
3 o 8 I T A
d’Herculanum, de Pompé», &■ ;par-deffus toutes
celles-là, Capoue , mile autiefois t n parallèle avec
les deux plus grandes-villes du inonde., Rome &
Carthage. Denis d’HaliçarnaffeUib. i . ) attcfte,
comme témoin oculaire, que chaque année, .dans-,
la.Campanie , on faifoit trois, récoltes., :une au
printemps 3 une autre l’été , & la troifièir.e l ’automne
»• ,
33 UApulie-Daunîe , aujourd’hui Puglia piana f
a d’amples plaines très frrtiles en froment & en
autres.fort.es de grains. \JApiuie Peueétie , à pré-
ferit lai terre de Bari, eft encore un pays très-for/
tiie ., & qui petit le.dffputer aux autres parties, de- ;
\ Italie pour l’abondance des-grains & .des fruits,-;
L ‘ Iapygie jouit d’un bon air d’un beau ciel ,
excepté le lo ng.de la côte maritime , depuis Blindes
jüfqu’à Hydronte, où régnent des marais.'Le
terroir y elf gras & fertile.; I l y avoit un grand
nombre de villes au temps de Strabon. Les anciens ,
opt parlé avec éloge duTcjl, du »viel, des noix ,.
des laines , des porreaux , des figues!, „des châtaignes
& de la,pourpre de Tarente,»* gti
33 Selon. Tite/Live ( lib. IX . ) 3 toute la Lucanie
eft montagneufe ; c’eft une terre pierreufe- Au
relie, ce pays eft rempli de bois & de, forêts. 1!
y a de nombreux troupeaux de boeufs > il en eft
fait mention dans le poète Lucftius :
Quetn. nequé Lucanis oriundi montibu Taufi ..,
Ducere pro telo v ali dis cèivuïbu pcjfent'.
C ’eft dans les plaines de Thurium , Autrement
Sybaris en Lucanie, & fur la fron ière du Bru-
tium 3 que l’on recueille la manne qui y découle _
l’été des troncs & des feuilles des arbres. Le vin ;
dé ce canton étoit en réputation parmi les anciens.
La récolte des b!eds.n’étoit nulle part p’us belle.,
Varron ( lib. I. de re ruflicl c. X L V 1I?} dit que
Ifs terres -y rendoiènt cent pour un. On ÿ jouit'
d’un printemps perpétuel. On lit dans Fine ( lib..
X V I . cap. X X I . ) que.,, de la v ille même de Sy- .
bar s ; on voyoït un chêne qui ne perdoic jamais
fön feuillage ni fa verdure. Suivant Strabon, cette
v ile étoit fi peuplée , qu’elle mena trois'mille
hommes de troupes’ contre les. habita ns de Cro-
tone j niais cette grande profpérité ne fur pas de
longue durée, car, foiXarne-dix ans après , elle
fut détruite par les crotoniatês. Le territoire de
la ville de Métaponte , firuée au nord de cette
dernière 3 étoit également très-fertile «.
- 33 Enfin.' le Brutium^ aujourd’hui la Calabre,
jouit d’une fertilité étonna nte>. "1 out -ce .qui eft'
néçeffaire pour paffer la1 vie agréablement Sc déli-
cïeufement, s’y trouve dans la plus grande abondance
, froment , orge, toutes fortes de grains ,
vins de toute efpèce , huile 3 lucre, manne,-miel,
«ire j fel.j figues , pommes 3 oranges , citrons , UI
T A
mons & autres fruits délicieux, mines d’or &
d’argent, laine ,. coton, fafran , foie , lin & nulle
autres chofe?. Le pays elt arrofé & rafraîchi par
un grand nombre de rivières & de fontaines. Il
y a des fouïees d’^au/çhaiide, de bons pâturages,
des montagnes parées,die beaux arbres &; de fruits,
des collines graffes , des bois épais, des vallées
très-fécondes •> une ; population nombreuie
» Te.lle; étoit la nature dt Y Italie , & il femble
que Tes heureux- habitans ne dévoient porter envie
au bonheur-d’aucun; peuple du monde : aufli fu-
fenjtrfts-.dans. ; llabonchnee' ;quelque1 nombreux
qu’ils ifuC'nt,, tant que l’agri-cultilre fut en hon-
, neur parmi eux -, &;que.les terrés, partagées entre
.les-citoyens d’ une minière fort .approchante de
l’égalité ,Turent labourées par les propriétaires, &
notamment par les preihiers & les plus grands
hommes de la république. Dans la fuite, l'avarice,
Je luxe &.1’injufii.ee fiier.t,évanouir la profpérité
de; cette belle; région. Rome ne trouva plus dans
Ton. fein des bleds futfifamment pour la nourriture
de Tes citoyens- La Sicile * .nfurpéeTur les anciens
.'poffeffeursi, devint le grenier .& la mère nourrice
du peuple -romain. Cette ilfo , avec; la Sardaigne ,
ne put encore remplir le vuide des nloiftons de;
1 Italie, Rome peuplée d'un petit nombre, de riches
voluptueux qui avoient fu s approprier toutes
îles petites poffeifiensfe crut obl'gte . pour fub-
Ififterli d’engloutir encore les mheffes. de l’Afri-
|que , de l’Égypte-, de l’Afi« & d e toute l ’Europe.
