de treize
lignes feulement , certainement antique, d'agathe
noire, & dont la forme n'eft pas des plus heu-
reufes. Son inutilité dans tous les temps 3 m'engage
a le regarder comme un meuble que le culte
des dieux lares avoit introduit chez les romains. *>
« Le médiocre volume de ce réchaud de terre
cuite , m'engage à le.placer, ainfi que le vafe du
numéro précédent, au nombre de ceux qui étoient
deftinés au fervice des dieux lares. Il eft vrai- ;
femblable qu’il n’avoit d'autre deftination que
celle des fumigations qu'on leur offroit. Sa forme
fingulière , c’elHLdire l’élévation de fes quatre
angles , qui donnoient de l'air au fe u , & par
conféquent le pouvoient entretenir , malgré les
plats ou les autres corps que l'on vouloit échauffer
, m'ont paru dignes d'être remarqués. La
matière de ce petit meuble , malgré les feuillages
& les autres ornemens répandus ûir fes quatre
faces , ne donne pas une haute idée de l ’opulence
de fes anciens maîtres : cependant ij a été
trouvé à Rome depuis très-peu de temps j mais
on fait que dans les plus grandes villes l'opulence
a toujours été fort inégalement répartie. Il a de
hauteur cinq pouces. ?>
LARGESSES , f. f. pi. Hiß. dons , préfens,
libéralités. Les largejfes s'introduifirent à Rome
avec la corruption des moeurs, & pour lors les
fuffrages ne fe donnèrent qu'au plus libéral. Les
largejfes que ceux des romains qui afpîroient aux
charges prodiguoient au peuple , fur la fin de la
république, confiftoient en argent , en blé , ep
I.pois, en fèves 3 & la dépenfe à cet égard étoit
fi prodigieufe , que plufieuis s'y ruinèrent ahfolu-
ment. Je ne citerai d'autre exemple que celui de
Jujes-Céfar qui, partant pour l'Efpagne après fa
prêture, dit qu'attendu fes dépenfe s en largejfes
il auroit befoin de trois cents trente millions pour
fe trouver encore vis à-vis de rien, parce .qu'il
devoit cette fomme au-delà de fon patrimoine.
Il falloir néceflairemcnr, dans cette pofîtidn, qu’il
pérît ou renversât l'éta t; & l'un & l’autre arrivèrent.
Mais les chofes étoient montées, au point
que les empereurs, pour fe maintenir fur le trône,
furent obligés de continuer à répandre des largejfes
au peuple : ces largejfes prirent le nom de
congiaires y & celles qu'ils faifoient aux troupes,
celui de donatifs. Voye^ C o n g ia ir e s & D o n a -
x if s *
Enfin , dans notre hiftoire, on appella largejfes
quelques légères libéralités que nos rois dif-
tribuoient au peuple dans-certains jours folemnels.
Ils faifoient apporter des hanaps ou des. coupes
pleines d’efpèces d'or & d'argent; & après que
les hérauts avoient crié largejfes, on les diftribuoit
au public. Il eft dit, dans le Cérémonial de France,
(tom. II. p. 74 2 .) , qu'à l'entrevue de François I
& d'Henri V I I I , près de Guignes, l'an 1520,
« pendant le feftin, il y eut largejfes criées par
» les rois &: hérauts d'armes, tenant un grand pot
» d'or bien riche. »
C ’ eft la dernière fois de ma connoilfance qu'il
eft parlé de largejfes dans notre hiftoire ; & au
fond , la difcontinuàtion de Cet ufage frivole n'eft
d'aucune importance à la nation. Les vraies; largejfes
des rois confiftent dans la diminution des
impôts qui accablent le malheureux peuple. (D .7.)/
LARGIT1ONALIS, bas-officier de l'empereur,
efpèce d'huiffier ou de fergent offrant des facrifices
& des fleurs. Voye^ G én ie s , P é n a t e s .
LA R IN UM , en Italie. V a d in o d .
Les médailles autonomes de cette ville font :
R. en bronze.
O. en or.* .
. O. en argent.
Leurs types ordinaires font ;
Un cavalier galopant.
Un aigle éployé fur un foudre.
Un dauphin.
Deux cornes d’abondance.
