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LE UCON1CUM , mot mis mal-à-propos pour
Lingonicum. Voye» ce dernier.
LEU CO N O É . V o y e i M in i id e s .
L EU CO N O TU S 3 &««*•»on s, nom d’un vent
chez les anciens. Nous pouvons le nommer en
françois , le vent, du midi ; car Végece le place
au point que nous appelions ie Sud- Sud-Eft3
à vingt-deux degrés & Ûemi du Sud. Les Grecs
l ’ont nommé xi»x.os 3 &*les latins albus , parce
qu’il eft ordinairement ferein en Italie comme
en Grèce. ( D , J. )
LEUCOPHAEUS color 3 gris , mélange de
blanc & de noir*
L E U C O PH R YN E , fur nom que les magnésiens
donnoient à Diane, & qui eft pris, foit
de Leucopkrys, ville d’Afie en Phrygie, fur les
bords du Méandre, félon Xénophon 3 foit de
Leucopkois , ancien nom de l'île -de Téné,dos,
où Diane avoit un temple célèbre. C e fut fur
le modèle, de ce dernier temple que les magné-
lîens confacrèrent à cette divinité celui qu’ ils
élevèrent en fon honneur, avec une ftatue qui la
repréfèntoit à pluheurs mamelles, & couronnée
par deux victoires.
LEU CO PH TA LM U S , efpèce d’onyx dans
laquelle on trouvoit la reffemblance d’un oeil
humain, entouré d’un cercle blanc.
L E U C O PH Y L E , en grec xloxoÇixos, plante
fabuleufe qui venoit dans le Phafe „ rivière de la
Colchide. Plutarque en parle dans fon Traité des ■
Fleuves. Les anciens lui attribuoient une vertu :
admirable, celle d’empêcher les. femmes de tom- .
ber dans l’adultère 5 mais on ne trouvoit cette |
plante qu’au point du jour , vers le commencé- ?
ment du printemps, lorfqu’ on çélébroit les myf- j
tères d’Hécate.; & alois il la falloit cueillir avec -
de certaines précautions. Lés maris jaloux, après f
l’avoir cueillie, la jettoient autour de leur l i t , (
afin de le conferver à l’abri de toute tache. C ’ eft ;
ce que Plutarque dit élégamment en grec , & que •
Pontus de Tyard traduit ainfi dans fon vieux'
gaulois :
Car quiconque au printemps en fon lit cachera
Cette plante cueillie en Phafis , trouvera '
Que jamais fa Vénus ne fera dérobée.
Un ufage pareil fe pratiquoit chez les athéniens
durant la fêté des Thefmophones mais; l’herbe !
du Phafis avoit des propriétés bien plus étendues)
que Yagnus caftus des a th én ien spuifqûè fa.yertu,
ne fe bornoit pas à la durée d’une fê te , qu’#Ue-
L E U
calmoït pour toujours l’inquiétude des maris }*3
loux. (D. J. )
LEUCOSIE , une des fyrènes, donna fon
nom à une île de la mer Thyrrénienne, fur la
côte occidentale d’ Italie, où elle fut rejettée,
dit Strabon , lorfque, félon la fable, elles fe précipitèrent
dans la mer. Voye^ Syrènest'
LEUCOSTICOS. Pline donne ce nom à une
efpèce de porphyre, parce qu’il eft rempli de
taches blanches, formées par le feld-fpath ou
fpath étincelant.
LEU CO TH O É , c’eft la même qu’ Ino » nour-
.rice de Bacchus , à qui les dieux donnèrent ce
nom après qu’ elle eut été admife au nombre des divinités
marines. Elle avoit un autel dans le temple
de Neptune, à Corinthe : elle fut aufti honorée à
Rome , dans un temple où les ,dames romaines
alloient offrir leurs voeux pour Ies enfans de leurs
frères, n’ofant pas prier la déeffe pour les leurs,
parce qu’elles avoient été trop malheureufes en
enfans. Il n’étoit pas permis aux femmes efclaves
d’entrer dans ce terrple ; & on les battoir impitoyablement
., jufqu’à les faire mourir fous le
bâton , fi on les y trouvoit. Voye1 Ma tu t a .