Dans la guerreicontre Philippe , les ambaffadeurs
jdej/anhage fournirent un', million de modius de
[froment / cinq cents mille d’orge;. Ceux de Mafi-
r.ifta en donnèrent autant. Voilà donc d’une part
.deux milli .'Rs de modius, ou., cent vingt neuf mille
ifetiers d.e bled, & . de l’antre un million de mo-
ldju5, ou foixante-quatre mille cinq cents fetiers
îd’orge -, dont lè peuple romain aibefotnpour l’en-
tretien.de Tes arme'es-, qu.e l’on tiretlë l’étran-
/ger, j c’ eft. pour la fubfiftance annuelle de 77,440
hommes, Gn peut, juger pare là du, dépériflement
des terres qui atriva par degrés , à proportion de
TagrandifTement de la pujffance rom.fine ». Article
extrait de la Métrologie de M. Pauclon.
ITALIEISIS. .L’infludnce du dimac, dit Wlnc-
kelmann ( Hifio de .l'art-. : liv. I . <?.- -3 i )>,; Tait que,
dans les belles provinces de Y Italie 3 on voit' rarement
, fur les vifages des habitans , de ces traits
indécis & équivoques qu’on rencontre fréquemment
fur ceux des ultramontains. Les traits qui
cara&érifent les italiens fo.iit nobles ou fpintuëls;
la forme de leur vifnge eft ordinairement grande
& décidée , & les parties font dans un bel accord
avec le tout. Gerte'beaùté de la forme y eft frappante
jufques dans la d-rn.ière chiffe des habitans :
fouvent la tête d’ un homme du peuple pourroit
figurer avec grâce dans le tableau d'hiftoire le plus
I fublime. Rien de plus pittorefque fur-tout que les
I T A
têtes des vieillards. Il ne feroit pas non plus difficile
de trouver, parmi les femmes de baffe condition
, un modèle, pour une.Junon. La partie
citérieure de Y Italie , qui jouit plus que les autres
provinces des influences d’un ciel doux , produit
des hommes caraéténfés par la fierté & la grari- ’
deur des formes. La haute ftature: des habitans de
ces contrées doit frapper les yeux de tout le
monde. Ceux fur-tout qui offrent le mieux le développement
de la taille & la force du corps, ce
font les pêcheurs & les mariniers, gens qui travaillent
à'demj-nuds aubord de la mer. C ’eft peut-
être là ce. qui donna lieu à la fable des titans, de
ces hommes püiffans'qui/combattirent contre les"
dieux dans les champs phlégriens près de Pbuz- '
zdle, non loin de Naples. A l’égard de la Sicile ,
on affur.e que c’eft à l’ancienne Éryx, oh étoit le :
fameux temple de Vénus, qu’on trouve encore
aujourd’hui les plus belles femmes.
' ITA L IQ U E {Droit). V. L a t in (D ro it) .
En confondant Ie droit italique avec le droit
du pays latin , le P. Hardôuin a été obligé d’op
pofèr. le droit italique au droit de bourgeoifie 10.-
maine , & de foutenir en . cohféquence que ceux
qui jpuiffoient du droit italique n’étoient point
citoyens romains , & ne pouvoient prétendre aux
magiftratures ni aux grandes charges de l’état. Il
auroit évité'toutes cés f a u t e s s ’il eut examiné
avec foin té que c’étoit que le droit italique, &
en quel temps 011 avoit commencé d’ en faire ufa-
ge } nous allons difeuter ces,.deux points d’après
les remarques du baron de la Baftie 5 il en réfultera
évidemment, ou que le droit italique n’étoit accordé
qu’à des villes qui jouiffoient déjà du droit
de bourgeoifie romaine j ou que le droit de bour-
geo|fi,e romaine étoit inféparabîe du dwh.italique,;
en foirte que les peuples qui obtenpient ce dernier
privilège , étoient aiifli, dans le même, temps,
admis dans le nombre des citoyens romains.
