
loponnèfe avec tes troupes. Mais il fut obligé de
ft tclirer' promptement, à caufe de la contagion
qui défoloit le pays : alors Atrce, fils de Pelcps,
iégnoit à Argos & à Mycènes.
Hyllus étant revenu dans le Péloponnèfe, la
troifième année après fa retraite, fut tué en combat
fingulier par Echémus , roi de Tégée^ & les
Hêraclides fe retirèrent.
L'an 1257 avant Jefus-Chrift, & trente-cinq
ans après la prife de T ro y e , ils firent une nouvelle
entreprife fur le Péloponnèfe , v fous la conduite
de Cléodæus, fils d'Hyllus. Cette entreprife
ne réuflit pas mieux que les deux précédentes}
Cléodæus fut repouflé par Orefte, établi
fur le trône de fon père Agamemnon.
L'an 1222 avant Jefus-Chrift, & foirante ans
après la prife de Troye , les defcendans fi'Hercule
formèrent , fans fe décourager, une quatrième
tentative fur le Péloponnèfe, ayant à leur tête
Ariftomachus, fils de Gîéodæus} mais ils échouèrent
encore, & leur chef périt au paffage de
l'Ifthme.
Enfin, 1202 ans avant Jefus-Chrift, & quatre-
vingt ans après la prife de Troy e, les Hêraclides,
fous la conduite des trois fils d’Ariftomachus,
firent une cinquième entreprife, dans laquelle ils
éprouvèrent la fortune auifi favorable qu'ils l'a-
Yoient jufqu'alors éprouvée contraire.
C e ne fut néanmoins qu'àprès plufieurs années
qu'ils parvinrent à dépoffède-r de divers royaumes
les delcendans de Pélops ; ils s'emparèrent pre-
m èrement de Lacédémone, & y formèrent deux
branches de rois régnans conjointement : enfuite
ils fe rendirent maîtres d’Argos, de Mycènés , de
l'EIide & de Corinthe.
Leur droit fui* les royaumes de Mycènes &
d'Argos étoit inconteftable. Amphytrion , père
d'Hercule & petit fils de Perfée, roi de ces deux
pays , ayant eu le malh ur de tuer , par mégarde,
Elect ion, fon onde & père de fa femme Aie-
mène j fut obligé de s'enfuir à Thèbes. Ménélas,
maître des états de fon neveu fugitif, les tranimlt
à fon fils Euryfthée : celui ci n'eut point d'enfant,
& inftitua pour héritier fon oncie maternel
Atrée, fils de Pélops & père d Agamemnon. De
cette manière là couronne étoit pafiee aux Pé!o-
pides, qui donnèrent leur nom au Péloponnèfe,
appellé auparavant Apié.
La révolution produite par le fuccès des Hêra-
tlides, changea prefque toute la face de la Grèce.
Jufques là les habitans du Péloponnèfe étoient
divifés généralement en Achéens & enx Ioniens ;
les premiers pofïedoiçnt les terres que les Héra-
clides affignèrent aux Doréens & aux autres peuples
qui les avoient accompagnés} les derniers
nabitoient la partie du Péloponnèfe J nommée depuis
YÀckaïej ceux des Achéens qui defcendoîent
d’Æolus, & que l’on chaffa de Lacédémone, fe
retirèrent d'abord en Thrace, & allèrent enfuite
s'établir dans le canton de l ’Afie mineure , qu'ils
appelièrent Aeolide , où ils fondèrent Smyine üc
onze autres colonies.
Les Achéens de Mycènes & d'Argos étant
contraints d'abandonner.leur pays, s’emparèrent
de celui des ioniens. Ceux-ci, après s'être réfugiés
à Athènes, vinrent, au bout de quelques années,
occuper cette côte de l'Afie mineure, qui
prit d'eux le nom d'Ionie ,* ils bâtirent, avec le
temps , Ephèfe, Clazomènel Samos, & plufieurs
autres villes.
Le re-our des Hêraclides eft le commencement
de l'hiftoire de Grèce, dont elle fait une des
principales époques 5 & ce qui précède leur éta-
bliffiement, doit être regardé comme les tu» ps
fabuleux que les Poètes ont embelli. ( D. J. j
HÉRACLIUS 1
Heraclius Augustus.
Ses médailles font :
R. en or.
RR. revers où on lit viftori focas 3 il appartient
à f hocas. •
RR; en argent.
- RR. en médaillons de bronze.
C . dans les autres modules.-'-
HÉRACL IUS- C O N S T A N T IN , fils d’H é
radius I.
H eraclius C onst antinus A ugusius.
Ses médailles font :
R en or.
RR. en argent.
R. en B. ; on le trouve avec la tête de fon père >
& auffi avec fon père & Héracli.us fon frère.
HERÆA , dans l'Arcadie, hpaeûnï
Cette ville a fait frapper une médaille impériale
en l'honneur de Caracalla.
HÉRATÉLÉE, facrifice qu'on faifoit chez les
grecs & les romains le jour du mariage , à Junon
qui préfide aux noces, Junonz pronuboe. Dans ce
facrifice on offroit à la déeflfe des cheveux dé la
nouvelle mariée, & une victime dont on jettoitle
fiel au pied de 1 autel, pour marquer que les.époux
d é f i r o i e n t d e v i v r e t o u j o u r s b i e n u n is .
HiratilU fe dérive, Mon les u n s de H > j
Junon, & itr cM ia , parfaite, epithete cm on a
donnée à cette déeffe; & félon dautr1es> ^ ;.f“
.Junon, & d é ffîÈÈ qurfe oifoit «.ans •«*1-'«™ '- ..
temps de la langue grecque pour ’ ,
de forte que, félon cette dermere P E S l g f f i
Hératélée figntfie facritice a junon^qm preliae aux
noces.