C ’eft fous ce nom que le dictateur Furius. Ca-
millus, après la prife de Veïes, établit un culte
public à Leucotkoé.
On fait la fage réponfe que fit le philosophe
Xénophon aux éléates , qui lui demandoîent s’ils
feroient bien de continuer d’offrir à Leucotkoé
leurs facrific'ès , accompagnés de pleurs & de lamentations
: il leur répondit que s’ils la tehoient
pour déeffe, il étoit inutile de la tant pleurer ; &
que s’ils croyoient qu’elle eût été dti nombre des
mortelles , ils fe pouvoient paffer de lui facrifier.
(D . J o
« Le plus ancien, dit Winckelman (Hiß. de
F A r t, liv. 3, c. %. ) , non-feulement des bas-reliefs
étrufques , mais encore de tous les ouvrages
de demi - hoffe qui font à Rome, fe voit à la
Villa Alb.ani , _& fe trouve gravé dans mes Mo-
nurnens de l’antiquité (.Monum. ant. inédit, rf. y6.).
Cet ouvrage, compofé de cinq figures, repré fente (
la déeffe Leucothoé, nommée Ino avant fa déification.
Elfe étoit une des trois fillés .de Cadmus
& d’Harmonie , & femme d’Athamas, roi de
; Thèbes. Ses deux.foeurs étoient Agape & $emçlé;
celle-ci, comme on fait, fut aimée.de Jupiter,
& eut de lui Bacchus. Ino, après la mort funefte
de Semelé , prit foin du petit Bacchus ,, étant fa
tante maternelle. Sur notre monument, Ino tient
Ténfant debout fur fes. genoux ; comme, elle eft
aflîfe dans un fauteuil, il fe pourroit bien que
l’épithète tvôçpyos , dé bien' ajjife , que Pinciare
donne à ces filles de Cadmus / fît allufion à ce
fauteuil. Au deffus du front, elle porte une efpèce
L E U L E X y a?
de diadème qui a la forme d’une fronde ; t ’eft-à-
dire, fur le devant de la tête, on voit un ruban
large de trois doigts attaché autour des cheveux
des deux côtés . au moyen de deux bandes moins
larges j ce qui fait qu’Ariftophane explique le mot
ofev^ovf} par une efpece d’ornement de tête ou de
diadème. Ses cheveux font arrangés en anneaux
crêpés au-deffus dit front & fur les tempes, &
defcendent tôut droit fur les'épaules & fur le
dos. Vis-à-vis d’Ino font placées trois nymphes,
qui ont pris ifoin du petit Bacchus , & qui font
de différente grandeur ; celle qui eft fur le devant,
& qui eft la plus grande , tient l ’enfant par'la
lifière. Les têtes des cinq figures de ce morceau
ont beaucoup de reffemblance avec les formes
égyptiennes, tant par des yeux tirés- en haut &
applatis, que par une bouche dont la dire&ion
eft femblable à celle des yeux. Leur draperie eft
difpofée en plis droits .& parallèles , indiqués
feulement par des inçifions , de manière que deux
lignes s’approchent toujours l’une de l’autre. » ,
On voit encore à la Villa Albani une belle
ftatue de Leucotkoé, dont le manteau eft attaché
fur l’épaule par un bouton.'
L eucothoé , fille d’Orchame, feptième roi
de Perfe depuis Bélus, & d’Eutinome', la plus
belle perfonne de l’Arabie. Apollon , charmé de
fa beauté, prit la figure de fa mère, & fous ce
déguifement, eut un accès facile auprès de fon
amante. Orchame ayant été averti de fon crime
par Clytie , que la’ jaloufie pour une rivale avoit
portée à carte baffe vengeance , le roi, dis-je ,
tranfporte de fureur, ordonna que Leucotkoé fût
enterrée toute viv.e, & que l’on jettât fur fon
corps un monceau de fable. Apollon n’ayant pu
la fauver, parce que le Deftin s’y oppofoit, ar-
rofa de ne&ar fon corps & la terre qui l’envi-
ronnoit ; auffi-tôt l’on en vit fortir l’arbre qui
porte l’encens. Voye^ C l y t ie .
