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cédente. C e badin devoit paraître dtins le troi-
iieine volume des mônumens de l’antiquité, que
la mot ta empêché Winckelmann de publier. Mais
ces marbres ne nous fournirent aucune idée particulière
d’Hébé , parce qu’on la voit fans aucun
attribut. La villa Borghèfe cc.nferve un troifîèmé
bas-relief, où Hébé paroît profiernée, au moment
qu’on lui ôte fon emploi pour le donner à Gany-
mède ( Mo.-ium. antiq ined.n0. 16. ) , & quoiqu’elle
foit reprefîntce fans aucun attribut, on lareconnoit
facilement parle fuj et traité fur le marbre. Mais
i c i , Hébé fe dillihgùe dès autres déeffes par la
forme de'fon vêtement, qui eft relevé à la manière
des jeunes vièt maires , nommés Camilles , &
des jeunes garçons qui fervoient à table.
Sur une pâte antique de la colleéHon de Stofch,
paroît Hébé dèmfenua, & careffant l’aigle de Jupiter.
0:î l’y voit aufli gravée fur du criftal , debout
tenant une patère qu’elle porte à la bouche j elle,
reffembîe à une autre Hébé , publiée par ( pierres
grav. tom. I. pl. X L I V ) Gravelle ,• avec cette
diff rence que ia nôtre tient la tajfej plus près de
la bruche. On voit cette déeffe fur le revers d’une
C Trifian. comment, tom. I. pag. 6z6.) médaille de
MarcrAurèle, verfant la patère fur un autel, avec
lalégendè Jü v e n t a s .
HÉBON. Voyez Ébon.
HÉBREUX oit Juifs.
Le'd'iéïionnau'e de. Théologie ayant omis cet,
artic’e,.qui.fembloi’t lui appartenir, je va s leplacer
rci.Mais je ne parierai des hébreux que relativement
aiLcoftume, & feulement pour l’inftru&ion des
artiftes.
HabiUemens des hébreux ou juifs*
Les hommes avoient ordinairement la tête nue.
Calmet ( Comment, tom. Wtà fol. 31 ) obferve que
le mot bonnet ne fe trouve pas même dans la
langue hébraïque ^iinon pour lignifier les bonnets
des prêtres ou des lévites. Lorfque les juifs vou-
loient fe couvrir la tête, ils fe fervoient d’un pan
de leur manteau1; i|s ne portoient pas les cheveux
longs,, puifque ç’étoit la diftin&ion des nazaréens,
confacrés au1 Seigneur. On ne fauroit croire, avec
Calmet, que les prêtres fe coupaffent les cheveux
( Differtation fur les habits des anciens hébreux,
tom--VI. fol*. 3 1 ') , & poitafifent continuellement
le bonnet. Quelques-ims s'entouraient
la tê-.e ( S. Matthieu, ch. 23. ÿ . y ) d’une efpèce
de bande , .à la manière des babyloniens : c’étoit
un ruban de la largeur du petit doigt ;• Selon So-
lérius ( A n f Soleriu* de pileo x f . 16 ) ,. les juiFs
ont dans tous fes temps porté îa barbe.
Jacob fit pour Jofeph ( Genefis , cap. 2. J
une tunique de plufîeurs couleurs, Dans un autre
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paffage fes frères ( Genefis, cap. 37. f . 13 ) lui
ôtent fa tunique longue, àtplufieurs couleurs. Les
juifs avouent des tuniques courtes Ôc des longues,
à longues manches ; mais on ne peut alfurer qu’ils
les aient ornées de bandes defcendantde chaque
côté de la poitrine jufqu’en bas, comme l’a prétendu
Bonnaruoti ( Offervazioni fopra alcuni fram-
çnenti di vafi antichi di vetro, fol. 87. ) ; comme
aufli on repréfente ordinairement les apôtres fur
les anciens mônumens du chriftianifme. Selon
‘ Calmet ( Differt. fur les habits, & c. t. 6. fol. 29. ),
Louverture de la tunique autour du cou étqit
ronde , comme chez les grecs. Les perfennes distinguées
portoient â la ville des tuniques longues :
Gardez-vous , dit le Seigneur ( Marc , ch. 12.
Ÿ» 58. ) , des DoBeurs de la loi y qui aiment a fe
promener avec de longues robes , & a être falués dans
lés places publiques. Ces longues robes étoiett
communes aux nations orientales 5 elles étoient à
Rome l'habillement des femmes , fous le nom de
fiola.