H É R A U L T , officier public chez les anciens,
dont la fonction étoit de déclarer fa guerre. Les
g re c s , les romains, & la plupart des aures
peuples policés, ont eu de tels officiers fous des
noms difterens, & qui jouiffoient de droits & de
privilèges plus ou moins étendus. Leurs personnes,
dans l'exercice de leur charge, etoient réputées
facrées par le droit des gens 5 car alors les
cations civilifées avoient coutume de dénoncer la
guerre à leurs ennemis par un Hérault public. Les
grecs les nommoient conservateurs de
la paix ; 8c c’étoit un crime de lèfe-majefte, que
de les infulter dans leur miniftere. L enlevement
du hêrault de Philippe , fut une des raifons qu il
allégua pour rompre la paix qu jl avoit juree.
Homère nous parle fouvent dans 1 Iliade & 1 O-
dyflee des hêrauhs grecs, & de leurs fonctions.
Achille, ce guerrier jeune, bouillant, emporte,
traita avec le plus grand refpect les héraults que le
defpote, l'injufte Agamemnon envoya dans fa
tente, pour lui enlever Briféïs qu il aimoit, & que
l’es grecs lui. avoient accordée comme la récompenfe
de fes travaux guerriers. Les héraults tremblaient,
à mefure qu'ils approchoient, pour la commiffion
dangereufe qu'on leur avoit donnée. Achille s en
apperçut|& leur dit : “ Venez fans crainte, en-
» voyés des dieux ; ce n’eft pas vous qui m'©fias
fenfez, mais l'homme injufte à qui vous obéiffez».
«§ C e trait, & beaucoup d'autres , prouvent affez
qu'on ne doit pas toujours dire d'Achille,yV<* negat
Jibi nata. Les héraults pertoient le nom ae féciaux
chez les romains} ils étoient tirés des meilleures
familles, & formoientun collège également illufire
& confidérable. H'oye^ Féc ial & Gl ad ia t eu r
mourant du capitole.
H É R A U L T , officier qui fervoit dans les jeux
athlétiques à proclamer les ftatuts, les noms des
combattans, des vainqueurs, &c en général tous
les ordres des Hellanodices.
Ces fortes de héraults étoient confacrés à Mercure,
& fai fien t une partie de leurs proclamations
en vers, dans la folemnité des jeux publics
de la Grèce. La voix forte les rendoît recommandables
; on les éprouvoit à cet égard , de
manière qu’ il y avoit entr'eux une efpèce de
combat, à qui remporteroit le prix en ce genre,
comme on l’apprend de plufieurs paffages de
Lucien & de Démofthène. Homère n'a point oublié
de célébrer Stentor ^ dont la voix plus éclatante
que l’aitain, pouvoit fervir de trompette,
& fe faifoit entendre plus loin que celle de cinquante
hommes des plus robuftes. 1 out ecoit
conlidcré chez les grecs ; tous les avantages du
corps comme ceux de Tefprit, avoient part aux
honneurs & aux récompenfes.
H É R AU L T mourant du capitole. Voyn Gladiateur
mourant (prétendu).
HERBARIA, five HERBATICA animalU ht
lotis, (6f4- x. Murotori Z7if/.).Vopifcus rapporte
dans la vie de l’empereur Probus, que l’on fit
paroître & combattre dans un fpeétacle des dams,
des ibis, des brebis, des bêtes fauves, & d autres
animaux herbivores, & estera, herbatica animalia.
Ces mots peuvent expliquer le mot corrompu
herburiarum.
H E R CA È R G U E , fille de Borée & d'Orithye.
H E R C ÈU S , furnom de Jupiter. Cette orto-
graphe eft plus exaéfce que Ercéus, car ce mot
grec Égxo? eft écrit avec une afpiration. Jupiter
avoit ce furnom, parce que fes autels fur-tout
dans les maifons des princes, étoient à découvert
dans un lieu enferme de murailles , dit Har-
pocration. Il ajoute qu’un tel Heu étoit appelle
ïfx.os. Le poème in Ibin attribue a ^ Ovide &
Lucain font mention de Jupiter Hcrcéas ( CW .
284) :
Cui nihil Hercei prof oit ara Jovis.
& Lucain ( IX. 979 ) :
Herceas monflrator ait non rejpicis aras.
HERCU LANUM . ,Ce n’ eft point la lave ou
le torrent du,feu produit par les pierres liquéfiées
qui a inondé immédiatement Herculanum :
cetEe ville commença à être couverte par la cendre
ardente de la montagne, 5c enfuite par les tor-
rens -d’eau, qui outre la cendre fous laquelle
la ville fut immédiatement enf-veiie , entraînpient
dans leur cours & dépefoient fur cette ville
toutes celles qui étoient déjà,tombées fur la montagne.
Les premières cendres étoient d’une fi
grande chaleur, quelles embrasèrent les poutres
des maifons, qu’on a trouvées converties en charbon;
le bled & les fruits en devinrent tout noirs.
Il faut que ces torrens ' n’aient pas dirigé leur
cours fur Pompeii & fur Stabia, car dans ces
deux endroits tout fe trouve rempli d’une cendre
légère, nommée Papamontc. D ailleurs la lave ne
pouvoit pas couler à une fi grande diftance ; auffi
tout s’ eft Î1 mieux confervé dans ces deux villes
que dans celle d’Herculanum. Après que cttte der-
nière eut difparu fous lés cendres & eut été inondée
par les eaux, des torrens de laves & de feu