LÈVE , déeffe honorée dans le Brabant, à
Léewe ou Leüwe. Valois conje&ure que ce lieu
fat appellé Lév&fanum, parce qu’il \y avoit un
temple de la déeffe Leva. ( Not. Gal.jj. 16y. )
1 ‘W ÊË-. • trouPes*' Dictionnaire <
1 Art militaire.
LEVER ( fe ) . Voyez Ass URGBB.EI
LEUGAIRE ( colonne ) , colonne itinéraire
des^romains, découverte dans les Gaules , où
Rs diftances font marquées par le mot leuga.
, T°ut le monde fait Pufage où les romains
^0,ent de placer dê mille en mille pas, le long
e leurs routes , des colonnes de pierres, fur îef-
^elles-ils! marquoient la diftance des différehs
a la ville où chaque route commençoit,
Mais ï 6. les colonnes itinéraires découverte*
dans les Gaules & dans le voifinage au-delà du
Rhin ont une fingularité qu’on ne voit point fur
celles d'aucun autre pays ; c’eft que les diftances
y font ^quelquefois marquées par le nombre des
lieues, leugis , & non par celui des milles.
2°. Ces fortes de colonnes ne fe rencontrent
;que dans la partie des Gaules nommée par les
'romains comata ou chevelue, & dont Céfar fit la
conquête ; dans tout le refte , on ne voit que des
colonnes milliaires.
30. Quelquefois, dans le même canton & fous
le même empereur, la diftançe d’une ftation à
l’ autre étoit exprimée à la romaine & à la gau-
loife, c’eft-à-dire, ên milles ou en lieues , 1 non
pas à-la-fois fur une «même colonne,, mais fur
des colonnes différentes.
40. Le mot leuga ou leonga eft originairement
gaulois ; il vient du mot celtique longe ou leak,
une pierre ; d’où l ’on doit inférer que l’ ufage de
divifer les chemins en lieues, & de marquer chaque
divifion par une pierre, étoit vraifembiable-
ment connu. des gaulois avant que les romains
les euffent fournis à leur empire. (D . J .)
LE V ITO N AR IUM eft colobiumfine manicis ,
quali monachi Ægyptii utuntur, dit Ifidore (19.
21. ). C ’étôit une tunique fans manches , c’eft-à-
dire , fans manches ajoutées au corps de la tunique
, mais avec des prolongerons des parties
correfpondantes aux épaules , capables de couvrir
le haut du bras juiqu’à quatre à cinq pouces
au-deffus du coude. Cette explication , fondée
fur les marbres , explique les prétendues manches
du colobium dç Caflîen (a. 5. ).
LEVRES', ( Sculpture. ) Voye% B o u c h e .
LEVURE de bierre. Voyei P a in des anciens;
L E X IA R Q U E , , officier ou magiftrat
d’Athènes employé ’principalement à tenir
regiftre de l’âge & des qualités de l’efprit & du
coeur de tous les citoyens qui pouvoient avoir
droit de fuffrage dans les affemblées.
Potter , dans fes Arch&ol. grecques', Hb. I. capi
x v j, dit que les lexiàrqyes étoient au nombre de
de fix en ch e f, affiliés de trente autres per formes
fous leurs ordres.
Us énregiftroient tous les citoyens capables de
Ivoter dans une des quatre tiibus de la république.
On tiroit ènfuite de chacune de^ ces tribus un
,certain nombre de fujets pour former les prytanes
de l’année , & travailler dans les différens bureaux
où on les diftribuoit, félon les matières, dont
la difcuffion leur étoit renvoyée.
. Comme l’on ne reccvoît point dans l’affemblé^ y t v ij