LARISCOL Z75,furnom de la familleAceoLEi A.
L A R IS S A , en Theflalie. a a p is a io n . .
Les médailles autonomes de cette ville font:
C. en argent.
O. en or.
RR. en bronze.
Leurs types ordinaires font :
Un cheval courant.
Un cheval paiffant.
Un cheval à mi-corps.
P U S . M A N I
F E C I T, ‘
A L E X A
B E N E
C O N
S E P T I M O. L
B U S
F V F I G I A
N D R I A
M E R E N
I V G I
y JP O
C I, N E
L a r i s s a , ville de la Theflalie, furlePeaée.
Ç ’éteit la patrie d'Achille. Jupiter y étoit particuliérement
honoré, d'où il fut furnommé L a -
r i s sæu s.
LA R IS S IU s !* } JuPiter' L a r i s s a -
LARISSUS , rivière du Péloponèfe , entre
l’Achaïe & l'Elide. Paufanias dit que fur les bords
de cette rivière étoit un temple de Minerve-
Larijféenne.
LARMES. C e n'étoit pas allez pour les antiquaires
d’avoir cru que les lacrymatoires trouvés
dans les. tombeaux des anciens avoient été remplis
de larmes y ils ont encore dit que lès trous
pratiqués fouvent dans le couvercle de ces tombeaux
avoient aufli fervi à y introduire des larmes.
Fabretti ( lnfcript. p. G3 & 69. ) croit que les
coupes fculptées fur les couvercles des farco-
phages, toujours perçées dans le milieu d'un trous
qui pénétroit toute l'épaifleur des couvercles, &
fouvent de plufieurs, ont pu fervir à faire couler
fur les cendres des libations de vin & de lait.
Mais il allure qu'elles étoient deftinées particuliérement
à laîfler pénétrer les larmes des parens
dans l'intérieur du farcophage , pour en arrofer
des cendres chéries. Il étaye fon fentiment des
épitaphes fuivantes , qui toutes font accompagnées
de coupes fculptées, & dans lefquelles on
trouve quelquefois les larmes exprimées.
D. M. -Q. C R E P E R E I 0
A B A S C A N T O. F I L I O. P I O
Y I X. AN. V I I . M EN S . Y I I I I.
* E C I T . A T I M E T U S . P A T E R
ET. S I B I. ET. C O N I V G I. S PE NI
D O N A V I T . G L A V B I A . C A R A
L O N G . P fi D. ■ Y I. L A T. FED. I I I
R I B V S
C A N I Æ, F O R T V N A T Æ
D . . M . . S.
SVM . C A S TÆ . C IN E R VM . LA P IS .•P V E L LÆ
C V S T O S . ME. RELEGENS. P IV S . V IA T O R
H Y IV S . C0 GN IT A . SI. T IB I . F V I S S E t .
V IR T V S . L A C R YM V L IS . T V I S . R 1GARES
EVODIÆ. C Y P A RÆ . AN N . V I .
Viterbii ex Schedis Vaticanis.
D M
INIICE. SI. P IE T A S .V SQ V AM .S V SP IR IA .E T .IM P LB
MECVM. HOSPES». L A C R YM IS . M A RM O R IS . HOC
V A C V V M
N AM .FO RM Æ . EXEMPLVM. P E R I IT .C VM . O B IIT .
ME A . L Y S E
Q V AM . PERIERE. HOMINES. VEL. PERIERE. D U .
Ces épitaphes devroient toutes renfermer le
mot de larmes , ou des expreffions relatives aux
larmes, de même qu'elles font toutes accompagnées
de coupes , fi c^s vafes fculptés étoient
deftinés à faire couler les pleurs dans les tombeaux.
Mais la chofe n'eft pas ainfi ; & fans s’appefantir
fur le ridicule d’une qi&ntité de larmes fuffifantes
pour prendre à volonté un écoulement déterminé ,
on peut fe prévaloir avantageufement de l’abfence
des expreffions relatives aux pleurs , pour combattre
l'opinion de Fabretti.
On peut donc aflurer que ces trous n’ont fervi
qu'à faire couler dans les tombeaux les libations
des funérailles & les libations anniverfaires des
parens ou des affranchis. Cette afleraion fera portée
à l'évidence , quand on confidérera quelques-»