L’ambition des peuples latins fut toujours d’établir
une parfaite égalité entr’eux & les romains.
Sous le confulat de P. Décius & de T . Manlius
( Tite-Hvf. L. V III. c. 4 .•j’.. ) excités par un de
leurs, préteurs nommé T . Annius , ils osèrent demander
d’ être admis à; former un fetîl corps de
natioivaviec les romains;, en- forte que lé fénat fût
à î avenir compofé d’ un nombre égal de romains
& dë'iîatin.s , & que l’un des confuls fût. toujours
latin , comme l’autre continueroit d’être Yomain.
U s romains rejettèrent avec hauteur cette propo-
fi.ion ; & leur refus fat le fignol d’une fang:ante
guerre en'Te les deux peuples. L. Garni il iis qui
la termina,- après avoir fournis' toutes les places
du Latium :3 les unes par force & lés autres par
compofitian ( Id. ïbid. c. 14. 1 / ) / propo fa au
fénat deux partis pour mettre fin z x révoltes frequentes
des latins i le premier fut de les extermi
ner entièrement j l’autre, pour lequel il avoit plus
I ï A 30$
de penchant , étoit de leur accorder le droit de
bourgeoifie. Le fénat ne voulut point ftatuer fur
le Tort des latins en général ; mais il ordonna qu’on
lui rendît compte de ce qui concernoit chaque
ville, latine en particulier, afin de leur faire
à chacune lé traitement qu’elles lui paroîtroient
mériter. En conféquence-, il accorda le droit de
bourgeoifie à prefque toutes ces villes, mais aux
unes en entier, aux autres avec des reftnétions.
Le Latium ne s’étendoit alors que depuis le Tybre
jufqu’ à Circeii i on y ajouta peu après tout ie
pays qui va jufqa’à Sinuejfe ; & en donnant aux
peuplés- qû'Thab'itrient le droit du pays latin feu-
leméfit', on l’appella Latium novum. Dans la fuite,
le mêmè’ droit lut accordé aux campaniens , aux
famnites aux péligniens & aux autres peuples
voifins de l’Apennin.
Mais tous ces peuples, & les autres alliés des
romains en Italie, ne fe contentant pas du droit
latin, après diverfes tentatives in tuiles pour obtenir
-, de l’agrément du fénat', le droit de bour-
géoifie roma ne 3 p.hrent enfin les1 armes pour forc'er
lés romains à le leur accorder. Pdtebant e n im dit
Velléius Patercùlns ( Vell. Paterc. L. I I , c. 1 f • ),
eam civitatem cujus ifnperium armis tuebaritur, et
quoâ duplici fuorum militum numéro , in. id fafti-
.gium provenerat. Cette révolte, connue fous le
nom de guerre fociâle ou marfique , commença
l’an de Rome 664;, fdûsTe confüht de L. Julius
Céfâr & de-P. Ruce'iùs Lupus-Elle( enleva, fui-
-vaiit Vélîeiüstrois cent mille hommes de la jeu-
néffe d lta lie , & pour la terminer, il fallut que
les romains: approuvaffent la lpi dont L. Céfar
étoit auteur, & par laquelle le droit de bourgeoifie
étoit accordé à toute l’Italie en deçà du
P ô , par rapport à Rome ( Pigh. Ann. T. III.
H ) . • ■' •
- Les peuples qui habitoient au-delà du Pô tér
moignèrént alors quelque mécontentement de ce
qu’on ne leur accordoit aucune marque de dif-
tinéfcion j & pour appaifer leurs murmures , Cn. -
Pompée-, père du grand Pompée., établit dans
l ’Italie tranfpadane des colonies latines, l’an de
Rome 705. Jules-Céfar., qui avoit toujours favo-
rifé les gaulois, ha b: tans1 de cette partie de l’Italie
pendant le temps:de fa première dictature, leur
•accorda auftî le droit de bourge' ifi.e ( V, Pigh.
Ann. t .I I I p. 433..), Par-ià route l’ ita'iene fit plus
' qu’un feul corps de nation & un feul peuple. Il
n’y eut plujs de magiftrat ordinaire chargé d’en
gouverner quelque p rtie } plus de proconful, de
préteur ni dé prrprétciîr , excepté dans les temps
... de guerre & même alors l’autoiice de ces m 1 gifler
a t s- ne devoit s’étendre que fur les troupes & fur
ce qui avoir rapport au. militaire , • car Tout étoit
romain en Italie.
Peu après, Augufte ( V. Sigon. de Ant. jur.
ital.:L. I. c. a i .) confidérant que les revenus qu’on