On trouve dans Calmet (Differt. fur les hab.
tom. 6. fol. 29. ) que les juifs, comme tous les
peuples de l’Orient, fedéshabilloient entièrement
en fe couchant.
Quelques commentateurs, fondés fur ce paffage
de l’écriture (Jérémie, ch. 13, f . i . ) , où
le Seigneur fit acheter une ceinture à Jérémie 5
& cet autre paffage ou Ely.fée dit à Giéfi ( Reg.
lib. 4. ap. 4. y. lÿ \ J 3 ceigne^ vos reins , prenez
mon bâton en votre main , & allez vous-en, croient
que les juifs alloient communément fins ceinture;
mais on comprend aifément qu’on peut entendre
cela comme on entend le paffage d’Horace, qui
dit, des voyageurs ceints plus haut, &c. voulant
dire lefles & difpos, parce qu’ordinairerrent ceux*
là retrouffoient leur tunique par-deffus la ceinture,
qu’ils portoient bien haute ; au lieu que les
gens, qui faifoient tout à leur aife, portoient la
tunique plus longue, & peut-être la ceinture fur
les hanches : il fe peut faire cependant que
.dans' la maifon les juifs n’ aient point porté d t
ceinture.
Le pallium ou manteau avoit ceci de particulier,
que par une loi de Moife (Deutéronome,
ch. 22. f . 12. ),. il étoit ordonné de faire, avec
de petits cordons, des houppes pour y coudre
aux quatre coins : Parlez aux enfans d’Ifraël, dit
le Seigneur (Npmbres, ch. 15. f . 38.), & dites-
leur de faire des franges aux coins de leur manteau
( pallium ) , & d‘y mettre des rubans de coûleur
d’hyacinthe : c’eft le bleu célefte. La vulgate eft
ici contraire au texte hébreu, que Calmet a rendu,
par ces paroles : Qu ils fajfent des franges fur tes
ailes de leurs habits. . . . , & qu’ils mettent fur ces
franges de l’aile un fil ( ou ruban ) de couleur d!hyacinthe.
I l eft queftion des quatre divifions du. manteau,
fur lefqueiks il fallois placer iesbougpes ; car
on lit dans le Deutéronome (ch. f i - f - i i ) ,w u s
fera des houppes aux quatre extrémités des habits ; ^
ce qui ne fe peut entendre que du manteau : u y
avoit donc une frange ou un galon d’une couleur <
arbitraire qui en fuivoit le bord , & aux quatre
divifions il y avoit des houppes de couleur d’hyacinthe.
Calmet donne au pallium la forme 4 u°
quarré oblong ; mais l’agraffe ( Differt. fur les
hab. comm. tom. 6. fol. 31. ) qu’il lui fuppofe ne
convient qu’à la chlamyde, ou au fagum; on
voit cet habillement fur les médaillés de Vefpalien
& de Tite , avec la légende J udæa capta , &
les types d’un juif te d’une juive , captifs auprès
d ’un palmier. Les juifs ne fe fervoient point de
ca'eçons, ou de haut-de-chauffes , puifque dieu
ordonne aux prêtres d'en porter ( Exode, ch. 20.
f . 41. ) quand ils feroijnt en fondion.
Quelques auteurs ont dit que les juifs ne portoient
que rarement une chauffure : il réfulte cependant
des recherches de Calmet ( Diflert. fur
les hab t. 6. fol. 3 3 .) , que les juifs mettoient,
du moins en voyage, des fandal,es > l’évangile le
dit aufli expreffément*
Les prophètes ne s’habilloient pas comme le
refte du peuple. Elie fe couvroit de peaux ( Cal met
, préface générale fur les prophètes, tom. f .
fol. f * .) ; Ifaïé portoit un fac ou cibce ; ils les
ferroient l’un & l’autre d’une ceinture de cuir.
S- Jean ( S. Matthieu, ch. 23. Ÿ- 4- ) étoit vêtu
d’une étoffe faite de poil de chameau, ou d’un
cilice; il portoit une ceinture de cutr fur les reins.
Ces faints perfonnages ne fe coupoient ni la barbe
ni les cheveux.
Vers le temps des*Machabées plufîeurs fe&es
commencèrent à fe diftinguer parmi les juifs ; les
pharifiens, entr’autres, affedè^ent un extérieur
impofant. M oife , en exhortant le peuple juif
(Deutéronome, ch. 6. 8.) à l’obfervatron des
commandemens de dieu, avoit dit : Vous les
lierez comme une marque fur votre main, vous
les porterez furie front entre vos yeux ; les phari-
lïens prirent ces chofes à la lettre ; ils portoient
( S. Matthieu, ch. 23. Ÿ ) > du temps de Jé-
fus-Chrift, des bandes de parchemin, que l’évangile
appelle pkyla&êres ■, fur lesquelles étoit écrit
quelque commandement de dieu ; ils les portoient
plus Iirges, ces bandes, que le refte des juifs.
Suivant Calmet ( Differt. fur les pharifîenis, comment.
tom. 7. fol. 272. ) ils s’en entouraient la
tête & les poignets, en guife de braeelets. Comme
il a été obferve plus haut que les juifs ne fe fervoient
Les juifs portoient, à la guerre & en voyage,
le fàgum ou h chlamyde, comme les g ecs. Voyez
les médailles citées plus haut, repréfentant un
!hébreu captif. Alexandre ( Machab. lib. J. c. 10.
ÿ . 89. ) envoya une agraffe d’or à Jonathas ; ce
qui fuppofe l ufage de la chlamyde, puifque le
pallium ne s'attachent point avec une agraffe; d ailleurs
pas de bonnets, il faut fuppofer que ces
bandes de parchemin fe plaçoient à l’entour de
la tête , en forme de diadème , ufage qu’ils pou-
voient avoir pris des babyloniens. Les pharifiens
fe dillinguoient encore par des hougpes ou des
franges plus larges attachées aux manteaux.
on lit dans le livre des Juges (. cap. 3. f - ^ L
Aod fe fit une dague a deux tranchons , & c . .. . &
la- ceignit fous fon fagum. Les. feptante ont traduit
rnandua, habit dont les perfes fe fervoient à la
guerré ; mais Calmet obferve que l’original dit
fimplement habit, comme qui dirait ha^it ue
voyageur.
Dans le deuil, les juifs fe coupoient ourafoientles
cheveux & la barbe (Calmet, diffet. fur les habits
des anciens hébreux , t. 6. fol. 32. ' , & ils fe couvraient
de lacs & de cilices, c eft a-dire , d un
habit de groffe laine, ou de poil de chameau
; ou de chèvre.; ces cilce? étoient noirs ou bruns :
l’habillement de deuil fe bornoît,fuivant Calmet,
• à une ceinture groflière', placée fur^ la tunique >
mais il eft plus viaifembiabie que l’é crtu e , par
l’expreffion fe ceindrç de facs, a entendu couvrir ,
envèlppp-r le corps, d’autabt qu’elle veut parler
d’un hab llement de mortification , à quoi n’au-
roit guère fervi une fimple ceinture au-deffus de
la tunique. On lit que Judith jeûnoit tous les
jours, & portoit fur fes reins un cilice. Ce doit
avoir été une efpèce de tunique étroite & très-
rude , ceinte d’une corde, ou d’une bande de
cuir : on la portoit par pénitence, fans manteau
& nuds pieds; on fe jettoit des cendras fur la
tête ; on pouffoit la mortification jufqu’ à fe faire
des incifîons (.Lcvit. cap.1 1 . iV. ç. ) dans la chair;
cruauté que dieu défendit aux prêtres.
Habillement des femmes juives.
La rareté des mônumens des hébreux ne permet
pas de grands détails fur l’ habillement des juives.
1 Comme les tuniques étoient à peu près les mêmes
chez toutes les nations, on croit pouvoir affuret
que celles des femmes juives étoient ferrblabLs à
celles des grecques ; les juives aufli les portoient
fans manches , les climats qu’elles habitoient n’exigeant
pas qu’on fût totalement couvert » & la
corruption des moeurs n'y ayant pas encore introduit
ces loix de bienfé&nce, qu on fut obligé de
garder dans la fuite, avec une telle rigueur , qu’ à
peine & vifage put refter découvert. Du temps
des -rôis ( lib. 2. cap. 15. f . 18. ) les filles portoient
de longues tuniques de diverfes couleurs ;
c'eft ce que l’écriture dit en particulier de la fille
de David. Quelques médailles de Vefpafien & de
T ite , avec l’infeription Judea capta -, repréfentent
cette nation fous l’emblème d’une femme vêtue
d’une tunique à manches courtes. Une de cei
médailles montre une fécondé tunique à manches